Qu’est-ce que l’apnée du sommeil ?
L’apnée du sommeil est un trouble respiratoire du sommeil, lequel se caractérise par des pauses respiratoires pouvant durer de 10 à 30 secondes, voire plus. Ces arrêts de la respiration peuvent se répéter une dizaine de fois par heure. L’apnée du sommeil peut toucher tout le monde, même les enfants, toutefois les personnes en surpoids et de surcroît les hommes sont plus à risque de développer ce trouble du sommeil.
Les mécanismes de l’apnée du sommeil
Le syndrome de l’apnée du sommeil (SAS) se caractérise par un arrêt total de la respiration durant au moins 10 secondes et plusieurs fois par heure. Ce mécanisme est dû à un relâchement des muscles du pharynx ainsi qu’à un blocage de la trachée. La reprise de la respiration entraîne des micro-réveils qui perturbent fortement le sommeil. De ce fait, le sommeil n’est plus réparateur dès lors que vous souffrez d’apnée du sommeil.
Il est important de savoir que l’apnée du sommeil est une maladie fortement sous diagnostiquée, puisque près de 80 % des personnes qui en souffrent l’ignorent. Cette maladie touche 15 % des personnes âgées de plus de 70 ans et 77 % des obèses en souffrent.
Il existe trois types d’apnée du sommeil, en fonction du mécanisme en cause : le syndrome d’apnée obstructive du sommeil (SAOS), le syndrome d’apnée centrale du sommeil, ou apnée centrale du sommeil, et le syndrome d’apnées du sommeil mixte, ou apnée mixte. La forme la plus répandue d’apnée du sommeil est le syndrome d’apnée obstructive du sommeil (SAOS). Elle concerne ainsi 9 personnes sur 10 parmi celles atteintes de ce trouble du sommeil.
Le syndrome d’apnée obstructive du sommeil
En ce qui concerne le syndrome d’apnée obstructive du sommeil, celui-ci est causé par un rétrécissement du pharynx provoqué par un relâchement des muscles. De ce fait, l’air n’arrive plus à circuler normalement. Il existe alors deux cas de figure : lorsque l’obstruction est partielle, l’air parvient encore à circuler, mais avec difficulté. On parle alors d’hypopnée, laquelle donne lieu à d’importants ronflements.
Lorsque l’obstruction est totale, l’air ne peut alors plus du tout passer, ce qui provoque une apnée. De ce fait, le coeur est forcé de tourner à plein régime afin de continuer à fournir suffisamment d’oxygène au cerveau. En réaction, le cerveau déclenche des contractions réflexes des muscles du pharynx, afin de permettre une libération des voies respiratoires. Ceci a pour effet de provoquer des micro-réveils qui bien qu’ils soient rarement ressentis par la personne, entraînent bien des conséquences néfastes sur la santé.
Le syndrome d’apnée centrale du sommeil
Dans ce type d’apnée du sommeil, le cerveau n’émet plus le signal indiquant de se contracter aux muscles impliqués dans l’acte de respirer. La respiration ne peut avoir lieu. Il s’agit non pas d’une cause mécanique, mais neurologique. L’apnée centrale du sommeil peut être causée par un accident cardiovasculaire cérébral ou bien une insuffisance cardiaque. Ce type d’apnée est plus rare, elle est également souvent liée à un syndrome d’apnée obstructive du sommeil.
L’apnée mixte
En cas d’apnée mixte, les patients souffrent alors des deux formes d’apnée précédemment expliquées, à savoir l’apnée obstructive du sommeil et l’apnée centrale du sommeil. Dans la plupart des cas, ce type d’apnée débute par une apnée centrale, suivie d’un mécanisme obstructif.
Quels sont les symptômes et signes de l’apnée du sommeil ?
De manière générale, les personnes souffrant d’apnée du sommeil sont bien souvent les dernières à le constater. C’est souvent leur conjoint qui sera alors réveillé par les ronflements et constatera des pauses respiratoires. Généralement, ces arrêts respiratoires sont associés à un sommeil agité et des sensations d’étouffement. Des symptômes nocturnes auxquels viennent s’ajouter des signes diurnes tels qu’une fatigue au réveil, une bouche sèche et des maux de tête. Au cours de la journée, la personne souffrant d’apnée du sommeil se sent faible, somnolente et irritable, elle a du mal à se concentrer. Certains patients souffrent aussi d’une baisse de leur libido.
L’existence de ces symptômes évocateurs amène le médecin à penser au diagnostic de l’apnée du sommeil, qu’il vérifiera à l’aide d’examens cliniques.
Quels sont les facteurs de risque de l’apnée du sommeil ?
Le surpoids et l’obésité sont des facteurs importants de risque d’apnée du sommeil. L’âge constitue également un facteur de risque dans le développement de cette pathologie, en particulier lorsqu’il s’agit du syndrome d’apnée obstructive du sommeil.
