MENU Le Forum Vive les rondes Connexion

votre poete favori ?

Marganne a écrit:


Je n'ai pas de préféré à proprement parler, je pioche des vers au fil des pages. Disons que j'aime beaucoup entre autres : "au lecteur", "remords  
posthume", le spleen "quand le ciel bas et lourd", "la mort des amants", "moesta et errubunda".

Et toi ?



La mort des amants, mon préféré !!!

Nous aurons des lits pleins d'odeurs légères,
Des divans profonds comme des tombeaux,
Et d'étranges fleurs sur des étagères,
Ecloses pour nous sous des cieux plus beaux.

Usant à l'envi leurs chaleurs dernières,
Nos deux coeurs seront deux vastes flambeaux,
Qui réfléchiront leurs doubles lumières
Dans nos deux esprits, ces miroirs jumeaux.

Un soir fait de rose et de bleu mystique,
Nous échangerons un éclair unique,
Comme un long sanglot, tout chargé d'adieux;

Et plus tard un Ange, entr'ouvrant les portes,
Viendra ranimer, fidèle et joyeux,
Les miroirs ternis et les flammes mortes.
C
49 ans France 195
Mon poète favori c'est Antonio Machado, je sais pas si en France vous le connaisez. Je vous laisse là son meilleur poème, en espagnol et puis la traduction(ce que j'ai trouvé sur internet, c'est pas le poeme complet...) J'espere que vous aimez bien.


Todo pasa y todo queda,
pero lo nuestro es pasar,
pasar haciendo caminos,
caminos sobre el mar.
[..]

Caminante, son tus huellas
el camino y nada más;
caminante, no hay camino,
se hace camino al andar.

Al andar se hace camino
y al volver la vista atrás
se ve la senda que nunca
se ha de volver a pisar.

Caminante no hay camino
sino estelas en la mar…






Tout passe
et tout demeure
Mais notre affaire est de passer
De passer en traçant
Des chemins
Des chemins sur la mer
Voyageur, le chemin
C'est les traces
de tes pas
C'est tout ; voyageur,
il n'y a pas de chemin,
Le chemin se fait en marchant
Le chemin se fait en marchant
Et quand tu regardes en arrière
Tu vois le sentier
Que jamais
Tu ne dois à nouveau fouler
Voyageur! Il n'y a pas de chemins
Rien que des sillages sur la mer
C
49 ans France 195
En plus je vous laisse là une vidéo du poème chanté par Serrat et Sabina, deux chanteurs espagnols.

P.S : j'espere ne pas gener personne en ajoutant des choses en espagnol, si ça vous dérange, dites le moi.

:)
C
49 ans France 195
La vidéo:

http://www.youtube.com/watch?v=kFH6c3qQnP8
40 ans 21ème strate des Enfers... 1568
Je suis un poète, moi, parce que la muse m'habite... Le temps que vous preniez conscience de la contrepèterie, je m'éclipse... :peur:
40 ans Saint-Marcel (Morbihan 56) 544
Mon poète préféré, sans hésiter... Un grand monsieur... Jacques Prévert! :D
Mes deux préférés...

L'OISEAU-LYRE
"Deux et deux quatre
quatre et quarte huit
huit et huit font seize…
Répétez !" dit le maître
"Deux et deux quatre
quatre et quatre huit
huit et huit font seize."
Mais voilà l’oiseau lyre
qui passe dans le ciel
l’enfant le voit
l’enfant l’entend
l’enfant l’appelle :
"Sauve-moi
joue avec moi
oiseau !"
Alors l’oiseau descend
et joue avec l’enfant
"Deux et deux quatre…
Répétez !" dit le maître
et l’enfant joue
l’oiseau joue avec lui…
Quatre et quatre huit
huit et huit font seize
et seize et seize qu’est-ce qu’ils font ?
Ils ne font rien seize et seize
et surtout pas trente-deux
de toute façon
ils s’en vont.
Et l’enfant a caché l’oiseau
dans son pupitre
et tous les enfants
entendent sa chanson
et tous les enfants
entendent la musique
et huit et huit à leur tour s’en vont
et quatre et quatre et deux et deux
à leur tour fichent le camp
et un et un ne font ni une ni deux
un à un s’en vont également.
Et l’oiseau lyre joue
et l’enfant chante
et le professeur crie :
"Quand vous aurez fini de faire le pitre!"
Mais tous les autres enfants
écoutent la musique
et les murs de la classe
s’écroulent tranquillement
Et les vitres redeviennent sable
l’encre redevient eau
les pupitres redeviennent arbres
la craie redevient falaise
le porte-plume redevient oiseau.


et

BARBARA
Rappelle-toi Barbara
Il pleuvait sans cesse sur Brest ce jour-là
Et tu marchais souriante
É panouie ravie ruisselante
Sous la pluie
Rappelle-toi Barbara
Il pleuvait sans cesse sur Brest
Et je t'ai croisée rue de Siam
Tu souriais
Et moi je souriais de même
Rappelle-toi Barbara
Toi que je ne connaissais pas
Toi qui ne me connaissais pas
Rappelle-toi
Rappelle-toi quand même ce jour-là
N'oublie pas
Un homme sous un porche s'abritait
Et il a crié ton nom
Barbara
Et tu as couru vers lui sous la pluie
Ruisselante ravie épanouie
Et tu t'es jetée dans ses bras
Rappelle-toi cela Barbara
Et ne m'en veux pas si je te tutoie
Je dis tu à tous ceux que j'aime
Même si je ne les ai vus qu'une seule fois
Je dis tu à tous ceux qui s'aiment
Même si je ne les connais pas
Rappelle-toi Barbara
N'oublie pas
Cette pluie sage et heureuse
Sur ton visage heureux
Sur cette ville heureuse
Cette pluie sur la mer
Sur l'arsenal
Sur le bateau d'Ouessant
Oh Barbara
Quelle connerie la guerre
Qu'es-tu devenue maintenant
Sous cette pluie de fer
De feu d'acier de sang
Et celui qui te serrait dans ses bras
Amoureusement
Est-il mort disparu ou bien encore vivant
Oh Barbara
Il pleut sans cesse sur Brest
Comme il pleuvait avant
Mais ce n'est plus pareil et tout est abimé
C'est une pluie de deuil terrible et désolée
Ce n'est même plus l'orage
De fer d'acier de sang
Tout simplement des nuages
Qui crèvent comme des chiens
Des chiens qui disparaissent
Au fil de l'eau sur Brest
Et vont pourrir au loin
Au loin très loin de Brest
Dont il ne reste rien.


