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Parents aimant.. mais trop tard.

45 ans 04 5576
Bonjour,

un nouveau sujet, pas vraiment neuf, mais j'ai besoin d'en parler même si maintenant j'ai encaissé et que je me sens mieux. J'ai besoin de vos conseils parce que  
je ne sais pas si c'est moi qui part envrille en refusant de pardonner ou si... enfin, si sans avoir raison, je n'ai pas des raisons valables de vouloir en rester là.

Voilà le truc, c'est que je ne me suis jamais sentie aimée de ma famille, de mes parents ou de mes soeurs. J'ai passé mon enfance et mon adolescence dans une maison froide et vide, avec des gens avec qui je partageais de repas (en silence, pour ne pas déranger l'écoute de la télé), le plus souvent seule dans ma chambre à lire ou à jouer toute seule. Je n'ai pas de souvenirs très précis de mon enfance, juste une impression de froid et de vide, les seules choses qui me reviennent, j'ai du mal à les situer dans le temps, ou je les déforme. A plusieurs reprises, j'ai aprlé avec ma famille de souvenirs mais eux ne s'en rappellaient pas. A croire que j'ai même fabriqué certains souvenirs !

Bref... cela ne m'a pas beaucoup aidée à me construire, surtout emotionnellement, de croire que mes parents ne m'aimaient pas. Ou plutôt qu'ils ne faisaient pas attention à moi. Je n'ai jamais subi de maltraitance, de l'avis de tout le monde, ce sont des gens biens, de bons parents. Je n'ai jamais eu faim (au contraire), pas souvent froid, ils m'ont donné une éducation, une vie matérielle correcte.. mais rien sur le plan affectif, ou même moral.

Je crois qu'ils ont surtout été très maladroits, ils ne devaient pas comprendre qu'un enfant avait aussi besoin d'autre chose que de vêtements chauds ou un toit au dessus de sa tête.

Je suis partie de chez eux à 17 ans, en entrant dans un pensionnat de façon volontaire, puis j'ai pris une chambre à la fac et enfin, j'ai pu partir à des centaines de kilomètres de chez eux.

ça a été difficile mais aussi une bouffée d'oxygène. J'ai commencé à grandir seulement à ce moment là, je me suis pris des coups mais j'ai appris beaucoup de choses aussi. Je deviens à peine adulte, et ce n'est pas graçe à eux. Je m'accepte de mieux en mieux, mais seulement quand je suis loin d'eux.

pourtant depuis que je suis partie nos rapports se sont un peu améliorés. Déjà parce que le fait pour moi de voir d'autres personnes (je ne sortais jamais de chez eux, ej ne voyais personne, en dehors de l'école) m'a permis de reporter sur ces gens l'affection que j'avais besoin de donner. J'ai eu d'autres points de repère, d'autres references qu'eux, et ce sont ces autres personnes qui m'ont permis de me construire. Cela a soulagé mes rapports avec mes parents, parce que je n'avais plus autant besoin de leur amour ou de leur respect. En fait, je les considère un peu comme des connaissances chez qui je me sens tenue d'aller ou à qui je suis tenue de donner des signes de vie de temps à autre, j'ai même une certaine tendresse pour eux, mais je n'ai pas besoin d'eux. Je ne veux pas d'eux dans ma vie, je rejette tout ce qui pourrait les impliquer dans ma vie d'une façon ou d'une autre. Je refuse de leur donner des informations que je consièdre comme trop personnelles, comme des problèmes de santé ou am vie sentimentale. Je refuse l'idée de me marier un jour parce la tradition veut qu'ils soient présents et ce n'est pas mon souhait. Je ne veux pas qu'ils aient, même en apparence, le droit d'être d'accord avec le choix que je ferai de vivre avec un homme pour le restant de mes jours.

Tout cela m'allait très bien, comme mode de fonctionnement.. oui mais voilà...

