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enfant atteint d'une déficience intellectuelle

30 ans 10
Je fait un exposer oral sur l'avortement des enfant atteint d'une déficience intelectuelle. Et je cherche à savoir pourquoi vous seriez pour l'avortement d'une personne si extraordinaire? J'ai travaillée dans  
un camp pour handiapé intélectuel et ça à changer ma vie je ne l'ai voie plus du même oeil.
35 ans Dans le sud ;) 5608
Moi personnellement je n'avorterais pas si je venais à apprendre que mon enfant était handicapé ( que ce soit mental ou physique ) mais je peux comprendre les gens qui feraient un tel choix , je pense qu'il faut être assez fort psychologiquement pour pouvoir surmonter ça
40 ans Je suis ici. 846
nancyld a écrit:
Et je cherche à savoir pourquoi vous seriez pour l'avortement d'une personne si extraordinaire?


Je sais que tu cherches à comprendre, mais ton propos est légèrement culpabilisant.....

L'avortement est toujours un choix difficile, quelque soit la situation. Ce n'est jamais quelque chose d'anodin. Certains parents font ce choix-là lorsqu'ils apprennent que l'enfant est lourdement handicapé...parce qu'ils veulent épargner une vie trop difficile et douloureuse pour l'enfant, parce qu'ils ne se sentent pas capables d'assumer cet enfant, parce que....les raisons sont multiples.

Garder l'enfant n'est pas non plus aussi simple qu'on ne le croit. Il faut parvenir à faire le deuil de "l'enfant idéal" qu'on a toujours en tête, faire avec le fait qu'il n'aura pas une vie simple, assumer le fait que dans certains cas, l'enfant sera à charge des parents à vie (ou à celle des frères et sœurs quand les parents décèdent), ne sera jamais autonome.....

Je ne suis pas à leur place, mais je me doute que ces parents sont toujours jugés, qu'ils le gardent ou non. En ce qui me concerne, j'ai autant de respect pour les parents qui choisissent d'avorter que pour ceux qui décident de le garder. Dans les deux cas, c'est un choix très fort. Honnêtement, je ne sais pas ce que je ferais si ça m'arrivait....

Par contre, Nancy, j'ai une remarque. C'est un exposé dans le cadre de tes études, et il faut essayer d'avoir le regard le plus impartial possible. Évidemment, ton expérience auprès des enfants handicapés a été une révélation pour toi, mais tu dois étudier tous les aspects de la manière la plus objective possible. Parce que si le ton de ton exposé, c'est "les enfants handicapés sont merveilleux et c'est un crime d'avorter", tu n'auras rien appris de ton stage dans ce camp, et tu seras peut-être mal notée ...Quel est le sujet exact de ton exposé?
40 ans Je suis ici. 846
Une autre question: quand tu as travaillé dans ce camp, as-tu rencontré des parents? ça aurait été enrichissant pour toi de leur poser tes questions, je pense....
42 ans au milieu des poissons 7816
Il y a presque 10 ans de cela, je me suis posée cette question :
Garderais-tu ton enfant handicapé ou choisirais-tu l'avortement ?
Ma réponse était catégorique, je garde l'enfant, peu importe l'handicap et ce même si le conjoint était contre. Je pense que j'aurai pû quitter le conjoint et faire ma vie avec mon enfant.

Avec le temps et l'âge, je pense que je déciderais d'avorter après concertation avec mon conjoint mais aussi après avis du corps médical.

Je pense que 10 ans auparavant, je n'avais jamais réellement pris en compte les lourdes charges qu'entraîne un enfant handicapé. Il faut savoir que selon le degré d'handicap, l'enfant est plus ou moins dépendant des parents, de la fratrie et ce à plus ou moins long terme.
Je pense que j'étais égoïste à l'époque, rebelle dans un sens. Je trouvais cela choquant que de vouloir "éliminer" un être sans défense en raison d'une anormalité.

Avec l'âge, je vois les choses autrement. J'essaie d'avoir un enfant depuis des années. Et si je venais à tomber enceinte d'un enfant ayant une infirmité, je tiendrais à savoir si cet enfant a une chance dans le monde actuel dans lequel nous vivons, si cet enfant aura des chances de s'intégrer, d'être indépendant, alors là je déciderais avec mon conjoint sans doute de le garder, mais si cet enfant n'a aucune chance dans notre monde, n'aura pas une vie autonome, sera toujours dépendant, je pense que nous nous tournerons vers un avortement et je sais que cela ne se fera pas aussi facilement.
68 ans nice 3117
ta question est subjective dès le début et pourrait meme etre "culpabilisante" pour certains - : je te cite

pourquoi vous seriez pour l'avortement d'une personne si extraordinaire?

