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[Poèmes] La Plume de Marquise

A Tico,

A toi qui restera dans nos cœurs
Toi qui de l’espoir avait perdu la lueur
N’ayant su retrouver goût au bonheur
Ô combien je comprends cette fuite du malheur
Ce désir  
d’enfin ne plus avoir peur
Jamais je t’en tiendrai rigueur
Jamais pour toi je n’aurai de rancœur
J’aurai pour souvenir tes yeux rieurs
Nous fous rires et tes paroles de gaffeur
Certains, te penseront égoiste sous la douleur
Mon ami tu restes avant tous mes pleurs
Ce vide que tu laisses, cette impression d’horreur
N’est pourtant pas plus fort que ce sentiment de sœur
Cette amitié assez forte pour comprendre ta terreur
Et ton départ vers des sphéres meilleures
Tu resteras à jamais dans mon cœur …
L’Ange Déchu

Quelques mois que tu nous as quitté
Mais ces trop longs jours passés
J’eus pour toi une pensée
D’amour et d’amitié
A cet être tant regretté
Ce bel ange aux ailes brûlées
A ce vide que tu as laissé
Dans le cœur d’une sœur peinée
L’onirisme me fait espérer
Que du mauvais songe eveillée
J’entendrais encore sonner
Le son si doux quand tu riais
Petite fille candide dois-tu penser
De la sphère d’où tu es
Mon ami, mon Tico j’ose espérer
Que de ton royaume tu te sens soulagé
Et que ta douleur s’est envolée
Laissant place dans ton âme blessée
A cette quiétude tant recherchée
Tu restes dans mon cœur à jamais
Le Prédateur & La Proie

Le rideau se lève dans un sourire
Le ballet commence dans un soupir
Rituel de l’animal où naît le désir
De s’approprier son âme et enfin d’assouvir
La soif vorace de son précieux élixir
Esclave du fauve elle s’adonne au plaisir
De livrer son être sans désobéir

Offrant son corps et son fluide vital
Elle glisse dans la pénombre abyssale
Lovée en son sein dans une étreinte bestiale
Il sonde à sa guise les tréfonds de son mal
Aspire et se nourrit de cette passion fatale
Qui pour ces pauvres esprits peut sembler anormale
Ô couple dramaturge à l’histoire théâtrale
Faucheuse Désabusée

De tes griffes acérées tu lacères et mets à vif tout ce que je suis
Mes peines et mes souffrances suintent de mes plaies béantes
Tu aimes te délecter du noir nectar se déversant de ce cœur à l'agonie
Dévorer à crocs avides mon âme moribonde, chair mourante
Poison putride, tu investis mes os dans ta soif inassouvie

Cruelle, laisse-moi donc ces vestiges si fragiles
Sombres mirages de mes désirs oniriques
Oui j’ose soutenir ton regard sans un battement de cil
Penses-tu me garder otage de tes appétits vampiriques ?
Ce cœur et cette âme tu n’en tiens pas le fil …

Car ils trônent déjà tous deux sur l’autel en sacrifice
Offrandes ultimes de notre amour, la chair s’éveille
Renaissance de l’âme et du corps, nul maléfice
Nouvel empire, promesses de monts et merveilles
Bien loin de ton désir abîmé, me posséder, quel vice !

Car en ses mains reposent déjà les chaînes
Sans avoir usé d’un charme ou de l’ombre d’un sortilège
C’est pour son royaume que je saurais me faire reine
Couronnée par son sceau gravé en ma chair, simple florilège
D’une myriade d’émotions qui naissent sans peine
L'Ombre de la Mort

Elle déploie ses ailes
Sur mon âme meurtrie
Royaume immortel
D’une tristesse infinie
Dont le chagrin ruisselle
En une sombre mélodie
Aux accords éternels

Elle guette encore
Rôde insidieuse
L’ombre de la mort
Amante vicieuse
Sournoise elle mord
Et se délecte rieuse
De l’élixir de ce corps

Offert à sa bouche
A ses crocs voraces
Et cueille en ma couche
Mes illusions lasses
Mes rêves elle enfourche
Et donne la chasse
A mes espoirs farouches
Invitation

Elle me nargue et susurre à mon oreille
Elle tente par milles façons de me séduire
De sa voix douce et câline m'attire à elle
L'âme blessée que je suis a trop de mal à fuir

Elle sait se faire promesse de délivrance
De sa main froide elle caresse mes angoisses
Elle me promet la fin de mes souffrances
De lui résister encore je suis si lasse

Je voudrais poser ma main dans la sienne
La suivre dans les méandres de la pénombre
Faire d'elle mon guide et ma reine
Me laisser engloutir par son aura si sombre

Ô Mort si douce et si séduisante ...
De ta main cueille la fleur fanée que je suis
Délivre-moi de tout ce qui me hante
Emporte-mon âme loin dans la nuit
Dégoût

Comme je déteste ce que je vois dans le miroir
Quels sont mon but et mon mérite à vivre ici-bas
Puis-je donc crever ... laissez-moi voir
Ce détestable corps pourrir, voler en éclats

Pourquoi ne puis-je m'armer d'une lame ...
Détruire cet immondice, ce reflet du dégoût
Tailler profondément la chair avec calme
Avoir la force d'aller jusqu'au bout

Ne pas faiblir ... se détester et pouvoir en finir
Arracher le dernier souffle de mon être indésirable
Libérer cette âme meurtrie qui ne désire que mourir
Ayant conscience qu'elle et lui sont indissociables
Envol