Le reveillon de Noel m'a démolie, cette année encore, même si ce n'était pas vraiment de la façon "habituelle" : ma soeur aînée, chiante encore, et toujours aussi egoiste et egocentrique, elle m'enervait mais cela n'a pas été le pire. Le pire c'était mon père. Je ne sais pas si c'est dû à sa retraite, ou si c'est de me savoir aussi loin mais il n'a pas cessé de tenter de me montrer qu'il tenait à moi... de façon maladroite, crispante, en me posant des questions sur ma vie perso, en me suivant partout, en voulant à tout prix me ramener à la gare et jusque sur le quai... Cela devrait me rendre heureuse, mais non au contraire cela m'a enfoncée la tête sous l'eau. Parce que pour moi c'est trop tard. Il m'aime, oui, peut être mais ce n'est plus maintenant que j'ai besoin de lui. Maintenant pour moi c'est trop tard, je n'ai plus besoin de lui. Je ne veux plus qu'il se mêle de ma vie, je ne lui reconnais pas ce droit. Il m'a souhaité, pour cette nouvelle année, de trouver un homme, comme mes soeurs. Après avoir mis 20 ans à me faire croire que je n'étais pas digne d'être aimée, qu'on s'interesse à moi, c'est à moi maintenant de me demerder pour me trouver un mec et le leur servir sur un plateau !

Je ne peux pas lui rendre son affection, je ne peux pas. Et pourtant ça me bouffe...

Ca m'a tellement bouffée que j'étais au trente sixième dessous en rentrant.

Maintenant moralement je me sens mieux, mais je les maintiens à distance. Je n'ai pas eu de contact avec eux depuis le premier janvier, et j'espere bien réusssir à prolonger cela le plus longtemps possible...

Ai je tort ? est ce que je dois faire un effort pour améliorer nos relations ? ça me gave... pour moi c'est comme si je devais me lier d'amitié avec des personnes que je ne connais pas, avec qui je ne partage rien, tout est à construire et je n'en n'ai ni envie ni besoin.

Suis je égoiste ?

Désolée pour le pavé...
51 ans 76 10598
Je vais te donner mon ressenti, qui est strictement personnel et en fonction de ce que je comprends de ce que tu as écrit. N'y vois aucun jugement ni négatif ni positif, aucun blame d'un coté ou de l'autre. Je te livre mon avis. ;)

Pour moi, tes parents t'ont toujours aimé, à leur manière mais celle-ci n'était sans doute pas celle qu'il t'aurait fallu ou que tu aurais voulu.

Tu sais, pour certains parents, notamment dans les générations passées, aimer ses enfants, c'était s'assurer qu'ils ne manquent de rien au niveau matériel, leur éduquer mais cela ne passait pas forcément par des démonstrations affectives.
Pour exemple, je n'ai aucun souvenir d'avoir jamais reçu un calin de la part de ma mère ni un "je t'aime", ni un bisou comme ça, jamais aucune manifestation tendre en clair ... et pourtant, elle m'aime. Je le sais, je le sens, elle me le montre à sa façon, la façon d'une femme née en 1932 et élévée comme ça.

Tu sais, devenir parents, c'est le plus dur? On essaye de faire de notre mieux sans jamais être sûr qu'on fait de notre mieux.
Je sais que j'aime mes filles, de tout mon coeur. De mon point de vue, je le leur montre, leur prouve ... mais qui sait si c'est suffisant?
Il n'y a rien de moins certain. On fait ce qu'on peut, ce qu'on croit juste et parfois, on se plante.

A mon avis, ton père a du sentir qu'il y avait un manque, que tu aurais souhaité plus d'amour montré et il essaye de se rattraper. Il t'aime et te le montre.

Maintenant, je ne peux pas te dire quoi faire. C'est ta vie, ton choix. Mais ne fais rien que tu pourrais regretter quand il sera trop tard.

Pour ma part, je regrette encore aujourd'hui d'avoir refuser un dernier calin à mon père deux jours avant sa mort et de ne pas avoir répondu à son " je t'aime". J'étais dans l'age bête, l'age rebelle et je le paye toujours.

