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Une assistante sociale dénonce un sans papiers à la police

38 ans Paris 136
Ce matin j'ai cru réver ce matin en entendant ça

Citation:
Une assistante sociale dénonce un Sénégalais sans papiers à la police
Elle se nomme B. H. et elle s'est  
rendue, le 10 juin, à 11 h 15, au poste de police, établir un "PV de dénonciation" : "Je suis venue vous dénoncer la situation administrative clandestine d'un ressortissant sénégalais qui vit à Besançon", a-t-elle annoncé au brigadier chef, qui a consigné ses propos.




B. H. est assistante sociale. Dans le cadre de son travail, elle dit avoir rencontré "par hasard", chez une dame dont les quatre enfants bénéficient d'une mesure de protection éducative du juge des enfants, "un individu inconnu". Elle a informé l'homme "qu'il ne pouvait rester à cette adresse, Madame B. vivant dans une situation financière et familiale fragile". Au policier, elle a précisé : "J'ai appris au hasard des discussions qu'il n'avait pas de titre de séjour et vivait de façon clandestine en France, et à la charge de Madame B." Puis elle a dressé un portrait : "C'est un individu de 22 ans, mesurant 1,80 m, portant des lunettes de vue rondes en métal, cheveux crépus très courts, toujours bien habillé, parlant un français très châtié. Il dort le matin jusqu'à 12 heures au moins et sort peu de peur d'être contrôlé par la police. Il arriverait d'Italie." A 11 h 35, B. H. n'avait "rien d'autre à ajouter" ; elle a cosigné le procès-verbal et a quitté le poste de police.

Ce PV, recopié mot à mot (seuls les noms ont été anonymisés), a été publié, mardi 24 juin, sur l'un des blogs les plus lus dans le monde judiciaire, celui de maître Eolas, un avocat qui, pour cet exercice, conserve l'anonymat (Maitre-eolas.fr).


VIOLATION DU SECRET PROFESSIONNEL


Lundi 23 juin, le Sénégalais qui partageait l'appartement de madame B., en réalité son demi-frère, a comparu devant le juge des libertés du tribunal de Besançon, à la demande du préfet qui souhaitait prolonger de quinze jours son placement en centre de rétention. L'homme avait été interpellé après la dénonciation de B. H. Il est de nouveau libre aujourd'hui.

L'histoire a suscité 150 commentaires sur le blog dans la seule après-midi qui a suivi sa mise en ligne. Au coeur de l'affaire : la violation de son secret professionnel par B. H. Plusieurs internautes se sont interrogés. Le séjour irrégulier étant un délit, cette fonctionnaire n'avait-elle pas l'obligation de le dénoncer ? Elle n'avait aucune obligation à agir comme elle l'a fait, et n'encourait aucune sanction, a répondu l'avocat.

Le code de l'action sociale prévoit les cas dans lesquels un professionnel est dispensé de son secret. "La dénonciation d'un sans-papiers ne figure pas parmi ces cas", précise Me Eolas. Par ailleurs, l'article 40 du code de procédure pénale impose aux fonctionnaires de "donner avis sans délai", au procureur de la République - et non à la police -, des crimes ou des délits dont ils auraient connaissance. Mais il écarte les faits connus dans le cadre du secret professionnel. "La raison en est simple, rappelle l'avocat : faites des assistants sociaux des auxiliaires de police, et les familles refuseront de les recevoir ou leur cacheront des informations essentielles."

Me Eolas a cherché en vain d'autres cas de dénonciation spontanée. Jusqu'à présent, c'est l'inverse qui s'est produit : des assistantes sociales ont été poursuivies pour non-dénonciation. À Belfort, en septembre 2007, l'une d'elles fut gardée à vue pendant deux heures parce qu'elle refusait de dénoncer un étranger en situation irrégulière. Le procureur avait classé l'affaire sans suite.


je croyais que les assistantes sociales avaient le secret professionnel :shock: :evil:
je connais une femme qui est arriové en toute légalité en france il ya 20 ans , et dont le mari refusé de renouveller ses papiers ( elle ne travaillait pas quand c'est arrivé donc dépendante du mari). Je me rapelle que je lui avait conseillé d'aller voir l'assistante sociale , mais je crois que je crois qu'avec ce qu'il vient de ce passer je ne le referais pas
49 ans 17521
ça confirme tout le "bien" que je pense des assistantes sociales de manière générale... :twisted:

En repensant à celles avec qui j'ai travaillé ces dernières années, je pense que 90 % d'entre elles auraient été capables de faire la même chose... :roll:

Et oui, elles sont normalement tenues au secret professionnel... enfin, ça c'est quand ça les arrange... :roll:

