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Pma et vie professionnelle

E
43 ans Toulon 301
Etant moi-même en pma depuis 3 ans, j'ai mis de côté mes envies professionnelles vu les nombreux rdv à l'hôpital, avec chéri on a décidé que je ne travaillerais pas  
dans les périodes où on fait les traitements mais je vais travailler en CDD dans les périodes de repos ou lorsque chéri est absent pour le boulot (donc quelques petits mois par an).

Et vous, est-ce que la pma a influé sur votre vie professionnelle? Comment vous êtes-vous organisée pour gérer les rdv pendant les stimulations, les ponctions et autres transferts?
40 ans Hannut 141
Je travaille à temps plein et j'ai dû mettre mon service du personnel et mes chefs au courant de ma situation afin qu'ils évitent de poser des questions.
Heureusement j'ai un boulot qui me permet de prendre des heures de récupérations ou des jours de maladie plutôt facilement. Mais jusque quand? :(. J'essaie au maximum de prendre sur mes jours de congés et mes récupérations, ou de prendre les rendez-vous de contrôle à des heures qui me permettent de retourner bosser ensuite. Mais lors des ponctions ou des examens plus douloureux je suis obligée de prendre des jours de maladie, le médecin conseil passent presque à chaque fois, je suis donc assez régulièrement surveillée.
Mon mari lui n'a pas cette chance et doit à chaque fois prendre congé ou demander à modifier son horaire et travailler les week-end.
Un vrai parcours du combattant au niveau organisation boulot mais nous ne pouvons pas nous permettre de ne pas bosser avec le coût qu'engendre la PMA.
39 ans Doubs 1677
Lors de notre entrée dans le monde de la PMA, pour bébé1, je travaillais en équipe...il me suffisait donc de demander à mes supérieurs de me mettre soit du matin, soit du soir soit de nuit selon les rdv ou prises de sang quotidiennes. Mais, comme je n avais pas expliqué la raison de mes demandes d horaires, on a fini par me repprocher d être trop stricte, voir contraignante, avec mes horaires, et que cela ne jouait pas en ma faveur. J ai dû m expliquer, alors que je n y tenais pas spécialement. On ne m a plus jamais repprochémes demandes intempestives d horaires!
A mon retour de congé mat, mon chef m a créé un poste de jour. Certes, j aime cette nouvelle qualité de vie qui est bien meilleure que la précédente. Mais maintenant qu on se relance dans l aventure bébé 2, je me rends compte que les horaires de jours sont bien moins avantageux. Rebelote, pour que ma nouvelle cheffe ne se pose pas de question, j ai dû lui parler de mon projet de bébé 2 et lui expliquer que je demanderai souvent à quitter plus tôt ou arriver plus tard. Elle a été complètement attentive et compréhensive, même compatissante!
Avec mon entreprise, j ai de la chance, je bénéficie de 2 heures par jour de rdv médical: soit 2heures d absence non déduites du temps de travail. Il est clair que je ne vais pas en abuser, et que le plus d heures que je prendrai seront sur mes heures supp. Mais c est vrai que du coup, je vais faire plus d heures pour pouvoir avoir la chance d avoir ce bébé2!
38 ans Plus loin vers l'ouest 3057
Pendant ce parcours j'ai eu la "chance" de bosser de nuit, je finissais à 8h et j'allais directement chez le gynéco pour mes échos, tous les 2 jours, pour les PDS, les Rdv, c’était relativement plus simple. Mais il fallait jongler aussi avec les nuits où je bossais pour pouvoir dormir un minimum.

L'inconvénient, j'arrivais plus à suivre côté boulot, trop de fatigue accumulée, ce qui me vaut aujourd'hui des problèmes de santé.

Courage à vous, c'est difficile de gérer tout ça avec le boulot.
44 ans Au pays des cigognes ~ 1629
Pour ma part, j'ai carrément fait une rupture conventionnelle. Mes horaires de nuits, de jour, d'aprem, de weekend n'étaient plus possible. Sans compter mes expositions aux bactéries, permanentes, j'arrivais chez les gynécos avec des bobos diverses. Puis faire coïncider mes planning avec les rdv ... impossible.
Après ma fausse couche j'ai jeté l'éponge, tout à coup j'ai revu mes priorités. Aide soignante dans mon secteur (le polyhandicap) est incompatible avec ma vie de famille et ma prise en charge PMA. La fatigue, le stress, les maladies, les deuils professionnels ... ça suffisait pour moi là.

J'ai eus une petite traversée du désert après tout ça, plus de boulot, plus de grossesse ... ça faisait beaucoup.

Puis j'ai repris le taureau par les cornes et j'ai enfin poussé les portes de la PMA et vu tout les rdv qu'on a, j'me demande comment j'aurais fais avec mon taf.

