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Peut-on vraiment "guérir" ?

111 ans 3096
Hello tous/toutes,

Je discutais avec un ami l'autre jour et je ne sais plus comment on en est venu à parler des troubles psychiatriques/psychologiques. En fait l'idée qu'il a avancé c'est  
que quelqu'un pouvait très bien être suivi pendant des années et des années sans pour autant se débarrasser de ses troubles, comme s'il était "incurable".

Et depuis ça me travaille. J'avais pour idée de retourner chez le psy dans les mois à venir, et du coup je me dis que si ça se trouve je rechuterai toujours, que toute ma vie j'alternerai les périodes ça va/ça va pas. Et en y réfléchissant bien que c'est ce que j'avais déjà pressenti avant cette discussion avec mon ami.

Disons que j'ai une idée plus ou moins précise de l'origine de mes soucis (et de mes TCA), en gros ça remonterait à l'enfance, à l'attitude de mes parents (original hein ?). Mais le passé est ce qu'il est, on ne peut pas le changer, alors finalement je suis condamnée à vivre avec et à m'en accommoder plus ou moins bien.

Bref, je m'éparpille, du coup j'en viens à ma question : les faits étant ce qu'ils sont, est-ce-qu'il est réellement possible de guérir de ses troubles une bonne fois pour toute ? Est-ce-qu'un jour j'arriverai à me projeter dans le futur avec quelqu'un, une famille, avoir une petite vie bien normale comme je le veux ?

En 2008 je voyais un psychiatre du GROS dans une optique RA, mais je me dis que finalement les TCA sont un symptôme et non la maladie, du coup je ne sais pas trop vers qui me tourner pour ma thérapie.

Enfin voilà j'aimerais vraiment avoir vos avis, vos impressions là-dessus, votre vécu...

Je viens de me relire, c'est pas joyeux et ça manque de smileys :D
58 ans Nîmes (Gard) 147
Bonsoir :)

Alors, je vais essayer de te répondre mais j'ai bien peur de sortir du sujet... :lol:

Je dirais que je pense comme ton ami. Sauf que je ne le prends pas du mauvais côté. Je m'explique... J'ai appris à me construire et à avancer en cotoyant mes différents problèmes (anorexie, boulimie et aujourd'hui, hyperphagie).

Je consulte un psy depuis maintenant presque 2 ans, avec qui j'ai fait un gros travail sur moi-même. La première fois, nous avons essayé de me faire arrêter mes crises. Mais ça n'a pas marché, elles revenaient au moindre soucis, même le plus petit (une simple prise de tête avec un ami par exemple). La seconde fois, nous avons essayé de les diminuer, de les "espacer". Et depuis, je vais beaucoup mieux. J'ai toujours des crises mais elles surviennent généralement en cas de gros problèmes (décès...) et non tous les deux jours. J'ai appris à vivre avec. Pour moi, ça m'est impossible de faire un trait dessus alors je me suis adaptée à la situation. Après, peut-être que toi tu ne vois pas les choses sous cet angle.

En espérant ne pas avoir fait un énorme hors-sujet. :lol:

J'espère que tout ira mieux pour toi. :)
R
39 ans 15384
J'ai guéri de l'hyperphagie. Mais de mon trouble de la personnalité borderline,je sais que ca sera bien + long,même si c'est guérissable ... Mais je fais de mon mieux pour m'en sortir et ne pas en faire un drame ;)
39 ans 1433
Je ne suis pas malade donc je ne peux pas te répondre mais je vais te donner un avis extérieur :
Je ne sais pas si on peut guérir, j'ai vu beucoup de rechutes, de gens qui revenaient régulièrement aux urgences pour crise, tentative de suicide ou autre et j'avais posé la même question que la tienne au psychiatre de mon service :
Il m'a répondu que beaucoup s'en sortait mais que c'est sur que ce n'était pas facile et qu'ils restaient "fragile"

Moi perso je ne sais pas ce que sera fait ton avenir mais que d'aller voir un psy et de continuer les soins ca ne peut qu'etre bénéfique!! Si tu ne fais rien par contre je suis sure que ca sera bien bien plus difficile de t'en sortir.
Ne lache rien et je suis persuadée que tu pourras réliser tout tes souhaits et mener ta vie comme tu l'entends
894
Après avoir consulté une bonne dizaine de psys, avec pour seul résultat une perte de temps considérable. Je me suis tournée vers des thérapies moins conventionnelles, et honnêtement je vais beaucoup mieux, mais alors beaucoup beaucoup mieux !

Je pense très sincèrement que si j'avais continué à faire confiance à des psys, j'aurais très probablement fini en hôpital psychiatrique (ou peut-être pire encore), en tout cas droguée, puisque la seule chose que ces gens savent faire à part vous écouter en prenant des notes, c'est augmenter la dose de médicaments tant que vous n'allez pas mieux. En guise de traitement on vous rend hystérique et on détruit votre cerveau.

