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Handicap et médias: sujet encore tabou?

7404
j'ai travaillé pendant quelques années comme enseignante dans une école pour enfants polyhandicapés (imc, spina bifida, myopathie). J'adorais ce boulot. A chaque rencontre avec des personnes inconnues j'avais droit à  
"pff tu en as du courage moi je ne pourrais pas".
Chaque fois. Et à chaque fois je disais "pourquoi?" et là...silence.
Pourquoi? je le sais, moi! parce qu'un myopathe a parfois tout à fait conscience de son état et préferait mourir que de vivre cette vie, parce qu'un imc peut parfois donner de vraies leçons de vie aux adultes que nous sommes, parce que leur courage dépasse souvent notre conscience. Jamais je n'ai entendu ces raisonnements. J'entendais "je ne pourrais pas les voir comme ça, la bave, les gémissements, les obstacles au quotidien"
ok c'est vrai, c'est ça aussi. Mais pas seulement....pourtant dans les médias on n'en parle pas de la vie qu'ils peuvent mener, de ces myopathes qui ont des enfants, de leurs projets et des portes qui se ferment. Non. On préfère les montrer végétatifs et dépendants, c'est plus vendeur :roll:
Nous, ici, qui parlons d'acceptation de la différence, devrions être aussi sensibilisés à ce problème.

Par contre l'image des personnes handicapées souffre aussi parfois des personnes handicapées elles-mêmes . Les personnes handicapées (pourtant lourdement) que j'ai eu l'occasion de rencontrer avaient un humour incroyable, fin et très drôle, plaisantant de leur état comme ceux d'entre nous peuvent plaisanter au sujet de leur poids quand celui-ci est accepté pleinement. Oui mais...quand un humoriste s'en mêle ça se termine en procès et la presse en ajoute sur le côté "minable"de se "moquer" des personnes "faibles"....du coup plus d'humour, place à nouveau au misérabilisme :roll:
39 ans Belgique 867
david a écrit:
d'un autre côté, informer à grande échelle sur un handicap, comment le faire sand tomber dans le larmoiement, l'apitoiement, le sensationalisme et les clichés faciles quand l'enjeu au final c'est l'audimat ?

Faudrait il montrer plus des gens pour ce qu'ils font, qu'ils soient handicapés ou avantagés, et pas pour "sensibiliser", "apitoyer", faire "pleurnicher", "brailler dans les chaumières", pas pour la cible éléctorale ou économique qu'ils représentent ?

Je crois que pas mal de gens qui ont pourtant beaucoup de choses à apporter au shmilibilick ont trop souvent l'impression d'être des ovnis dans le regard des autres.
Quel gachis !

Ces histoires de faire pleurer dans les chaumières, etc... franchement ça me gonfle... (je ne te vise pas david, je vise les gens en général). Et parfois je me demande si ce n'est pas un bon prétexte pour se voiler la face.
Oui ça me gonfle de devoir se justifier quand on parle de nos problèmes, parce qu'on a beau être des personnes comme tout le monde, il faut quand même que les gens se rendent compte qu'on n'est pas que des avantagés de la sécu... on subit des dicriminations, du harcèlement (parce qu'on est des avantagés de la sécu, pcq on fait pleurer les profs dans leur chaumière pour avoir des bonnes notes...) et plein dautres tracasseries que les ronds ou rondes, les homos, les étrangers, ... subissent aussi.
On parle de l'homophobie, de la xénophobie, de la grossophobie dans les médias, à juste titre...
mais quand il faut parler des handicapés, bizarrement ya plus personne.. Je ne sais pas trop pourquoi...Peut être parce ue contrairement aux autres catégories, il y a un présupposé selon lequel les gens ont une sympathie toute particulière envers les personnes handicapées et pour beaucoup de monde, ça ferai pas de mal que ces avantagés de la sécu paient de tempe en temps pour compenser les cadeaux que les gens leur font! Tu vas peut être dire que je suis parano ou que je crois que je suis un ovni pour les autres, mais hélàs c'est la réalité et on te la renvoie à la figure à chaque occasion.

