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A partir de quel stade a-t-on des "problèmes psy"

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Mon ex schizophrène m'avait dit à une époque que selon lui, "j'avais plus de problèmes psy que lui".
Bien sûr, on pourra douter de l'analyse psychologique d'un schizophrène cherchant à faire  
du mal à son ex ; mais ses propos me restent dans la tête, et c'est vrai que du coup, je me demande à partir de quand est-on "malade", psychologiquement ?

Je lis que beaucoup de gens ici ont été diagnostiqué (ou se définissent comme) dépressifs, bipolaires, borderline, prennent des anxiolytiques, des antidépresseurs, etc ...
A partir de quel stade êtes-vous allé consulter ? A partir de quel stade peut-on dire qu'on a un vrai problème psy ?
Un mal-être sourd ? Une douleur insupportable ? Des problèmes handicapants dans la vie de tous les jours ? A quel point ?
52 ans 35 10308
Je ne peux pas te répondre sur les problèmes psy (à part pour te dire qu'il ne faut surtout pas essayer de t'auto-diagnostiquer).
Par contre, pour répondre à "à partir de quand consulter un psy", je dirais "à partir du moment où tu penses que ça peut te faire du bien". Et ce n'est pas parce que tu penses que ça te ferait du bien de voir un psy que tu es atteinte d'une maladie psychiatrique.
Pour ma part je suis allée voir un psy le jour où je me suis rendue compte que j'étais en train de m'enfoncer toute seule et que je n'arrivais pas à m'en sortir toute seule (un jour où je me suis engueulée avec mon chef - qui était avec moi à la limite du harcèlement psychologique -, que j'ai failli l'insulter, et que je me suis sauvée quasiment en courant pour aller pleurer dans mon coin. Là je me suis dit qu'il me fallait de l'aide pour essayer de m'en sortir par le haut, plutôt que par le bas).
R
39 ans 15384
Pour te définir ma vie sans médicaments,sans thérapie,sans aucune assistance psy ..
( Je suis borderline )

- Angoisses perpétuelles,a la moindre mini contrariété ...
Par exemple il ne reste plus de macaronis ? Allez hop,angoisses,envie de crier,colère intense,sueurs froides ...
Et ca pouvait monter,monter,monter ...
- Sentiment d'abandon perpétuel. Je me sentais malaimée,trahie,en permanence,pour des détails insignifiants
- Tendance "Caliméro a mort" ... Et ca,a mon grand regret j'ai toujours du mal a m'en débarrasser,je me pose souvent en victime des autres. Je n'y suis réellement pour rien,c'est très dur pour moi a corriger
- Tendance hyperémotive,mais vraiment hein. Je pleurais pour des broutilles,je pouvais même le faire en pleine rue comme ca juste parce que j'avais oublié un objet!
- Tendance a l'abus de médicaments,a l'automutilation,aux troubles du comportement alimentaire.
- Manque de confiance en moi poussée a l'extrême,sentiment d'etre laide,stupide,indigne d'interet,pensées morbides+++

Je décrirais ma vie de l'époque comme un enfer perpétuel,vraiment ...
J'étais constamment victime de mes émotions,au point que même ma santé physique en patissait ...
C'est a l'hopital psy quand j'y étais pour des TCA qu'on a détecté ce trouble,chez moi,il est plus qu'évident. Par la suite,5 psychiatres l'ont confirmé.
Et ma vie d'aujourd'hui est normale,totalement,je travaille,j'ai un chéri parfait,tout va bien,je ne prends que deux médicaments quotidiens ( neuro + AD ),plus de neuro cause grossesse et juste anxio + ad et ca va,je gère ..
Je continue une thérapie,et ca aide,beaucoup!
2630
J'ai l'impression, en voyant les autres, que ma vie est plus "difficile", émotionnellement parlant ...

Et même rien qu'en me rappelant de moi il y a quelques années ; j'ai l'impression d'être dans une sorte de brouillard, qui m'empêche d'avoir une bonne appréciation de ce qui se passe autour de moi, j'ai l'impression de lire un livre dont je serais l'héroïne, mais pas réellement concernée. J'ai pas l'impression d'être dans ma vie.

Et en même temps, tout est plus dur, le contact avec les gens, les démarches, les efforts, quels qu'ils soient ... Et les émotions me submergent sans que j'ai de distance par rapport à elles : j'ai pas l'impression qu'elles soient réellement plus fortes, mais simplement j'ai plus la moindre protection, j'arrive plus à relativiser, à gérer ...