Rien que la semaine qui vient de s'écouler, un rdv médical par jour et le centre de PMA est à 70 km de chez moi, qui plus est. :?
39 ans Doubs 1677
comme toi SecretMel, le centre PMA est loin de chez nous: 80km.
Heureusement que je n'ai que 20 km à faire pour les prises de sang !
60 ans 91 25732
J'ai la chance d'être cadre dans une administration, je pouvais donc bénéficier d'une souplesse d'horaires qui m'ont permis de faire les traitements, mais j'ai toujours essayé au maximum de caler les prises de sang vers 7h pour être à l'heure au boulot, quand il y avait des échos, je les faisais près de mon boulot à 9h, comme ça je pouvais commencer à travailler à 9h45 à peu près.

Par contre quand je devais aller à l'hôpital américain, là je prenais la journée, il fallait que j'y sois à 8h, et même si ce n'est qu'à une quarantaine de km de chez moi, il faut au minimum 2 heures pour y aller le matin à cause des embouteillages. Je me levais donc vers cinq heures moins le quart pour partir avant 6h.

J'ai du m'arrêter quand même puisque j'ai fait deux hyperstimulations dont une sévère, mais globalement j'ai toujours essayé de concilier traitements et travail.

Avec le recul, je pense que j'aurais du me ménager plus, j'ai mis plusieurs mois à me remettre de 3 ans de PMA.
E
43 ans Toulon 301
Aménagement des horaires, regards réprobateurs de l'entourage professionnel, abandon de carrière ou surmenage dû au cumul des deux "activités"...
On constate donc que d'une manière ou d'une autre la PMA à une incidence sur la vie professionnelle des femmes essentiellement.
Voici encore une des répercussions des traitements que n'imagine pas le "grand public", et oui ne pas arriver à tomber enceinte ça n'empêche pas juste "d'avoir des enfants" il y a bien d'autres conséquences dans notre vie...

D'autres expériences???
V
74 ans 5070
J'ai eu deux phases:
La première un chef compréhensible je partais un peu plus tpot pour certains rdv sans pb et le matin pour les contrôle j'arrivais à être à l'heure au taf et ce malgré 1h30 de transport entre la pma et mon taf, mais ça impliquait de me lever à 4h45 tous les deux jours pendant la stim... mais avec le "soutient" de mon chef ça allait
puis changement de chef, là ce fut bcp plus compliqué, clairement on m'a mise au placard, incité à partir en trouvant mon remplaçant... j'ai tenu bon je n'ai pas laissé le choix, je partais quand j'avais besoin, mais j'avais de la chance ma gynéco était aussi arrangeante, et au final elle m'a arrêté après chaque fiv pour me permettre de venir tranquille au transfert et de me reposer.
Même si comparé à d'autre je m'en tire très bien, comparé aux couples fertiles ma vie sexuelle/de femme ayant envie d'un enfant a été exposée sur la place professionnelle et cela m'a couté très cher en terme d'évolution.
Si c'était à refaire je ne dirais rien j'attendrais vraiment le dernier moment.
42 ans 4079
J'ai répondu que je devais tout changer.

Je viens de signer un CDI en aout et cela fait 1 an que je suis dans cette société. J'ai eu un changement de hiérarchie et c'est une ex collègue qui est passée responsable. Elle est cool et compréhensive, je n'ai jamais eu le droit à la moindre remarque, ni d'elle ni de mes collègues.

Cependant je suis constamment angoissée. Angoissée quand je dois demander à poser une demie journée juste pour une simple echo à 8h00 du mat' (toujours du retard, jamais sortie avant 9h00/9h30 et le temps de remonter sur Paris au taf il est déjà 11h00), angoissée d'avoir à redemander chaque mois une nouvelle absence, angoissée car je n'en suis même pas encore arrivée aux traitements malgré ces trois dernières années en PMA, à pas savoir quand, à pas savoir comment, et qu'est ce qu'il se passera quand je serai sous traitement ? La fatigue, les écho, les FIV, les absences en congé sans solde avec une répercussion financière, ne plus savoir si on veut encore, si on a envie ou la force. Les autres ne comprennent pas, je n'ai personne à qui parler de tout ca réellement, j'angoisse de ce temps qui file dans des mois d'attente avant un rendez-vous, de tous ces médecins à voir, de tous ces examens à faire sans cesse, de ces remarques, d'être vue comme une bête curieuse, de ne pas savoir s'il y aura une fin un jour et si y'aura vraiment un résultat.

Ma vie professionnelle n'en a pas encore pris un coup, j'aurai juste aimé travailler tranquillement sans penser à tout ca, ne pas être "à part" de la vie normale des autres gens, faire des enfants quand ca me chante ou juste projeter de les faire, comme les autres.

Je ne travaille qu'avec des femmes, peut-être que ca joue sur comment je ressens les choses et l'urgence.
E
43 ans Toulon 301
En fait nous, contrairement aux autres notre "projet enfant" est public (famille, amis mais surtout "environnement professionnel").
Alors qu'habituellement cela ne sa passe pas comme ça, la société n'est au courant que lorsque un couple "attend" un enfant dans les 9 mois maximum à venir.
Alors que nous ils savent quand on commence à avoir besoin de la médecine, puis quand on commence à échouer, 1 fois, 2 fois, 10 fois... et ça influe surtout au boulot du fait de devoir poser des jours de congès, demander à arriver plus tard certains matins, et en plus on ne peux pas leur promettre que ça ne sera que temporaire, puisque ça on n'en sait rien... 1 an, 2 ans, 5 ans, 10 ans.....

