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Le jour où j'ai donné naissance...

42 ans 3372
(juste pour vous expliquer le contexte: DPA au 25/02/08, monito de contrôle et TV ont été fait les 25 et 27, montrant 0 contraction et un col bouclé. Je retourne  
à la maternité le matin du 29, en sachant que j'y resterai quoi qu'il arrive)

Vendredi 29 février, arrivée à la mater à 10h30: après une nuit pourrie, la matinée à venir me saoule déjà...
On arrive aux urgences obs, petit train-train habituel pour moi: monito pendant 30 minutes, puis rdv avec le gynéco de garde pour le TV.
Le monito ne montre aucune contraction, le TV montre un col "bouclé", comme ils disent, c'est-à-dire long et fermé. Le gynéco s'inquiète de la taille du bébé, il prend des mesures et estime le poids de naisance de Diane à 4kg 200. Comme je n'ai pas eu de radio-pelvimétrie, on m'envoie passer un scanner pour vérifier qu'elle passera dans le bassin.
Le scanner est ok, bébé passe (elle est encore bien bien haute sur les clichés du scanner), retour aux urgences obs où la SF me pose le tampon de Propess (au plus près du col, ayah ça ne fait pas du bien), et puis monito pendant 2h. Je pique du nez, Guillaume meurt de faim (il est 14h), je lui dis de rentrer à la maison pour se reposer et de ne revenir que ce soir, de toute façon je ne suis pas très optimiste quant à l'effet du Propess...
2h après, le monito est toujours égal à lui-même, pas de contractions. On me conduit alors en chambre, dans le service de maternité. La SF des urgences me dit de ne pas bouger, que sa collègue du service va venir faire mon "entrée". J'attends toujours qu'elle le fasse...
Parce que j'en ai marre de tourner en rond, je me décide à aller marcher un peu dans les couloirs et même dans toute la structure de la clinique. Et puis vers 19h, je commence à avoir des contractions: je sais que ça en est, ça me prend en ceinture jusque dans les reins et c'est très régulier (toutes les 5 mn). La SF de nuit vient me voir, je lui en parle, elle me dit que c'est le début du travail et que les douleurs vont s'intensifier. Ok ok, pas de souci. Entre temps, Guillaume est arrivé, on repart marcher dans les couloirs, jusqu'à 23h.
À minuit, j'ai toujours mal, mais pas plus mal. J'appelle la SF (oui, là où j'étais, y a pas de sonnette, pour avoir un soignant faut l'appeller sur un numéro interne), je lui demande si c'est normal que les douleurs ne s'intensifient pas. La COUN**SE que j'ai au téléphone alpague alors ses collègues en leur criant "Hé, la dame comprend pas qu'elle ait pas mal, hinhin"
Je ne dis rien, je raccroche, et une autre SF arrive dans ma chambre sur ses grands airs, en commençant direct son speech par "Je vous RÉEXPLIQUE comment fonctionne le propess". Purée mais je m'en fous, je sais comment ça marche, je te dis juste que j'ai mal!!!
Pour me "calmer", elle m'apportera 2 atarax 0.25 et un suppo de salbutamol, qui n'y fera rien.
Je ne dors pas ou peu, je sens que la douleur devient de plus en plus tenace, que ma respiration n'y change rien.
À 7h30 du mat', la SF vient me poser le monito, je lui parle des contractions, elle reste un peu avec moi et me dit que non, je n'ai pas le faciès des femmes qui ont des contractions, que ça n'est pas ça une contraction. Alors dans ma tête tous mes cours d'urologie défilent, je me demande si je ne fais pas une pyélonéphrite, ou quelque chose du genre, vu que ça n'est pas des contractions. Elle me fait un TV ensuite, sur mon col qui est devenu très sensible (la SF de la salle d'accouchement me dira par la suite que c'est dû au tampon de Propess), et me dit que non, le col est toujours bouclé. Mince, j'y croyais tant, je suis super déçue...