Quand j'étais plus jeune, j'étais "normale" : joyeuse, éveillée, j'avais 36 000 loisirs et projets, j'étais curieuse de tout.
A 18 ans, j'ai commencé à avoir des angoisses : crises d'angoisse à propos de la mort (je pleurais de peur toute seule dans ma chambre roulée en boule sur mon lit), angoisse dans la foule (bouffées de chaleur, envie d'uriner, difficulté à respirer)
Je suis allée voir une psy, qui ne m'a pas franchement aidée, mais j'ai petit à petit appris à contrôler ces angoisses (j'évite les situations stressantes, je pense à autre chose etc).
Puis à 21 ans, je suis partie pour mes études, et là j'ai eu une période très sombre, de 4 mois, où j'ai pris énormément de poids, où je passais mes soirées à manger des quantités inimaginables jusqu'à des heures tardives devant mon ordinateur. Je pleurais souvent, et quand je suis enfin rentrée chez mes parents, j'ai eu la sensation de me "réveiller", j'avais à peine quelques souvenirs de tout ces mois-là.
Sans m'auto-diagnostiquer, je pense que c'était une forme de déprime assez costaude ; et depuis cette époque-là, j'ai l'impression d'être "ralentie", je dois me battre pour retrouver de la motivation à faire des choses, et j'ai l'impression de pas vraiment vivre la vie.

Alors oui, j'ai conscience que dit comme ça, ça parait énorme, mais ça varie, il y a des jours où tout va bien, d'autres où je suis incapable de faire quoi que soit d'autre que de végéter devant mon ordi.
(bon là c'est accentué par le fait que je n'ai pas de travail, donc aucune raison de me lever le matin, et c'est vrai que ça, ça déprime)

Des fois je me dis que je devrais aller voir un psy, mais appeler un médecin est déjà difficile pour moi, un psy encore pire, et si j'avais le malheur de tomber sur un mauvais, j'aurais certainement pas le courage d'en chercher d'autres ...
D'un autre côté, je me dis que c'est pas si grave, je vis bien comme ça, même si j'ai des regrets de voir passer ma vie sans réellement la "ressentir", l'apprécier.
1834
Franchement, je trouve ton questionnement particulièrement intéressant, mais en même temps... inextricable.

Je ne crois pas qu'il y ait de définition qu'on puisse arrêter de façon péremptoire.
Enfin, en termes médicaux peut-être, mais en termes de ressentis individuels j'en doute.

Quand je regarde autour de moi, j'ai l'impression qu'au bas mot 50% des gens ne sont pas clairs du tout à ce niveau-là !
On connait tous des gens avec d'énormes failles ou des problèmes psy flagrants mais qui ne sont jamais rentrés chez un psy.
On connait aussi tous je pense des gens dont c'est l'inverse, qui semblent noircir de mots compliqués des réalités qui paraissent plus simples.

Mais qui a raison ? Qui on est pour juger ? C'est compliqué...

Sans parler des cas objectivement "lourds", probablement que le bon moment pour consulter, c'est simplement quand on en ressent l'envie/le besoin finalement.
Mais là encore, parfois j'ai le sentiment qu'on peut, selon les cas, se fragiliser encore plus en s'ouvrant, en mettant à nue sa sensibilité.
Et puis comme tu le dis, on peut aussi être tellement déçu ou insatisfait des réponses qu'on obtient... c'est à double tranchant un peu.


Bref, je n'ai certainement pas contribué à clarifier ce débat o_O mais j'ai juste dit ce qu'il me passait par la tête. :roll:
2630
Mi-k-l a écrit:
Franchement, je trouve ton questionnement particulièrement intéressant, mais en même temps... inextricable.

Je ne crois pas qu'il y ait de définition qu'on puisse arrêter de façon péremptoire.
Enfin, en termes médicaux peut-être, mais en termes de ressentis individuels j'en doute.

Quand je regarde autour de moi, j'ai l'impression qu'au bas mot 50% des gens ne sont pas clairs du tout à ce niveau-là !
On connait tous des gens avec d'énormes failles ou des problèmes psy flagrants mais qui ne sont jamais rentrés chez un psy.
On connait aussi tous je pense des gens dont c'est l'inverse, qui semblent noircir de mots compliqués des réalités qui paraissent plus simples.

Mais qui a raison ? Qui on est pour juger ? C'est compliqué...