Personnellment, aux yeux de tous (travail, amis et même famille) j'ai l'impression d'être "la fille à problèmes", le "boulet", la "cassos" (cas social)... celle qui n'arrive à rien et qui, même sans le vouloir, fait chier tout le monde avec "son" problème.... je précise que personne ne DIT ce genre de choses, j'ai juste l'impression de le "ressentir"...

Hummm... moral au beau fixe... :?
44 ans Au pays des cigognes ~ 1629
Comme je suis complétement d'accord avec vous Ohio et ex-countrydoll.

Cette sensation d'être la seule à ne pas mener une "grossesse" traditionnelle. Ces regards en biais sur ton ventre quand les gens supposent que tu attends un bébé puisqu'ils savent que tu es en "essai". Cette vie intime balancée en pâture à tes collègues et à la hiérarchie ... parce que tu consultes un établissement spécialisé avec des contraintes d'horaires, de distances, de traitements mais également les gens sont "invités" dans ta sphère intime parce que t'en ai presque à leur expliquer que tu es dans les travaux pratiques et que tu t'fais visiter l'utérus tout les mois pour l'ovulation et ci et ça.

Moi ça me gênais trop de devoir justifier ma vie. Ce désir de bébé. A mes collègues, à ma hiérarchie. Alors que c'est notre histoire de couple.
Et les grossesses des collègues qui se déroulent normalement en annonçant à 3 mois que tout roule avec ce regard de pitié pour toi. Ou cette question récurrente "alors ce bébé vous en êtes où?" j'ai brûlé d'envie de balancer "on en est à la partie couette/echo/traitements, tu veux te joindre aux festivités?"

Sans compter les échecs, les désillusions et une partie de ta joie de vivre qui pète chaque mois parce que ça ne "fonctionne" toujours pas. Et que tu te demandes chaques fois est ce que c'est bientôt fini tout ça ... et hop tu repars pour des nouvelles visites, un traitement et l'attente du rendez vous PMA, des règles, des résultats des examens ... de temps en temps tu t'accordes une pause parce que le couple ou le moral vacille mais en parallèle t'as toujours cette pression sociale de "alooooors ce bébéééééé?" parce que TOUT LE MONDE est bien au courant que tu essaies.

Perso j'ai beau avoir jeté l'éponge professionnelle (parce qu'en être réduite à quémander des aménagements d'horaires c'est bon quoi ma dignité en prenait une claque) les amis et la famille n'ont de cesse de me rappeler l'existence de cette non maternité.

J'me joins à toi ex-countrydoll moral abominable en c'moment.
E
43 ans Toulon 301
Oh...
mais pourquoi un tel calvaire nous est infligé...
pourquoi nous...
qu'est-ce qu'on a fait pour mériter ça...

Biensûr inutile d'essayer de répondre à ces questions, faut simplement se dire que "c'est comme ça", même si c'est injuste......

:( :puppydogeyes: :(
40 ans En haut à droite 2485
SecretMel a écrit:

Et les grossesses des collègues qui se déroulent normalement en annonçant à 3 mois que tout roule avec ce regard de pitié pour toi. Ou cette question récurrente "alors ce bébé vous en êtes où?" j'ai brûlé d'envie de balancer "on en est à la partie couette/echo/traitements, tu veux te joindre aux festivités?"
.


Je trouve cela super dur ce que tu dis là, car j'ai l'impression que ça aurait pu être moi la collègue qui te regarde avec pitié, ou qui te demande maladroitement où ça en est. Ça peut être aussi une façon de te dire qu'elle est de tout coeur avec toi. J'imagine que ça doit être très difficile, mais j'ai l'impression que quoi que fasse la personne en face, c'est toujours mal pris.
Je me suis déjà retrouvée dans ce cas de figure, je suis la personne qui tombe enceinte facilement, et qui parle à une personne qui a des difficultés pour tomber enceinte, qui est en parcours PMA... Tu veux que je lui dise quoi?
41 ans dans ma chambre 663
nous avons été en essai bébé très longtemps, doudou est OATS et a subi une intervention pour améliorer la qualité du sperme . On devait commencer les inséminations 2 mois après son opération, mais je suis tombée enceinte le mois suivant sans y avoir recours après 5 ans d'essai.
pendant ces 5 ans j'ai eu des réflexions du genre " la mayonnaise ne monte pas?- très classe- ou alors du style " c'est pas à 40 ans que vous allez lancer votre premier quand même "? Tout en sachant que je n'ai jamauis parlé à mes collègues de boulot de nos problèmes de fertilité.
je n'imagine pas ce qui m'aurait attendu si je l'avais fait.

A Lamag: ce qui est gênant , c'est justement cette espèce de pitié dans le reagrd des gens. Je préférerais qu'on ne me pose aucune question, car cela ne regarde personne. si tu étais ma collègue de boulot que je sois dans la situation de la collègue en PMA, je voudrais que tu ne me poses aucune question.Ca te rendrait mal à l'aise et moi aussi.
B I U


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