(juste pour vous expliquer le contexte: DPA au 25/02/08, monito de contrôle et TV ont été fait les 25 et 27, montrant 0 contraction et un col bouclé. Je retourne
à la maternité le matin du 29, en sachant que j'y resterai quoi qu'il arrive)
Vendredi 29 février, arrivée à la mater à 10h30: après une nuit pourrie, la matinée à venir me saoule déjà...
On arrive aux urgences obs, petit train-train habituel pour moi: monito pendant 30 minutes, puis rdv avec le gynéco de garde pour le TV.
Le monito ne montre aucune contraction, le TV montre un col "bouclé", comme ils disent, c'est-à-dire long et fermé. Le gynéco s'inquiète de la taille du bébé, il prend des mesures et estime le poids de naisance de Diane à 4kg 200. Comme je n'ai pas eu de radio-pelvimétrie, on m'envoie passer un scanner pour vérifier qu'elle passera dans le bassin.
Le scanner est ok, bébé passe (elle est encore bien bien haute sur les clichés du scanner), retour aux urgences obs où la SF me pose le tampon de Propess (au plus près du col, ayah ça ne fait pas du bien), et puis monito pendant 2h. Je pique du nez, Guillaume meurt de faim (il est 14h), je lui dis de rentrer à la maison pour se reposer et de ne revenir que ce soir, de toute façon je ne suis pas très optimiste quant à l'effet du Propess...
2h après, le monito est toujours égal à lui-même, pas de contractions. On me conduit alors en chambre, dans le service de maternité. La SF des urgences me dit de ne pas bouger, que sa collègue du service va venir faire mon "entrée". J'attends toujours qu'elle le fasse...
Parce que j'en ai marre de tourner en rond, je me décide à aller marcher un peu dans les couloirs et même dans toute la structure de la clinique. Et puis vers 19h, je commence à avoir des contractions: je sais que ça en est, ça me prend en ceinture jusque dans les reins et c'est très régulier (toutes les 5 mn). La SF de nuit vient me voir, je lui en parle, elle me dit que c'est le début du travail et que les douleurs vont s'intensifier. Ok ok, pas de souci. Entre temps, Guillaume est arrivé, on repart marcher dans les couloirs, jusqu'à 23h.
À minuit, j'ai toujours mal, mais pas plus mal. J'appelle la SF (oui, là où j'étais, y a pas de sonnette, pour avoir un soignant faut l'appeller sur un numéro interne), je lui demande si c'est normal que les douleurs ne s'intensifient pas. La COUN**SE que j'ai au téléphone alpague alors ses collègues en leur criant "Hé, la dame comprend pas qu'elle ait pas mal, hinhin"
Je ne dis rien, je raccroche, et une autre SF arrive dans ma chambre sur ses grands airs, en commençant direct son speech par "Je vous RÉEXPLIQUE comment fonctionne le propess". Purée mais je m'en fous, je sais comment ça marche, je te dis juste que j'ai mal!!!
Pour me "calmer", elle m'apportera 2 atarax 0.25 et un suppo de salbutamol, qui n'y fera rien.
Je ne dors pas ou peu, je sens que la douleur devient de plus en plus tenace, que ma respiration n'y change rien.
À 7h30 du mat', la SF vient me poser le monito, je lui parle des contractions, elle reste un peu avec moi et me dit que non, je n'ai pas le faciès des femmes qui ont des contractions, que ça n'est pas ça une contraction. Alors dans ma tête tous mes cours d'urologie défilent, je me demande si je ne fais pas une pyélonéphrite, ou quelque chose du genre, vu que ça n'est pas des contractions. Elle me fait un TV ensuite, sur mon col qui est devenu très sensible (la SF de la salle d'accouchement me dira par la suite que c'est dû au tampon de Propess), et me dit que non, le col est toujours bouclé. Mince, j'y croyais tant, je suis super déçue...
Je reste prostrée sur mon lit en essayant de gérer la douleur, je tente même de me convaincre que c'est psychosomatique, après tout pourquoi pas...