Sans parler des cas objectivement "lourds", probablement que le bon moment pour consulter, c'est simplement quand on en ressent l'envie/le besoin finalement.
Mais là encore, parfois j'ai le sentiment qu'on peut, selon les cas, se fragiliser encore plus en s'ouvrant, en mettant à nue sa sensibilité.
Et puis comme tu le dis, on peut aussi être tellement déçu ou insatisfait des réponses qu'on obtient... c'est à double tranchant un peu.


Bref, je n'ai certainement pas contribué à clarifier ce débat o_O mais j'ai juste dit ce qu'il me passait par la tête. :roll:


C'est vrai que quand je regarde autour de moi, il y a des gens qui ont des failles, des problèmes, mais pour moi ça fait finalement partie de qui ils sont, je les verrais pas consulter pour ça ...

A certains moments, j'avais l'impression de m'inventer des symptômes pour pouvoir dire que "je vais pas bien".
A d'autres, j'avais l'impression de négliger un problème grave.
Mais c'est vrai que consulter ou pas, c'est un ressenti personnel finalement, il y a des gens qui consultent à la moindre toux, et d'autres qui laissent se développer une pneumonie avant de daigner faire quelque chose ; et j'imagine que c'est pareil avec les problèmes psy (avec la nuance que c'est plus difficile d'évaluer leur degré)
S
89 ans 4951
des problèmes psys je pense que la majorité des gens en ont, simplement que pour moi le déclencheur a été le fait que je n'arrivais plus à dormir.

J'ai consulté mon premier psy quelques mois après la mort de mon père, à 24 ans. J'ai eu des angoisses de mort depuis toute petite et la mort de mon père a mis une réalité à cette angoisse qui m'a privée du sommeil. Chez moi chaque fois le déclencheur de ma consultation a été le fait que je n'arrivais plus à dormir, ni la nuit ni le jour, on plonge assez vite quand on ne dort plus.

Ensuite j'ai eu mes enfants et j'ai eu une méningite due à la listéria pendant ma deuxième grossesse, j'ai failli perdre mon fils et je n'étais moi-même pas en grande forme. Ensuite à l'accouchement une erreur a fait que j'ai failli y rester avec mon fils. A la suite de cela, mes angoisses de mort sont revenues en force et 6 mois après la naissance de mon fils je ne dormais de nouveau plus, j'ai consulté plus vite car mes limites ont été atteintes plus vite du fait de ce que je ne pouvais pas me laisser aller trop bas à cause de mes enfants. Là j'ai fait une thérapie de 4 ans, qui m'a énormément aidé.

Ensuite j'ai eu 40 ans et dans ma tête je m'étais toujours dit que je n'arriverais pas à 40 ans, donc pour moi à partir de 40 ans, j'allais mourir d'un instant à l'autre, donc re-plongée et sommeil qui disparait. Re suivi psy pendant 1 an.

Ensuite j'ai réussi à fonctionner, mais cette idée de la mort me gâchait toujours la vie. D'ou mes problèmes de sommeil, le sommeil étant comme une mort pour moi, j'ai aussi d'autres problèmes physiologiques qui ne facilitent pas mon sommeil, mais la plus grande part est psy je pense.

L'année passée j'ai fait une thérapie comportementale et cognitive pour travailler sur ces angoisses de mort et là je me suis rendue compte enfin, que j'avais mis en place cette obligation de penser à la mort tous les soirs, car j'avais le sentiment que si je n'y pensais pas c'est ce jour là que je mourrais. C'était comme un toc. J'ai travaillé sur le fait que si j'étais bien sur obligée de mourir comme tout le monde, je n'avais aucun pouvoir là-dessus, que j'y pense ou pas ne changerait rien à cela. En attendant je me gâchais la vie avec cela, c'était vraiment dommage. J'ai accepté l'idée que tous les soirs ces angoisses reviennent, j'ai cessé de lutter pour les faire disparaitre mais je les affronte au lieu de les fuir, je les remet à leur place et cela va mieux.

La psy a réussi à me faire voir que le fait de penser tous les jours que cela peut être le dernier de ma vie, m'a apporté quelque chose de positif, c'est à dire que cela m'a donné une qualité de relation aux autres et en particulier mes proches que je n'aurais peut-être pas eu sans cela. Si on pense réellement que ce jour est le dernier de notre vie, on en arrive plus à l'essentiel dans ce que l'on veut partager ou transmettre à nos proches. Je ne remets jamais au lendemain de dire les choses qui me paraissent importantes et j'ai une manière de gérer les conflits plutôt dans l'apaisement car beaucoup de choses ne me paraissent pas avoir une grande importance en comparaison du fait que je peux ne plus être là demain.