C'est quand même curieux que les gens veulent considérer les handicapés comme des gens comme tout le monde mais en même emps faut pas les montrer parce que sinon ça va faire pleurer dans les chaumières ou alors ce serait contraire à leur dignité, etc... Faudait arrêter de jouer les paternalistes 2 secondes! C'est pas parce qu'on est handicapé qu'on est des pauvres gosses en sucre qui savent pas réfléchir, eux aussi ils sont capables d'être d'accord pour passer à la télé, si si!

Donc voilà pour ce qui est de l'informations faudrait peut être justement qu'on démystifie tout ça, qu'on élimine les faux problèmes moraux psycho blabla pour parler des VRAIS problèmes. Là il y aura peut être un espoir de pouvoir être considérés comme des gens normaux...
39 ans Belgique 867
Eve a écrit:

Par contre l'image des personnes handicapées souffre aussi parfois des personnes handicapées elles-mêmes . Les personnes handicapées (pourtant lourdement) que j'ai eu l'occasion de rencontrer avaient un humour incroyable, fin et très drôle, plaisantant de leur état comme ceux d'entre nous peuvent plaisanter au sujet de leur poids quand celui-ci est accepté pleinement. Oui mais...quand un humoriste s'en mêle ça se termine en procès et la presse en ajoute sur le côté "minable"de se "moquer" des personnes "faibles"....du coup plus d'humour, place à nouveau au misérabilisme :roll:

Je suppose que tu veux parler de l'affaire Timsit? Dans ce cas je citerais cette phrase: "on peut rire de tout mais pas avec n'importe qui"... Personnellement ça ne m'a pas fait trop rire, mais bon de là à attaquer en justice...
Mais bon ce genre d'affaire, ce n'est pas l'apanage des handicapés non plus...
7404
StreetSpirit a écrit:
Eve a écrit:

Par contre l'image des personnes handicapées souffre aussi parfois des personnes handicapées elles-mêmes . Les personnes handicapées (pourtant lourdement) que j'ai eu l'occasion de rencontrer avaient un humour incroyable, fin et très drôle, plaisantant de leur état comme ceux d'entre nous peuvent plaisanter au sujet de leur poids quand celui-ci est accepté pleinement. Oui mais...quand un humoriste s'en mêle ça se termine en procès et la presse en ajoute sur le côté "minable"de se "moquer" des personnes "faibles"....du coup plus d'humour, place à nouveau au misérabilisme :roll:

Je suppose que tu veux parler de l'affaire Timsit? Dans ce cas je citerais cette phrase: "on peut rire de tout mais pas avec n'importe qui"... Personnellement ça ne m'a pas fait trop rire, mais bon de là à attaquer en justice...
Mais bon ce genre d'affaire, ce n'est pas l'apanage des handicapés non plus...


je faisais allusion à l'affaire Timsit en effet....parce que là la presse a vraiment loupé un coche intéressant. On peut rire de tout mais pas avec tout le monde ok...c'était le sous-entendu de Timsit qui, jouant un personnage de beauf débile, faisait des blagues débiles...et en attaquant en justice on n'a rien vu, rien compris....et la plupart des gens se sont dit soit "timsit est un salaud" soit "les handicapés n'ont rien compris"
ce n'est pas l'apanage des personnes handicapées, je te l'accorde, mais c'est un réel gâchis pour tout le monde :roll:
46 ans barcelona 5852
StreetSpirit,

loin de considérer les gens qui se sentent "ovni" comme parano, ( au contraire je pense que beaucoup de gens et peut être de plus en plus ont de très sérieuses raisons très justifiées pour çà ) la question que je voulais plutôt poser c'est est ce possible ?

Est ce possible, avec des médias qui visent l'audimat et qui sont hyper filtrés pour des raisons à la fois économiques et politiques, de représenter des gens, qu'ils soient gros, homos, handicapés ou même juste différents de l'idéal en vogue, sans sombrer dans les clichés, les tabous ou la caricature ?