Je reste prostrée sur mon lit en essayant de gérer la douleur, je tente même de me convaincre que c'est psychosomatique, après tout pourquoi pas...
Et puis le gynéco de garde arrive, il est 10h30, il me dit que le tampon n'a pas eu l'effet escompté, et qu'on passe à la vitesse supérieure: je vais aller en salle de travail, on va me poser la perf de cynto, et soit ça passe, soit ça casse: il me dit qu'il y a deux chances sur 3 pour que ça se termine en césarienne, mais que quoiqu'il en soit, ce soir j'aurai ma puce dans les bras. Ouah, je n'en reviens pas, je pensais qu'ils allaient laisser trainer les choses jusqu'à dimanche, et la perspective de cette rencontre toute proche m'impressionne, je me demande si je vais être à la hauteur pale

Juste le temps d'appeller Guillaume pour lui dire de venir, que la SF m'emmène déjà aux urgences obs pour le cynto. Je me déshabille, on me monitore pendant 30 mn sans rien, et puis on commencera le cynto. La SF de la salle d'accouchement est un ange de patience et de professionnalisme, elle répond à toutes mes questions, me pose le monito et me dit de suite "ah, mais le travail a déjà commencé, vous avez des contractions très régulières!" Pétard mais je le savais, que c'était des contractions, ces douleurs-là! Je suis rassurée, mon corps n'est pas aussi menteur qu'on le prétend, ouf! Le TV m'apportera une seconde joie "Col ouvert à 1, mais encore mi-long" alors qu'il était bouclé y a pas 3h! cheers
Ouf, je suis super contente!!!
La demie-heure se passe, et puis elle met le cynto en route. Au tout début, pas de changement, et puis très très vite les contractions se font plus intenses encore, et surtout très rapprochées: quand Guillaume arrive (ENFIN!), je contracte toutes les minutes, je n'en peux plus de douleurs, je sens que je "pars" plusieurs fois (en fait je fais des malaises vagaux), je demande à la SF à partir de combien de dilatation on pourra envisager la péri, parce que je sais que je ne tiendrais pas longtemps. Je m'attends à ce qu'elle me dise "4 ou 5", j'en suis à 2, je me dis que 3h encore comme ça, ça va pas le faire, et puis elle me répond "J'appelle l'anesthésiste pour qu'elle vienne de suite, un accouchement déclenché n'est pas un accouchement classique, on peut se permettre de poser une péri beaucoup plus tôt, et même, ça va sûrement aider à l'ouverture du col".
WOUAH, énorme soulagement, je sais que je n'en ai plus pour longtemps à souffrir, surtout que Guillaume ne supporte vraiment pas de me voir avoir mal, je le vois palir de plus en plus.
L'anesthésiste arrive, on demande à Guillaume de sortir, et me voici assise sur la table, à essayer de gérer les contractions au mieux pendant que la madame fait son champ stérile, et pique. Elle m'explique qu'ici, les péri sont équipées de pompe et que c'est la patiente qui gère la douleur (je connais déjà le système). Le soulagement est immédiat, mon Dieu que je me sens mieux! La SF monitore le coeur de la petite pendant ce temps, tout est ok, depuis qu'on a arrêté le cynto (pour poser la péri) son coeur bat plus régulièrement.