Enfin bref, j'ai souvent eu le sentiment d'être une extra-terrestre à cause de cela, car plein de gens me disent ah non moi je n'angoisse pas sur la mort, mais sur la maladie, sur la souffrance etcc.. Je me disais mince je suis la seule et puis je me suis rendue compte que tout le monde n'avait pas cette capacité de penser à la mort comme j'y pense. Autour de moi, plusieurs personnes qui me disaient ah non je ne suis pas angoissée par la mort se sont retrouvés avec un cancer et en fait les angoisses de mort sont apparues très fortes. Du coup elles se sont rendu compte qu'en fait elles ne se voyaient pas mourir réellement avant. Ces personnes ont guéri, mais du coup leur discours est différent maintenant.

Je me suis permise de développer au sujet de la mort, car tu as parlé de tes angoisses de mort et j'ai trouvé dans ma dernière thérapie que la dernière émotion qui me faisait me remplir au delà de ma faim (j'en avais identifié d'autres, mais celle-là j'avais déja bien avance) était celle-là et que c'était la seule réponse que j'avais trouvé pour la diminuer.

Depuis que j'ai lâché-prise et accepté cette idée inéluctable et qu'en attendant je profite de chaque jour comme s'il était le dernier, j'ai moins besoin de me remplir, la pensée de la mort vient tous les soirs, mais elle ne reste plus très longtemps, quelques minutes puis j'arrive à la chasser.
52 ans Lorraine 4326
Je ne sais plus où j'ai lu que quand on commence à s'interroger sur la necessité ou non de consulter un psy c'est qu'on est prete à le faire.
ca m'a paru juste.
Et de part de toutes tes interrogations et posts, je me dis que t'es mure pour ;-)
Apres je comprends ta reticence . J'ai eté comme toi vis à vis du monde medical. Mais j'ai enfin trouvé le bon medecin , celui qui a compris ma phobie , celui qui me soigne sans jamais evoquer mon poids , celui qui est etonné quand je dis que je suis obese , celui qui soigne mon psy comme n'importe quelle autre maladie ....
de par mon experience, je t'encourage à y aller car je me retrouve dans certaines choses que tu evoques quand j'etais plus jeune, et j'ai attendu, j'ai pensé etre plus forte , m'en sortir seule (puisque de toutes facons les medecins ne comprenaient rien ) et ca va de mal en pire en fait .
2630
saralou a écrit:
des problèmes psys je pense que la majorité des gens en ont, simplement que pour moi le déclencheur a été le fait que je n'arrivais plus à dormir.

J'ai consulté mon premier psy quelques mois après la mort de mon père, à 24 ans. J'ai eu des angoisses de mort depuis toute petite et la mort de mon père a mis une réalité à cette angoisse qui m'a privée du sommeil. Chez moi chaque fois le déclencheur de ma consultation a été le fait que je n'arrivais plus à dormir, ni la nuit ni le jour, on plonge assez vite quand on ne dort plus.

Ensuite j'ai eu mes enfants et j'ai eu une méningite due à la listéria pendant ma deuxième grossesse, j'ai failli perdre mon fils et je n'étais moi-même pas en grande forme. Ensuite à l'accouchement une erreur a fait que j'ai failli y rester avec mon fils. A la suite de cela, mes angoisses de mort sont revenues en force et 6 mois après la naissance de mon fils je ne dormais de nouveau plus, j'ai consulté plus vite car mes limites ont été atteintes plus vite du fait de ce que je ne pouvais pas me laisser aller trop bas à cause de mes enfants. Là j'ai fait une thérapie de 4 ans, qui m'a énormément aidé.

Ensuite j'ai eu 40 ans et dans ma tête je m'étais toujours dit que je n'arriverais pas à 40 ans, donc pour moi à partir de 40 ans, j'allais mourir d'un instant à l'autre, donc re-plongée et sommeil qui disparait. Re suivi psy pendant 1 an.

Ensuite j'ai réussi à fonctionner, mais cette idée de la mort me gâchait toujours la vie. D'ou mes problèmes de sommeil, le sommeil étant comme une mort pour moi, j'ai aussi d'autres problèmes physiologiques qui ne facilitent pas mon sommeil, mais la plus grande part est psy je pense.

