Coucou les filles!
Chose promise, chose due, je vais tout vous raconter...
Mardi 10 mai, la sage femme libérale qui me suit à domicile, vient pour le monito et la prise de
tension habituelle vers 8h00. Elle me trouve 15-10 de tension. Elle décide donc de contacter la maternité, vu que j'ai des problèmes d'œdèmes depuis quelques jours, et estime que ce serait stupide de prendre des risques inutiles à 3 jours du terme, et qu'un déclenchement serait préférable.
Moi, pas de panique, vu que je n'ai aucun autre symptôme, je vais tranquillement réveiller mon chéri qui avait bossé toute la nuit, j'étends mon linge, nourrit mes bestioles, me prépare gentiment. Et nous voilà partis pour la maternité, un peu dégoûtés à l'idée d'un déclenchement, mais aussi fermement décidés à ne prendre aucun risque pour la puce ou moi...
On arrive vers 10h30, et c'est parti pour monito, brassard de tension, bandelette urinaire, examen du col. La puce est encore haute et le col effacé mais seulement ouvert à 1 doigt, donc ça n'est pas pour tout de suite. J'ai super chaud, j'ai mal au dos sur leur table pourrie, j'ai envie de faire pipi et j'ai faim, la totale! Donc tension qui monte à 16, super. Et mon chéri qui commence à s'inquiéter. C'est moi qui le rassure en lui disant que de toute façon, on est au bon endroit :)
Ils décident donc logiquement de me garder pour attaquer un déclenchement par tampon de prostaglandine le lendemain matin à 6 heures. Dans la foulée, une petite échographie: la puce est toujours macrosome, mais un peu moins que prévu, 54 cms et 3983 grammes mardi après midi.
On me donne une chambre, et je m'installe tranquillement tout en profitant de la haute gastronomie hospitalière. Heureusement, mon chéri avait été me chercher 2-3 trucs à miamer au cas où ;)
Mercredi matin 6 heures tapantes, on vient ausculter mon col, et m'installer le fameux tampon. C'est un peu désagréable et ça chauffe, mais rien d'insupportable. Et me voilà partie pour une journée où rien ne se passe, à errer dans les couloirs, en compagnie de mon amoureux.
Vers 17h, on dirait qu'il commence à se passer des choses, les contractions deviennent plus intenses et rapprochées. Au moment du dîner, la dame de service va même demander aux sages femmes si il faut me donner un repas ou non, au vu des contractions. Elles donnent leur feu vert, vu que ça n'est vraiment que le tout début du travail. Je dîne donc, me douche, me regarde un ptit truc à la télé. Les contractions sont là, mais vraiment supportables et gérables.
Vers 1h du matin le jeudi, là, ça se gâte. Les contractions sont fortes et douloureuses, mais grâce à la respiration magique, au calme et à la concentration, je gère toujours. Je me suis juste laissée surprendre 2 fois, où je me suis crispée, et laissée envahir par la panique, et là, ça a vraiment fait horriblement mal. J'appelle donc la sage femme qui vient m'ausculter, et le col est ouvert à 2, cool les choses avancent. J'ai enfin le droit d'ôter le tampon qui maintenant me brûle. Je décide d'appeler mon chéri pour qu'il vienne me rejoindre. Vers 3h30, la sage femme me propose un petit piqûre de calmant qui va durer 4 à 6 heures, pour patienter le temps que le travail avance. J'accepte, et même si ça ne supprime pas complétement la douleur, ça l'atténue drôlement, et me permet de somnoler un peu, vu que je n'avais pas encore dormi.
Jeudi 12, 9h du matin, nouvelle auscultation, col ouvert à 4, mais la puce est toujours haute. Re-examen du col à 10h, col, ouvert à 5. Vers 10h30, je pars en salle de travail. A 11h, col ouvert à 6. Chui trop contente, j'arrive à gérer les contractions sans péri, et le travail à l'air d'avancer nickel. On papote, on rigole, juste je me concentre et je respire comme une fofolle à chaque contraction, mais ça se passe trop bien.
Le seul hic, c'est que la puce persiste à ne pas descendre... A 12h, mon col n'avait pas bougé, et là, il m'indique qu'il va falloir me faire une perf d'ocytocine pour accélérer le travail, et me conseille vivement la péridurale compte tenu de la violence des contractions qui vont arriver suite à l'injection de ce produit. Ne voulant pas jouer à l'héroïne, j'accepte à contrecœur, mais cela me semblait plus raisonnable.
