audreybzh a écrit:Bonjour,
j'ai perdu mes deux parents, il y a 15 (père) et 10 ans (mère).
tu ne parles pas de ta maman?
les réactions sont très différentes et en effet tu peux avoir un contrecoup.
pour mon père c'est tout le socle familial qui s'est écroulé, des secrets de famille se sont révélés, ça a été dur d'admettre tout cela, et j'ai été très choquée par son décès (je passe les détails). j'étais encore étudiante, il a fallu s'occuper des papiers (ma mère étant en maison de repos), c'est ma soeur ainée qui l'a fait pour la plupart, moi j'étais sous le choc, je me suis laissée un peu aller (même si je trouve ça normal aussi), j'étais en plus en période difficile personnellement, amoureusement, et de naturel très nostalgique, reveuse etc ... je me susi pas mal lamentée, mais j'ai tenu le cap, j'ai fini ma maitrise, j'ai fait mon 1er CDD, et quand j'ai recherché un boulot derrière, grosses crises d'angoisse, contre-coup ... j'ai du prendre des anxiolitiques.
j'ai fait ma vie, j'ai déménagé, emmenagé avec mon chéri. tourné quasiment la page (rupture avec la famille de mon père notamment mais snas douleur tellement je les connaissais peu).
et ma mère qui meurt 5 ans plus tard. ma mère allait très très mal dans sa tête, n'était plus que l'ombre d'elle même, n'était pas heureuse je crois. et elle nous avait caché l'ampleur de sa maladie respiratoire, tout en nous faisant croire qu'elle avait arrêté de fumer... bref,
quand elle est morte, le choc a été complètement différent. J'étais iorpheline. il n'y avait plus personne. C'était plus la famille qui mourrait avec elle aussi. j'ai géré les papiers (ma soeur arrivait de l'étranger pour l'enterrement, j'ai du tout faire et ça m'a convenu. J'ai noyé mon chagrin dans cette activité, de tout préparer, tout m'occuper, ...). Je suis allée au crématorium, mais j'ai refusé l'Eglise (elle ét sa famille son croyantes, moi non et je n'aurait pas supporté de devoir être "digne" (me lever, assis, faire la bise à des inconnus etc) alors que je voulais vivre ma douleur avec moi même. mon chéri a souffert de ne pas pouvoir me consoler, me prendre dans ses bras, j'avais besoin de pleurer seule, je ne voulais pas qu'on me console, car perdre sa maman, c'est pas quelque chose de consolable si?
je me suis sentie abandonnée par la vie, le destin. plus de parents, on avait entre 20 et 30 ans toutes les 3. c'est pas ça la vie, c'est pas normal. c'était injuste...
et puis le temps passe, bientôt 10 ans. J'ai du supporter des petites phrases débiles convenues, sans arrioère pensées, mais qui me font souffrir à chaque fois comme "comment tu fais ? moi je pourrai aps supporter !".
ha bon parce que tu crois que j'ai choisi ???!!! tu supportes, c'est malheureusement la vie et on continue nous ... ceux qui restent !
sinon je pense à ma maman (mon père j'évite parce que c'est bcp plus compliqué, vu qu'il a fait beaucoup de malm autour de lui), je me souviens, par moment, parfois sans aucune raison de date ou de lieu, c'esst comme ça, je pense à elle, ma famille idéalisé dans ma petite tête me manque. Je me révolte contre la vie en disant que c'est pas juste, je me demande ce que j'ai fait pour mériter ça etc... et des fois je me dis "et si on avait fait ci ou ça"... mais je suis plutot en paix avec moi et ce que moi et mes soeurs avons fait. on a fait notre maximum finalement. et nos parent nous ont quand même donné une enfance et adolescence pourrei, volontairement ou pas (maladie, mais aussi possessivité etc).