L'année passée j'ai fait une thérapie comportementale et cognitive pour travailler sur ces angoisses de mort et là je me suis rendue compte enfin, que j'avais mis en place cette obligation de penser à la mort tous les soirs, car j'avais le sentiment que si je n'y pensais pas c'est ce jour là que je mourrais. C'était comme un toc. J'ai travaillé sur le fait que si j'étais bien sur obligée de mourir comme tout le monde, je n'avais aucun pouvoir là-dessus, que j'y pense ou pas ne changerait rien à cela. En attendant je me gâchais la vie avec cela, c'était vraiment dommage. J'ai accepté l'idée que tous les soirs ces angoisses reviennent, j'ai cessé de lutter pour les faire disparaitre mais je les affronte au lieu de les fuir, je les remet à leur place et cela va mieux.

La psy a réussi à me faire voir que le fait de penser tous les jours que cela peut être le dernier de ma vie, m'a apporté quelque chose de positif, c'est à dire que cela m'a donné une qualité de relation aux autres et en particulier mes proches que je n'aurais peut-être pas eu sans cela. Si on pense réellement que ce jour est le dernier de notre vie, on en arrive plus à l'essentiel dans ce que l'on veut partager ou transmettre à nos proches. Je ne remets jamais au lendemain de dire les choses qui me paraissent importantes et j'ai une manière de gérer les conflits plutôt dans l'apaisement car beaucoup de choses ne me paraissent pas avoir une grande importance en comparaison du fait que je peux ne plus être là demain.

Enfin bref, j'ai souvent eu le sentiment d'être une extra-terrestre à cause de cela, car plein de gens me disent ah non moi je n'angoisse pas sur la mort, mais sur la maladie, sur la souffrance etcc.. Je me disais mince je suis la seule et puis je me suis rendue compte que tout le monde n'avait pas cette capacité de penser à la mort comme j'y pense. Autour de moi, plusieurs personnes qui me disaient ah non je ne suis pas angoissée par la mort se sont retrouvés avec un cancer et en fait les angoisses de mort sont apparues très fortes. Du coup elles se sont rendu compte qu'en fait elles ne se voyaient pas mourir réellement avant. Ces personnes ont guéri, mais du coup leur discours est différent maintenant.

Je me suis permise de développer au sujet de la mort, car tu as parlé de tes angoisses de mort et j'ai trouvé dans ma dernière thérapie que la dernière émotion qui me faisait me remplir au delà de ma faim (j'en avais identifié d'autres, mais celle-là j'avais déja bien avance) était celle-là et que c'était la seule réponse que j'avais trouvé pour la diminuer.

Depuis que j'ai lâché-prise et accepté cette idée inéluctable et qu'en attendant je profite de chaque jour comme s'il était le dernier, j'ai moins besoin de me remplir, la pensée de la mort vient tous les soirs, mais elle ne reste plus très longtemps, quelques minutes puis j'arrive à la chasser.


Alors non, tu n'es pas toute seule :lol:
Je sais que moi, la souffrance me fait moins peur que la mort (je parle de peur, je ne dis pas que je préférerais)
Le truc, c'est que je suis athée, une vraie athée, et que je suis donc persuadée qu'il n'y a rien après la mort, et qu'on disparaît tout simplement. Et c'est ça qui m'angoisse, disparaître, ne plus être, et même disparaître des mémoires, et qu'un jour ce soit comme si je n'avais jamais existé ...

Pour l'instant, j'ai trouvé un simple mécanisme d'évitement pour me calmer : j'arrive à penser à la mort, de façon "superficielle", et quand j'y pense de façon plus profonde, plus "ressentie" et que je sens que je commence à angoisser, je pense simplement à autre chose, très fort.

En tout cas moi, ça ne m'aide pas à profiter de la vie, ça me fait juste me sentir coupable de ne pas en profiter davantage :lol:
2630
ladybugette a écrit:
Je ne sais plus où j'ai lu que quand on commence à s'interroger sur la necessité ou non de consulter un psy c'est qu'on est prete à le faire.
ca m'a paru juste.
Et de part de toutes tes interrogations et posts, je me dis que t'es mure pour ;-)
Apres je comprends ta reticence . J'ai eté comme toi vis à vis du monde medical. Mais j'ai enfin trouvé le bon medecin , celui qui a compris ma phobie , celui qui me soigne sans jamais evoquer mon poids , celui qui est etonné quand je dis que je suis obese , celui qui soigne mon psy comme n'importe quelle autre maladie ....
de par mon experience, je t'encourage à y aller car je me retrouve dans certaines choses que tu evoques quand j'etais plus jeune, et j'ai attendu, j'ai pensé etre plus forte , m'en sortir seule (puisque de toutes facons les medecins ne comprenaient rien ) et ca va de mal en pire en fait .