Alors réfléchis bien. :kiss:
46 ans 4830
Je pense aussi qu'ils t'aiment mais à leur façon.. certaines personnes, de par leur éducation, leur tempérament ou que sais-je, exprime difficilement leur sentiments, ou y arrive mieux avec l'un des enfants et pas avec les autres... ça ne veut pas dire qu'ils ne t'aiment pas, simplement qu'on peut avoir des amours différents comme on a des enfants différents. mais ça, on le comprends qu'en devenant adulte je pense...

quelqu'un a dit un truc du genre (impossible de retrouver ni l'auteur ni la citation exacte) "enfants, on adore nos parents, ado on les juge et les condamne.. adultes on leur pardonne."(mille excuses si j'ai un peu écorché le truc, j'ai pas de mémoire)

Que tu te sois senti mis à l'écart dans cette maison je peux le comprendre, c'est difficile d'avoir l'impression d'être "de trop" et mal-aimée...

Le fait d'avoir pris de la distance (au propre comme au figuré) t'as permis de relativiser .

j'ai du mal à croire qu'ils t'indiffèrent. simplement tu as eu tellement mal que tu es devenue hermétique avec ta carapace!!!

Dans les yeux des enfants, il y a toujours l'espoir de voir ses parents dire "je t'aime" et "je suis fier de toi", quoiqu'ils aient pu faire avant. enfin c'est ce que je pense hein!
Et le fait que tu te sentes mal malgré tout tente à montrer que tu ne t'en fiche pas tant que ça de ce qu'ils pensent... et que la pudeur elle est pas que d'un côté!!!
58 ans le pays de Cocagne bien sur 4169
je dirais en te lisant que tu t'es sentie touché de l'attitude de ton père mais que son coté maladroit t'as fait mal à cause de ce "coté trop tard", cela a révéillé tes blessures d'enfants mal cicatrisées mais tu n'as pas à te sentir coupable de ça
maintenant je te dirais de continuer à te penser en femme adulte quand tu es avec eux et petit à petit tu pourras retrouver ta place aupres d'eux
j'ai une amie qui vient de renouer enfin un peux avec sa mère apres 20 ans de non dis et meme de conflit par moment
alors meme si ça te parait impossible je pense que tu peux retrouver une relation un peu plus positive avec tes parents
50 ans albertville 1799
Calie-Toad a écrit:

Le pire c'était mon père. Je ne sais pas si c'est dû à sa retraite, ou si c'est de me savoir aussi loin mais il n'a pas cessé de tenter de me montrer qu'il tenait à moi... de façon maladroite, crispante, en me posant des questions sur ma vie perso, en me suivant partout, en voulant à tout prix me ramener à la gare et jusque sur le quai...

On dit toujours : "la santé, on sait ce que sait quand on ne l'a plus".
On entend de la part de la bouche des fumeurs : "de toutes façons il faut bien mourir de quelque chose".
Les camés disent : " je veux profiter de tous les plaisirs et mordrent la vie à pleine dent".
Bref..... on crame nos années parce qu'on ne se rend pas compte de ce que l'on a.
Ton père n'a probablement jamais ressenti le besoin de te montrer son affection tout simplement parce que........tu étais près de lui!
Désormais tu es loin et tu lui manques. C'est peut-être ce qui explique ce revirement de situation.

Calie-Toad a écrit:

Cela devrait me rendre heureuse, mais non au contraire cela m'a enfoncée la tête sous l'eau. Parce que pour moi c'est trop tard.

Peut-être qu'il sagit plutôt d'une gène parce que tu ne serais pas habituée à ce genre d'affection, non?

Calie-Toad a écrit:

Il m'aime, oui, peut être mais ce n'est plus maintenant que j'ai besoin de lui. Maintenant pour moi c'est trop tard, je n'ai plus besoin de lui. Je ne veux plus qu'il se mêle de ma vie, je ne lui reconnais pas ce droit. Il m'a souhaité, pour cette nouvelle année, de trouver un homme, comme mes soeurs.

On a toujours besoin de ses parents, quoique tu puisses penser, et quel que soit notre âge. Et les voir vieillir rend triste car nous rappelle à notre triste sort de mortel.
Je vois plutôt cela comme une barricade que tu montes pour ne pas le laisser s'approcher de toi. Ne crois-tu pas?