par conséquent ta question n'a pas d’intérêt et je n'y répondrais pas :arrow:
35 ans 2571
Je ne sais pas ce que je ferais, mais je ne le garderais probablement pas si le handicap est très lourd. Je ne pense pas vouloir assumer une dépendance à vie d'un enfant, et je sais aussi que souvent les frères et soeurs se sentent fortement responsables de protéger l'enfant handicapé et que ça peut peser sur leur vie aussi. Cela me ferait trop de peine de le voir toujours dans des centres à faire toujours la même chose année après année...
Je sais que certains parents sont formidables et arrivent à rendre cet enfant heureux. Moi je pense que chacun sent au fond de lui quelle mission il a à accomplir, quel héros il peut être, quelle tâche il a les capacités d'accomplir pour le monde : la mienne n'est pas celle-là. Je serais plus adroite pour rendre heureux un enfant adopté, ou pour aider les élèves dans mon futur métier. Je saurais mieux élever mes enfants dans l'altruisme. Mais rendre heureux un enfant avec un très lourd handicap, ça je ne m'en sens pas capable - ou alors au prix de tout le reste.

Evidemment si le handicap est léger c'est différent. Je me fiche un peu de l'enfant parfait. Et si le handicap survient après, eh bien j'assumerai bien évidemment, pour un enfant que j'aurai déjà commencé à aimer inconditionnellement.
38 ans 4879
@ Anijo: je ne vois pas en quoi le terme extraordinaire te choque. Un enfant handicapé sort de l'ordinaire, qu'on le veuille ou non...en cela il est extraordinaire. Le terme "extraordinaire" n'est pas toujours positif.

Pour répondre à la question oui j'avorterai, même si je m'en voudrais beaucoup, forcément, oter la vie à un futur enfant n'est pas un acte anodin.
Pourquoi?

- Parce que en tant que ronde, en tant que rêveuse, en tant que gothique, en tant que fille souvent en marge j'ai passé ma (courte) vie à subir le regard déplacé, le jugement, la critique d'autrui, et je sais à quel point j'en ai souffert. Je sais comment les gens regardent les handicapés (pour beaucoup), et je n'aurais pas envie une seule seconde d'infliger ça à mon enfant.

- Plus égoïstement parce que je n'ai pas envie d'avoir à supporter le poids d'un enfant dépendant de moi toute sa vie, avec toutes les difficultés que ça implique, ni de le faire porter à ses frères et soeurs.
68 ans nice 3117
Nenufar a écrit:
@ Anijo: je ne vois pas en quoi le terme extraordinaire te choque. Un enfant handicapé sort de l'ordinaire, qu'on le veuille ou non...en cela il est extraordinaire. Le terme "extraordinaire" n'est pas toujours positif.


alors si on le prends dans ce sens , pour moi chaque etre humain est "extraordinaire" car il est unique et particulier :)

Moi je l'ai pris au sens commun , l'usage le plus courant il me semble :) enfin disons que si mon homme me dit ; tu es extraordinaire :) je me sentirais flattée ;)

il est très, très différent de travailler avec un enfant handicapé et d’être des parents d'un enfant handicapé -

au travail, quand on a fini, on s'en va - un parent c'est du 24/24 , 7/7 a vie - on s'en va pas, on a pas de vacances !!
39 ans 3267
Il y a aussi un aspect qui joue: nul n'est immortel, et, par définition, un parent meurt généralement avant son enfant ( même si le cas contraire arrive). Un enfant lourdement handicapé est souvent dépendant, et, si les parents n'ont pas beaucoup d'argent ou une assurance vie, le problème de son avenir quand ses parents auront des problèmes liés à la vieillesse ou seront décédés se pose. Certes, il y a des centres, mais pas beaucoup, et parfois ils coûtent chers ( et c'est pas avec la situation actuelle que ça changera :(). Le problème affectif sera présent aussi, notamment si l'enfant est justemment resté au stade d'enfant, sa souffrance sera décuplée car la relation avec les parents reste fusionnelle. Il y a eu plusieurs affaires de parents agés euthanasiant leurs enfants handicapés par peur pour leur avenir...
Personnellement, je ne dis pas que je ferai ceci ou cela, parce que je pense que décider à froid n'est pas décider en situation de crise. Je me suis déjà posé la question de ce que je ferai si j'attendais un enfant et qu'on m'annonçait que si je ne subis pas une IVG je mourrais enmettant mon poussin au monde, alors ...
45 ans Bas Rhin 2894
Tout dépend du degrés de handicap, mais si le handicap est lourd j'avorterai parce que je ne suis pas éternelle et que mon enfant aurait de fortes chances de me survivre et que je ne souhaiterai pas imposer ça à mon fils ainé. Lui n'aurait rien choisi et aurait cette "charge" à porter toute sa vie.