Pour finir... Un autre poème de Prévert, pour moi sans doute le plus facile à retenir au monde!

LES PARIS STUPIDES
Un certain Blaise Pascal
Etc... Etc...
E
42 ans ICI 1394
Merci lady
l'oiseau lyre ça m'a reveiller de vieux souvenir (un peu à la madeleine) de craie et d'encre et de plume. meme si pour moi c'était plus la cancre...
en tout cas splendide ces quelques grammes de beautée
53 ans strasbourg 6049
deux grands auteurs en fait...

baudelaire et hugo et j'aime particulièrement du bellay.
42 ans 100
Citation:
moi j'aime beaucoup verlaine.
D
66 ans 222
j'aime beaucoup Victor Hugo (la légende des siècles, et ses romans comme l'homme qui rit...) et dans un genre différent Christian Bobin
J'aime cette phrase de lui:
"Il y a une étoile dans le ciel mise pour chacun de nous, assez éloignée pour que nos erreurs ne viennent jamais la ternir"
52 ans 1512
Baudelaire, Prévert, Verlaine et Bukowski, voici mon petit panthéon personnel (et vous admirerez au passage l'allitération en "P" :mrgreen: )
47 ans 369
Je ne suis pas très poésie mais de vous lire m'a donné envie de m'y re-intéresser. J'aime beaucoup les poèmes de Victor Hugo.
I
47 ans NANCY 5017
Moi j'aime bien les trucs en espagnol ;)

Je ne suis pas trop poésie mais bon j'ai bien été obligée de m'y mettre pour les études...
Un de ceux qui m'a touché c'est Pablo Neruda et plus particulièrement celui là :


ODA AL DÍA FELIZ

ESTA vez dejadme
ser feliz,
nada ha pasado a nadie,
no estoy en parte alguna,
sucede solamente
que soy feliz
por los cuatro costados
del corazón, andando,
durmiendo o escribiendo.
Qué voy a hacerle, soy
feliz.
Soy más innumerable
que el pasto
en las praderas,
siento la piel como un árbol rugoso
y el agua abajo,
los pájaros arriba,
el mar como un anillo
en mi cintura,
hecha de pan y piedra la tierra
el aire canta como una guitarra.

Tú a mi lado en la arena
eres arena,
tú cantas y eres canto,
el mundo
es hoy mi alma,
canto y arena,
el mundo
es hoy tu boca,
dejadme
en tu boca y en la arena
ser feliz,
ser feliz porque si, porque respiro
y porque tú respiras,
ser feliz porque toco
tu rodilla
y es como si tocara
la piel azul del cielo
y su frescura.

Hoy dejadme
a mí solo
ser feliz,
con todos o sin todos,
ser feliz
con el pasto
y la arena,
ser feliz
con el aire y la tierra,
ser feliz,
contigo, con tu boca,
ser feliz.

Je trouve pas la traduction en français ( ode au jour heureux ) .

J'aime bien parce que c'est simple , sans chichis , sans figures de style bien lourdingues ... c'est ça qui me rebute dans la poésie en général .
49 ans 204
pour moi c'est sans hésiter Baudelaire et ses fleurs du mal
39 ans HS 173
Baudelaire est aussi mon poète préféré sans hésiter!
Après j'aime aussi beaucoup Apollinaire et ses poèmes à Lou!

Si je mourais là-bas...
Si je mourais là-bas sur le front de l'armée
Tu pleurerais un jour ô Lou ma bien-aimée
Et puis mon souvenir s'éteindrait comme meurt
Un obus éclatant sur le front de l'armée
Un bel obus semblable aux mimosas en fleur
Et puis ce souvenir éclaté dans l'espace
Couvrirait de mon sang le monde tout entier
La mer les monts les vals et l'étoile qui passe
Les soleils merveilleux mûrissant dans l'espace
Comme font les fruits d'or autour de Baratier
Souvenir oublié vivant dans toutes choses
Je rougirais le bout de tes jolis seins roses
Je rougirais ta bouche et tes cheveux sanglants
Tu ne vieillirais point toutes ces belles choses
Rajeuniraient toujours pour leurs destins galants
Le fatal giclement de mon sang sur le monde
Donnerait au soleil plus de vive clarté
Aux fleurs plus de couleur plus de vitesse à l'onde
Un amour inouï descendrait sur le monde
L'amant serait plus fort dans ton corps écarté
Lou si je meurs là-bas souvenir qu'on oublie
- Souviens-t'en quelquefois aux instants de folie
De jeunesse et d'amour et d'éclatante ardeur -
Mon sang c'est la fontaine ardente du bonheur
Et sois la plus heureuse étant la plus jolie
Ô mon unique amour et ma grande folie
La nuit descend
On y pressent
Un long destin de sang
Guillaume APOLLINAIRE, Poèmes à Lou (1947)
poème composé en janvier 1915
B I U