Calie-Toad a écrit:

Ai je tort ? est ce que je dois faire un effort pour améliorer nos relations ? ça me gave... pour moi c'est comme si je devais me lier d'amitié avec des personnes que je ne connais pas, avec qui je ne partage rien, tout est à construire et je n'en n'ai ni envie ni besoin.

Suis je égoiste ?


Je crois surtout que tu n'es pas à l'aise avec tout ça (comme je disais plus haut).
Je me demande aussi si ce genre de carapace ne serait pas présente dans d'autres types de relations. Et je ne vois d'ailleurs pas pourquoi ce ne serait pas le cas.
Et pourtant, j'ai l'impression que des relations affectives débutantes fonctionnent comme le vélo. On se lance et on se rend compte que ça fonctionne tout seul, que c'est naturel, même si cela ne le paraissait pas au préalable.
En revanche, je ne te donne pas de conseil sur ce que tu dois faire ou non. A toi de suivre ton feeling.


Bon courage.
G
36 ans 199
A vrai dire je n'ai pas grand-chose à ajouter à ce qui as déjà été dit mais je voulais juste t'apporter mon soutien parce que je me reconnais un peu dans ce que tu dis.

Nos situations ne sont pas vraiment identiques (j'habite toujours chez mes parents) mais ceci dit j'ai l'impression qu'on a été élevées dans le même "type" de famille, où règne la pudeur et la gêne.

Moi qui rêvait il y a encore peu à une famille "Sept à la maison" où on se dit tout sans problème et où on se répète tous les jours qu'on s'aime, je me suis rendu compte que l'amour de mes parents passe avant tout par leurs gestes et par le "non-verbal".

J'ai moi aussi l'impression d'avoir manqué quelque chose avec mon père, l'impression d'un grand vide entre nous. Alors qui était un vrai papa gâteau dans mon enfance, aujourd'hui, je lui adresse la parole le plus souvent au cours de disputes houleuses. Quand il essaie de "tendre la main" vers moi en entamant une discussion sur la fac ou la musique, j'ai toujours l'impression d'un immense décalage entre lui et moi.


Bref, assez raconté ma vie. Je voulais juste te dire que peut-être que ta gêne provient d'une certaine pudeur que t'ont inculqué tes parents de par ton éducation. C'est sûr que ça fait bizarre quand après des années d'entente cordiale mais froide on te tends la main amicalement...Peut-être devrais-tu toi aussi faire un pas vers ta famille ? A moins que tu n'en aies pas envie.
57 ans Out of Africa... 4355
Bonjour,

J'ai du mal à entendre :"mais si tes parents t'ont aimés..." comme si c'était évident d'aimer !! Non, non, non ! Il y a des parents INCAPABLES d'aimer leurs enfants, INCAPABLES de créer des liens d'intimité avec eux et se leurrer ne sert à rien ! Il ne s'agit pas de les accuser, simplement regarder les choses telles qu'elles sont.

Je te crois donc quand tu dis que tu sens que tu ne t'es jamais sentie aimée. C'est ton ressenti, tu peux y croire et t'y appuyer.
Si tu te sens mieux loin de tes parents, c'est ok ne t'obliges pas à des liens d'intimités avec des eux ! Effectivement, tu n'as plus besoin d'eux aujourd'hui ! Tu es adulte, tu es capable de te prendre en charge.
C'est à toi et uniquement à toi de prendre la bonne décision sans culpabilité, sans obligation à la mord-moi-le-noeud ! Préserves-toi avant tout

Alors non, tu n'es pas égoiste. Si tes parents avaient sur créer un lien d'intimité avec toi, tu ressentirais de l'affection pour eux et tu aurais du plaisir à être en leur présence. Ce n'est pas le cas.

Ceci dit, ce n'est pas forcément définitif, peut être qu'un jour tu iras vers eux, sans te sentir obligé, parce que tu en auras envie. Ou peut être pas... Tu peux aussi le leur dire, poser tes frontières... ou pas ! Tu es la seule à savoir ce qui est bon pour toi. Et ne culpabilises pas !

