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pardonner mais rester en colère

44 ans 77 5703
oui je comprends.

je me suis déjà essayée à l écrit. même à avoir de longues conversations avec moi même ou par moments je m adresse à eux.

ça évacue, c est  
vrai. ça apaise un moment.

mais j ai besoin de savoir pourquoi les choses se sont passées comme ça. et j ai bien peur que seul eux ont les réponses.

deux personnes sont ciblées, mon Père et ma Grand Mère.
pour ces faits : avoir essayé de m assassiner, d assassiner ma Mère, de s être suicidé (aussi de ne pas avoir été le plus clean des maris et le plus tendre des Pères... mais ça encore...) et ma Grand Mère d avoir eté toujours aussi froide et calculatrice et d avoir preferé me renier que de me dire la vérité. (atteinte d un cancer, ce que j ai appris après sa mort, elle a passé des semaines à l hôpital, se sachant mourrante, elle n a même jamais prononçé mon prénom, rien, car j avais osé lui demandé ce qu il etait advenu de mon compte "disparu" en 2001);


des réponses claires à ces questions allègeraient ce spleen sur mes épaules.

je suis en colère car je me suis détruit la santé.
physique comme morale.
avoir vécu dans le mensonge trés imparfait ne m a pas arrangée.


je n en fesai pas une obsession. et je ne tiens pas à en faire une.
mais je me rends compte aujourd hui de la corrélation avec moi et ce passé.
mon comportement à certains moments, ma façon de penser et de voir les choses, que j ai jamais réellement compris. tout prend racine avec cette histoire.


et je leur en veux. énormément.
sauf que j ai le courage aujourd hui de m adresser à eux. pas avant. et j exige des reponses pour ce mal qu on m a fait.


sachant que je n en aurai pas, je me demande comment je vais gerer cela.
51 ans Mont Valérien, ca fait rêver ! 310
Ben moi je vais dire autrement que les autres.

Entre 25 et 30, on fait une sorte de deuxième crise d'adolescence. C'est un période pendant la quelle on refléchit un peu plus pausément à qui on est, d'où on vient, où on va et tout çà.

Moi je dirais que le passage du "pardon" est essentiel.
Imagine que toutes ces histoires soient des blocs de béton que tu trimballes sur ton dos dans des sacs poubelles, et puis y a pas de pause tu les portes constamment. Et pourquoi ? et ben pour rien.
Faut que tu les largues...

Pardonner, dans ce sens ca veut plutot "accepter". Parce que là, tu batailles avec des fantômes.
Le pardon apaise la colère, c'est sa qualité principale.

Moi je me dis que dans l'ensemble je m'aime bien et que je suis très contente de vivre. Alors oui, j'ai vécu des trucs pas roses, ca aurait pu être autrement, mais toutes ces choses m'ont rendue plus forte et elles font aussi la personne spéciale que j'estime être. Et quelque part, j'en suis presque reconnaissante, et je pardonne.

Tu es seule responsable de ta vie, en tout cas de celle à venir.

Je suis sûre que tu en arriveras à faire de même.

Bon j'aime pas trop parler d'âge, mais en général, après 30 ans on fait la paix avec tout çà et on acquiert une certaine sérénité. C'est une sorte de cap à franchir, et tu es en plein dedans. :)

Mon frêre, il a ressenti cette colère plus que moi, il suit une psychothérapie depuis un an, çà l'a vraiment apaisé. Je ne lui ai jamais vraiment demandé ce qui s'était réellement produit dans sa tête et ce que le psy a pu lui suggéré mais tu peux p'tet essayer...
52 ans 35 10308
Je me suis gravement embrouillée avec ma cousine (très proche, presque ma sœur) il y a 3 ans; elle a fait et dit des choses qui m'ont fait souffrir et qui m'ont mis très en colère (même si ça n'est rien d'aussi grave que ce que raconte Djaga...). On ne s'est quasiment plus parlé depuis.

Pourtant elle me manque, la relation qu'on avait ensemble me manque. Je voudrais pouvoir lui pardonner et repartir sur une nouvelle relation avec elle. Mais quand j'essaye de penser à la rappeler, lui parler, j'ai juste la colère qui remonte. Il y a toujours ces mots, ces gestes entre nous, et que faire? En parler? C'est risquer de raviver les rancœurs. Faire comme si ça ne s'était pas passé? C'est juste impossible. Je ne me sens pas prête à pardonner... J'ai aussi vu un psy avec qui j'ai beaucoup parlé de ça (même si je l'ai vu dans un cadre plus large que ce seul problème), ça m'a permis de comprendre à quel point c'était important pour moi, mais malheureusement pas encore à le résoudre.