Je pense que son devoir était bien sur de protéger la famille dont elle s'occupait, mais justement en prenant en compte la situation du jeune homme et en l'orientant de manière intelligente vers des assoc d'aides aux sans papiers, si elle ne voulait pas l'aider elle-même... mais une dénonciation... ](*,) c'est honteux.
39 ans 37 469
c'est vraiment la qu'on se demande quelle motivation elle avait pour ce métier????? c'est honteux!!
48 ans 10768
Ben cette dame ne fait que suivre les souhaits de Messieurs Hortefeux, Sarkozy et consorts, qui veulent que les services sociaux deviennent des auxiliaires de police... Un peu de doc qui date pas d'hier, mais ça aide : Délinquance, la loi qui fâche le terrain

Mais par ailleurs comme tu le cites :
Citation:

Me Eolas a cherché en vain d'autres cas de dénonciation spontanée. Jusqu'à présent, c'est l'inverse qui s'est produit : des assistantes sociales ont été poursuivies pour non-dénonciation. À Belfort, en septembre 2007, l'une d'elles fut gardée à vue pendant deux heures parce qu'elle refusait de dénoncer un étranger en situation irrégulière. Le procureur avait classé l'affaire sans suite.

... Y'a donc certains AS qui, malgré tout, gardent leur déontologie et d'autres non...

Cette dénonciation est, je trouve, indigne pour une personne en qui les gens en difficulté sont sensés avoir pleinement confiance...
P
40 ans Nice 21965
mais quelle sal*pe celle la, ca me revolte de voir ce genre de choses, son boulot c'est pas d'aider les gens à s'en sortir plutot que de les enfoncer?

lamentable y'a que ca à dire
10361
Athy a écrit:
mais quelle sal*pe celle la, ca me revolte de voir ce genre de choses, son boulot c'est pas d'aider les gens à s'en sortir plutot que de les enfoncer?

lamentable y'a que ca à dire


j'ose a peine a le croire en fait..
ce matin sur rmc info, il ya une personne qui disait qu'en tant que fonctionnaire ou intervenant social je sais plus, avait le devoir de dénoncer un crime et ou délit qu'elle constate dans le cadre de son travail..

Ça me laisse un drôle de gout amer... comme si on revenais 67 ans en arrière dans une petite ville du centre de la France( tout doucement, mais chaque jour un peu plus) ...
10361
Co_lette a écrit:


j'ose a peine a le croire en fait.. ...



heu je voulais dire, j'arrive a peine a le croire.
320
I am on my sweet popo! :shock: :shock: :shock:
Quand je pense à tous les gosses maltraités, à ces pères qui ont séquestré leur filles pendant des années en les violant sans qu'aucun travailleur social ne bouge... et celle ci qui bouge...alors qu'elle aurait mieux fait de se couper la langue!
Comme dit Karen, finalement cela ne m'étonne guère ( l' an dernier, une assistante sociale m'a dit " ben dis donc, vous présentez drolement bien pour une maman solo qui a des gros soucis et qui fait une dépression du post partum! si ça se trouve, le certificat de votre médecin est un faux, ou un de complaisance! "...dois-je préciser que sur le coup je l'aurais tuée, et que ce n'est qu'une fois seule que je me suis effondrée en sanglots devant tant de méchanceté et de bétise? :oops: )...
Je me sens impuissante devant tant d'inhumanité! que faire pour conscientiser cette dame qui se croit revenue au temps de la délation ( Mon pauv'Co_, si cela n'avait été que dans le centre de la France...il y en avait partout, des rats comme ça! )? comment lui insuffler autre chose dans l'Ame?
ça me dépasse, tiens!... :oops:
60 ans 91 25732
Je sais qu'en tant que fonctionnaire je dois normalement dénoncer un crime ou un délit si je le constate (article 40 du Code de procédure pénale).

Citation:
Article 40
Modifié par Loi n°2004-204 du 9 mars 2004 - art. 74 JORF 10 mars 2004

Le procureur de la République reçoit les plaintes et les dénonciations et apprécie la suite à leur donner conformément aux dispositions de l'article 40-1.

Toute autorité constituée, tout officier public ou fonctionnaire qui, dans l'exercice de ses fonctions, acquiert la connaissance d'un crime ou d'un délit est tenu d'en donner avis sans délai au procureur de la République et de transmettre à ce magistrat tous les renseignements, procès-verbaux et actes qui y sont relatifs.


Le Code de procédure pénale prévoit que le proc et la police reçoivent "plaintes et dénonciations". Donc on a le droit, voire le devoir de dénoncer certaines choses.

Le Code pénal punit "la dénonciation mensongère". Ca veut bien dire que la dénonciation non mensongère est légale.

La loi reconnait que les sans papiers sont des délinquants. Donc en théorie, un fonctionnaire doit les dénoncer.

Sauf que...

Sauf que lisez bien l'article 40 : il dit "dans l'exercice de ses fonctions".

Donc si je me rends compte que mon voisin héberge un clandestin, je ne suis pas dans l'exercice de mes fonctions et je ne dirai rien.

