Coucou toutes !
J'ai rejoins le cercle des mamans le mardi 15 novembre 2011 à 7h42
Ayant une grossesse compliqué à cause d'une tension limite et d'un gygy qui craignait que je
ne tourne en toxémie à tout instant, j'ai été hospitalisé 6 fois en 2 mois. Ca nous a littéralement pourri la grossesse. Moi moralement épuisé par la culpabilité (même si je n'étais pour rien et n'y pouvais rien) et mon mari physiquement par la gestion de mes hospitalisations, de la maison, en plus de son boulot.
Mon gygy m'avait annoncé qu'il ne me laisserai pas mener ma grossesse au de la de 38sa 1/2.
Donc lundi 14, à 38sa et demi, je rentre à l’hôpital en fin de matinée. Mon mari me laisse et part au boulot après avoir vérifié que son portable était paré pour sonner l'alerte au cas où.
Je passe au pôle accouchement à 15h30 et on me pose le propess et me voila partie pour un marathon qui peut potentiellement d'étaler sur 48h (voir plus) et finir en césarienne.Objectif du propess, faire maturer le col pour qu'il arrive au mieux à 2, sachant que je pars avec un col ouvert à peine à 1 pour pouvoir ensuite me passer l'ocytocine en intaveineuse pour déclencher les "vraies contractions"
Après 2h sous monito, je retourne en chambre. Avec de petites contractions régulière mais petite. Le début de soirée se passe, mon mari m'appelle en quittant du boulot. Je lui demande de ne pas passer, de rentrer et d'aller dormir car la journée du lendemain promet d’être looonnnnngue et que j'ai besoin de le voir en forme.
22h : je somnole mais les contractions bien que très gérables m'empêche de dormir
0h :les contractions me "chatouillent" un peu plus. Ca tombe bien la sage femme passe à ce moment. Un petit examen ..toujours à 1, un peu plus franc certes mais rien de glorieux. Elle me met une perf de Perfaldan (ou un nom comme ça) pour que je puisse à défaut de dormir, prendre le plus de repos possible.
2h : Avec ou sans perfaldan, je ne constate aucune différence. La sage femme repasse et me dit que même si j'arrive à gérer ces contractions je dois me reposer et me propose d'essayer autre chose.
2h30 elle revient avec un perf de Nubian (ou un nom du genre...) c'est un dérivé morphinique et me met sous monito
2h35 : direction le cosmos. Bien que branché au monito la perf fait son effet et je m'endors
4h30 : la perf de Nubian a fait son oeuvre je me réveille gentiment, toujours branchée au monito. Tout va bien.Les contractions se sont espacées pendant mon sommeil. La sage femme me débranche et je ressens toujours des contractions régulières mais gérables.
5h : LA vache, elle était carabinée celle là. Une contraction vient de m'arracher le ventre.Allez on souffle, ça va passer.Ah m...encore une violent quelques minutes plus tard ..je gère..je gère...
5h40 : je ne gère plus, je sonne la sage femme. Examen. vous etes à 2..youpi, j'ai pas douiller pour rien. On me transfère au bloc accouchement.
6h00 : Arrivée au bloc, je demande à aller faire pipi. L'équipe en profite pour me demander de passer la blouse sexy ouverte dans le dos (trop petite pour le matos que je porte devant) entre 2 contractions. Là je perds le propess. Ca tombe bien, ils allaient me l'enlever pour passer à la perf d'ocytocine.
6h15 : me voila sur la table d'accouchement branchée à un monito et à un tensiomètre..je suis montée à 18..pas fameux mais j'ai mal+++. je prend mon téléphone et appelle mon mari "je viens d'etre transféré au bloc, prend le temps de déjeuner et de te préparer mais viens s'il te plait, j'ai besoin de toi, je commence à flipper un peu".
La sage femme, Clémentine, me donnne le bouton d'alarme et m'explique qu'il faut attendre au moins 30 minutes entre le retrait du propess et le passage à la perf et que les contractions devraient un peu s'alléger. (Avec le recul, je me dis qu'elle a peut être dit ça pour ne pas m'inquiéter) et que de toute façon on me poserait la péri en parallèle de l'ocyto..donc ouf..je fais ma warrior pour assurer les dernières minutes de douleurs.