Laisser s'échapper le dernier souffle d'entre mes lèvres
Sentir mon âme s'enfuir au loin dans mes rêves

Laisser couler les dernières larmes de douleur
M'évader laissant derrière moi les peurs

Laisser le froid m'envahir et me détruire
M'abandonner à elle et me laisser mourir

Laisser mon corps se vider de son sang
Accueillir la mort comme le plus doux des amants
Solitude

Mon âme en douleur
En suspend les pleurs
S’est enfuit le bonheur
Vers d’autres cœurs
Porter bonne humeur
Et sa si douce chaleur
Privée de ses faveurs
J’offre mon cœur
A ce cher malheur

Cette si fidèle angoisse
Qui toujours me froisse
Que mon âme trépasse
Ensevelie sous la crasse
De l’absence qui me glace
Est ouverte la chasse
Aux illusions lasses
Ici trouvent leur place
Mes larmes par liasses

Et dans la solitude
Et dans la décrépitude
C’est encore un temps rude
J’espère simple interlude
Au bonheur si prude
Dont j’avais pris habitude
Une mauvaise attitude
J’en ai la certitude
Seule dans cette multitude
L’Ame Mourante

Mélancolie de mon esprit ombragé
Déficience de mon cœur fatigué
Et toujours je me dis « Et si jamais … »
Et si jamais ça ne devenait éternité
Et si un jour tout appartenait au passé
Aurais-je encore la force de m’accrocher
Et ce désir ardent de lui résister
Resteraient les vestiges d’une âme abîmée
Les restes noyés d’un amour naufragé
Les tripes serrées et le sang glacé
Je tente de combattre mes pensées
Pensées malades d’une déprimée
Et je vomis mon âme disloquée
La folie guette, la démence m’a happée
Moi que la beauté a oubliée
Aliénée à la confiance écorchée
Pour qui le désir ne peux exister
Je rêve parfois de m’envoler
Lâcher le lest, ne plus m’éveiller
Si je me hais comment peut-il m’aimer …
Visiteur Nocturne

Parfois tu viens dans la pénombre
Lorsque le ciel se fait sombre
Je regrette qu’avant que tu ne succombes

N’avoir pu te dire combien tu comptes

J’aurais tant voulu graver ta tombe
De tous ces mots qui m’encombrent
La douleur explose telle une bombe

Un an et quelques jours, je compte

Le vide de ton sourire
Le vide de tes éclats de rire
Le vide de nos fous rires

Plus le temps passe, plus tu comptes

Mon ami, mon frère, mon souvenir
La mélancolie m’emporte dans un soupir
Tu le voulais, je sais, mais tu n’aurais pas dû partir
Attente

Les minutes s'égrainent comme des heures
Telles des lames lacérant mon coeur
L'attente, insoutenable, se veut ma pire ennemie
Mon âme se laisse envahir par la mélancolie

Viens à moi, enveloppe-moi, transporte-moi
Glisse-toi dans les moindres parcelles de mon être
Je t'appartiens, je suis à toi
Gardienne des vestiges de mon mal-être

Le temps semble figé dans l'horreur
A l'amour se mêlent l'angoisse et la peur
Ramenez-moi celui qui détient ma vie
Entre ses mains, jusqu'à la mort, à l'infini ...
Ecriture

Coucher sous l'émotion ce qui envahit votre être
Verser des larmes de sang sur cette lettre

Emplir cette page blanche d'illusions perdues
Illusions vaines d'un ange déchu

Figer les mots dans le temps, les retrouver plus tard
Les relire à mi-voix l'émotion en mémoire

Mettre son âme à nu par ces quelques mots
Panser les blessures du coeur et ses maux

Renverser l'encrier sur une feuille de papier
Répandre le sang de mon âme damnée

Oublier un jour la souffrance infligée
Au creux des bras d'un amant attentionné

Se noyer corps et âme dans cette brûlante passion
Laisser l'amour vous envahir, mortel poison
Murmure

Dans la pénombre... un murmure
Le visage éclairé par la lune
Ses larmes semblent d'argent pur
Sillonnant sur sa peau brune

Plongée dans sa délicieuse détresse
Les yeux perdus dans les étoiles
A la nuit elle offre sa tristesse
Son âme meurtrie elle lui dévoile

Que ne donnerait-elle pas
Pour être à nouveau prés de lui
Sentir sa peau sous ses doigts
Sans lui tout n'est qu'ennui

Le vent cingle son visage baigné de larmes
Le froid mord sa chair et son coeur
L'astre du jour vient rompre le charme
Il ne lui reste que le manque et la douleur
Fidèle Amante

Amante fidèle et omniprésente
Veille sur mes jours et mes nuits
Reste de marbre lorsque je m'impatiente
Elle me traque, possessive ... jalouse de lui
Auprès d'elle le visage de mon bien-aimé me hante
Sa présence m'insupporte, lourde, sans un bruit
Je rêve à ce sourire et ses yeux qui m'enchantent

Les jours, infinis, sont rythmés par elle
Elle a le pouvoir d'arrêter le temps
De rendre les minutes loin de lui éternelles
Tente de prendre la place de mon tendre Amant
Me fait souffrir de son souffle mortel
Qui glace mes sens et mon sang
Bête avide de mon mal-être qui pour elle se fait de miel

Absence, ma si cruelle amante
Puisses-tu rompre ce qui nous lie
A tes côtés je deviens démente
Loin de l'homme pour qui je respire et vis
Lui qui m'éveille d'une passion décadente
Et offre une myriade d'émotions à ma vie
Absence, ma plus fidèle amante ...
B I U