N
J'ai un grand frère, de trois ans mon aîné.
Enfants on s'entendait très bien. Il était protecteur et paraissait fier de moi. On était complices et on se marraient beaucoup ensemble.
A la pré-adolescence j'ai vécu une période très difficile, j'ai subi des choses qu'un enfant n'a pas à subir (harcèlement moral de mon enseignant principal, humiliations constantes devant toute ma classe ect, et cela pendant trois années consécutives...). Dans la vie quotidienne j'avais l'habitude de voir mon frère comme étant plus grand, plus fort que moi, quelqu'un qui me soutient, m'accompagne de manière bienveillante ect. Alors, à ce moment-là, je n'ai pas compris pourquoi il ne m'a pas sortie de là. A l'époque je n'ai pas réalisé que lui-même était finalement encore très jeune et qu'il n'y avait aucune raison qu'il se rende compte de la situation dans laquelle je me trouvais (puisque je ne laissais jamais rien paraître) et qu'encore moins il aie les moyens de me sortir de ce tourbillon.
Mais voilà, inconsciemment cette espèce de "déception" est restée, injustement, gravée en moi. Et puis ensuite est venue l'adolescence. Moi j'ai été tirée vers le bas, j'ai eu de grosses séquelles laissées par cet instituteur. L'après-coup était une période de calvaire pour moi et de ce fait j'ai totalement loupé mon adolescence.
Mon frère lui par contre était beau, très apprécié par tout le monde, il avait du succès dans la musique et auprès des filles, il faisait des sorties sympas ect...
Alors de mon côté j'ai été envieuse et j'ai donc été assez distante et désagréable envers lui pour lui faire "payer" cette injustice, mais ça ne je m'en suis rendue compte que plusieurs années après. A l'époque j'étais persuadée qu'à travers son mode de vie c'est lui qui me rejetait d'une certaine manière.
Plus tard il s'est installé avec son amie dans une autre ville, une fille vraiment super sous tous rapports! Le hic: j'avais l'impression que tout tournait autours d'elle et qu'il n'y avait plus qu'elle qui comptait à ses yeux, étant donné qu'ils sont extrêmement fusionnel, tellement inséparables que je n'ai que très rarement eu l'occasion de le voir lui tout seul depuis toutes ces années (et pourtant sa copine je l'aime beaucoup)... et même si on se voyait en tête à tête, soit il ne parlait quasiment pas, soit il n'était pas forcément très gentil envers moi.
De nombreuses années (c'est encore assez récent finalement) mon frangin me traitait comme un bébé, sans opinion sérieuse, sans grand intérêt. La petite soeur qu'on peut chambrer, à qui on envoie sans arrêt des pics et des vannes, la petite soeur qu'on ne prend certainement pas au sérieux. Ca me faisait de la peine mais je ne suis pas sûre qu'il s'en rendait compte. C'était sûrement une suite logique de l'adolescence lors de laquelle c'est moi qui le repoussait, sans vraiment m'en rendre compte moi non plus.
Et puis j'ai pris mon propre appartement, j'ai débuté ma vie professionnelle, j'ai eu mon permis de conduire et ai acheté ma propre voiture, j'ai commencé à faire davantage de sorites sympas, des petits voyages. J'ai commencé à avoir davantage de loisirs. Au fur et à mesure il a bien du réaliser que finalement j'évoluais aussi de mon côté. Ensuite j'ai eu une histoire avec un gars qui s'est plutôt mal terminée. Lors de la rupture mon frère était furax contre ce mec et pour la première fois depuis je ne sais combien d'années j'ai repairé de nouveau en lui cet aspect aimant et protecteur, puisqu'il a carrément téléphoné avec une voix anxieuse pour savoir comment j'allais et pour essayer de me remonter le moral. A cet instant j'ai trouvé ça d'une part touchant mais d'une autre part plutôt déplacé parce que je me disais: "Mais bon sang! J'ai vécu tellement pire dans ma vie et il croît sérieusement que c'est cette rupture qui est le plus grave?"
Sauf que ça a tout de même été un élément déclencheur. A partir de là on s'est invité moi chez eux et eux chez moi. On a recommencé à apprécier les moments partagés. C'était plus léger, plus naturel et petit à petit ses vannes lourdes ont laissé place à une complicité. Et moi j'ai compris bien plus tard les raisons pour lesquelles notre relation a eu des hauts et des bas comme ça. Je suis très soulagée qu'une nouvelle complicité naisse entre nous. Je tiens à lui et finalement je me rend compte que lui aussi n'a pas arrêté de tenir à moi, malgré le fait que chacun de nous a agacé ou déçu l'autre au fil des années. On est tous les deux très sensibles et je pense qu'on attendait beaucoup l'un de l'autre. Heureusement qu'on retrouve gentiment l'entente que nous avions enfants et j'espère que c'est parti pour longtemps sur cette voie-là :)
Enfants on s'entendait très bien. Il était protecteur et paraissait fier de moi. On était complices et on se marraient beaucoup ensemble.