Ca n'engage bien entendu que moi, et vous pouvez me jeter des pierres si vous le souhaitez : je constate simplement que l'état dans lequel j'étais avant de me tourner vers les médecines parallèles, mes parents envisageaient très sérieusement de me placer en hôpital psychiatrique, malgré les conséquences (interdiction de certains métiers notamment) et qu'aujourd'hui tous les symptômes ont disparu et de plus je viens de me fiancer (pour ceux qui penseraient que c'est l'amour qui m'a "guérie", sachez que l'état dans lequel j'étais m'interdisait toute vie sociale et que techniquement "rencontrer quelqu'un" c'était juste pas possible, au contraire c'est parce que j'allais mieux que j'ai pu rencontrer quelqu'un).

Il existe certainement des psys ouverts d'esprit, tout comme il existe également des banquiers philanthropes, des assureurs honnêtes et des personnalités politiques sincères... Cependant je n'en ai jamais rencontré.

HS ->
Et d'ailleurs pourquoi les psychiatres refusent-ils la méthode A.B.A (qui a pourtant fait largement ses preuves depuis longtemps aux USA) pour les enfants autistes ? N'est-ce pas là une preuve désolante de leur étroitesse d'esprit ?
111 ans 3096
Merci à toutes les trois pour vos réponses :)

Verdandi : Est-ce-que grâce à la thérapie tu as pu prendre pleinement conscience des causes de ton hyperphagie, est-ce-que tu as pu mettre des mots dessus ?

Cute : Comment est-ce-que tu as guéri de l'hyperphagie ? Tu allais chez le psy ou bien tu as géré ça toute seule ? Tu rechutes jamais ? En tout cas bon courage pour la suite, ça doit pas être évident...

Gnoufette : Pour ma part je fais encore confiance aux psys, celui que je voyais était très bien et n'a jamais évoqué les médicaments pour mon cas. Vers quelles thérapies tu t'es tournée après ça ?

Pour ma part je ne pense pas avoir besoin de médicaments et je préfère éviter de tomber là-dedans. J'ai connu une fille qui en prenait et elle avait un comportement dangereux pour elle-même (tentatives de suicide à répétition). Bon ce que je m'inflige c'est pas terrible non plus hein :roll: mais on va dire que c'est pas encore trop extrème. En plus j'avais fait il y a pas très longtemps un topic dans la section RA et rien que le fait d'aborder le sujet ça avait calmé mes crises pendant un temps... jusqu'à la rechute évidemment :roll:
S
101 ans 4480
Sincèrement, je pense qu'on ne peut pas forcément guérir de tout ça...
Je m'explique...

On a tous et toutes un vécu différent qui nous a amené à la prise de poids, aux TCA, etc...
Qu'on travaille dessus avec un médecin, un thérapeute ou autre est une chose. Ca nous aide à avancer, à comprendre, etc..

Mais, et cela est mon avis, il n'engage que moi, je pense que les "failles" seront toujours là, quoiqu'on fasse ;)
Alors oui on peut s'en sortir et ne plus faire de crises ou autres.. Mais je pense que c'est plus compliqué que ça au final et que ça restera au fond de nous... On s'est construits comme ça, ce sont nos "fondations" même si on peut vire avec et aller mieux (cf le concept de résilience de Boris Cyrulnik)
58 ans Nîmes (Gard) 147
ploufplouftagada a écrit:
Merci à toutes les trois pour vos réponses :)

Verdandi : Est-ce-que grâce à la thérapie tu as pu prendre pleinement conscience des causes de ton hyperphagie, est-ce-que tu as pu mettre des mots dessus ?
quote]

Oui bien sûr. Il s'agissait de la déception que je représente aux yeux de ma mère, le fils qu'elle attendait tant et que je ne suis pas. A travers la nourriture, j'ai essayé de matérialiser l'impuissance que je ressentais face à cette situation...

Mais en fait, je le savais bien avant mes différentes thérapies mais c'est vrai que lorsque j'ai pu exprimer la cause principale de mon hyperfagie, ça a été un véritable soulagement.
R
39 ans 15384
ploufplouftagada a écrit:

Cute : Comment est-ce-que tu as guéri de l'hyperphagie ? Tu allais chez le psy ou bien tu as géré ça toute seule ? Tu rechutes jamais ? En tout cas bon courage pour la suite, ça doit pas être évident...


Avec une psychothérapie et un internement,dans mon cas c'était obligé. Pour l'instant,plus de rechutes,même si a ma sortie de l'hopital j'en ai connu,je fais du mieux que je peux,je suis toujours une psychothérapie et un traitement médicamenteux,et j'ai une psychiatre géniale,très compréhensive,qui ne me drogue pas aux cachets,justement,ca change ... Avec elle,je constate vraiment du progrès.
Merci a toi pour ton soutien,et je te souhaite aussi beaucoup de courage :kiss:
40 ans paris 529
alors je reponds a ce post pour dire que oui on peut"guerir" enfin plutots vivre avec et meme tres bien vivre

c'est comme une personne avec du diabete, il doit juste suivre bien son traitement et avoir concience des dangers et faire un peu plus attention

ici le traitement et divers pas que les medocs mais avoir identifié son mal etre ce qui nous pousse a faire ou avoir tel ou tel reaction par contre sa mu du temps et il y a des rechutes et l'Homme veut des fois aller trop vite

donc pour moi oui on gueri mais longtement pas a pas avec des chutes et on se reléve encore et encore jusqu'a que les chutes se transforme en trubuchemeon et un jour disparaisse
57 ans Out of Africa... 4355
ploufplouftagada a écrit:
En fait l'idée qu'il a avancé c'est que quelqu'un pouvait très bien être suivi pendant des années et des années sans pour autant se débarrasser de ses troubles, comme s'il était "incurable".