On me réinstalle, Guillaume revient, le TV montre un col dilaté à 4 (en 2 h!), et la SF perce la poche des eaux sur ordre du gynéco. "Liquide teinté", me dit-elle. Mince pale en même temps, avec un bébé à terme+5 jours, fallait pas trop s'attendre à mieux.
Le gynéco me dit que c'est en bonne voie pour un accouchement par voie basse, parce que mon col se dilate nickel.
Oui, mais...
Diane ne supporte plus du tout le cynto, on passe une minute qui me semble durer une heure à chercher son rythme cardiaque, avec la SF. Guillaume me serre fort la main, je ne dis rien, je retiens mes larmes, et la SF cache son inquiétude, mais je sais ce qu'il en est, et j'ai peur. Personne ne dit mot, silence très pesant, et puis la SF capte enfin un rythme, mais qui est trop bas pour être une bonne nouvelle. Elle sort de la salle en courant, va prévenir le gynéco pour la césa, puis revient pour me préparer: rasage, sondage, elles s'y mettent à deux pour aller plus vite: en 3 minutes tout est fait, je me transfère vite sur le brancard et on fonce au bloc.
Guillaume est parti s'habiller en tenue de "combat", on m'installe sur la table, l'anesthésiste m'endort le bas du corps, me pose quelques produits, on place les champs, j'entends qu'ils ouvrent les boites, le gynéco se fait habiller, et c'est parti!
Hé mais Guillaume n'est pas là, il n'a pas eu le temps de se changer encore!
L'anesthésiste reste à côté de ma tête (on m'a pris mes lunettes), elle me prévient en me disant que je vais "sentir sans avoir mal, mais que ça peut être un peu brutal", donc elle me demande de prendre sur moi, en me disant que c'est pour mon enfant. Purée, je sais que je suis totoche, mais quand même, j'ai pleinement conscience de l'urgence vitale de la situation, quoi!
Je sens 4 grosses pressions sur mon ventre, et puis le bruit le plus divin qu'il puisse exister sur cette terre: Diane pleure. Le gynéco me lance de suite un "ça va, elle va bien, tout va bien!", et les larmes coulent sur mes joues, incontrôlables. Je regrette que Guillaume n'ait pas eu le temps de venir, mais tant pis, et puis une SF prend la puce et l'emmene direct pour que la pédiatre l'examine, et là je vois Guillaume devant la porte du bloc, dehors, en 'pyjama': il me fait un coucou rapide, et suit illico la SF et la pédiatre.
Pendant ce temps, le gynéco me recoud: l'ambiance est tout d'un coup beaucoup plus détendue, tout le monde va bien. Bon, je passe la petite chute de tension qui me fera vomir, c'est pas bien grave.
Et puis Guillaume est autorisé à rentrer au bloc avec la petite. Je n'ai pas mes lunettes, il la tient maladroitement, je ne vois que ses cheveux, en masse! J'adore ^^
Et puis voilà, on demande à Guillaume de ressortir de nouveau, on va me transférer en salle de réveil.
Une fois là-bas, la SF me demande si je suis bien installée et si je veux prendre la petite.
"Oui", dis-je", est-ce que je peux la prendre en peau-à-peau?
- Bien sûr, pas de souci!" et elle m'aide pour l'installer, vu que je suis branchée de partout (perf, brassard à tension, capteur d'O2).
Je la dévore du regard, je lui parle, elle a l'air toute paisible, et puis je la vois chercher le sein, et hop, "tétée précoce", comme il sera noté sur son carnet de santé. Bref, à ce moment-là plus rien n'a d'importance, Guillaume se sent un peu "de trop", il a l'impression de m'avoir volé la primeur de la naissance, alors il décide de sortir de la salle de réveil, "pour aller manger" (en plus je sais qu'il y est allé, il crevait de faim ^^); et puis le voilà revenu, il se sent mieux, il a eu peur pour la puce, et pour moi. On la caresse tous les deux, on vérifie qu'elle a bien 5 orteils à chaque pied, que tout est en place, et que c'est bien une fille
Et puis l'auxiliaire puer vient chercher la puce et l'habiller, Guillaume la suit. Je vais bien, je me sens bien.
Je resterai 2h en salle de réveil, et puis ça sera le retour en chambre.
À peine dans mon lit, je me mets dejà en position assise pour regarder la puce, la SF n'en revient pas (vous savez, c'est la même qui m'a dit que je n'avais pas le faciès de la femme qui contracte) que je récupère aussi vite.

Et puis voilà, je serai désondée et dépiquée très vite, sur pieds à J1, sous la douche à J2, et la suite de mon séjour sera semblable, je pense, à celui de toutes les primi: empli de questions, de doutes, de gros moments de joie et de gros coups de mou, bref.
45 ans lyon 1868
Et voila tigroute, tu as ganer je pleure comme une madeleine....

Ton recit est magnifique.... j'crois qu'il n'y a rien d'autre a dire.

Biz
40 ans marseille 2582
wouaaaaaaaaaaaa =D>
qu'est ce que tu raconte bien !!!!!!!!!

ça dédramatise tout de suite la césarienne :lol:
42 ans 3372
Bah la césa, je l'ai bien vécue pour plusieurs raisons:

1- ma fille était en siège tout au long de ma grossesse, à la visite du 8ème mois le gynéco m'avait déjà donné la date pour une césa 15 jours avant terme (j'aurai dû accoucher le 15 février). C'est juste que ma fille est têtue et qu'elle s'est retournée 1 semaine avant.

2- j'ai eu le temps "d'encaisser" le truc, du coup. Quand le gynéco m'avait parlé de la césa pour présentation en siège, ça m'a fait un choc. Et puis en lisant ici et là (je conseille cesarine.org à toutes les futures mamans), j'ai pu avancer par rapport à cette décision, et me réapproprier la naissance de mon enfant (parce que sur le moment, avoir une date fixée pour la naissance de ma fille et ne rien avoir à y faire, ça me donnait l'impression d'avoir un rdv chez le coiffeur, pas de mettre au monde mon premier enfant).