Bref, la colère m'empêche de pardonner, et ça me fait du mal. J'essaye donc de laisser passer le temps, me reconstruire de mon côté, et de relativiser... Pas facile.

Djaga c'est difficile pour toi non seulement parce que l'histoire est dure, mais aussi parce que les gens concernés ne sont plus là. Est-ce que tu n'as pas quelqu'un qui les connaissaient et qui te connais, qui peut au moins t'écouter en comprenant ce que tu dis, peut-être te donner des points d'explication? Sinon, comme dis très bien Fizian, il faut te construire avec ces questions en toi, et là peut-être qu'une aide extérieure pourrait t'aider.
46 ans 4830
comment pardonner à quelqu'un à qui on ne peut plus adresser de repproches? parce que pour commencer à pardonner, encore faut il évacuer sa colère...

je pardonne facilement, mais en même temps je n'ai jamais du faire face à un pardon comme celui que tu voudrais donner sans y arriver.. difficile de se mettre à ta place dans ce cas. je comprends ta colère, ta frustration. il faut que tu évacues d'une manière ou d'une autre. un psy? ouai pourquoi pas, mais c'est pas donné, et puis pour ma part j'aurais du mal à confier ma vie à un inconnu qui va me juger en face (et peut être s'en foutre). pas confiance dans ces gens là moi!!! pourquoi tu la crierais pas ta haine hein? tu vas dans un champ, et tu hurleeeeeeeeeeees.. ça fait vachement de bien des fois...
je sais que mon post ne vas pas faire avancer le schmilblick, mais bon...
48 ans Thorigné city.. 1056
Mais il va bien falloir que tu digères tout ça. Moi j'ai tendance à pardonner assez vite, trop vite peut être je ne sais pas ! Ceci dit, je n'ai jamais été confronté à tant de souffrances...Djaga, il va falloir que tu arrives à vivre avec ton passé, il t'empêche d'avancer et te noicit le tableau.

Peut être que sans pardonner mais "passer à autre chose"...arrêter d'y penser, arrêter de ressortir tout ça..

Je dis ça mais je pense que j'ai du mal à me rendre compte de ce que tu vis..
57 ans Out of Africa... 4355
djaga a écrit:

je suis en colère car je me suis détruit la santé.
physique comme morale.


Pour ma part, j'ai cessé de me détruire et j'ai même commencé à prendre soin de moi le jour ou j'ai pu commencer à faire le deuil de cette enfance que j'étais en droit d'avoir.
Pas de pardonner, de faire le deuil
Je suis passée par des phases de haine profonde, de colère monumentale, puis de désespoir.
Je me suis aperçue que ma colère contre ceux qui m'avaient fait du mal me permettait d'éviter - bien inconsciemment - de ressentir le désespoir qui se cachait derrrière : celui de ne pas avoir été aimée comme je le méritais, celui de ne pas avoir eu les parents que je méritais, de ne pas avoir pu être une enfant insouciante... cette impression de gâchis et d'impuissance : quoi que je fasse, je ne pourrais jamais changer mon passé. Jamais. Ni le réparer, je n'y crois pas.
Par contre, je peux me faire du bien à moi aujourd'hui, répondre à mes besoins, m'occuper de moi, fréquenter des personnes qui m'aiment telle que je suis, éviter celles qui sont toxiques, mère y compris (chacun est responsable de sa propre vie et de ce qu'il en fait, mère et père y compris)prendre soin de ma relation avec mon fiston..toute ces choses qui donnent un parfum de bonheur à ma vie d'aujourd'hui
57 ans Out of Africa... 4355
gurgle a écrit:
j'aurais du mal à confier ma vie à un inconnu qui va me juger en face (et peut être s'en foutre). pas confiance dans ces gens là moi!!!


Un psy ne juge pas et n'interprète pas : il écoute.
Un psy n'en a pas rien à foutre de la vie de ses clients, bien au contraire, sinon, il choisirait un autre métier plus facile à exercer.