Personnellement, je ne suis pas non plus pour que les médias se mettent à faire des leçons de morale aux gens sur la "grossophobie", quand on voit le résultat...
49 ans Campagne Avesnoise 8546
En réponse à david:

Je pense que voir des personnes handicapées heureuses, qui vivent leur vie à fond avec leur famille et leurs amis ne ferait pas pleurer dans les chaumières. Si beaucoup d'handicapés se perçoivent comme des OVNIs, c'est parce qu'ils l'ont vu dans le regard des autres.

Il suffit de regarder les réactions des gens dans la rue, quand je marche à côté de mon mari, ils sont en grande majorité ahuris, leurs regard sont insistants, le pire, c'est quand on monte en voiture: un handicapé en fauteuil roulant qui conduit ?! :shock: et quand on nous voit nous embrasser dans la rue :shocked!: "ah mon dieu quelle horreur"

Ce qui nous fait rire, c'est de nous demander ce que leurs regards inquisiteurs signifient: " le pauvre, non seulement c'est un pauvre handicapé, mais en plus il est avec une grosse" ou encore " Elle est grosse, elle a pris ce qu'elle trouvait"...

il y a aussi ceux qui le regarde avec un air apitoyé et pitoyable, qui lorsqu'il se rendent compte que je les regarde soit se détournent soit carrément me sourient d'air de dire "ma pauvre, je vous plains".

J'ai quelque fois des envies de meurtre. Ce n'est pas parce qu'un jour il a eu un accident qu'il en moins homme, c'est même un homme merveilleux, d'une bonté, d'une patience et d'une générosité incroyables.

Bien sûr, sa paraplégie tient une place importante dans notre vie, mais surtout à cause des autres: Les places de parking occupées par des valides ou par des personnes qui ont obtenu une carte pour un handicap ou une maladie qui ne nécessite aucunement d'occuper une place GIG-GIC, qui sont plus large pour permettre de placer un fauteuil roulant à côter de la voiture. L'existance de places de parking, nous sommes tombés une fois dans un hôtel où la seule place qui était réservée aux invalides avait été transformée en place réservée aux véhicules électriques parce que finalement, il n'y avait pas tant d'handicapés qui fréquentaient cet hôtel :evil: ! L'accessibilité des administrations, banques, pharmacies :shock: , restos, hôtels, hôpitaux :shocked!: ...
Où que nous allions, il faut que nous appelions avant pour être sûr de pouvoir accéder. Ca devrait couler de source!

La vie d'un handicapé est loin d'être sinistre quand on met de côté les petits désagréments dûs à l'incompréhension et à l'irrespect des valides. Je mentirais en disant que tout est toujours tout rose, mais quelle personne valide à une vie parfaite?

Quant à l'humour, je crois qu'il y a une différence entre l'humour et la moquerie avilissante.
49 ans Campagne Avesnoise 8546
J'ai été longue à rédiger ma réponse, désolée de t'avoir mal compris David.
46 ans barcelona 5852
Oui désolé aussi Herlyd, si j'ai pu tenir des propos prêtant à confusion.

Ce que je voulais dire, c'est n'est ce pas un débat sur une société coincée niveau média, ou informer revient inévitablement à créer des tabous peut être pires qu'avant ?
Dans ces conditions, qu'est ce qui est souhaitable ?
De continuer à dire "si vous prenez ma place, prenez mon handicap" ?
Quoi faire ? Comment ?
49 ans Campagne Avesnoise 8546
Ce sont là les questions que nous nous posons tous les jours. Bienvenue dans notre monde ;)

Franchement, avec le temps, on a appris à passer outre tous les à priori des "ignorants", ce qui nous pourri la vie c'est surtout le manque de respect. Le respect ça s'apprend et comment apprendre aux valides à respecter droits les handicapés sans les médias, et surtout sans LE média qu'est la télévision? C'est celui par lequel on peut toucher le plus de gens.