C'est pas juste une réticence ; je sais que ça me ferait certainement du bien, mais je n'en ai pas envie, du coup j'ai peur que je trouve n'importe quel prétexte pour m'enfuir du cabinet.
52 ans Lorraine 4326
t'as pas envie d'y aller pourquoi ? t'as pas envie de changer ? t'as peur de découvrir des trucs ?
tu sais dire de quoi tu n'as pas envie ?
2630
ladybugette a écrit:
t'as pas envie d'y aller pourquoi ? t'as pas envie de changer ? t'as peur de découvrir des trucs ?
tu sais dire de quoi tu n'as pas envie ?


Oui.
Je sais ce que j'ai, je ne sais pas ce que j'aurais.
Je me sens un peu "unique", j'ai peur de perdre ce truc, j'ai peur que guérir mes problèmes "guérissent" aussi mes particularités.
Et puis j'ai pas très envie de trifouiller à l'intérieur de ma tête, j'ai peur de ce que je pourrais y trouver ...
2630
Et de manière générale, m'occuper de moi est quelque chose que je fais difficilement, j'ai pas l'impression de le valoir.
58 ans le pays de Cocagne bien sur 4169
si tu tombes sur le bon psy pour toi, il ne trifouillera pas dans ta tête, il partira de ce que tu lui dis parce que c'est aussi par définition ce que tu es capable de supporter
et s'il te fais du bien tu te rendras compte que tu gardes tes particularités... et même que tu t'en trouves d'autres aussi dont tu n'as pas conscience encore ;)
S
89 ans 4951
lwena a écrit:

Alors non, tu n'es pas toute seule :lol:
Je sais que moi, la souffrance me fait moins peur que la mort (je parle de peur, je ne dis pas que je préférerais)
Le truc, c'est que je suis athée, une vraie athée, et que je suis donc persuadée qu'il n'y a rien après la mort, et qu'on disparaît tout simplement. Et c'est ça qui m'angoisse, disparaître, ne plus être, et même disparaître des mémoires, et qu'un jour ce soit comme si je n'avais jamais existé ...

Pour l'instant, j'ai trouvé un simple mécanisme d'évitement pour me calmer : j'arrive à penser à la mort, de façon "superficielle", et quand j'y pense de façon plus profonde, plus "ressentie" et que je sens que je commence à angoisser, je pense simplement à autre chose, très fort.

En tout cas moi, ça ne m'aide pas à profiter de la vie, ça me fait juste me sentir coupable de ne pas en profiter davantage :lol:


Je suis athée également et je partage la même angoisse que toi.

Ne te sens pas coupable de ne pas profiter plus de la vie, cela fait seulement 1 an que j'ai avancé dans le côté je profite de chaque jour (et j'ai 46 ans!).

Le fait que la psy m'ait dit que j'avais au moins retiré quelque chose de positif de cette angoisse a été une découverte récente, qui m'a aidé à relativiser les années perdues à cause de cela.

Et je rejoins ladybugette et cocagne que si tu tombes sur un psy qui te convient cela sera tout différent.

Je comprends très bien ce que tu veux dire avec le fait de ta peur de trop changer en consultant, par contre je voulais te rassurer sur le fait qu'on reste la même personne, toujours originale, on garde nos qualités et nos défaults, simplement notre qualité de vie s'améliore, ainsi que les relations à autrui et surtout l'estime de soi change, enfin on se regarde avec beaucoup plus d'indulgence.

La psy me disait quand je parlais de moi très durement (la première fois que j'ai été chez elle, je lui ai dit que je me voyais comme un énorme tas de merde!) elle m'a dit est-ce que vous direz cela de vos amis ? Est-ce que vous leur diriez ce que vous dites de vous ? J'ai dit non bien sur! Elle m'a dit alors pourquoi vous vous traiteriez plus durement que vos amis. Cela m'a fait un déclic à l'époque.

Il est évident pour moi quand je te lis dans tes nombreuses interventions que tu es une personne qui a de la valeur et des qualités humaines et une intelligence que j'apprécie.
B I U