Cessile a écrit:chloeecamille a écrit:
Je trouve d'ailleurs cela dommage. :?
C'est clair, je comprend pas qu'il existe pas, je sais pas, un registre national par exemple où on pourrait s'inscrire pour ne plus avoir besoin de l'accord de ses proches quand on est majeur...
Quelqu'un sait pourquoi ce sont les proches qui doivent décider pour nous?
Arf arf je vais pouvoir ressortir mes cours du mois de juin ! ;)
En France la loi de Bioéthique de 1994 révisée en 2004 réaffirme les principes généraux (gratuité, anonymat, consentement présumé), et encadre les activités de prélèvement et de greffe d'organes
Il y a effectivement la notion de consentement présumé, mais il y a obligation de vérifier l'absence d'enregistrement du refus de don du vivant de la personne par 2 moyens :
* consultation du registre national de refus
* recherche de l'opposition au don d'organes exprimée éventuellement par le défunt de son vivant auprès de ses proches
Donc en théorie, s'il n'y a pas d'inscription sur le registre national des refus, et s'il n'y a pas d'opposition connue auprès des proches, on devrait prélever... mais ça c'est la théorie hein !
En fait ils écoutent toujours la position de la famille/des proches (c'est quand le conjoint et la belle famille ne sont pas d'accord que ça se complique... mais quand il y a doute c'est toujours le non qui l'emporte !)
Quelques chiffres :
91% des français déclarent qu'il est important de faire connaitre sa position à ses proches
85% pensent qu'il serait traumatisant de prendre une décision à la place d'un proche
41% disent avoir exprimé leur position à des proches
En 2007, il y avait 3144 donneurs potentiels recensés... et 1562 donneurs prélevés au final... soit à peine 47% !
Souvent il y a refus de la part des proches quand ils doivent prendre une décision :
- déjà il y a le choc de l'annonce de la mort d'une personne proche (souvent brutale : AVC, accident de voiture...), et donc un refus d'accepter cette réalité
- ensuite pour les personnes en état de mort encéphalique, on dirait plus un sommeil que la mort (à cause du respirateur artificiel, de la présence du rythme cardiaque, de la coloration des tissus)
- parfois il y a prétexte d'une religion pour refuser (alors que la plupart des religions se sont prononcées en faveur du don d'organes, au nom de la solidarité, de la générosité, de l'amour du prochain, et du respect de la vie)
- et puis on demande au proche une décision rapidement (pour une meilleure conservation des organes), et s'ils n'en ont pas parlé avant... ça peut etre culpabilisant de choisir à la place de quelqu'un ; on se demandera toujours si on a fait le bon choix ?
Si tu as d'autres questions n'hésite pas, je regarderai dans mes cours ! :)