On ne peut pas s'obliger à aimer les gens...encore moins ceux qui n'ont pas su nous aimer....
10361
je suis completement d'accord avec caline :
non, tu n'es pas égoiste.On ne peut pas s'obliger à aimer les gens...encore moins ceux qui n'ont pas su nous aimer....

c'est completement cela...
43 ans Sud Ouest 3873
C'est drôle parce que ce que tu dis me fait écho...

Je vais essayer de résumer ça brièvement (si je peux) :
un père à qui, enfant ado puis adulte, ses parents n'ont jamais montré le moindre signe d'affection, qui est donc devenu un père froid et distant. Souvent absent.
J'avais l'impression d'être nulle, de ne pas mériter son affection (sinon je l'aurais eue non ?)... Pas de mots gentils, de compliments, de gestes tendres, rien, rien, rien...
Un père tellement congelé que mes parents ont divorcé pour mes 11 ans, séparés qqs temps avant.
Un père que je ne voulais plus voir, bon débarras ! "Je ne valais pas le coup, toi non plus !"
Donc des relations rares et très conflictuelles jusqu'à mes 20 ans.
Il voulait m'aider en me conseillant mais je ne voulais rien de lui ! Je ne voulais pas qu'il ait son mot à dire ! C'était ma vie, qui ne l'intéressait pas puisqu'il m'avait négligée puis abandonnée.
Et puis il a fait une thérapie, il s'est soigné. A compris ma douleur. A compris ses erreurs. Il est devenu plus présent, plus doux, plus tendre.
Les choses n'ont pas été dites dans le blanc des yeux mais je lui ai envoyée une lettre pour lui dire sa froideur, ses torts, ma souffrance.
Mais je ne voulais pas de cette nouvelles affection je voulais lui faire payer ! Je voulais pouvoir le haïr !
J'ai compris qu'il resterait mon père, loin ou près, et que ma douleur, apparente ou cachée resterait elle aussi.


Il m'a dit ceci : "On n'est pas responsable de ses blessures mais on l'est de ne pas les soigner."

Et c'est vrai.
Je me refuse toujours par peur (idiote !) à les soigner mais j'en sens l'indicible besoin pour moi et aussi pour ma fille.

Mon père m'a dit aussi : "Se soigner c'est le plus beau cadeau qu'on puisse faire à ses enfants".

Et ça aussi c'est vrai.
Si mon père s'était soigné plus tôt, je n'aurais pas souffert.


Tout ça pour dire, tes parents resteront tes parents, et ta douleur, aussi présente si rien ne change. Tes parents sont sûrement des gens figés dans leurs propres douleurs, peut-être inconscientes et invisibles... Mais bien là.
Effectivement, la haine et l'oubli ne seront pas des solutions.
Mais le pardon pas obligatoire.
Tu n'es pas obligée de les voir si tu ne le souhaite pas.
Tu n'es pas obligée non plus de répondre à leur élan.

Seulement, il faudra que tu surmontes ta souffrance, que tu admettes que oui tu vaux le coup même s'ils ne te l'ont jamais montré. Que tu te détaches de leur regard.

Tu es bouleversée parce que tu ne peux même plus les détester pour leur froideur : voilà qu'ils t'aiment ! C'est un problème !
Tu voudrais pouvoir continuer en toute bonne conscience à leur en vouloir, et à les tenir à l'écart.
Du coup, tu te dis que c'est toi la méchante car tu ne peux pas leur rendre leur affection.



Post-fleuve, mais ce que je voudrais te dire avant tout : c'est que la première chose à faire, c'est te libérer de ta souffrance. Quand ce sera fait, tu n'en voudras plus à tes parents.
Tu pourras, calmement, regarder ce qui t'a fait défaut, éventuellement, en parler avec eux. Tu pourras les voir très peu. Mais tu seras sereine.
Tu pourras passer outre et profiter de ce court moment ensemble qui nous est alloué sur cette Terre.

;)
Courage !