Les revues qui parlent des handicaps, des handicapés, de leurs problêmes mais aussi de leurs capacités à croquer la vie, à profiter à 200% des petits comme des grands bonheurs, sont considérées comme "spécialisées" et ne se trouvent pas "chez tous les bons libraires", "le point carré" par exemple, qui est édité par l'hôpital de Garches, n'est disponible que par abonnement. Quelle maison d'édition prendrait le risque de distribuer à grande échelle une revue, qui ne traîte que de la vie des handicapés?

Internet est un sper média, mais qui dit que les valides s'y arrèteraient en tombant dessus par hasard?

La télévision semble être le média idéal pour toucher un maximum de gens, mais le misérabilisme est tellement plus vendeur que le bonheur d'un handicapé qui "normalement" se doit d'être malheureux, pitoyable et seul.

C'est tellement réconfortant de voir qu'il y a plus malheureux que soi. Quel est l'intérêt de voir un handicapé qui se bouge pour être heureux, quand on est un valide qui passe son temps à se plaindre en se regardant le nombril ?

C'est un cercle vicieux. Comme disait mon arrière grand-mère: "on ne peut pas mettre d'esprit là où il n'y a pas de place pour en mettre" ;)
39 ans Belgique 867
Herlyd a écrit:
Ce sont là les questions que nous nous posons tous les jours. Bienvenue dans notre monde ;)

Franchement, avec le temps, on a appris à passer outre tous les à priori des "ignorants", ce qui nous pourri la vie c'est surtout le manque de respect. Le respect ça s'apprend et comment apprendre aux valides à respecter droits les handicapés sans les médias, et surtout sans LE média qu'est la télévision? C'est celui par lequel on peut toucher le plus de gens.

Les revues qui parlent des handicaps, des handicapés, de leurs problêmes mais aussi de leurs capacités à croquer la vie, à profiter à 200% des petits comme des grands bonheurs, sont considérées comme "spécialisées" et ne se trouvent pas "chez tous les bons libraires", "le point carré" par exemple, qui est édité par l'hôpital de Garches, n'est disponible que par abonnement. Quelle maison d'édition prendrait le risque de distribuer à grande échelle une revue, qui ne traîte que de la vie des handicapés?

Internet est un sper média, mais qui dit que les valides s'y arrèteraient en tombant dessus par hasard?

La télévision semble être le média idéal pour toucher un maximum de gens, mais le misérabilisme est tellement plus vendeur que le bonheur d'un handicapé qui "normalement" se doit d'être malheureux, pitoyable et seul.

C'est tellement réconfortant de voir qu'il y a plus malheureux que soi. Quel est l'intérêt de voir un handicapé qui se bouge pour être heureux, quand on est un valide qui passe son temps à se plaindre en se regardant le nombril ?

C'est un cercle vicieux. Comme disait mon arrière grand-mère: "on ne peut pas mettre d'esprit là où il n'y a pas de place pour en mettre" ;)

Oui tu touches un point important.
C'est vrai que le misérabilisme fait hélàs recette...Mais il est utilisé dans des sphères bien différentes du handicap sans que cela ne "choque" les foules...
C'est vrai que pour certaines personnes c'est réconfortant de voir qu'il y a plus malheureux que soi, mais perso je prendrais + ça pour de la culpabilisation, tu sais quelque chose du genre "mais pourquoi je me plains alors qu'il y a des personnes "pire que moi" qui ne se plaignent pas"...

Sinon David, déjà désolée de t'avoir mal compris. pour ce qui est de dépasser le "Si tu prends ma place, prends mon handicap', je ne sais pas encore comment faire parce qu'au final, je pense que c'est ce qu'il y a de plus percutant en ce moment sur le sujet, je pense que dans l'état actuel des choses c'est ça qui fait le plus réfléchir les gens... Bon maintenant la réflexion basée sur une certaine "peur du handicap", c'est pas ce qu'il y a de plus sain, mais dans un monde individualiste, ça va faire plus d'effet d'agir sur l'individualité de la personne...
Le regard des autres est aussi important que ce soit pour un handicapé ou non... Quand un groupe de jeunes se taisent net et me regardent comme une bête curieuse à mon passage à la gare (comment, elle ose prendre le train? :shock: ), au fond ils doivent quand même se rendre compte que s'ils sont un jour atteints d'un handicap, ce seront eux à ma place.