Donc, on me pose une péridurale vers 12h30, non sans mal. Je vais vous passer les détails. Je sens mes jambes, je peux même encore les bouger, mais je ne sens plus trop les contractions. Ce qui est un petit peu le but de la péridurale ;)
Vers 13h30, ils démarrent l'injection de l'ocytocine.
14h30, col ouvert à 6,5, mais la puce ne descend toujours pas. Et puis, je sens comme des gouttes sur mon épaule. J'appelle une sage femme pour qu'elle vienne voir, elle ne trouve rien, je me dis que je dois rêver...
15h30, col ouvert à 7, le travail avance trop lentement, et la puce n'appuyant pas sur le col, ça risque de stagner. On me perce la poche, et là, le liquide amniotique est teinté. On m'explique que si, dans une heure, rien ne s'est passé,et qu'en plus vu le gabarit de la puce, on ne prend pas de risque, ce sera césarienne.
Et les gouttes sur mon épaule, je suis en train de m'apercevoir que c'est juste la péridurale qui s'est débranchée. Donc plus de péri la Rinou :)
Je me fais donc la dernière heure sans rien, avec une contraction toutes les 2 minutes, col désespérément ouvert à 7, et puce toujours haute.
16h30, le verdict tombe, on part au bloc. On me pose une sonde urinaire (l'horreur), on me rase, etc. Je lis la panique dans les yeux de mon chéri, et moi, les nerfs lâchent, je ne peux m'arrêter de pleurer. Je ne suis pas triste, je n'ai pas peur, mais je pense que toute cette tension et ces efforts accumulés pour en arriver là, font qu'il faut que j'évacue...
On m'installe au bloc, les bras en croix, branchée à des tonnes d'appareils, on me lave à la bétadine, etc... Moi, les larmes continuent à couler, et je n'attends qu'une chose, c'est que mon chéri me rejoigne. Le voilà enfin.
Une dame du bloc super gentille n'arrête pas de venir me parler, me tranquilliser, m'expliquer ce qui va se passer, me masse la tête, les bras. Mon chéri me tient la main, il est mal, mais essaie de ne rien laisser paraître. Ils sont une dizaine à s'affairer autour de moi, dans cette immense pièce toute blanche... Ils commencent... Je me calme, et j'attends, en essayant de ne pas trop écouter les bruits...
17h02, soudainement, ça y est, elle est là. Son premier tout petit cri, presque un miaulement, me fait instantanément tout oublier. J'en ai un hoquet d'émotion, mon chéri aussi. Nous pleurons tous les deux. Cet instant est gravé, ce moment est indescriptible. On se sent envahi par une telle vague de pur amour...Je suis maman, on est une famille...
On vient nous la montrer, je n'en crois pas mes yeux, je la touche, mais déjà ils l'emmènent. Mon chéri part avec elle. J'ai juste le temps de lui dire que je l'aime, et que je ne la trouve pas si impressionnante que ça :)
Les chirurgiens terminent. Moi, j'ai retrouvé la pêche, et plaisantent avec eux, en leur demandant si ils ont eu la gentillesse de me retirer mon tablier par la même occasion ;) Juste une petite baisse de tension qui me provoque tremblements et envie de vomir, mais qui passe bien vite.
Ensuite, 17h30 et 17 agrafes plus tard, salle de réveil, et moi qui me bagarre avec mes jambes pour qu'elles se dépêchent de retrouver leurs sensations, afin que je puisse rejoindre mes amours au plus vite.
Dans l'ascenseur qui me mène vers eux, je demande le poids et la taille de la puce. La SF rigole, et me dit: 3,1 kilos et 50 cms. Pour l'estimation, bonjour le ratage!!! Et dire que ça fait des mois qu'on me tanne avec ça :) Juste qu'à cause de leur estimation foireuse, ils m'ont ouvert plus que nécessaire (35 cms), et que je n'avais pas de vêtements à sa taille. Mais ce ne sont que des détails finalement sans importance ;)
Et 19h15, ça y est, on est réunis. Maddy dort sur son papa. Elle est parfaite. Elle ne se réveillera qu'à 22h30, et je pourrais lui donner sa première tétée.
Voilà, vous savez tout. Et désolée pour le pavé ;)