C’est l’histoire d’une jolie fée toute ronde (bien entendu) toute mignonne. Elle s’appelle Billenplume. C’est une ravisante fée bleue. Comme beaucoup de fées, elle adore sortir la nuit, quand les humains se sont endormis. Sa maman lui a expliqué qu’elle devait faire attention à ne pas les approcher, les humains, parce qu’ils n’avaient qu’une idée en tête : les attraper toutes pour les enfermer dans une petite cage en verre. Ceci afin qu’elles exaucent leurs vœux. Donc notre ravissante Billenplume était sortie de son arbre et avait la ferme intention d’aller danser sur le petit plan d’eau à côté de son arbre. Elle était en train de danser au dessus de l’eau quand elle entendit une petite voix.
—Qui es tu ? demanda une voix d’enfant humain.
"
Oups ! " pensa la petite féé...
ma maman va me gronder, elle m'avait pourtant bien dit de faire attention...
Puis s'éclaircissant la voix, la fée répondit : "
je suis une grenouille !"
"
Une grenouille ? -s'étonna l'enfant...
mais tu es toute bleue...
"
c'est parce que j'ai froid" répondit la fée...
"
tu as froid ? je ne savais pas que les grenouilles avaient froid... tu es une drôle de grenouille, quand même... tu as des ailes !"
"
c'est parce que je suis une grenouille... volante" -répondit la féé qui commençait à paniquer...
mais dis-moi, enfant... que fais-tu dehors à cette heure-ci ?"
"
je suis venue à la chasse aux grenouilles !"
et sans qu'elle ait vu le coup venir, notre fée se retrouva dans la besace de l'enfant, avec trois autres fées, un opossum, un jeton de caddy et une poignée de groseilles...
"
tiens ! -dit l'une des grosseilles...
une grenouille bleue...
"
mais je ne suis pas une grenouille, dit la fée bleue...
je suis une fée bleue...
"
ouais ouais, c'est ça ! -se marra le jeton de caddy...
les trois autres grenouilles ont déja essayé de nous la faire, celle-là...
"
ben quoi ?" répondit la fée bleue...
et se tournant vers ses compagnes, elle leur demanda "
vous aussi vous lui avez dit que vous étiez des grenouilles ?"
"
ben ouais, répondit la plus petite, une fée jaune à poids verts...
on croyait qu'il cherchait à capturer des fées...
"
vous êtes toutes des nazes, intervint l'opossum...
moi au moins, j'ai été pris pour ce que je suis...
"
mais tu es quoi exactement ? demanda timidement la fée bleue,
qui n'avait jamais vu d'opossum de sa vie...
"
moi ? MOI ? tu ne sais pas qui je suis ??? ouvre bien tes oreille,s ma p'tite, tu vas pas en revenir...
"
oui ? "fit la fée bleue...
"
ALORS ??? "firent les en coeur trois autres grenouilles...
"
ha la la... ça recommence..." fit la poignée de groseilles (enfin, celles qu'on avait pas encore entendues) ...
"
purée, il est vraiment lourdingue, celui-là..." ronchonna le jeton de caddy...
"
eh bien... -se rengorgea l'opossum-
je suis UN PRINCE CHARMANT !"
"
oh ! -fit la fée bleue qui n'avait jamais vu de prince charmant de sa vie...
"
aaaaahhhh !!! firent les trois autres grenouilles...
"
pfffffff... "fit la poignée de grosseilles...
"
MAIS C'EST N'IMP !!! -hurla le jeton, rouge de colère... j'ai
jamais entendu une histoire aussi pourrie de ma vie !!! JE ME TIRE !!!"
Ni une, ni deux, le jeton tira de sa poche une tronçonneuse (boiteuse) et commença à découper le fond de la besace pour se tirer de là vite fait, avant que cette bande de tarés ne lui fasse péter les plombs...
"
mais qu'est ce qu'il fait ? " demanda la fée bleue...
"
il pète un plomb, ça lui arrive souvent, d'après ce qu'il nous a raconté avant que tu n'arrives... il faut dire que le gamin vide sa besace régulièrement, mais que le jeton reste toujours coincé au fond du sac... alors tous les jours, le gamins ramasse de nouveaux trucs, et le jeton se retrouve à devoir faire connaissance, et la promiscuité, tout ça... de toute façon, son truc, là, c'est pas une tronçonneuse, c'est un malabar (sans sucre), il n'arrivera surement pas à percer la besace avec çà..."
