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Pourquoi refuse-t-on le don de sang des homosexuels masculin

47 ans au sud de paris 431
plus d'infos sur les raisons pour laquelle on refuse les déja transfusé :

"
J'ai été transfusée en 1965, lors d'un accouchement, et j'ai régulièrement donné mon sang depuis. Mais récemment  
on m'a fait savoir que je ne pourrais plus donner. Je ne comprends pas.

En effet, cette loi date de 98 et dit que toute personne ayant été transfusée même longtemps avant, même si son sang est de bonne qualité et que tous les tests sont bons, ne peut plus donner son sang. C'est une pure mesure de précaution par rapport à des maladies qu'on ne connaîtrait pas. Par ailleurs, on a fait des études qui ont montré qu'un élément bénin transmis par la transfusion peut éventuellement devenir méchant en passant d'une personne à l'autre (phénomène de repiquage). Pour arrêter cette chaîne éventuelle, on demande aux personnes transfusées de ne plus donner leur sang. C'est vrai que cela semble idiot d'avoir donné son sang si souvent et de ne plus pouvoir le faire, mais c'est comme cela, la loi s'applique à tout le monde sans distinction."


un autre point de vue sur le don de sang et l'homosexualité :

"J'ai été très surpris de decouvrir qu'on ne peut pas donner son sang "si on a ou a eu une ou des relations sexuelles avec un partenaire du meme sexe". Je trouve cette mesure particulierement discriminatoire. A partir du moment où l'on a une vie sexuelle saine et que l'on utilise toutes les precautions, il n'y a pas de raison qu'un homosexuel soit plus exposé a un risque de contamination par les MST.


Ne considérez pas l'homosexuel comme étant la seule catégorie "à part". Imaginez un médecin qui doit très rapidement décider de la sécurité d'un don de sang aussi bien pour le donneur que pour le receveur : il a environ " 3 à 5 minutes pour se faire une opinion. En fonction de quoi va -t-il décider , de la bonne ou mauvaise impression que lui donne la personne (avec tous les risques de se planter, ou de régulièrement faire un délit de sale gueule), de la confiance ou non qu'il aura? Peut-on réllement savoir en 5 minutes si on doit faire confiance ou pas ? Il faut beaucoup se méfier de ce genre de réaction. C'est la raison pour laquelle le médecin se fie aux éléments d'épidémiologie qu'il a à sa disposition et non aux histoires individuelles des gens, même si pour certains c'est difficile à accepter. Et vous n'êtes pas le seul dans ce cas. Combien de transfusés qui ont longtemps donné leur sang et se voient aujourd'hui refusés, se sentent blessés? Combien d'anglophiles ayant cumulé un an de séjour dans les îles britanniques entre 80 et 96 s'offusquent et s'inquiètent de ne pas pouvoir donner leur sang. Les hétérosexuels qui ont une femme et une maîtresse (ou un mari et un amant) fixes et stables depuis longtemps sont considérés comme ayant des multipartenaires et sont exclus du don. Que dire également de la personne qui s'est droguée, deux ou trois fois dans sa jeunesse "pour voir", qui ne se drogue plus depuis de nombreuses années, et qui est définitivement exclue ! Etc... Le médecin doit prendre en compte le risque défini par les experts et ne peut se permettre de faire des cas individuels.Bien sûr, cela blesse parfois les gens, mais ne donne-t-on pas son sang pour sauver une vie et non pour se faire plaisir? C'est grâce à cela que le risque de transmettre le sida lors d'une transfusion est aujourd'hui quasiment nul."

extrait de : http://www.dondusang.com/reponses.htm du Dr Giselle Derangere de l'EFS
41 ans 261
hum ... jsuis contente d'avoir lu vos posts mais quand même.
mon meilleur ami est homo, fidèle, se protège, fais des tests s'il a un doute, est en bonne santé.
et franchement j'aimerai bien qu'il ait au moins le choix de décider de donner son sang ou pas.
je suis d'accord avec le fait qu'ils soient hyper prudents mais franchement je trouve que ça va un peu loin d'interdire un tel don à toute une communauté pour cause de statistiques défavorables.
51 ans 76 10598
J'avoue: je n'étais même pas au courant de cette "mesure". Et je la trouve choquante.

L'idée que les homosexuels auraient une vie plus dissolue que les hétéro....heu, faut peut-être évoluer un peu. A mon avis, il y a autant de fidèles que d'infidéles de chaque coté.

Ensuite, si la raison principale est que les rapports anaux sont plus à risques en métière de contagion, alors il faut aussi excure bon nombre d'hétéro car cette pratique n'est pas reservée aux seuls homosexuels.

Je comprends qu'ils veuillent être très prudents mais plutôt que de proscrire tout un groupe, il faudrait faire du cas par cas
T
44 ans noisy le grand 1060
d'un point de vue humain, c'est en effet scandaleux.
Mais le domaine médical exige souvent des choses humainement scandaleuses.

Bien sûr, beaucou d'homosexuels ont surement une vie sexuelle plus rangée que beaucoup d'hétéro sexuels. Mais il faut prendre en compte le passé des gens. le VIH (puisque c'est essentiellement de lui qu'on parle)se propage maintenant plus dans la population hétérosexuelle, mais il n'en était pas de même au début. Le virus peut dormir longtemps, certaines personnes, rares, certes, ne déclarent pas la maladie, même sans traitement, plus de 15 ans après exposition. Les homosexuels ont été une population à risque. Du coup ils entrent dans les statistiques, statistiques sur lesquelles se basent les choix des donneurs.

Pourquoi se baser sur des statistiques en plus des tests? parce que les médecins doivent prendre les précautions maximales lorsqu'il s'agit de transfusions. Ils le doivent non seulement pour des raisons médicales mais aussi pour des raisons politiques (affaire du sang contaminé, multiplication des procès pour faute...).

C'est une discrimination injuste, surement, mais je comprends l'utilisation de statistiques en renfort des tests. Bien sur, les statistiques seules ne suffiraient pas, et la démarche serait aberrante si les hétérosexuels non transfusés, fidèles et monogames, non percés... étaient acceptés sans que leur poches soit ensuite testées.Mais les tests ont leurs défauts de fiabilitéet l'utilisation des statistiques permet de renforcer la sécurité.
Les statistiques ne sont que des outils et ce ne sont pas des outils optimaux. Il est certain que beaucoup de donneurs sains vont être écartés selon ces critères, il ne s'agit pas d'un tri mais d'un élagage grossier.

A long terme, les statistiques devraient évoluer si les MST deviennent moins fréquentes dans la population homosexuelle, la population percée, tatouée, transfusée et on ne peut que souhaiter que dès que les écarts statistiques seront suffisament faibles, ces critères d'évincement disparaissent.
Enfin, dans une autre optique, tout cela n'est utile que si le questionnaire est rempli honetement... Et à force de critères discriminants, en plus de la rareté des dons risque de se développer le mensonge pour pouvoir être donneur, ce qui serait une dérive tout de même regrettable.
52 ans pépettesland 1803
Si les gens mentent pour être donneurs y'a comme un problème là non?

C'est, à mon sens, qu'ils n'ont pas compris ce qu'était un don du sang et ce que cela incluait.

Devenir donneur c'est pas être jugé pour soi, sur ce que l'on est humainement en tant qu'individu à part entière, c'est avant tout aider ou sauver qq.

En tant que donneuse je ne m'estime pas jugée sur ma vie ni sur ce que je suis, j'estime perdre mon individualité à ce moment.
En tant que donneuse je ne suis plus qu'un groupe sanguin véhiculant un certain nombre de substances qui, si je ne suis pas honnête, risque de mettre la vie de qq en danger.
Je ne m'estime pas jugée sur ma vie mais sur la qualité du produit que je donne et en l'occurence ce produit doit avoir 0 possibilité de nuisance.

Et c'est là que je pense est la confusion dans l'esprit des gens.

Pourquoi prendre un refus personnellement, pourquoi ne vouloir y voir qu'une preuve de "non perfection" ?
Car c'est bien là que le bat blesse non? C'est le fait d'être rejeter, de ne pas être jugé "assez bon" pour être retenu en tant que donneur.

Mais il ne s'agit plus de personne ici, ce n'est pas l'homosexuel, le transfusé ou le je ne sais quoi encore qui est jusgé à ce moment, c'est le produit plasma ou plaquette que vous aller donner qui est jugé et dans ce cas jugez vous injuste que pour sauver une vie on ne veuille prendre que celui qui semble le plus "safe", jugez vous inadmissible que sur ces produits on applique un principe de précaution draconien ?

Là est la véritable question à mon sens.
T
44 ans noisy le grand 1060
le bât blesse non seulement parce qu'on se sent jugé mais aussi parce qu'on est mis dans une case dans laquelle on pense ne pas devoir être.

Dans ce cas comme dans bien d'autres, un accompagnement plus humain de la décision, avec un peu plus d'explications, cela aiderait. Car surtout lorsqu'on est victime de discriminations au quotidien, il est difficile de faire abstraction de tout cela sous prétexte qu'on n'est qu'une poche.
60 ans 91 25732
taniouchka a écrit:
le bât blesse non seulement parce qu'on se sent jugé mais aussi parce qu'on est mis dans une case dans laquelle on pense ne pas devoir être.


Je comprends tout à fait ce que tu veux dire. Se sentir jugé et mis dans une case alors qu'on ne pense pas devoir y être, ça fait mal.

Dans un autre registre, mais c'est un peu pareil au fond, quand on faisait les FIV, il fallait tous les 6 mois faire un test de dépistage du SIDA. C'est comme ça, c'est obligatoire, pas de PMA pour les séropositifs ni pour ceux qui n'ont pas les tests à jour.

On le vivait mal avec zom... Bon sang tu en baves à faire des traitements lourds, tu en prends plein la figure quand les résultats sont mauvais, ou quand ça marche pas, tu te fous à poil moralement et physiquement tout le temps et en plus il faut prouver régulièrement que tu n'es pas allé voir ailleurs pendant ce temps là... :evil: Comme si on pensait à ça dans ces moments là...

Oui on se sentait surveillés et soupçonnés à tort. Et ce n'est pas agréable du tout. Mais on s'y pliait pourtant...

Là aussi l'accompagnement un peu plus humain et l'explication un peu plus humaine ne seraient pas un luxe...
52 ans pépettesland 1803
Oui,vous avez tout à fait raison.
Une explication et une approche plus humaine, dans quelque domaine que ce soit, devrait être la base de tout dialogue afin de justifié des choix faits et qui peuvent sembler de prime abord inhumains et injustes.
39 ans rouen 76 1559
je n'étais pas du tout au courant de cette mesure, et ... j'hallucine!!!!

non mais, où on va???!!!

les homos ne sont pas forcément plus infidèles que les hétéros!!!! c'est n'importe quoi!!!! je pense qu'il y en a autant d'un côté que de l'autre...

alors, sous prétexte qu'ils soient, soi-disant, plus "volages", on ne voudrait pas de leur sang!!!!
déjà qu'il n'y a pas assez de donneurs...

ça m'éxaspère!!

enfin, quand vous voyez que, jusqu'en 1992, l'OMS considérait l'homosexualité comme une maladie...

faut croire que les esprits n'évoluent pas aussi vite qu'on le dit... malheureusement!
S
101 ans 4480
C'est vrai que la question de don du sang est plutot problématique...

Refuser les homosexuels, je le "comprends" si c'est "prouvé" qu'ils ont plus de relations à risque...

Mais alors combien d'hétéros, qui se disent fidèles et ne le sont pas, se présentent au don du sang ???????

Bref, rien ne peut etre prouvé et refuser un homosexuel homme juste pour cette raison m'énerve, alors que le risque de transmission peut etre le meme avec un(e) hétéro....


Après, il est évident que la tache des médecins de l'EFS n'est pas aisée car ils ne se reposent que sur la parole des "donneurs"...
37 ans Charleville-Mézières 1453
Moi je n'y vois qu'une question de statistiques, non pas stats sur la fidélité mais sur le nombre de personnes malades. Je n'y vois pas de discrimination dans le sens négatif du terme (d'ailleurs, sinon on refuserait aussi ces dames homos...).