3- la sage-femme qui s'occupait des cours de prépa à l'accouchement a été très à l'écoute de ce que je vivais, et a su trouver les mots.

4- des césas, j'en avais déjà vu, je savais exactement ce qu'ils allaient faire, quand, dans quel ordre et comment. Et mine de rien, savoir ce qu'il se passe ça éclaircit tout un tas de trucs dans la tête.

Bref... Pour Grain de Riz, je vais faire tout mon possible pour ne pas passer par la case "césa", et encore moins par la case "déclenchement". Mais ce n'est pas vraiment moi qui décide, au fond...

En tout cas merci pour vos gentils mots les filles ;)
40 ans marseille 2582
ah eh oui kan on connait ça démystifie c'est clair !

en tout cas t'as eu du courage t'as bien géré je trouve !
V
74 ans 5070
Ha la la, c'est beau tout est bien qui finis bien, j'ai juste du mal à comprendre pourquoi certaines personne du personnel hospitalier ont du mal à comprendre que c'est normal de douter de se poser des questions quand on accouche, eux ils en font beaucoup chaque nous beaucoup moins!
Enfin bref, bravo, bienvenue à ta fille!
56 ans Var 2447
Passionnant ton récit. J'suis très émue.
On ne peut que te souhaiter un accouchement par voie basse alors pour Grain de riz :D
...que tu viendras nous raconter ici!! ;)
Bonne continuation à toi.
B
46 ans 221
Citation:
À minuit, j'ai toujours mal, mais pas plus mal. J'appelle la SF (oui, là où j'étais, y a pas de sonnette, pour avoir un soignant faut l'appeller sur un numéro interne), je lui demande si c'est normal que les douleurs ne s'intensifient pas. La COUN**SE que j'ai au téléphone alpague alors ses collègues en leur criant "Hé, la dame comprend pas qu'elle ait pas mal, hinhin"
Je ne dis rien, je raccroche, et une autre SF arrive dans ma chambre sur ses grands airs, en commençant direct son speech par "Je vous RÉEXPLIQUE comment fonctionne le propess". Purée mais je m'en fous, je sais comment ça marche, je te dis juste que j'ai mal!!!
Pour me "calmer", elle m'apportera 2 atarax 0.25 et un suppo de salbutamol, qui n'y fera rien.


à peu près j'ai eu la même .. et ça a duré très très très longtemps
ils ont pas osé me dire que j'avais pas de contractions ils ont dit que c'était aps "les contractions " parce que c'était par efficace.. (fin par césa .. comme tellement de déclenchement)
42 ans 3372
Il y a de quoi désespérer hein... Le pire ça a été ma déception le lendemain matin, quand la sage-femme m'a fait le TV et qu'elle m'a dit "col toujours bouclé" alors que je n'avais pas dormi de la nuit... Là j'ai eu les boules...
42 ans 3372
Le jour où j'ai donné naissance... BIS

Pour celles qui n'ont pas suivi/celles qui ont oublié, j'ai donc eu un premier enfant en dépassement de terme (40+5 sa), déclenchement et césa en urgence, et mon deuxième m'a refait le même coup, césa programmée à 40+6 sa -pas de déclenchement sur un utérus cicatriciel- puisque col bouclé de chez fermé à double tour.

Désolée d'avoir mis du temps à revenir, mais mes journées ne sont pas assez longues, j'aimerais bien qu'elles fassent 48h pour que j'ai le temps de faire tout ce que j'ai à faire, mais parait que c'est pas possib' :)
Bref, je profite que ma 'grande' sieste et que mon 'tout petit' qui mesure déjà 62 cm et pèse 6.5kg s'amuse avec son portique de jeux pour vous poster ce récit. Je voudrais m'excuser par avance de son côté très technique, mais on n'se refait pas, c'est le métier qui parle :D

Bonne lecture!

Lundi 19 octobre, 19h30 à peu près. Nous arrivons à la maternité du CHU, chargés comme des mulets. On m'avait dit de venir à 18h, je suis un poil à la bourre, mais je m'en fous.
Ascenseur, étage 3, on arrive dans un service au look très seventies, une douche pour toutes à l'entrée du service (il n'y en a pas dans les chambres), murs oranges, marrons. À peine arrivés, déjà repérés par les sage-femmes qui m'attendaient de pied ferme depuis 18h, on m'installe dans ma chambre: la 211. Chambre seule, YES! (eu égard à ce que je vais vivre le lendemain, c'est-à-dire la césa), et j'ai une petite salle d'eau avec lavabo et wc dans la chambre. Ma foi, c'est mieux que rien!
La sf arrive, me monitore pour 1h, l'aide-soignante vient à son tour et m'amène les produits pour la douche pré-op du lendemain matin, on m'apporte un repas (mais je n'ai pas très faim).
Et puis c'est la relève, arrive la sf de nuit qui m'explique le déroulement des hostilités: demain ça sera réveil à 6h puis douche, puis prise de sang pour vérifier quelques constantes, puis pose de la VVP, puis pose de la sonde urinaire, puis attente... Je suis prévue en 2ème sur le planning opératoire, elle pense que je serai prise au bloc aux environs de 10h. Ok ok.
Ma crapoute et son papa repartent, ça me fait vraiment drôle d'être seule ici, sans personne. J'appelle ma famille, on discute, on déconne. Et puis c'est le moment pour eux d'aller dormir, je reste seule avec mon bouquin (méga daubesque, mais qu'est-ce qui m'a pris de vouloir lire le dernier tome de la trilogie des Dieux de Werber, vraiment quoi ). Demain j'aurai mon fils dans les bras, pfiou... C'est vraiment étrange d'avoir rdv avec son accouchement, j'ai déjà la nostalgie du gros bidou...
Je ferme les yeux aux alentours de 4h du mat, la nuit me parait bien courte quand la sf me réveille 2h plus tard ^^ La tête dans l'pâté, je file sous la douche, et je me prépare pour le restant (un poil moins agréable): le sondage urinaire. Mouerf, pour Crapoute j'avais été sondée sous péri, ben j'peux affirmer aujourd'hui que c'est quand même plus sympa que 'à vif' hum...
Sondée, piquée, parée de ma plus belle chemise fendue, je n'ai plus qu'à attendre qu'on vienne me chercher. Je ne me sens pas stressée, le fait d'avoir déjà eu une césa sans doute? Et puis je ne réalise pas vraiment, je n'ai pas envie de me projeter dans 'l'après césa', je veux juste 'profiter' du moment présent, ne pas me poser de questions.
La sf de nuit vient me voir une dernière fois, et puis c'est celle de jour qui arrive, il est 8h. Elle se présente, et me dit que... on vient me chercher de suite. Et en effet, 5 mn plus tard, un brancardier super sympa vient, avec tout son 'staff': une aide-soignante, une élève sage-femme, et un élève infirmier anesthésiste. Ils m'expliquent que la 1ère dame attend toujours que son mari arrive, et que du coup c'est moi, la sans-mari, qui passe en prem's. Wouah, moi qui pensais que j'allais devoir me farcir les rediff de Plus belle la vie jusqu'à 10h, on y va! ON Y VA!!!!

On descend donc au bloc, 2ème étage. C'est l'effervescence, je reconnais le toubib anesthésiste (c'est lui que j'avais vu en consult), je l'entends dire "À moins le quart on l'installe, à 9h on incise!". Il est sympa hein, tout le monde l'est, d'ailleurs. J'ai un peu de mal à repérer qui est qui, avec les masques et les charlottes c'est dur de mettre un nom sur une paire d'yeux ^^ Ce qui est génial c'est que l'anesthésiste me laisse mes lunettes, je peux donc tout voir. Bon, pas de reflets malicieux qui me laisseraient voir l'intervention (tant mieux, finalement), mais voilà, au moins j'y vois clair.