J'irai même plus loin : je travaille aux services techniques et je gère une grande partie de l'administration et du juridique dans ce domaine. A quel moment, dans mes fonctions, pourrais-je avoir affaire à un sans papier ? Jamais... Donc pour ma part je me sens totalement délestée de l'obligation de dénoncer ce type de "délit".

Pour cette assistante sociale : elle s'occupait de la femme et de ses enfants. Dans l'exercice de ses fonctions, elle ne s'occupait pas de cet homme. Donc à mon sens elle n'avait pas à le dénoncer.

Elle a appris son existence et sa situation en gérant le problème d'une autre personne (que ce soit sa soeur n'y change rien). Elle a donc été, à l'occasion de ses fonctions, mais pas dans le cadre de ses fonctions, mise devant des faits délictueux, mais qui ne relevaient pas de la mission qu'on lui avait confiée. Elle était donc tenue au secret professionnel.

Mais on parie qu'on va aller vers ce genre de choses plus souvent ? :?
320
Patty, tu ne cesses de m'épater! ;)
A mon avis, encore + qu'un article de Loi, la différence entre elle et toi, c'est que toi, tu as une conscience, et que tu utilises aussi ton libre-arbitre... ;)
Mais merci pour cet éclaircissement juridique, car je n'avais jamais réfléchi aux termes "dans l'excercice de ses fonctions"...
:kiss:
10361
attention hein ? ce n'est pas le quotidien ni la façon de faire de TOUTE les assistances sociales en france hein ? Parce que j'en connais deux ou trois qui n'approuve pas cette façon de faire, et sans ( je pense trop 'm'avancer) ni ne cautionnent ni n'obtempéraient a ce genre de texte de loi.. un peu comme des justes a l'époque ..
60 ans 91 25732
Et ce n'est pas non plus la façon de faire de tous les fonctionnaires, assistantes sociales ou pas. ;)

Lors des visites pour le recensement, mes collègues voient souvent des choses disons... pas très légales. ;) Mais ils sont là pour recenser, rien de plus. Ils remplissent leur fiche. Le reste ne les concerne pas.

Pour ma part je n'ai été confrontée à un fait délictueux que j'aurais du dénoncer. Je pense tout de même que je dénoncerais un crime et il va sans dire que je signalerais une maltraitance sur enfant aussi, ou sur personne âgée, ou sur adulte (et même sur animal).

J'ai déjà dénoncé (pas en tant que fonctionnaire) un voisin qui était en train de tabasser sa femme, on l'entendait hurler et supplier de chez nous, on a appelé la police. Je n'ai pas dénoncé le voisin nominativement(c'était à l'autre bout de l'immeuble, je ne le connaissais pas) mais le comportement. Je n'allais pas laisser une femme se faire tabasser, voire tuer à quelques mètres de moi sans rien faire ! :evil:

En fait je pense que je dénoncerais s'il y souffrance de quelqu'un.

Mais dénoncer un sans papier, c'est créer une souffrance.

Je lui souhaite une conscience légère à madame l'assistante sociale. :?
320
Patty, chuis hétéro, mais je t'aime! :oops:
Mon Chonchon, bien sur qu'il y a des gens bien chez les assistantes sociales et les fonctionnaires ( j'ai rencontré un type à l'Urssaf et un aux impots: des AMOURS DE CREME D'HUMAIN! et une de mes Amies, qui est une ancienne patiente (!), bosse à la brigade financière, et elle a un coeur merveilleux!!! :lol: ), et heureusement! Comme dans tous les corps de métiers, d'ailleurs...
Le triste, c'est que les malotrus jettent l'opprobre sur les autres...
:(
60 ans 91 25732
Je vais aller plus loin dans mon raisonnement juridique (c'est mon dada ! :lol: ).

Les seuls fonctionnaires qui, dans l'exercice de leurs fonctions peuvent constater qu'une personne est sans papiers, sont ceux qui ont le droit de contrôler lesdits papiers. Donc la police.

A mon sens les autres fonctionnaires ne peuvent, dans l'exercice de leurs fonctions, dresser ce constat puisqu'ils ne sont pas habilités à effectuer ce genre de contrôle.

Et s'ils ont connaissance de situations à l'occasion de leurs fonctions mais pas dans leur exercice, l'article 40 du Code de procédure pénale ne peut s'appliquer.
50 ans 91 2672
karen a écrit:
ça confirme tout le "bien" que je pense des assistantes sociales de manière générale... :twisted:

En repensant à celles avec qui j'ai travaillé ces dernières années, je pense que 90 % d'entre elles auraient été capables de faire la même chose... :roll:



faire des généralités, c'est toujours dangereux, va voir sur le site de l'anas association des AS
http://anas.travail-social.com/

alors tes 90%...

nous on en a parlé au taf et on a jamais vu un truc pareil

j'ai 10 ans de carrière derrière moi et entendre ça! j'ai vraiment mal au bide là!
B I U