C'est une question de sous : prendre les dons de personnes dont on sait qu'il y en aura plus de malades, ce n'est pas "rentable". En effet si on admet que sur 100 personnes a risque dit "normal" donneuses, 1 sera porteuse du VIH, d'après les stats données en début, ce sera 10 pour la population gay. Perso, je n'aurais pas envie de faire 200 tests couteux pour avoir à la fin 189 poches de sang viables, alors qu'en éliminant de base les homosexuels, l'argent de 200 tests permettraient d'obtenir 199 poches. Même si, nous sommes bien d'accord, ça prive 90 personnes homosexuelles et saines de donner leur sang.

Le problème, c'est de faire un lien avec la fidélité supposée ou non selon une attirance sexuelle. Ce n'est pas la fidélité qui doit être mise en cause, c'est juste des maths, pas un jugement de valeur. Dire que les homosexuels sont refusés parce que moins fidèle, c'est non seulement maladroit mais en plus sans doute faux. Dire que statistiquement, les homosexuels sont plus touchés par des maladies transmissibles par le sang, c'est un fait vérifiable, que l'on peut compter (avec des erreurs, soit), à l'heure actuelle. Demain, ce sera peut-être faux.


Et puis, ça ne choque personne qu'on refuse les dons de toxicomanes ? Pourtant, c'est peut-être un toxico clean qui veut donner, peut-être qu'il n'a jamais utilisé que des seringues neuves ? c'est ce qu'on appelle le principe de précaution, et bizarrement, je doute que quiconque y trouve quoi que ce soit à redire.

Qui plus est, en plus de la question d'argent que j'évoquais plus haut, et qui à mon sens est loin d'être secondaire, en admettant qu'on prenne le risque d'avoir 10 personnes plutôt qu'une qui soit séropositive, on prend 10 fois plus de risques de passer à côté d'une poche contaminée, non ? même si je sais qu'elles doivent toutes sans exceptions être testées, sur 100 poches de sang, oublier de tester celle qui contient une maladie c'est encore plus difficile que d'oublier de tester une des 10 poches de sang contaminées. C'est encore une question de statistiques. Seulement, les froides statistiques, appliquées à l'humain, ça peut blesser.
62 ans Québec, Canada 1664
Moi aussi je suis surprise ... puisque le sang est testé 2 fois plutôt qu'une pourquoi alors refuser systématiquement les dons de sang des homosexuels ou des gens qui ont été transfusés dans le passé ?

Normalement ils devraient être zen non puisque tous les échantillons sont testés ?

A moins qu'on nous cache des choses et que finalement le sang n'est pas si "testé" que ça ? :shock:
37 ans Charleville-Mézières 1453
Lodie a écrit:
En effet si on admet que sur 100 personnes a risque dit "normal" donneuses, 1 sera porteuse du VIH, d'après les stats données en début, ce sera 10 pour la population gay. Perso, je n'aurais pas envie de faire 200 tests couteux pour avoir à la fin 189 poches de sang viables, alors qu'en éliminant de base les homosexuels, l'argent de 200 tests permettraient d'obtenir 198 poches.



Ca n'était pas capital, ok, mais autant ne pas faire d'erreurs.
Je m'étonne toutefois que personne n'ai eu l'air de prendre en compte que les tests de labo sur les poches de sang ça n'est pas gratuit...
39 ans rouen 76 1559
certes, ce n'est pas gratuit...
mais la vie des gens qui peuvent être sauvés/soignés avec ce sang n'a pas de prix!
62 ans Québec, Canada 1664
Ben voila pourquoi on fait des dons de sang sans être rémunéré contrairement aux USA.

Donc ... le minimum c'est qu'ils testent les sacs non mais ! :evil:

Est-ce que tu es en train de dire qu'ils jouent à la roulette russe avec nos vies en se fiant uniquement aux déclarations des gens ??
B I U