On est dans le bloc, je m'installe sur la table. L'interne va me faire la rachi... Je commence à angoisser un peu, j'ai peur de la douleur. J'ai peur d'avoir mal, de passer de "Aaaaaah je vais super bien, je n'ai mal nulle part" à "Ouille ouille ouille purée que j'ai mal" d'un coup d'un seul. Je m'installe en position dite du dos rond, l'interne pique pour l'anesthésie locale, ça va. Là je sais que maintenant il enfonce le gros trocart pour la rachi, mais ça va, je gère. Sur le moment je me dis que finalement ça n'est pas forcément une chance que de connaitre ce milieu et de savoir tout ce qu'on me fait...
Bref, rachi posée, j'ai la jambe gauche qui tressaute, je sais que c'est normal. On me rallonge, on me fixe chaque bras, tension à droite, perf à gauche. La rachi fait effet, je ne sens plus mes pieds, et je sens que ça "remonte". L'interne me passe un glaçon sur les pieds, je ne sens rien. Sur le ventre, je sens encore le froid. On attend.
Il en profite pour m'injecter des antibios, et là tout d'un coup je me sens mal. J'ai la nausée, des vertiges, ma tension chute, je demande un haricot pour vomir. Quelques haut-le-coeur plus tard, ça va mieux. Enfin l'interne en chir arrive, elle s'appelle Fanny, elle m'explique qu'on attend la gynéco et qu'on y va. La gynéco arrive, ne se présente pas (hum ), on monte le champ, j'entends l'interne dire qu'elle fait le badigeon, et puis c'est partiiiii... L'élève sage-femme est adossée contre le mur du bloc, elle regarde. Le staff anesthésie s'excite derrière moi, mais tout va bien. J'entends le scritch scritch du bistouri électrique, je "sens" qu'on me pose les écarteurs, je sens une pression en haut de mon ventre et je sais que ça doit être l'interne qui appuye pour faire descendre mon ptit chat.
Et puis soudain, le bruit le plus divin que je connaisse: mon fils pleure. Du coup ben, je pleure aussi hein ^^ Je ne vois pas l'horloge de là où je suis, mais je suppose qu'il est à peu près 9h30. Une sage-femme amène mon ptit chat, il est dans un lange, elle l'approche de mon visage, il est beaaaaaaaaaaau et la ressemblance avec sa soeur me frappe de suite, j'en rigole même toute seule tellement que ^^ (en vrai j'ai dit à la sage-femme que je la croyais, que c'était bien mon fils et que personne ne l'a échangé contre un autre bébé. La sf me dit qu'elle l'emmène pour quelques examens et que je l'aurai tout bientôt avec moi. Je suis très sereine, je sais que mon fils va bien, je n'ai pas mal, j'ai juste à attendre que la gynéco ait fini sa couture et tout ira bien. Quand soudain parmi les mots "suture", "0.2", "acrylique", j'entends "agrafeuse". Ni une ni deux, j'interpelle la gynéco et lui dis "Vous allez me mettre des agrafes?????" elle "oui oui, comme c'est une 2ème césarienne il vaut mieux, ça fait de plus belles cicatrices". Tain mais je m'en fous qu'elle soit belle ma cicatrice, de toute façon on ne la voit pas en temps normal vu qu'elle est cachée par les pwals. Pfff, des agrafes, fait chier. Mais bon, j'suis pas vraiment en capacité de me lever pour me barrer avant qu'elle les pose, donc je reste ^^

Et puis voilà, c'est fini. On me transfère sur un brancard, moi, ma poche pipi, mes perfs, ma seringue électrique. Ah tiens encore une nouveauté, je n'étais pas sous acupan pour ma 1ère césa , et évidemment dès la mise en route de l'acupan les effets secondaires débutent: ça me gratte partout... Youki...
Arrivée en salle de réveil, j'suis la prem's (fatalement hein ^^). Tout le monde est aux petits soins avec moi, j'arrive dans un lit (c'est mon lit en fait, mais sur le coup j'ai pas fait gaffe) tout chauffé, après le froid du bloc c'est raaaaaah, super agréable
Et puis quelques minutes plus tard mon tout petit arrive, bien entouré ^^ Il est dans un lange, il a juste une couche et un bonnet, et on me le pose en peau-à-peau. De suite il cherche à têter, et hop, c'est parti mon kiki! Il passera 45 mn à téter puis s'endormira contre moi, bien emmitouflé et au chaud. J'en profite pour le regarder, regarder ses petites mains, ses grands doigts, ses quelques cheveux... Il est tout blondinet, il est beau, mon Dieu qu'il est beau... Je me sens si comblée, si heureuse, une vraie plénitude.
2h après (oué, quand même), on me dit qu'il est temps que je monte en chambre. Mes jambes se réveillent, je n'ai pas mal, et puis j'ai envie de voir si Crapoute et son papa sont arrivés (vu que je pensais passer à 10h, j'avais dit à l'heureux papa que je ne serai pas remontée en chambre avant 14h...).
On me prend Ptit chat pour l'habiller (avec les habits de l'hosto, merde alors que j'avais préparé la petite pile de vêtements pour lui). Arrivés en chambre, l'aux prend sa tempèt, il a froid. Alors hop, c'est reparti pour quelques heures de peau-à-peau

