Apnée du sommeil et surpoids : quels liens ?
Quel que soit son poids, tout le monde peut souffrir d’apnée du sommeil. Toutefois, être en surpoids semble prédisposer à ce trouble du sommeil, dont les conséquences peuvent être graves. Ainsi, la proportion de personnes obèses souffrant d’apnée du sommeil est très importante. De plus, les nuits perturbées entraînent des dérèglements des mécanismes hormonaux qui régulent la faim et la satiété. Il s’agit donc, en quelque sorte, d’un cercle vicieux au sein duquel un mauvais sommeil entraîne un surpoids, lequel cause le développement de troubles du sommeil, prédisposant alors à de mauvais comportements alimentaires.
L’obésité, principal facteur de risque d’hypopnée
Qu’est-ce que l’obésité ? On parle de surpoids ou d’obésité dès lors qu’une personne présente un excès de poids par rapport à sa taille. Pour évaluer cela, l’IMC, Indice de Masse Corporelle, est fiable. Si votre IMC est supérieur à 25, alors vous êtes considéré en surpoids. Lorsqu’il est supérieur à 30, vous souffrez d’une obésité. L’obésité est l’un des principaux facteurs de risque de l’apnée du sommeil. En effet, les graisses accumulées au niveau du pharynx, du cou et de l’abdomen favorisent l’apparition de ce syndrome en empêchant une bonne circulation de l’air dans les voies respiratoires supérieures, durant la nuit. L’on parle alors d’hypopnée, à savoir une diminution de l’amplitude respiratoire de 10 à 50 % durant le sommeil pendant au moins dix secondes, accompagnée d’une diminution de 3 à 4 % de la saturation (l’oxygène dans le sang).
Selon l’Observatoire du Sommeil de la Fédération de Pneumologie (OSFP), le pourcentage le plus élevé de patients souffrant d’apnée du sommeil désigne des personnes en surpoids ou en situation d’obésité modérée ou sévère (70,53 %).
L’apnée du sommeil fragmente le sommeil, qui de ce fait ne peut plus être réparateur. Or, un mauvais sommeil entraîne une diminution de la sensation de satiété, mais également de la dépense énergétique. En effet, suite à un sommeil non réparateur ou insuffisant, notre organisme produit plus de ghréline, hormone stimulant l’appétit, et moins de leptine, considérée comme l’hormone de la satiété. De plus, en cas de trouble du sommeil, notre organisme a tendance à réclamer des aliments davantage sucrés pour combattre la sensation de fatigue. En outre, par la somnolence diurne qu’elle entraîne, l’apnée du sommeil devient également un frein à l’activité physique, autre facteur de prise de poids.
L’importance de traiter les troubles du sommeil pour éviter leur aggravation
Le traitement des troubles du sommeil comme l’hypopnée, ou apnée du sommeil est très important puisqu’il s’agit avant tout d’en réduire les conséquences, qui peuvent être réellement néfastes pour la santé. En effet, souffrir d’hypopnée entraîne généralement un ronflement sévère et quotidien, gênant souvent les proches. Le patient peut également avoir un sommeil très agité, entrecoupé de réveil en sursaut avec sensation d’étouffement, mais aussi souffrir de microréveils à répétition. Outre ces symptômes courants, auxquels viennent s’ajouter des céphalées importantes dès le réveil, l’apnée du sommeil augmente les risques de maladies cardiovasculaires, mais aussi de dépression et troubles de l’humeur.
Les aggravations des effets de l’hypopnée et autres troubles du sommeil ne sont en effet pas à prendre à la légère. Un mauvais sommeil possède un fort impact sur le plan cardiovasculaire, puisque le manque d’oxygène dans le sang force le coeur à travailler plus et donc à se fatiguer. L’apnée du sommeil, lorsqu’elle n’est pas correctement prise en charge, entraîne ainsi le développement d’une hypertension et de troubles cardiovasculaires. Selon une étude danoise, l’hypopnée multiple par sept le risque de problèmes cardiaques comme l’infarctus, l’angine de poitrine, etc.
Outre un risque accru de souffrir de pathologies cardiaques, l’apnée du sommeil entraîne également une baisse de la vigilance en journée : diminution des réflexes et du champ de vision, perte de mémoire, etc. De ce fait, les patients souffrant d’hypopnée auraient sept fois plus de risque d’être impliqués dans un accident de la route que des personnes bénéficiant d’un sommeil réparateur.
Apnée du sommeil et dépression
L’apnée du sommeil n’entraîne pas que des répercussions sur le plan physiologique. En effet, un mauvais sommeil a également des conséquences sur le plan psychique. Une étude américaine a d’ailleurs lié ce trouble du sommeil à un risque accru de dépression. La question est de savoir si c’est la baisse de la qualité de vie associée à l’hypopnée qui entraîne la dépression, ou bien s’il existe un lien direct entre le manque d’oxygène dans le cerveau et le développement de cette pathologie psychique.
De nos jours, seuls 15 % des apnées du sommeil seraient diagnostiquées et traitées, en France. Or, souffrir de ce type de trouble du sommeil entraîne de nombreuses répercussions sur la santé physiologique comme psychique, mais également sur le poids d’un individu. Si vous présentez un ou plusieurs symptômes d’hypopnée ou si vous êtes en surpoids avéré, n’hésitez pas à consulter votre médecin pour effectuer un bilan de santé.