Finalement, le handicap c'est un peu comme les rondeurs (que dire quand on est handi ET ronde :lol: ), au premier abord, on ne voit que ça... L'ennui c'est que par peur, on n'ose pas aller plus loin... Par peur de la personne, ou par peur des autres (comme tu disais, Herlyd, voir un handicapé qui n'est pas tout seul, et encore mieux, est avec un ami, ça impressionne... Et quand il s'agitd'une histoire d'amour, c limite inconcevable...D'ailleurs c'est limite si les gens pensent que le partenaire reste avec par pitié ou pour profiter de lui...)
49 ans Campagne Avesnoise 8546
StreetSpirit a écrit:
L'ennui c'est que par peur, on n'ose pas aller plus loin... Par peur de la personne, ou par peur des autres (comme tu disais, Herlyd, voir un handicapé qui n'est pas tout seul, et encore mieux, est avec un ami, ça impressionne... Et quand il s'agit d'une histoire d'amour, c limite inconcevable...D'ailleurs c'est limite si les gens pensent que le partenaire reste avec par pitié ou pour profiter de lui...)



Beaucoup de gens, voire même d'amis maintenant, nous ont confié qu'avant de nous connaître vraiment, ils pensaient que je n'étais avec mon homme que par profit ou par pitié. J'ai dû faire mes preuves :lol: .

Au début, je ne comprenais pas pourquoi certaines personnes se montraient méfiantes envers moi, j'avais l'impression de passer un examen à chaque fois qu'on était avec des gens qu'on connaissait à peine :shock: , maintenant que je sais, je repère les gens qui me testent, et en général se sont des gens bien, qui ne font celà que parce qu'ils s'intéressent vraiment à mon chéri.

Ce qui m'énerve au plus au point, ce sont ceux qui me disent: "Quel courage vous avez, ça ne doit pas être marrant tous les jours!" et me prennent pour un ange!!! Je ne suis pas un ange et je ne suis pas non plus des plus faciles à vivre, heureusement que lui est un ange de patience!

Non je n'ai pas de courage particulier, quand nous nous sommes rencontrés, il était en fauteuil depuis déjà 10 ans, je savais dans quoi je m'embarquais. C'était beaucoup moins difficile que s'il avait eu son accident après, je ne l'ai pas connu avant, je n'étais pas à son chevet quand il était dans le coma, je ne l'ai pas vu faire le deuil de ses jambes et de tout ce qu'il ne pourrait plus faire... Moi, je n'ai eu que le meilleur!

Je repense a une chose qui m'a sciée sur le coup: il y a quelques années, nous avons rencontré une femme en fauteuil roulant, elle s'est montrée d'abord méfiante envers moi (comme d'hab' :lol: ), et quand elle m'a mieux connue et qu'elle a vu que j'étais sincère, elle m'a mise en garde: "Veillez à ce qu'il ne profite pas de vous! Vous ne travaillez pas pour rester avec lui, il faut que vous soyez sûre qu'il assurera votre avenir au cas où il lui arriverait quelque chose!" J'en suis restée bouche bée :shock: Maintenant qu"elle savait que je ne profitais pas de lui, c'était lui qui profitait de moi! Pourquoi est-ce que, dans l'esprit des gens, on ne peut pas simplement être sincèrement amoureux l'un de l'autre???