:D


Si tu tombes sur un psy incompétent comme il semble y'en avoir malheureusement beaucoup dans ce métier, oui tu peux te trimballer ta souffrance d'années en années sans jamais savoir ce qui l'a déclenchée.

Si tu tombes sur le bon "psy" alors tu a accès à ta souffrance et tu peux faire autrement et autre chose de ta vie
Nul n'est condamné à souffrir toute sa vie durant !
40 ans paris 529
Câline a écrit:
ploufplouftagada a écrit:
En fait l'idée qu'il a avancé c'est que quelqu'un pouvait très bien être suivi pendant des années et des années sans pour autant se débarrasser de ses troubles, comme s'il était "incurable".

:D


Si tu tombes sur un psy incompétent comme il semble y'en avoir malheureusement beaucoup dans ce métier, oui tu peux te trimballer ta souffrance d'années en années sans jamais savoir ce qui l'a déclenchée.

Si tu tombes sur le bon "psy" alors tu a accès à ta souffrance et tu peux faire autrement et autre chose de ta vie
Nul n'est condamné à souffrir toute sa vie durant !


et pui si je peut rajouté une petit chose
on peut trouvé des solution autre que le psy la religion pour certain l'amour pour d'autre et encore d'autre exemple faut juste trouvé ce qui convient
39 ans 1433
Tout à fait d'accord avec gantz!! A chacun de trouver sa solution la mieux adaptée, on parle en général de psy mais il y a d'autres thérapies qui sont mieux adaptées à certaines personnes, il ne faut surtout pas baisser les bras
42 ans On my black cloud in a white heaven 7469
Je me pose déjà tellement de questions que celle-ci je ne préfère même pas y réfléchir.

Car si je ne guéris pas, je finirais vieille fille ou internée voire peut-être même les deux .... Se battre contre soi même est d'un épuisement rare. L'aide extérieure de qualité l'est tout autant.

Ma réponse ne fera pas avancer le débat mais j'espère qu'on peut guérir ou tout du moins, avancer un peu moins mal au fur et à mesure ...
42 ans Montréal 1666
Oui, on peut guérir!

On efface pas ce qu'on a pu vivre, c'est certain, et il y a des manques et des abus qui laissent une trace, mais ce n'est pas une condamnation à quoi que ce soit!

Un vécu différent peut nous rendre un peu différent, mais ça peut aussi être une force. Ce que vous avez traversé vous a forcément fait voir un aspect différent de la vie. Ce que vous avez surmonté vous aura rendu un peu plus fort. Le travail que vous faites pour vous en sortir vous outille aussi pour l'avenir.

Il y a des douleurs qui restent, mais quand on les connait, on peut bien faire avec. Je pense que la clé, c'est de bien se connaitre et pour ça, un psy peut être bien utile, même si il y a un tas d'autre choses dans la vie qui peuvent aider.

Il ne sagit pas d'être d'un positivisme naïf mais il faut croire en soi, en la vie, et ne pas avoir peur d'expérimenter autre chose et de sortir de ses propres paradygmes...

J'ai eu une enfance particulière. Sans entrer dans les détails, ma mère souffre de plusieurs troubles mentaux, mon père était drogué et alcoolique, mon beau père était un homme très contrôlant et violent, nous étions pauvres et pour aider, j'avais de grosses lunettes, un surplus de poids, des vêtements démodés et j'étais trop douée à l'école, ce qui n'a pas contribué à me faire des amis...

Ce n'était probablement pas le meilleur départ dans la vie mais ça m'a beaucoup appris, rendue différente et donné au moins autant de forces que de failles.

Aujourd'hui, je suis là ou je veux être dans la vie, je ne vois pas de barrière et j'aurais toujours la fierté de croire que je ne dois rien à personne, mis à part ceux qui partagent ma vie aujourd'hui.

L'hyperphagie a longtemps été mon amie mais les crises sont très rares depuis plusieurs années et je crois que ma vie, responsable de mon hyperphagie, est aussi celle qui m'a donné les outils pour m'en sortir.

Il y a peut-être aussi une part de caractère inné dans tout ça, je ne sais pas. Mon frère à vécu sensiblement la même chose et je crois qu'il n'a pas pu se sortir de sa douleur autrement que par le délire. Il est schizophrène et à l'hopital depuis noël...

On est pas prisonnier de sa vie. Parfois, on a simplement pas la force de pousser la porte de notre propre prison. Elle n'est pas barrée!
B I U