Le nombre de structure pour accueillir des enfants et des adultes fortement handicapés est bien insuffisants en France. Et souvent les parents se retrouvent à devoir s'occuper de ses enfants toute leur vie au détriment de leur vie perso et de celle de toute la famille....
32 ans Vienne, Lyon 521
Calisto a écrit:
Tout dépend du degrés de handicap, mais si le handicap est lourd j'avorterai parce que je ne suis pas éternelle et que mon enfant aurait de fortes chances de me survivre et que je ne souhaiterai pas imposer ça à mon fils ainé. Lui n'aurait rien choisi et aurait cette "charge" à porter toute sa vie.

Le nombre de structure pour accueillir des enfants et des adultes fortement handicapés est bien insuffisants en France. Et souvent les parents se retrouvent à devoir s'occuper de ses enfants toute leur vie au détriment de leur vie perso et de celle de toute la famille....



Je suis d'accord, en plus ces enfants ne vivent pas vieux.., Si le handiap est léger non, sa serai le privé d'une chance de réussir malgrès tout, mais une handicap lourd je penserai jamais pouvoir m'en occuper...
41 ans Dans un petit village dans le Sud 2273
Calisto a écrit:
Tout dépend du degrés de handicap, mais si le handicap est lourd j'avorterai parce que je ne suis pas éternelle et que mon enfant aurait de fortes chances de me survivre et que je ne souhaiterai pas imposer ça à mon fils ainé. Lui n'aurait rien choisi et aurait cette "charge" à porter toute sa vie.

Le nombre de structure pour accueillir des enfants et des adultes fortement handicapés est bien insuffisants en France. Et souvent les parents se retrouvent à devoir s'occuper de ses enfants toute leur vie au détriment de leur vie perso et de celle de toute la famille....


+1 !

Le handicap mental, s'il est très prononcé peut être dur a vivre pour tout le monde. J'ai un enfant de 15 mois et je ne me vois pas lui imposer quelqu'un trop handicapé.

Dans la famille, nous avons déjà la surdité comme handicap et j'ai beaucoup de chance : mon fils n'est pas sourd. Mais les frais que cela engendre pour moi se montent actuellement à 4000 euros tous les trois / quatre ans pour mes prothèses. Si mon fils avait été sourd, cela aurai doublé la somme et je n'aurai pas pu me permettre financièrement d'élever un petit frère / soeur avec un handicap mental ou physique trop lourd.

Après, si c'est juste surdité ou cécité, cela ne me pause pas de problème.

Il faut être très solide psychologiquement et parfois financièrement pour élever un tel enfant. J'admire les personnes qui le font, en dépit des moyens financier et parfois je me dis que je suis un peu lâche mais pour nous c'est non.
46 ans 1007
Calisto a écrit:
Tout dépend du degrés de handicap, mais si le handicap est lourd j'avorterai parce que je ne suis pas éternelle et que mon enfant aurait de fortes chances de me survivre et que je ne souhaiterai pas imposer ça à mon fils ainé. Lui n'aurait rien choisi et aurait cette "charge" à porter toute sa vie.

Le nombre de structure pour accueillir des enfants et des adultes fortement handicapés est bien insuffisants en France. Et souvent les parents se retrouvent à devoir s'occuper de ses enfants toute leur vie au détriment de leur vie perso et de celle de toute la famille....


idem ... que toi .. pas assez de structure en France .. J'ai un enfant qu'il a des troubles du comportements et je suis obligée de le mettre en Belgique .. Alors un enfant qui a gros handicap mental c'est encore plus dur ! Pas facile !!!
2630
Ça dépendrait :
- du degré de handicap
- de sa place dans la famille.

Je m'explique :
D'abord, je pense que si le handicap de l'enfant est trop lourd, notamment mental (pour moi, le mental prime sur le physique, j'aurais bien plus de mal à avorter dans le cas d'un enfant souffrant d'un handicap physique qui n'aurait pas de problèmes mentaux spécifiques), j'avorterais ; je ne suis pas une sainte, si je fais des enfants, ce n'est pas uniquement dans le but de me vouer corps et âme à leur bonheur, mais aussi pour en avoir quelque chose en retour. De ce fait, je sais que je serais une très mauvaise mère pour un enfant lourdement handicapé qui serait beaucoup plus un poids pour moi qu'une source de réjouissance (j'imagine que c'est moche de lire ça, mais je suis réaliste).
Et ensuite, je ne pense pas que j'avorterais un enfant légèrement handicapé si c'est mon premier enfant ; parce que j'aurais le temps de m'en occuper, voire d'évaluer si je peux me permettre d'avoir un ou d'autres enfants, si j'arriverais à gérer physiquement et moralement ; si c'est mon troisième ou quatrième par contre, je ne sais pas si je pourrais choisir de faire peser le handicap de cet enfant sur toute la famille, ce sera une décision qu'il faudra vraiment discuter ; mais il est clair qu'au même degré de handicap, en fonction de sa place dans la fratrie et en fonction de ma situation familiale à ce moment-là, je ne prendrais pas la même décision.
B I U