Quel cynisme!!!
50 ans 95 1388
A la TV, j'ai vu pas mal de reportages sur les handicapés. Queqlues uns sur les accidents: paraplégie, amputation. Ils montraient notamment les étapes de reconstruction après l'accident. J'en ai vu d'autres sur des handicap de naissance, je me souviens d'un gars né sans bras qui était DJ, marié et qui avait une pêche incroyable! Dernièrerement j'ai vu celui sur A. JOLLIEN, un handicapé (difficulté d'élocution+marche) philosophe qui avait un soif de vie terrible. Certains ont des facilités à accepter le handicap surtout lors d'un accident car il y a l'avant et l'après. Tout est dans la tête en fait. Certains vont avoir tendance à s'effondrer, d'autres vont se rattacher à ce qu'ils ont (femmes, enfants) et d'autres vont surmonter ça beaucoup plus facilement.
E
Le Sud 18
bonsoir,

après le sexe dans les cartoons, le sondage sur les traces brunes au fond des bois, euh pardon des sous-vêtements, je tombe sur une rubrique surpoids et handicap, sur une vie avec un zomme handicapé, puis, là, sur Handicap et médias.

A peine remise du Téléthon, (même si je n'ai pas fait 30 heures d'émission dans le Vexin, vous vous reconnaîtrez et je vous dis bravo),
je me suis posé the question. Larmoyage, pitié, indiffférence (oui, trois effes) ou agrrressivité (deux airs de plus), j'ai trouvé, à cette occasion à cotôyer des-personnes-en-situation-de-handicap-comme-on-dit, la gamme des sentiments les plus variés de l'espèce humaine.
Soudain un malaise: oui, bien sûr je suis sensible, bouleversifiable à l'envi, mais, je vous assure, c'est pas la gêne. Ou plutôt si. LE REGARD!

Tout d'un coup, j'ai flashbacké. Quand je suis dans l'ascenseur, qu'il grince et qu'il met une seconde de plus à s'ébranler, LEUR REGARDS, quand, ravie et heureuse ma gorge laisse roucouler un rire cristallin, LES REGARDS, quand, essayant une tenue un peu plus glamour que le caleçon de combat et le sweet ampliforme habituels, mâchonnant un cigarillo, HE REHARD! HE MEME REHARD que je lisais ce samedi sur beaucoup de personnes qui venaient quand même sacrifier au rituel, de la générosité, je pense avec sincérité. Mais quel était ce regard bordel ?
Réfléchis ma fille, réfléchis ! Le même !
Oui, le même que celui que recevait ce jeune homme en fauteuil qui s'était fait une coiffure iroquoise fluo. Quant à ces mamans, muettes, avec leur bébé, discutant du bout des doigts, où celles en fauteuil, leur bébé sur les genoux. quel regard de la part des "valides" Comment, elles baisent ! Et en plus elles font des gosses ? Comme les grosses ? Ya pu de limites ? Caïn, caha, le regard qui tue (de honte, oui ben des jours j'ai mes faiblesses) est-il soluble dans l'amor ?

Oui, je me fais sûrement des idées...
Ca doit être l'effet telle est thon ! LE MEME REGARD.
Non je ne dirai rien sur mes soeurs rondes et handicapées. Il y en avait pas mal. Le double regard est sur elles !

Soeurs en fauteuil, aux membres manquants, aux sens manquants, en souffrance psychique, au mental différent, et vous que je n'ai pas cité, au corps différent, grosses ou pas, vous m'avez donné plus que ces quelques heures données, je vous aime parce que je vous ai vue vraies. Ce soir là je me suis sentie moins grosse, moins lourde, mais un peu lourdaude, j'allais dire handicapée du bon sens... Ah c'est pas facile même avec une bonne volonté de savoir s'y prendre. QUE DOIS-JE FAIRE? Assieds toi, et sois toi m'ont t'elles dit. Quelle leçon de tolérance. Vous m'avez accueillie Mille merci. A l'année prochaine.

allez les filles, on fait péter le 36.37 ? Il reste encore quelque jours.
Parce qu'elles le valent bien. Et vous aussi. Faisons nous du bien les unes les autres.
a bientôt.
Emma.
B I U