6h59 :Non c'est pas possible, je dérouille toujours autant, je sonne l'alarme. Clémentine arrive. Elle m'examine. Col souple 5-6. kwaaaaaaa???? Là je comprend que j'ai engagé le vrai travail toute seule comme une grande."Bon je vais appeler l'anesthésite pour lui dire de se presser "Ouiiiii pitiiiééééé"
7h20 : arrivée de l'anesthésite. Je me demande bien comment il va réussir à me poser le péri vu que j'ai une contraction toutes les 2 minutes. On m'asseoit au bord de la table, et on me colorie le dos couleur Casimir.
7h30 : "mais courbez le dos Madame" L'anesthésite pète un plomb. Je ne tiens pas la position, j'ai trop mal. J'indique que je sens que ça pousse en bas "C'est votre bébé qui descend Madame". Ma jambe droite se met à trembler. "Non j'ai trop mal c'est pas possible. Clémentine me fait rallonger et m'examine "ah oui en effet, bébé est là"
"KWaaaaaaaaa...Non c'est pas possible mon mari est pas là" et là je panique plein tube.
La seconde sage femme attrappe mon portable et appelle mon mari. "Vous etes où ?" "Je traverse le parking là" "ALORS COUREZ"
Entrée du bloc accouchement, un comité d'accueil attrappe mon mari, l'une attrappe le sac d'appareil photo et ses affaires tandis que l'autre lui claque une blouse sur le dos et le fait sauter dans les surchassures, ne l'attrappe pas par les cheveux mais presque et le traine dans la salle.
Quand il arrive, je suis déjà prête pour le sprint final alors que lui vient de battre Usain Bolt. J'avais déjà poussé une fois et bébé s'était engangé dans mon bassin.
Je regarde mon mari et la première chose que je trouve à lui dire cest "J'ai peur" la deuxième "Je t'aime"
"A la prochaine contraction, on y retourne"
Ok maintenant tout roule je suis prête. 2eme poussée "La tête est sortie " "kwaaaaaa déjà ???"
"Bon on y retourne à la prochaine contraction pour les épaules"
7h42 Et hop voila la crevette à l'air libre. Papa coupe le cordon alors qu'il avait jurer qu'il ne pourrait le faire sans tomber dans les pommes. Et on me le pose sur le ventre. Les accessoires suivent à 7h43.
La je pleure et je rigole en meme temps " oh mais il est tout petit ! Oh mais il a les cheveux noirs !! je le savais qu'il avait les cheveux noirs !"
On me le laisse quelques minutes avant de l'emmener lui et son papa pendant qu'on soigne mes légères blessures de guerre. Là j’entends "2kilo710 (pour 49cm, mesure prise le lendemain)" Oh mais c'est une crevette !
J'entend aussi : "il faudrait un verre d'eau pour le papa".
Remis de ses émotions, Papa revient s'asseoir a coté de moi avec son fils en peau à peau. L'image que je rêvais de voir depuis des mois était là à côté de moi.
On met met sous masque pendant quelques minutes pour finir de me soigner et ensuite vient mon tour du peau à peau pendant près d'une heure. Ca laisse les mais libre au papa pour activer radio tam-tam avec son téléphone. J'avais préparer la liste des numéros de téléphone avec l'ordre d'appel.
10h : On me reprend bébé pour l'habiller. La sage femme de journée vient m'aider à m'habiller et retour en chambre ou m'attend un petit déj bien mérité.
Je suis rentrée à la maison hier midi ...enfin ! fini le cercle infernal des hospitalisations ! On est heureux !
J'ai eu ce qu'on appelle dans le jargon, un accouchement TGV. L'équipe médicale m'a demandé de m'installer dans le coin si j'envisageais un deuxième parce que normalement c'est plus rapide pour un deuxième. Et qu'ayant eu grosso modo 2h de travail pour le premier, tout est donc envisageable.
Je suis devenu l'attraction de la journée à la mater. Un déclenchement qui finit sur un accouchement "naturel" en TGV sans pose de péridurale, ça leur est très rarement arrivé.
C'était pour nous le scénario idéal après des semaines de galère où on m'avait déjà "promis" la césarienne à 31sa à cause de ma tension.
Quentin est beau comme un dieu.SOn petit gabarit cumulé à mon bassin large fait qu'il a "glissé" tout seul. Donc pour lui pas de stress ni d'effort physique. Le soir même alors que la mafia familiale du sud était penché sur son berceau, il a ouvert les yeux en grand pour mieux se rendre compte des efforts qu'il allait devoir déployer pour mettre tout ce petit monde à sa botte. Il a vite compris : il a juste fallu un petit sourire.