A la pré-adolescence j'ai vécu une période très difficile, j'ai subi des choses qu'un enfant n'a pas à subir (harcèlement moral de mon enseignant principal, humiliations constantes devant toute ma classe ect, et cela pendant trois années consécutives...). Dans la vie quotidienne j'avais l'habitude de voir mon frère comme étant plus grand, plus fort que moi, quelqu'un qui me soutient, m'accompagne de manière bienveillante ect. Alors, à ce moment-là, je n'ai pas compris pourquoi il ne m'a pas sortie de là. A l'époque je n'ai pas réalisé que lui-même était finalement encore très jeune et qu'il n'y avait aucune raison qu'il se rende compte de la situation dans laquelle je me trouvais (puisque je ne laissais jamais rien paraître) et qu'encore moins il aie les moyens de me sortir de ce tourbillon.
Mais voilà, inconsciemment cette espèce de "déception" est restée, injustement, gravée en moi. Et puis ensuite est venue l'adolescence. Moi j'ai été tirée vers le bas, j'ai eu de grosses séquelles laissées par cet instituteur. L'après-coup était une période de calvaire pour moi et de ce fait j'ai totalement loupé mon adolescence.
Mon frère lui par contre était beau, très apprécié par tout le monde, il avait du succès dans la musique et auprès des filles, il faisait des sorties sympas ect...
Alors de mon côté j'ai été envieuse et j'ai donc été assez distante et désagréable envers lui pour lui faire "payer" cette injustice, mais ça ne je m'en suis rendue compte que plusieurs années après. A l'époque j'étais persuadée qu'à travers son mode de vie c'est lui qui me rejetait d'une certaine manière.
Plus tard il s'est installé avec son amie dans une autre ville, une fille vraiment super sous tous rapports! Le hic: j'avais l'impression que tout tournait autours d'elle et qu'il n'y avait plus qu'elle qui comptait à ses yeux, étant donné qu'ils sont extrêmement fusionnel, tellement inséparables que je n'ai que très rarement eu l'occasion de le voir lui tout seul depuis toutes ces années (et pourtant sa copine je l'aime beaucoup)... et même si on se voyait en tête à tête, soit il ne parlait quasiment pas, soit il n'était pas forcément très gentil envers moi.
De nombreuses années (c'est encore assez récent finalement) mon frangin me traitait comme un bébé, sans opinion sérieuse, sans grand intérêt. La petite soeur qu'on peut chambrer, à qui on envoie sans arrêt des pics et des vannes, la petite soeur qu'on ne prend certainement pas au sérieux. Ca me faisait de la peine mais je ne suis pas sûre qu'il s'en rendait compte. C'était sûrement une suite logique de l'adolescence lors de laquelle c'est moi qui le repoussait, sans vraiment m'en rendre compte moi non plus.
Et puis j'ai pris mon propre appartement, j'ai débuté ma vie professionnelle, j'ai eu mon permis de conduire et ai acheté ma propre voiture, j'ai commencé à faire davantage de sorites sympas, des petits voyages. J'ai commencé à avoir davantage de loisirs. Au fur et à mesure il a bien du réaliser que finalement j'évoluais aussi de mon côté. Ensuite j'ai eu une histoire avec un gars qui s'est plutôt mal terminée. Lors de la rupture mon frère était furax contre ce mec et pour la première fois depuis je ne sais combien d'années j'ai repairé de nouveau en lui cet aspect aimant et protecteur, puisqu'il a carrément téléphoné avec une voix anxieuse pour savoir comment j'allais et pour essayer de me remonter le moral. A cet instant j'ai trouvé ça d'une part touchant mais d'une autre part plutôt déplacé parce que je me disais: "Mais bon sang! J'ai vécu tellement pire dans ma vie et il croît sérieusement que c'est cette rupture qui est le plus grave?"
Sauf que ça a tout de même été un élément déclencheur. A partir de là on s'est invité moi chez eux et eux chez moi. On a recommencé à apprécier les moments partagés. C'était plus léger, plus naturel et petit à petit ses vannes lourdes ont laissé place à une complicité. Et moi j'ai compris bien plus tard les raisons pour lesquelles notre relation a eu des hauts et des bas comme ça. Je suis très soulagée qu'une nouvelle complicité naisse entre nous. Je tiens à lui et finalement je me rend compte que lui aussi n'a pas arrêté de tenir à moi, malgré le fait que chacun de nous a agacé ou déçu l'autre au fil des années. On est tous les deux très sensibles et je pense qu'on attendait beaucoup l'un de l'autre. Heureusement qu'on retrouve gentiment l'entente que nous avions enfants et j'espère que c'est parti pour longtemps sur cette voie-là :)