Chez les femmes, la ménopause et la grossesse sont deux périodes durant lesquelles une apnée obstructive du sommeil peut se déclarer.
Les enfants peuvent également souffrir d’apnée du sommeil si leurs voies respiratoires sont obstruées par certaines particularités anatomiques, comme un menton en retrait (rétrognathisme) ou alors une grosse langue, un palais mou, des végétations ou amygdales trop volumineuses.
Pour finir, certaines situations et positions sont connues pour entraîner des ronflements et une apnée du sommeil : consommer de l’alcool, certains médicaments (sédatifs, somnifères), souffrir d’hypertension artérielle ou encore dormir sur le dos.
Les conséquences de l’apnée du sommeil sur la santé
Les conséquences de l’apnée du sommeil sur la santé sont nombreuses. En effet, ce trouble du sommeil s’accompagne d’un ralentissement de la fréquence cardiaque, associé à une accélération du rythme durant la reprise respiratoire. Des troubles du rythme cardiaque qui à long terme fatiguent le coeur. Des maladies cardiovasculaires graves peuvent alors se déclarer, comme un accident vasculaire cérébral (AVC) ou une insuffisance cardiaque. Une étude menée durant 7 ans a démontré que l’apnée obstructive du sommeil multiplie par 5 le risque de souffrir d’une maladie coronarienne.
D’autres études ont établi un lien entre l’apnée obstructive du sommeil et le diabète de type 2. En effet, le SAOS majorerait le risque de développer un diabète de type 2, tandis que le diabète de type 2 aggraverait le syndrome d’apnée obstructive du sommeil.
Pour finir, l’apnée du sommeil, pouvant être causée par le surpoids et l’obésité, entraîne à son tour ces pathologies du poids. En effet, un sommeil perturbé perturbe la sécrétion des hormones régulant la satiété, comme l’insuline entre autres. Il s’agit donc d’un cercle vicieux, puisque le surpoids ou l’obésité entraîne une apnée du sommeil, laquelle aggrave ces problèmes de poids ; le surpoids étant également un facteur de risque de maladies cardiovasculaires…
Outre le surpoids, l’apnée du sommeil entraîne également une fatigue intense, puisque le sommeil n’est plus réparateur. Résultat : les personnes souffrant d’apnée du sommeil sont fatiguées dès le réveil et luttent toute la journée contre une sensation de somnolence accablante. Elles peuvent alors se montrer irritables, agressives, ce qui n’est pas sans conséquence sur leur vie amoureuse et sociale. À cette fatigue s’ajoutent des difficultés de concentration, un ralentissement des réflexes ainsi qu’une diminution des performances intellectuelles. Dans le travail, les arrêts maladie et l’absentéisme sont plus fréquents. Dans un cas sur cinq, l’apnée du sommeil et ses symptômes peuvent entraîner une dépression. Il est donc très important lorsque l’on suspecte une apnée du sommeil ou bien lorsque l’on est en surpoids ou obèse, de vérifier si l’on ne souffre pas effectivement de cette pathologie, afin de la soigner.
Soigner l’apnée du sommeil
À ce jour, il n’existe pas de médicaments permettant de guérir de l’apnée du sommeil. Par contre, des traitements médicaux et approches complémentaires permettent de prendre en charge correctement cette pathologie pour en atténuer grandement les symptômes et conséquences.
Ainsi, la ventilation à pression positive continue (PPC ou CPAP) donne de très bons résultats. Il s’agit d’un appareil qui diffuse en continu de l’air par le nez, grâce à un masque que le patient porte toute la nuit. Le terme CPAP, qui vient de l’anglais « Continuous Positive Airway Pressure », est souvent employé pour nommer cet appareil qui grâce à l’air continu qu’il insuffle, permet de maintenir ouvertes les voies respiratoires, supprimant alors les apnées.
L’appareil buccal, sorte de gouttière moulée par un dentiste et qui est portée la nuit, permet de maintenir la mâchoire inférieure et la langue vers l’avant. Aussi appelée orthèse d’avancée mandibulaire, elle permet de faciliter le passage de l’air. Ce type d’appareil est réservé aux personnes souffrant d’une apnée du sommeil légère ou modérée.
La chirurgie permet aussi de soigner l’apnée du sommeil. Il s’agit alors de chirurgie pour perdre du poids lorsque l’apnée du sommeil est due à une obésité importante, ou bien de trachéotomie, réservée aux personnes ayant des apnées graves et chez qui le CPAP ne fonctionne pas. Si l’apnée du sommeil est due à une anomalie de la cloison nasale ou des sinus, alors une chirurgie du nez et des sinus peut être pratiquée. Le chirurgien peut également enlever les amygdales et les végétations si elles sont trop importantes, cela s’appelle alors une amygdalectomie et une adénoïdectomie. Pour finir, une uvulo-palato-pharyngoplastie (UPPP) peut être réalisée pour enlever la luette et une partie du palais mou, afin de dégager les voies respiratoires.