:kiss:
57 ans Out of Africa... 4355
Magnifique post fraisedesbois ! J'en frissonne encore !

Je ne crois pas que ta peur soit idiote, et ma foi, je suis sûre que tu le sais :D

J'ai moi-même eu bcp de mal avec la haine que j'éprouvais envers ma mère jusqu'à ce que je me rende compte que c'était un "bouclier" pour ne pas ressentir ma peur... de vivre ! Mieux vaut hair que rien du tout !
Aujourd'hui, je me sens mieux avec ça :D Je n'éprouve pas d'affection pour ma mère, mais je ne la hais plus : je mets mon énergie ailleurs que dans une relation qui ne m'apporte rien. Tout ça, c'est grace à la thérapie que j'ai entrepris il y a deux ans : une bouffé de liberté et de soleil dans mon existence douloureuse jusqu'alors (et l'assurance de ne pas reproduire la maltraitance sur mon fils ;) )

Le but finalement ce n'est pas de pardonner (ou pas) à ses parents c'est de vivre SA vie....Et puis surtout, commencer par se pardonner à soi-même de s'être cru indigne d'être aimée !

Pô facile :D
62 ans Québec, Canada 1664
Ah ces blessures de l'enfance que l'on traîne encore même si nous sommes persuadés d'être passé à autre chose.

Un simple évènement ... une remarque ... un geste ... et nous voila replongeant dans ce "passé", dans cette "souffrance".

Dieu sait que j'ai essayé au fil des ans de pardonner ... d'essayer de comprendre ... de justifier.

Je croyais avoir trouvé l'équilibre jusqu'au jour de sa mort en février 2007. Dans son appartement rempli des milliers de trucs qu'elle avait avidement ramassé au fil des années j'ai laissé explosé ma colère ... ma rage ... mon mépris ... tout quoi !

Depuis, j'ai enfin l'impression de vivre ... je me sens plus en paix.

Fini cette lutte perpétuelle entre la colère et la culpabilité.

Il y a des gens qui aiment mal, c'est vrai, mais aussi des gens qui sont incapables d'amour.

Pourquoi ne pas dire à tes parents ce que tu ressens ?

Les non-dits sont aussi nocifs que les mots trop souvent car cela pourrit le coeur.
43 ans Sud Ouest 3873
Câline a écrit:
Magnifique post fraisedesbois ! J'en frissonne encore !

Je ne crois pas que ta peur soit idiote, et ma foi, je suis sûre que tu le sais :D

J'ai moi-même eu bcp de mal avec la haine que j'éprouvais envers ma mère jusqu'à ce que je me rende compte que c'était un "bouclier" pour ne pas ressentir ma peur... de vivre ! Mieux vaut hair que rien du tout !
Aujourd'hui, je me sens mieux avec ça :D Je n'éprouve pas d'affection pour ma mère, mais je ne la hais plus : je mets mon énergie ailleurs que dans une relation qui ne m'apporte rien. Tout ça, c'est grace à la thérapie que j'ai entrepris il y a deux ans : une bouffé de liberté et de soleil dans mon existence douloureuse jusqu'alors (et l'assurance de ne pas reproduire la maltraitance sur mon fils ;) )

Le but finalement ce n'est pas de pardonner (ou pas) à ses parents c'est de vivre SA vie....Et puis surtout, commencer par se pardonner à soi-même de s'être cru indigne d'être aimée !

Pô facile :D


Ce que tu dis est très vrai.
Carapaçonné dans cette haine on oublie la peur. La peur du monde qui ne nous a renvoyé que froideur, doute de soi, indifférence et violence.