"
oh la la ! fit la fée bleue...
voila qui est bien triste..."
et sur ce, le jeton jeta son malabar et se mit à sanglotter à grosses larmes...
"
ben..." firent les trois grenouilles
"
euh... "fit la poignée de groseilles
"
arrete tes conneries, lui dit l'opossum,
tu vas nous noyer tous, avec tes larmes de crocodile !"
"
oh toi le prince, tu vas la fermer ta gu*****" hurla le jeton de caddy, dont la voix montait étrangement dans les aigüs...
"
ben puisque c'est comme ça... " grogna l'opossum, vexé...
la fée bleue se pencha sur le jeton qui flotta dans 3 cm de larmes salées... "
tu sais -lui dit-elle-,
je connais un moyen de te faire sortir de là...
"
C'EST VRAI ??? renifla le jeton en lachant un gros filet de morve en direction du prince-opossum...
"
oui, c'est vrai... je suis une fée (et arrête de ricaner ou je t'en fous une !) et je peux exaucer des voeux..."
"
ahhhh... " dit l'opossum...
"
ohhhh" dirent les groseilles
"
ben ouais" firent les trois fées
"
JE SOUHAITE QUE TU ME FASSES SORTIR D'ICI !!! "hurla le jeton de caddy...
aussitôt dit, aussitôt fait, la fée bleue exhaussa son voeu et traversant le fond de la besace comme s'il s'était s'agit d'une toile d'araignée, le jeton tomba dans l'étang et s'y perdit pour toujours.
"
quelle chance il a... soupirèrent les groseilles...
il est parti d'ici...
"
mais vous aussi, je peux exhausser votre voeux" dit notre petite fée, toute rougissante de son récent (bien que funeste) succès...
Ni une, ni deux, la poignée de groseille tranversa le fond de la besace, et roulant au sol, elles furent réduitent en bouillie pas la cahssure gauche de l'enfant qui les transportaient.
Ne restaient que les trois fées, ou les trois grenouilles, selon le point de vue d'où on se place, la fée bleue et l'opossum.
"
T'es vraiment un prince ?" demanda la fée bleue, timidement.
"
non, mais toi, t'es pas vraiment une grenouille non plus, hein ?" se marra l'opossum...
"
ben non... t'as raison...
"
bon, et si on se tirait d'ici ?"
mais avant que la fée n'ait pu commencé son invocation, la besace s'ouvrit toute grande, et un énorme visage d'enfnat constellé de taches de rousseurs et de crasse apparu au dessus d'eux.
"
ah y ééééééééé ! on est arrivé !!!!!" et l'enfant renversa la besace sur la table. Il mit les fées dans un bocal en verre fermé par un fin grillage, et posa l'opossum par terre. La nuit fut agitée pour les fées, qui se demandaient ce qu'elles allaient encore devoir exhausser comme voeux. L'opossum, quant à lui, avait disparu dans la pénombre du salon.
Le lendemain midi, après avoir rincé tout le monde à l'eau froide, la maman de l'enfant coupa les ailes des fées qui se tordaient de douleur dans l'évier et leur arracha les jambes qu'elles avaient fort appétissantes. Elle les fit rissoler avec du beurre, et quelques herbes... rien de tel que des cuisses de grenouilles pour se mettre en appétit.
l'opossum, qui regardait la scène, se dit que ces greluches étaient pourtant bien sympathique, mais
dura lex sed lex... chaque chasse avec son petit maître lui apportait son lot de rencontres, il s'ennuyait trop à la maison, seul, et faisait des bétises... au début, à chaque séparation, il se sentait morose, mais maintenant, la seule pensée de retourner à la chasse aux choses de la forêt avec son petit maître le faisait frétiller de plaisir.
il joua un moment avec les petites ailes bleues qui pendouillaient tristement, privées de leur support, puis s'endormi après avoir lèché le fond de la poelle...
ces fées avaient, ma foi, bon goùt...
"
je suis un incompris", songea-t-il, et se pelotonnant, il rêva cette nuit-là qu'il chevauchait sur le plage, sur un grand destrier blanc...
Il est 4 h du mat, excusez moi... :lol: :arrow: