Alalala, complexe.
En fait, je crois qu'il y a deux rapports de force paradoxal, mais pourtant existant en parallèle.
D'abord, le client sur le vendeur. Il est celui qui achète, et donc à terme qui fait "tourner" la boutique.
Ensuite, le vendeur sur le client "qui sait", qui peut manipuler (d'où les lois de protection du consommateur).
Après, c'est clair y a contexte et contexte, et comme je l'ai dit, soit les gens sont cons et ça ressort, soit ils sont sympas. Bon, y a les bons et les mauvais jours aussi.
Mais là, ce n'était pas pour se protéger. Ils avaient vu "moins cher", et m'ont fait passer un sale quart d'heure (tout en me disant que je n'y étais pour rien, n'empêche, le ton et l'agressivité était là).
"Je devais faire remonter ça auprès de la hiérarchie", "les prix sur le site était alléchant c'est de la manipulation / arnaque".
Lorsque j'essayais d'arrondir les angles, ça repartait de plus belle (j'ai fini par faire mon plus beau sourire et me contenir intérieurement).
D'autant que je me demande encore maintenant où ils ont vu ces fameux prix "mensongers, qu'ils auraient du imprimer".
Puis le laïus sur leur venue en ville me fait bien rire, notre compagnie propose de venir à domicile T.T'. Non mais !
Techniquement, étant seule en boutique, je suis la responsable. C'est ça le pire, 23 piges, je n'y connais pas grand chose, et je suis la responsable. En soi, ça ne me déplait pas, c'est un bon apprentissage de la vie et j'avais toujours été curieuse de ce que ça donnait de l'autre côté (j'ai pour ma part été rarement désagréable avec une vendeuse, parce que c'est son boulot de me vendre des trucs, et puis, son statut ne m'ôte pas le respect que je lui dois).
Après, je sais bien que les clients peuvent péter un câble quand dans le milieu du service, ils sont baladés d'un standard à un autre, et là, ils déchargent leur colère sur le premier interlocuteur qui leur passe sous la main.
D'où mon fameux coup de téléphone avec Môôôôdame la Duchesse (je rigole) qui "n'avait rien à faire que je ne sois qu'une remplaçante qu'on est concessionnaire que je dois retrouver son dossier, que c'est pas elle qui a acheté mais quelqu'un d'autre dont elle a racheté le bien (comme si c'était déjà pas assez compliqué, rien n'est informatisé en boutique :lol: ) etatatatata".
Après, j'ai moi aussi des consignes de vente qui me font gerber. Je reçois des fax insistant sur le fait que les affaires doivent reprendre, je suis sensée faire du démarchage téléphonique (ils peuvent crever, j'irai pas déranger les gens), demander subtilement les noms et adresses des personnes qui passent en boutique, bref, toutes ces manoeuvres qui font tourner le commerce non plus au nom du client, mais du profit (malheureusement, l'ère de la consommation veut que ça tourne. Il est loin le temps où la boutique du coin répondait à un besoin) (bon okay, le profit a toujours existé, mais j'ai l'impression que c'est pire).
Ce qui m'énerve le plus, c'est que nous visons aussi des personnes âgées, et j'ai déjà entendu (lorsqu'on m'a un peu formée au job) "non mais, ce sont elles qui détiennent les sous, faut pas croire, c'est sous leur matelas. Qu'est-ce qu'ils vont en faire de leur sous les vieux hein ? C'est maintenant qu'ils doivent se faire plaisir".
J'ai eu envie d'hurler que ma grand mère elle avait tout juste de quoi vivre alors qu'elle a commencé à bosser à 10 ans, qu'elle a vécu une guerre et que sous son matelas, y a juste un sommier hein :roll:.