J'aimerais comme toi avoir la force de vivre !
Mais je sais que je le dois avant tout à ma fille.
Je dois le faire.
Vite. ;)
57 ans Out of Africa... 4355
petitefraisedesbois a écrit:


Mais je sais que je le dois avant tout à ma fille.
Je dois le faire.
Vite. ;)


C'est ce que je me disais au début, pour avoir le courage d'entreprendre une autre thérapie, la première n'ayant pas donné grand chose... "allez, tu dois le faire pour ton enfant"."
Puis je me suis aperçue de mon droit à exister, moi avant tout.. pas dans les moeurs, et pourtant....
Zut alors, zappée dans mon enfance, je n'allais pas encore me zapper dans ma vie de femme adulte ! Nan mais des fois !! Je veux le bonheur de mon fils mais le mien à moi aussi ! :D
Bien évidemment mon fils est au premier rang pour bénéficier de mon mieux être. J'ai avec lui une relation authentique, vraie de vraie :D , solide ! Une véritable intimité ! Quand je vois à quel point il a confiance en moi, ça me chavire le coeur . J'ai réussi à créer un vrai lien avec mon pitchoune !
Maintenant, il me reste à savoir ce que je souhaite faire de MA vie... pas si simple, l'inconnu c'est rarement ce que l'être humain préfère :D en même temps, c'est plein de possibles.. Waow ça donne le vertige !

J'ai lu quelque part "l'envie de mourir c'est un désir de vivre déçu".. Dieu que je trouve cette phrase si vraie !
et aussi "souffrir d'avoir souffert ? Non mais ça va pas la tête, je ne vais pas en plus me créer mon propre enfer !!!!" :D
43 ans Sud Ouest 3873
Câline a écrit:
petitefraisedesbois a écrit:


Mais je sais que je le dois avant tout à ma fille.
Je dois le faire.
Vite. ;)


C'est ce que je me disais au début, pour avoir le courage d'entreprendre une autre thérapie, la première n'ayant pas donné grand chose... "allez, tu dois le faire pour ton enfant"."
Puis je me suis aperçue de mon droit à exister, moi avant tout.. pas dans les moeurs, et pourtant....
Zut alors, zappée dans mon enfance, je n'allais pas encore me zapper dans ma vie de femme adulte ! Nan mais des fois !! Je veux le bonheur de mon fils mais le mien à moi aussi ! :D
Bien évidemment mon fils est au premier rang pour bénéficier de mon mieux être. J'ai avec lui une relation authentique, vraie de vraie :D , solide ! Une véritable intimité ! Quand je vois à quel point il a confiance en moi, ça me chavire le coeur . J'ai réussi à créer un vrai lien avec mon pitchoune !
Maintenant, il me reste à savoir ce que je souhaite faire de MA vie... pas si simple, l'inconnu c'est rarement ce que l'être humain préfère :D en même temps, c'est plein de possibles.. Waow ça donne le vertige !

J'ai lu quelque part "l'envie de mourir c'est un désir de vivre déçu".. Dieu que je trouve cette phrase si vraie !
et aussi "souffrir d'avoir souffert ? Non mais ça va pas la tête, je ne vais pas en plus me créer mon propre enfer !!!!" :D


=D>

C'est juste que je porte ma propre responsabilité dans le fait de rien faire pour moi, mais je me refuse à porter celle d'avoir fait du tort passivement à ma fille. Il faut briser le cercle.
L
40 ans strasbourg 204
Glounette a écrit:

J'ai moi aussi l'impression d'avoir manqué quelque chose avec mon père, l'impression d'un grand vide entre nous. Alors qui était un vrai papa gâteau dans mon enfance, aujourd'hui, je lui adresse la parole le plus souvent au cours de disputes houleuses. Quand il essaie de "tendre la main" vers moi en entamant une discussion sur la fac ou la musique, j'ai toujours l'impression d'un immense décalage entre lui et moi.


juste pour en rajouter une couche mon papa était proche de moi quand j'était petite fille, j'étais "sa princesse" et puis vers 10-12 ans mon corps a commencé à prendre des formes de demoiselle et a partir de là on aurait dit que je lui faisait peur
je m'explique je n'était plus sa petite princesse mais une jeune fille qui commençait à plaire aux garçons (il n'était plus LE SEUL HOMME de ma vie)

et maintenant ça va on est de nouveau complice et je sais que maintenant ce sont ces petites filles "ses princesses" (mon frere a 2 filles et un petit mec) et la troisieme princesse est en route dans mon ventre et pareil c'est le petite puce par ci et par là
B I U