Congrès des sociétés de pédiatrie s'est penché sur la question de la chirurgie plastique pour les enfants et adolescents obèses mercredi, le professeur de pédiatrie Patrick Tounian revient sur les inégalités face à l'alimentation et le surpoids.
Quels sont les principaux facteurs de l'obésité?
En premier lieu, les facteurs génétiques et éventuellement des programmations foetales in utero: en clair, l'alimentation de la mère peut jouer un rôle dans les premier et deuxième trimestres. Un gros stress émotionnel peut éventuellement aussi altérer les centres de régulation cérébraux du poids et de l'appétit.
L'excès de nourriture et la sédentarité ne viennent donc qu'en second plan?
Ils sont des révélateurs de l'obésité. Notre société actuelle a donc favorisé la progression de la prévalence de l'obésité. Mais depuis dix ans, on constate qu'elle stagne chez les enfants dans tous les pays industrialisés. Parce que ceux qui étaient prédisposés ont effectivement grossi mais ils sortent des statistiques à l'âge de 18 ans. C'est pourquoi le nombre d'adultes obèses, lui, continue de progresser.
Si l'on n'est pas prédisposé à être obèse, on peut donc manger ce que l'on veut?
Parfaitement. Un jeune peut manger Mc Do et rester devant la télé tous les jours et ne pas grossir. Il aura des carences, en calcium, en vitamines et en acides gras essentiels notamment, mais il peut rester maigre si sa constitution est faite ainsi.
Ne finira-t-il pas malgré tout par grossir?
Est-ce que l'effet cumulatif va s'exprimer plus tard? On ne le sait pas. Mais de toute façon, quand les enfants ingurgitent des aliments à forte densité énergétique (gras et sucré), ils s'arrêtent naturellement au bout d'un moment. A moins que leur niveau de rassasiement soit plus élevé justement parce qu'ils sont prédisposés à être en surpoids. C'est parce qu'on est obèse qu'on mange beaucoup et pas le contraire.
Que faire, alors, si l'on est dans cette situation?
Il faut surtout limiter les quantités en ingérant moins de calories. L'obésité est une maladie permanente et il faut faire un régime à vie. C'est une souffrance permanente étant donné que le cerveau est programmé pour manger plus. Certains ont l'impression qu'ils ne font même plus attention tellement ils sont habitués à contrôler leur alimentation. Mais au premier gros coup de stress, ils relâchent leur attention et reprennent du poids.
Source : wwww.20minutes.fr