Et puis le gynéco de garde arrive, il est 10h30, il me dit que le tampon n'a pas eu l'effet escompté, et qu'on passe à la vitesse supérieure: je vais aller en salle de travail, on va me poser la perf de cynto, et soit ça passe, soit ça casse: il me dit qu'il y a deux chances sur 3 pour que ça se termine en césarienne, mais que quoiqu'il en soit, ce soir j'aurai ma puce dans les bras. Ouah, je n'en reviens pas, je pensais qu'ils allaient laisser trainer les choses jusqu'à dimanche, et la perspective de cette rencontre toute proche m'impressionne, je me demande si je vais être à la hauteur pale
Juste le temps d'appeller Guillaume pour lui dire de venir, que la SF m'emmène déjà aux urgences obs pour le cynto. Je me déshabille, on me monitore pendant 30 mn sans rien, et puis on commencera le cynto. La SF de la salle d'accouchement est un ange de patience et de professionnalisme, elle répond à toutes mes questions, me pose le monito et me dit de suite "ah, mais le travail a déjà commencé, vous avez des contractions très régulières!" Pétard mais je le savais, que c'était des contractions, ces douleurs-là! Je suis rassurée, mon corps n'est pas aussi menteur qu'on le prétend, ouf! Le TV m'apportera une seconde joie "Col ouvert à 1, mais encore mi-long" alors qu'il était bouclé y a pas 3h! cheers
Ouf, je suis super contente!!!
La demie-heure se passe, et puis elle met le cynto en route. Au tout début, pas de changement, et puis très très vite les contractions se font plus intenses encore, et surtout très rapprochées: quand Guillaume arrive (ENFIN!), je contracte toutes les minutes, je n'en peux plus de douleurs, je sens que je "pars" plusieurs fois (en fait je fais des malaises vagaux), je demande à la SF à partir de combien de dilatation on pourra envisager la péri, parce que je sais que je ne tiendrais pas longtemps. Je m'attends à ce qu'elle me dise "4 ou 5", j'en suis à 2, je me dis que 3h encore comme ça, ça va pas le faire, et puis elle me répond "J'appelle l'anesthésiste pour qu'elle vienne de suite, un accouchement déclenché n'est pas un accouchement classique, on peut se permettre de poser une péri beaucoup plus tôt, et même, ça va sûrement aider à l'ouverture du col".
WOUAH, énorme soulagement, je sais que je n'en ai plus pour longtemps à souffrir, surtout que Guillaume ne supporte vraiment pas de me voir avoir mal, je le vois palir de plus en plus.
L'anesthésiste arrive, on demande à Guillaume de sortir, et me voici assise sur la table, à essayer de gérer les contractions au mieux pendant que la madame fait son champ stérile, et pique. Elle m'explique qu'ici, les péri sont équipées de pompe et que c'est la patiente qui gère la douleur (je connais déjà le système). Le soulagement est immédiat, mon Dieu que je me sens mieux! La SF monitore le coeur de la petite pendant ce temps, tout est ok, depuis qu'on a arrêté le cynto (pour poser la péri) son coeur bat plus régulièrement.
On me réinstalle, Guillaume revient, le TV montre un col dilaté à 4 (en 2 h!), et la SF perce la poche des eaux sur ordre du gynéco. "Liquide teinté", me dit-elle. Mince pale en même temps, avec un bébé à terme+5 jours, fallait pas trop s'attendre à mieux.
Le gynéco me dit que c'est en bonne voie pour un accouchement par voie basse, parce que mon col se dilate nickel.
Oui, mais...