Pis voilà, le reste du séjour se passera nickoul. Levée le soir même de la césa, je ferai la nuit "à ma façon" (c'est-à-dire que je vais me lever toute seule en traînant ma potence avec seringue électrique et perf, et la sonde pipi accrochée en bas), Ptit chat têtera toute la nuit durant, me laissant peu d'heures de répit (et même schéma pour la 2ème nuit), mais avec à la clé une montée de lait le matin de J2. La sage-femme ne me croyait pas, elle a voulu tâter du néné pour voir si je disais vrai (bah elle a vu que c'était pas des blagues ^^).
Dépiquée-désondée le lendemain de la césa, et zou sous la douche de suite, tellement j'en pouvais pu de me sentir crassouse.
L'équipe était vraiment à l'écoute des désirs de la maman, on m'a proposé plusieurs fois de reporter le bain à l'aprèm si j'étais trop crevée le matin, on m'a laissé dormir (on NOUS a laissé dormir) jusqu'à des 10h/10h30, bref: c'était bien chouette.

Edit, depuis l'écriture de ce récit:
- Les agrafes c'est vraiment chiant, elles m'ont fait souffrir le martyr, bien plus que l'incision en elle-même. La plaie se refermant mal, j'ai gardé 1 agrafe sur 2 un peu plus longtemps que prévu. Et puis quand il a fallut les ôter je n'ai trouvé personne de dispo pour le faire, donc je l'ai fait moi-même, mais c'était chaud-boulette. N'empeche que sur le coup j'étais bien contente d'avoir fait des études d'infirmière!
- Bien sûr, ce n'est pas du tout l'accouchement dont je rêvais. Je ne voulais pas me faire encore opérer d'un bébé, et c'est ce qu'il s'est passé...
- J'ai eu le compte-rendu opératoire, et j'ai halluciné de voir que Ptit chat avait 3 tours de circulaire du cordon. Il nous bat, moi et sa soeur, à plate couture (2 tours pour nous).
- Bien sûr, j'aurai préféré être à la maison et faire selon mon rythme à moi. Mais encore une fois, entre l'hospit au CHU et celle à la clinique pour la naissance de Crapoute, rien à voir. Au CHU on ne venait pas me déranger toutes les 10 minutes, de 8h du mat' à 15h (à la clinique, si). Alors forcément, je trouve que le CHU est bien plus respectueux du rythme des mamans que la clinique (et ils sont vraiment pro-allaitement à fond, c'est quand même sympa de se sentir soutenue, même si je n'ai eu aucun souci de ce côté-là).
56 ans Var 2447
Aahhh salut Tigroutte!! :multi: Contente de te revoir parmi nous, je viens de lire ton récit et malgré ton accouchement "médicalisé" je trouve que c'est une superbe histoire.

Ta rencontre avec ton petit chat est superbe. ;)

Moi tu vois j'attends toujours que mon bonhomme veuille bien venir, je suis à 5 jours du terme et je suis en train de me demander si je ne vais pas faire comme toi...

Noonn je veux pas passer noël à l'hosto....bouhhh :x
42 ans 3372
Merci Bina! Si ton ptit Kiki attend 2 jours de rab, bah il naîtra le même jour que ma cousine (oui bon ok, on s'en fiche) :D
42 ans 3372
Une photo de mon tout-petit ici: http://littleturtle.info/post/2009/11/07/Nous-sommes...
V
74 ans 5070
Ho il est trop mimi!

Alors heureuse avec la famille agrandie?
42 ans 3372
Bah en fait c'est très bizarre, mais c'est comme si on avait toujours été 4 :) Je suis heureuse, oui. Je me sens vraiment comblée :)
La seule chose que je me reproche c'est de ne pas avoir attendu un peu plus entre les deux naissances, parce que clairement, gérer 2 petits de moins de 2 ans c'est épuisant.
Enfin bon, vu les circonstances je me sens mal de me plaindre...
B I U