Concernant la peur d'être nue devant des hommes, médecins ou pas, il peut y avoir un viol ou un abus sexuel.
Je ne tiens pas à parler de mon cas, je vais donc parler du cas d'une amie qui est bypassée.
Elle a fait récemment tout son parcours de reconstruction, elle a fait le bodylift et les cuisses. Les cicatrices des cuisses vont jusque dans l'aine et il fallait donc qu'elle écarte les jambes pour le suivi post op. Or, elle a subi des abus sexuels de 5 à 12 ans de la part d'un proche.
Elle avait enfoui tout cela sous sa graisse. Maintenant elle est mince et elle n'a pas supporté de réexposer son intimité. C'était une femme qui l'avait opéré mais il y a avait un assistant qui était un homme. J'ai vu mon amie pleurer comme je ne l'avais jamais vue en me disant qu'elle préférait s'enlever les fils toute seule plutôt que de réaffronter le regard de cet assistant.
Sur mes instances elle en a parlé avec la chirurgienne qui l'a donc reçue toute seule en post op. Mon amie quand elle pleurait me disait "je n'ai plus ma graisse maintenant pour me cacher". Cet exemple étant pour dire que peut être d'autres personnes ont pu vivre cela et très mal vivre un regard masculin. Le côté "c'est des médecins donc c'est égal" ne marche pas toujours, il existe malheureusement des médecins abuseurs.
Personnellement dans mon parcours, je focalisais uniquement sur l'anesthésie qui équivalait à la mort pour moi. J'étais très bien documentée, j'avais fait des cours, mais je ne pouvais pas penser à autre chose qu'à cette anesthésie. Je pouvais tout à fait faire le lien avec mon angoisse de mort, avec le fait qu'on allait m'endormir sans que je puisse lutter, la perte de contrôle de mon corps qui était très difficile à envisager pour moi, du fait de mon parcours.
Quand j'étais enceinte j'avais très peur de l'épisio, par contre je n'avais pas peur du changement que cela allait amener dans ma vie. J'avais une espèce de confiance dans le fait que si je n'arrivais pas je saurais chercher de l'aide.
Je crois que pour certaines personnes le fait d'abandonner son corps à d'autres est quelque chose qui peut être très douloureux.
Je comprends par contre très bien ce que tu as voulu dire grande ourse, mais je pense que c'est personnel.
Moi ce qui m'interpellait c'étaient les personnes qui y allaient en étant enthousiastes car elles ne visualisaient QUE la perte de poids (pourtant le même parcours que moi). Je me sentais très étrangère à cela. Je crois que c'est personnel et il est fort possible que l'angoisse de certaines choses cachent l'angoisse de l'opération, pourtant qu'on ait peur d'une chose ou d'une autre, cela ne veut pas dire pour moi qu'on est pas prêt.
Pourtant malgré mon parcours long et suivi, j'ai l'honnêteté de dire que je n'étais pas réellement prête. La preuve en est que quand je me suis réveillée et qu'on m'a annoncé que je n'avais pas été opérée, j'ai eu un soulagement et tout de suite j'ai su que je ne retenterais rien. J'avais par contre vaincu mon combat contre ma phobie de l'anesthésie et cela m'a énormément aidé à affronter d'autres choses dans ma vie.