Le plus dur est, à mon avis, de trouver un bon psy qui a fait un travail sur lui-même et fait le deuil lui aussi de son enfance "massacrée" et qui ne tremble plus de peur devant l'image parternelle et maternelle ! Là, c'est plus dur, je te l'accorde. Parce qu'on peut même tomber sur de sacré pervers dans ce métier :cry:
57 ans Out of Africa... 4355
Fizian a écrit:

. Alors oui, j'ai vécu des trucs pas roses, ca aurait pu être autrement, mais toutes ces choses m'ont rendue plus forte et elles font aussi la personne spéciale que j'estime être. Et quelque part, j'en suis presque reconnaissante, et je pardonne.

...


Reconnaissante ? D'avoir été maltraitée ? Mazette !

Moi en tout cas, JAMAIS :lol: Ce n'est sûrement pas ça qui m'a rendu plus forte et je n'aurais pas été moins intéressante si j'avais été bien traitée.

Et c'est aussi parce que je sais que les sentiments ne se manipulent pas, parce que je sais qu'il y a des actes impardonnables que je fais très attention à ne pas reproduire la maltraitance avec mon enfant. Et je me rends compte que j'ai une relation d'une extrême qualité avec lui ; que ma mère n'a JAMAIS connu ça et ne le connaitra jamais, que mon frère ainé n'a lui aussi jamais connu avec ses propres enfants.
Tant pis pour eux
44 ans 77 5703
merci pour vos reponses.

je ne tenais pas à faire part autant de mon cas en installant ce post, car je me rends compte que nous avons tous un boulet, "un bloc de beton, un sac poubelle" comme dit au dessus qui nous pèse.

et naturellement, on a pas tous la même force et les même épaules devant tout ça.


en effet je me pose des questions maintenant.
je m en suis toujours posé, mais j ai plutôt occulté, mis de côté, j avais pas envie d y reflechir et d en faire partie intégrante de ma vie.
sauf qu on choisit pas. et ces temps ci, la question se pointe sans crier gare.

peut être parce que j ai fais des examens gynecologiques et que le mot "grossesse" est revenu plein de fois. c est donc un schéma qui se perpetue.
mais pour faire un bébé, classiquement il faut un papa.
et la BOUM! moi j ai pas vraiment connu l harmonie. comme enormement de personnes sur Terre. et j ai pas une une sale existence. ma Mère a toujours été la. j ai même eu un beau Père de mes 7 ans à il y a quelques années. (il travaille au bout de ma rue mais il ne donne plus signe depuis qu il sort avec une Pamela qui a 4 ans de moins que moi...encire un autre debat tiens...)

mais je vais vers des hommes qui representent tous quelque part le Père, mais qui sont naturellement rarement libres. et avec qui je ne peux construire et donc risquer l echec.

bon...

un psy? oui j en ai rencontré des formiables au cmp, après plusieurs connards capables de pousser des clients à faire des bêtises :shock: .

le mot a été dit plus haut , je suis "frustrée". frustrée car je me retrouve encore une fois le dindon avec mes questions face à une famille absente, et la qui ne reviendra plus.



le temps des questions est de saison...
48 ans 93 1174
A part une psychothérapie, je ne vois pas où est ta porte de sortie.
Il faut "tuer le père" pour pouvoir aimer un homme, c'est quelque chose que tu n'as pas pu faire malheureusement et il te faut grandir avec ça.

Tu m'as l'air consciente de pleins de trucs, pourquoi vouloir pardonner?
44 ans 77 5703
et bien comme je l ai dis plus haut.

j ai besoin de passer outre.
la maintenant je suis bonnarde avec cette histoire imposée.

mais c est la mienne.

pardonner car c est le terme courant pour exprimer justement le fait de passer à autre chose sans animosité...
48 ans 93 1174
Honnêtement Djaga, je ne suis pas sûre qu'il faille pardonner pour avancer dans la vie. La colère peut être un bon moteur si elle n'est pas que ruminée. Les choses que tu as vécu sont un plus dans ta vie justement pour être plus forte, plus combattante, plus quoi!

Je n'ai pas connu de gros problèmes dans ma vie, des parents normaux, une enfance normale (à Ligny en Barrois tu connais) donc je ne me permets pas de penser que c'est facile.
Mais maintenant que tu as analysé plein de choses sur toi, pourquoi te tortures tu encore à vouloir pardonner? Maitrise ta colère, apprivoise la et fonce.
57 ans Out of Africa... 4355
huitre a écrit:
Les choses que tu as vécu sont un plus dans ta vie justement pour être plus forte, plus combattante, plus quoi!

.

Ce n'est pas personnel envers toi mais ce genre de parole m'agace parce que, à mes yeux, quelque part elles justifient la maltraitance qui rendrait plus fort, plus, combattant, plus..etc

Les enfants qui ont eu une vie réellement équilibrée avec des parents sains, présent, respectueux de leurs besoins ont pu développer une sécurité intérieure qui, une fois adulte, les rend forts, combatifs et en plus leur permet de moins se foutre dans la merde.
Qui plus est, ils n'ont pas à se soucier de leur famille (mère, père, soeur, frère, etc...) qui est capable de se prendre en charge.

Donc non, pour moi, ça ne rend pas plus fort d'avoir souffert ! Certains mêmes en meurent !

C'est de l'injustice et - toujours à mon sens - il faut du temps pour l'accepter, et faire le deuil de ce qui n'a jamais existé et n'existera jamais.
La seule chose qu'on peut faire, c'est changer son présent et devenir acteur de sa vie plutôt que de continer à subir ou se maltraiter soi-même.
La colère peut aider dans ce sens.
44 ans 77 5703
oh petard ligny en barrois!!!!!!! :lol:


oui je sais bien mais ça fait depuis que je suis née que j en tire une force.

on m a jamais reconfortée concernant cette histoire.puisqu officiellement je n etais pas au courant et même si je me doutais des bobards, je me taisai. j ai appris à me taire et observer trés tôt. et accepter mon sort.

c ets peut être aussi pour ça que je suis souvent révoltée, sans trop arriver à me maitriser.


ça fait 28 ans que je demande rien à personne dans ce domaine. je suis pas comme les autres enfants que j ai connu. trés passive avec tout ça.

c est pas que j ai envie de me faire plaindre, peut être un peu mais les pleurnicheries m agacent, mais j ai pris sur moi et moi seule. pas de frfères et soeurs, des cousins cousines que je voyai peu, d autres que j ai vu 4 fois dans ma vie...


le fait est que je rentre dans une phase de bilan comme Câline le dit, et pour évoluer dans un schéma assez classique sur le fond, celui d un couple eventuel, le seul qui se remet à moi et celui que j ai vu et subit enfant.

du coup, je m embrouille, je suis pas claire dans mes faits, dans mes choix.


Câline l a vu et a réagis aussi sur le fait que ma Mère et sa santé me préoccupe. c est la seule qui a toujours été là, elle m a donné la vie et l a sauvé peu de temps après. mais outre son courage et sa determination, son amour, je vois aujourd hui l etat dans lequel tout ça l a fait evoluer.
je suppose que ça eveille des craintes en moi.


je ne sais pas si j ai vraiment besoin des reponses ou si je veux une confrontation pour leur montrer le fruit de leurs erreurs que je considère volontaires.

j ai déjà essayé d aller sur la tombe de mon Père est de parler.de lui parler. mais ça sort pas.


la je suis dans cet etat d esprit. mais des que j y repense, apaisée ou pas, ça me met en colère.


Huitre, je comprends ta reaction par rapport à l oedipe.j ai déjà lu que ce n est pas forcement un passage obligé... et de la, je pense que le manque a créé la necessité...
57 ans Out of Africa... 4355
Je pense que si tu te poses toutes ces questions aujourd'hui c'est que tu dois être prête à aller y faire un tour.

Nous ne sommes pas obligées de reproduire ce que nous avons vécu avec nos enfants (heureusement pour moi qui suis mère :lol: ) que s'il est impossible de réécrire son passé, il est possible d'agir sur son présent.

En ce qui me concerne, j'ai lu la légende d'Oedipe et la théorie(fumeuse)pondue par Freud d'après cette légende me fait doucement rire ! Mouarf ! :lol:

Pour ma part, je me suis choisie un thérapeute "homme" pour apprivoiser ces drôles de bestioles (les hommes donc !) qui auraient tendance à me ficher la trouille (surtout ceux qui me plaisent vraiment ! pfffff), vision névrotique de ma mère sur le sexe masculin oblige :lol:
B I U