Diane ne supporte plus du tout le cynto, on passe une minute qui me semble durer une heure à chercher son rythme cardiaque, avec la SF. Guillaume me serre fort la main, je ne dis rien, je retiens mes larmes, et la SF cache son inquiétude, mais je sais ce qu'il en est, et j'ai peur. Personne ne dit mot, silence très pesant, et puis la SF capte enfin un rythme, mais qui est trop bas pour être une bonne nouvelle. Elle sort de la salle en courant, va prévenir le gynéco pour la césa, puis revient pour me préparer: rasage, sondage, elles s'y mettent à deux pour aller plus vite: en 3 minutes tout est fait, je me transfère vite sur le brancard et on fonce au bloc.
Guillaume est parti s'habiller en tenue de "combat", on m'installe sur la table, l'anesthésiste m'endort le bas du corps, me pose quelques produits, on place les champs, j'entends qu'ils ouvrent les boites, le gynéco se fait habiller, et c'est parti!
Hé mais Guillaume n'est pas là, il n'a pas eu le temps de se changer encore!
L'anesthésiste reste à côté de ma tête (on m'a pris mes lunettes), elle me prévient en me disant que je vais "sentir sans avoir mal, mais que ça peut être un peu brutal", donc elle me demande de prendre sur moi, en me disant que c'est pour mon enfant. Purée, je sais que je suis totoche, mais quand même, j'ai pleinement conscience de l'urgence vitale de la situation, quoi!
Je sens 4 grosses pressions sur mon ventre, et puis le bruit le plus divin qu'il puisse exister sur cette terre: Diane pleure. Le gynéco me lance de suite un "ça va, elle va bien, tout va bien!", et les larmes coulent sur mes joues, incontrôlables. Je regrette que Guillaume n'ait pas eu le temps de venir, mais tant pis, et puis une SF prend la puce et l'emmene direct pour que la pédiatre l'examine, et là je vois Guillaume devant la porte du bloc, dehors, en 'pyjama': il me fait un coucou rapide, et suit illico la SF et la pédiatre.
Pendant ce temps, le gynéco me recoud: l'ambiance est tout d'un coup beaucoup plus détendue, tout le monde va bien. Bon, je passe la petite chute de tension qui me fera vomir, c'est pas bien grave.
Et puis Guillaume est autorisé à rentrer au bloc avec la petite. Je n'ai pas mes lunettes, il la tient maladroitement, je ne vois que ses cheveux, en masse! J'adore ^^
Et puis voilà, on demande à Guillaume de ressortir de nouveau, on va me transférer en salle de réveil.
Une fois là-bas, la SF me demande si je suis bien installée et si je veux prendre la petite.
"Oui", dis-je", est-ce que je peux la prendre en peau-à-peau?
- Bien sûr, pas de souci!" et elle m'aide pour l'installer, vu que je suis branchée de partout (perf, brassard à tension, capteur d'O2).
Je la dévore du regard, je lui parle, elle a l'air toute paisible, et puis je la vois chercher le sein, et hop, "tétée précoce", comme il sera noté sur son carnet de santé. Bref, à ce moment-là plus rien n'a d'importance, Guillaume se sent un peu "de trop", il a l'impression de m'avoir volé la primeur de la naissance, alors il décide de sortir de la salle de réveil, "pour aller manger" (en plus je sais qu'il y est allé, il crevait de faim ^^); et puis le voilà revenu, il se sent mieux, il a eu peur pour la puce, et pour moi. On la caresse tous les deux, on vérifie qu'elle a bien 5 orteils à chaque pied, que tout est en place, et que c'est bien une fille
Et puis l'auxiliaire puer vient chercher la puce et l'habiller, Guillaume la suit. Je vais bien, je me sens bien.
Je resterai 2h en salle de réveil, et puis ça sera le retour en chambre.
À peine dans mon lit, je me mets dejà en position assise pour regarder la puce, la SF n'en revient pas (vous savez, c'est la même qui m'a dit que je n'avais pas le faciès de la femme qui contracte) que je récupère aussi vite.
Et puis voilà, je serai désondée et dépiquée très vite, sur pieds à J1, sous la douche à J2, et la suite de mon séjour sera semblable, je pense, à celui de toutes les primi: empli de questions, de doutes, de gros moments de joie et de gros coups de mou, bref.