le moment le plus douloureux a été il y a 4 ans pendant ma grossesse et juste après la naissance de ma fille, ma mère me manquait tellement. ma belle mère est présente, me dit je ne remplacerai jamais ta maman mais je suis là, ça me fait pleurer encore plus. je ne veux pas qu'on remplace ma mère, ma mère telle que j'ai eue, connue, n'aurait pas été une bonne grand mère, mais elle me manque cruellement parce que je l'idéalise quand même dans mes moments de mauvaise foi et de déprime. le baby blues a été super dur malgré la présence de ma famille. j'ai vu un psy, tout tourne autour de ces parents, cette enfance et adolescence compluqués et le deuil ...
pardon du pavé, j'en ai profité pour parler de tout ça, je ne l'ai jamais fait comme çà. mais je pensais que ça pouvait t'aider à voir que chacune deuil est différent, car chaque relation est différente, la place dans la famiille, la présence des parents, le caractère de chacun, les moments de la vie ...
bon courage
Pas de soucis pour le pavé, le post est fait pour ça ;)
C'est très rude de perdre ses deux parents aussi jeune, j'ai été particulièrement touchée lorsque tu as parlé de ta grossesse et du fait que tu aurais souhaité voir ta maman devenir grand-mère.. Ton expérience montre bien les difficultés et la complexité de ce qui est lié au deuil, et au fil de ton texte on lit que malgré les divers épisodes de souffrance tu as continué à faire tes choix de vie et à être attentive à tes proches.
Même si ce n'est pas du tout la même situation, je connais aussi des moments de colère vis à vis de la mort de mes grands-parents maternels, il y a beaucoup de choses que j'ai faites que j'aurais voulu partager avec eux. Comme dirait mon frère "ça fait chier".
La mort de mon père m'a également fait penser à ma mère, au fait qu'elle pourrait aussi mourir, j'ai ressenti des sentiments similaires aux angoisses qu'on a étant enfant à cette pensée. "C'est la vie", mais c'est évidemment injuste que tu aies subi cette perte et j'espère que tes sentiments s'apaiseront, même si il est évidemment possible que tu ressentes toujours ce manque.
Mes frères et moi sommes aussi passés par certains questionnements liés à l'organisation, la famille de mon père est très catholique et nous pas du tout. On en a parlé, c'était difficile de choisir, et ma belle-mère ne répondait pas à nos appels. On a finalement choisi de faire une cérémonie avec un curé, surtout pour mon grand-père encore vivant qui perdait son deuxième enfant, et aussi pour éviter que le reste de la famille "nous casse les couilles" comme dirait mon frère ^^. Mais on a quand même précisé que nous étions non-croyants, pas baptisés, et que mon père n'était pas pratiquant du tout, pour ne pas donner la fausse vision d'un homme pieux etc.
ça a du être difficile pour toi de ressentir la famille désapprouver, comme si tu n'avais pas assez de charge émotionnelle à ce moment là...
ClauBreizhPolska a écrit:De plus on est rarement informés sur ce sujet dans notre société et c'est bien dommage.
Ah ben ça je suis bien d'accord (avec le reste aussi d'ailleurs) ! C'est déjà difficile pour beaucoup d'en parler dans le cadre familial, on ne savait pas exemple pas du tout si mon père souhaitait être enterré ou brûlé, sa position quant au don d'organes, si il avait émis ce types de volontés…
Et au niveau administratif aussi, si c'est la première fois qu'on vit cela ce n'est pas évident de penser à tout, de savoir quoi faire. Quand la police m'a appelée pour me dire que mon père avait été retrouvé mort, on s'est retrouvés avec mes frères comme des cons, jusqu'à ce que ma mère nous dise "Appelez les pompes funèbres, appelez machin, faites ci et ça…"
Par ailleurs, je pense que tu as très bien compris ce que j'entendais par besoin de se poser. Jusque-là, j'ai consacré mes moments libres (assez rares) à mes amis et mon copain, ce qui m'a fait beaucoup de bien. Mais il s'agissait d'une soirée ou d'un repas de midi par-ci par-là, au mieux un week end. On m'a accordé 10 jours de vacances en octobre et je vais essayer de m'organiser pour n'avoir strictement rien à faire :lol: