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la peur des futures opérées

S
89 ans 4951
grande_ourse a écrit:
OK Saralou... j'espère que tu n'as pas pris mon post comme "ouh elles ont peur d'un petit bobo c'est des chochottes et moi j'aurai pas peur  
à leur place" parce que c'est pas du tout mon état d'esprit.
non je m'interroge sur le focalisation sur un détail alors qu'elles risquent bien plus... de s'interroger sur vais-je supporter le bobo... et non vais je m'accepter mince, est-ce que ça aurait réglé le bordel dans ma tête etc... en fait ces petites angoissent ne seraient elles pas l'arbre qui cache la forêt ?

pour ce qui est de la peur de l'homme... oui, c'est personnel.
J'ai subi un viol à 14 ans et des tripotages un peu plus tard par un médecin... et pourtant je n'ai jamais été mal à l'aise avec un médecin homme, au contraire je préfère... ça, personne ne peut dire les séquelles que ça laissera (ou pas).


Non t'inquiète je ne l'avais pas pris comme cela.


Le problème c'est que c'est difficile de se mettre dans la tête des gens. En fait l'angoisse peut être diffuse, sans pouvoir mettre des mots dessus et le fait de se focaliser sur un "détail" est une manière de mettre des mots dessus. C'est pour cela que je pense que plus qu'une séance ou le psy donne son accord, il devrait y avoir plusieurs séances inclues dans le parcours, pour aider à mettre des mots, à relativiser les peurs etc..

Personnellement ce que j'ai subi par un médecin dans ma jeunesse m'a empêché d'avoir un médecin homme pendant très longtemps. Quand vraiment je n'avais pas le choix je le faisais quand même bien sur, mais autrement je n'y arrivais pas. Cela s'étendait au kiné aussi.

Encore maintenant je suis plus à l'aise avec une femme médecin qu'avec un homme. J'ai eu la chance de rencontrer par hasard une fois un médecin qui avait repris le cabinet de la dresse ou j'allais. Il était vraiment adorable, c'est à lui que j'ai craché le morceau de ce que j'avais subi et grâce à ce déclic j'ai eu le courage d'affronter mon passé et d'aller de l'avant.

Tout le monde ne réagit pas pareil. Je plussoie blueberrycat quand elle dit qu'on peut penser être prête et dans le fond les choses dont différentes de ce qu'on a pu imaginer, c'est difficile de savoir avant je pense.

Telle personne qui a peur des drains par exemple, se rendra compte en le vivant que pour finir les drains c'était rien le reste était bien plus difficile et elle fera avec (ou pas d'ailleurs si on voit certains posts de personnes qui n'arrivent pas à supporter la vie avec leur bypass ou anneau).

Ce qui est important à mes yeux c'est de se dire qu'on peut chercher à tout moment de l'aide, qu'on peut avancer même après l'opération (c'est le cas de mon amie qui n'aurait pas été prête avant à affronter son passé, maintenant sans sa carapace elle a pu).
O
103 ans 10517
oui je pense que ça dépend beaucoup de comment on voit la chose :
soit on se dit ça m'est arrivé une fois donc ça peut m'arriver deux fois... soit on se dit (comme moi) que la foudre ne tombe pas deux fois au même endroit.

ceci dit vu le nombre de fois où j'ai pris la foudre je suis pas sûre que ce soit très réaliste :lol: y'a quand même des gens qui attirent les emmerdes avec une constance impressionnante :shock:

ton amie a fini par surmonter ses démons ?

je pense que certaines opérées ou futures opérées ne veulent pas voir ce que leurs kilos cachent, et qu'elles risquent de se trouver fort démunies sans leur carapace... j'en sais quelque chose, je sais maigrir mais je m'empresse de reprendre !
S
89 ans 4951
mon amie va mieux maintenant, merci.

La question de la carapace c'est vrai que c'est intéressant je trouve. Chez moi en tout cas, la graisse a été une armure et c'est en cela que je l'aime bien ma graisse et que je l'accepte.

Cette graisse m'a aidé à certaines périodes de ma vie, ou j'avais peur d'éveiller le désir de certains hommes.

Je pense que maintenant je pourrais accepter d'être plus mince, par contre c'est les moyens pour y parvenir (chirurgie par exemple) que je ne peux plus accepter.

Je pense être arrivée à mon poids d'équilibre et même si je n'ai plus besoin de ma graisse pour me protéger, car j'ai changé, d'un autre côté, maintenant elle fait partie de moi c'est dans ce sens là que je l'accepte, je ne la dissocie plus de moi, c'est mon corps simplement.

Même si je pense, qu'il y a encore certainement en moi, une partie qui est rassurée par ces kilos, certainement.
52 ans 35 10308
saralou a écrit:
En fait l'angoisse peut être diffuse, sans pouvoir mettre des mots dessus et le fait de se focaliser sur un "détail" est une manière de mettre des mots dessus. C'est pour cela que je pense que plus qu'une séance ou le psy donne son accord, il devrait y avoir plusieurs séances inclues dans le parcours, pour aider à mettre des mots, à relativiser les peurs etc..

Oui voilà c'est ça que je voulais dire. S'accrocher à un détail concret qu'on peut arriver à comprendre et sur lequel on peut être rassuré c'est aussi un moyen de s'approprier le reste (bon, je le dis mal, Saralou dit ça mieux! ;) ). Et tout à fait d'accord avec le fait qu'il faudrait un vrai suivi psy et pas juste une séance (qui doit en plus être plus ou moins efficace et plus ou moins bien faite suivant le psy sur lequel on tombe).
O
103 ans 10517
oui j'ai l'impression que ce passage devant le psy est une formalité, on se donne des trucs pour réussir son examen de passage...
52 ans 35 10308
grande_ourse a écrit:
oui j'ai l'impression que ce passage devant le psy est une formalité, on se donne des trucs pour réussir son examen de passage...

Oui parfois je trouve ça hallucinant... "Il faut lui dire quoi au psy pour qu'il donne un avis favorable?" Ben il faut lui dire la vérité, ça me semble mieux... C'est quand même une opération qui va changer complètement votre vie... Là je pense en effet que ce sont des gens qui ne comprennent pas du tout ce qu'ils sont en train de faire.
c'est une fumisterie le passage devant le psy...
pas pour tous mais bon...
j'ai vu la psy , puis 2 fois un psychiatre.

j'ai souvenir d'une nana qui avait eu un refus et avait juste..changé de psy.
le chir a validé ça. et elle a eu de gros soucis, bien sur.
47 ans à proximité de cambrai 15
Je ne vais pas parler de la peur des futures opérées mais justement de l'absence de peur, qui peut parfois être préjudiciable car quand accident il y a, il est très dur de remonter la pente!
Il y a deux semaines, nous étions trois à nous faire opérer d'un bypass par le même chirurgien.
Une connaissance (grâce à un fofo) et moi-même étions plus qu'angoissées, notamment moi, je m'étais tellement préparée au pire en termes de douleurs, de complications, voire même pire que je m'étonne encore aujourd'hui que tout aille relativement bien.
La troisième personne était elle complètement détendue, bien qu'ayant subi une migration intragastrique de son anneau, une hémorragie abdominale, une suite sévère d'ulcères (honnêtement je me demande comment après avoir subi autant de complications et je suppose autant de douleurs, elle était prête à remettre le couvert!!!).
Alors que l'on parlait de l'alimentation post-op (histoire d'imaginer un après, tant l'opération paraissait une épreuve insurmontable) : on se disait au revoir coca zéro et autres boissons gazeuses - elle nous répondait : je suis trop accro du coca pour ne plus en boire; c'est n'importe quoi l'interdiction de ces boissons- donc on lui explique ce qui nous avait été préconisé par le chir et la nutri (risque de dilatation). Ensuite, on échangeait autour du régime liquide - elle nous soutenait : vous allez voir, vous tiendrez pas deux jours au liquide, croyez moi trois jours après vous mangerez comme avant - donc on lui répond (toujours en vertu des dires des spécialistes) qu'il fallait une phase liquide et une phase mixée pour favoriser la cicatrisation interne.
On en revient donc en fin de soirée à parler de l'opé, elle nous dit : je ne comprends pas pourquoi vous avez peur il peut rien arriver, c'est une opération banale! La preuve, je peux vous dire que samedi je suis à mon stand (nous étions lundi soir), cette jeune femme était foraine.
Bref, nous en restâmes là pour cette soirée, à se demander finalement si nous avions raison d'être aussi angoissées et que nous ferions mieux d'adopter le même point de vue que cette personne et que ça se passerait probablement mieux.
Bilan : La personne que je connaissais est passé à 10h30, la jeune dame dont je vous parlais passait à 12h00 et moi même à 13h30.
J'ai vu revenir la première avant de partir au bloc, j'ai croisé la deuxième dans les couloirs du bloc.
Le soir, toutes dans notre chambre, 21h00 branle-bas de combat, la jeune dame repart au bloc de toute urgence, hémorragie abdominale, pronostic vital engagé.
Nous avons eu de ses nouvelles quelques jours plus tard, le chirurgien était réintervenu avec succès et elle avait été placée en surveillance aux soins intensifs du CHR.
La conclusion serait une fois de plus de se dire que la peur peut être bénéfique dans la mesure où elle nous aide à envisager l'ampleur du changement tante physiologique que psychologique que l'on s'apprête à vivre.
Elle nous permet de mieux gérer, à mon sens, ce qui peut survenir en terme d'éventuelles complications par la suite.
Cette personne, bien qu'étant sortie d'affaire actuellement, a beaucoup de mal à récupérer psychologiquement tant elle a maintenant conscience d'avoir échappée à une issue tragique, pour une opération qu'elle considérait comme "banale".
Je pense que partir à l'opé la fleur au fusil, en ne pensant qu'à un après où tout n'est "que du bonheur", est de la pure inconscience. Avis aux futures opérées : prenez la mesure de votre engagement!
O
103 ans 10517
ah mais je suis tout à fait d'accord avec toi Prof, j'ai jamais dit qu'il ne fallait pas avoir peur ! je constate juste que certaines se focalisent sur un détail sans prendre la mesure globale de ce qui les attend, justement. Ton post est super intéressant. Et je ne comprends pas comment on peut réopérer qqn qui manifestement va sacager le travail du chirurgien en ne changeant rien à ses habitudes... tout ce qu'on peut espérer c'est que sa grosse frayeur la fasse réfléchir un peu pour la suite.
47 ans à proximité de cambrai 15
Re-bonjour, je ne te contredisais absolument pas Grande Ourse, je voulais uniquement apporter un témoignage relatif à une personne qui, elle, ne ressentait pas cette peur, qui à mon humble avis, est cependant utile et permet d'être lucide quant aux risques pendant l'op et aux complications éventuelles post-op.
Il n'en demeure pas moins que j'ai été profondément touchée par la triste mésaventure de cette jeune femme, et qu'en toute honnêteté, si j'avais été témoin de ceci avant de me faire opérer, il est probable que j'aurais pris mes jambes à mon cou!!
Lire des récits de complications (comme Phaedra) ou des issues tragiques (comme Chtine) sont une chose : mais restent plus ou moins virtuels et notre optimisme entêté nous fait dire : "Ca ne m'arrivera pas à moi!", mais les vivre, dans le cadre d'un établissements de soin, où vous voyez les soignants courir en tous sens, déployant leurs multiples appareils médicaux, en hurlant : "Au bloc!", voir une personne sombrer dans l'inconscience, ça c'est du réel. Et il ne faut pas l'ignorer!
Tout comme il ne nous faut pas ignorer que tout peut bien se passer même s'il on sait que plus rien ne sera jamais comme "avant", car il faut savoir que le by-pass est plus ou moins un enième régime déguisé, où il nous faut manger équilibré, certes, mais non plus sous la contrainte de notre volonté mais sous celle de notre bébé estomac, qui, lui, ne tolèrera aucun écart.
Sauf si, on emploie la force... Et là, il s'agit d'un autre débat : celui de l'intérêt de s'être faite opérer si nous ne respectons pas la chance que l'opération nous a donnée.
A méditer....

Bonne journée
O
103 ans 10517
mais contredis moi, contredis moi, c'est bien l'intérêt d'un forum ;)
je ne voulais pas dire que tu me contredisais, au contraire tu illustres bien ma "théorie"

quant aux personnes opérées qui vont "contre" leur opération... si la séance chez le psy était efficace, et sincère, ça devrait pas arriver , non ?

je suis convaincue que certaines personnes ont besoin de leur carapace et qu'il ne faut surtout pas les en priver, opérer ces gens là c'est leur faire prendre des risques insensés, avec un échec annoncé... quand tu vois des bypassés ou sleevés boire du coca post op, ou être fermement décidé à manger comme avant, ou est l'intérêt ? à part prendre le risque de les tuer, je veux dire ?
47 ans à proximité de cambrai 15
Le problème c'est que trop de psy bossent avec les chirurgiens. Ils versent de l'eau à leur moulin.
Je mets en cause mon chir et son psy au tout premier plan!
Entretien montre en main 10 min.
Quelques questions type : histoire du poids, rapport à la nourriture,...
De là elle me demande si je prends un traitement : je lui réponds oui cocktail anti-dépresseur + anxiolitique. Elle me voit prendre un air embarrassé (en fait je cherchais mes mots pour expliquer le pourquoi de ce traitement : attaques de panique lié à un passé douloureux)
Elle interprété ma gêne comme une angoisse : elle croyait que du coup j'avais peur de ne pas pouvoir me faire opérer.
Alors vite, vite, elle a ajouté : "Ce n'est pas parce que vous prenez un traitement que vous ne pouvez pas vous faire opérer".
De là, elle écrit mes nom et prénom sur un courrier pré-imprimé d'accord pour l'intervention. Et basta!
Donc non pas une visite psy mais une formalité administrative.
Mon chir idem, pas de discussion, très pratique : calcul de l'imc, demandes de bilans auprès des spé pour le 1er RV et renseignement de l'entente préalable sans lever une seule fois les yeux sur moi pdt le 2ème RV.
Le patient est juste un numéro qui rapporte 1000€.
Heureusement, que j'avais travaillé avec un psy qq temps auparavant sur mon problème de poids et apaisé mon rapport à la nourriture car je ne sais pas dans quoi je me serai embarquée.
Aujourd'hui ma chance c'est de savoir pourquoi j'ai bénéficié de cette intervention, ce que je souhaite en faire, enfin pour le moment je crois le savoir...
(on ne peut s'enorgueillir de deux semaines et demi de bypass), en tout cas je sais pertinemment que ce n'est pas grâce à eux!!!! où plutôt si grâce à l'art du chirurgien de manier le bistouri!!!!
Avec un pré-op bâclé, on ne peut s'étonner que certains bypass tournent à la catastrophe (et je ne m'exclus pas de cette éventualité. On verra ça dans 10 ans avec un perte de poids stabilisée ou non....
O
103 ans 10517
=D> bravo pour ta sagesse, ton recul et ton humilité pour la suite... et surtout bonne chance :Fade-color

par contre la psy no comment, heureusement que tu as fait ce qu'il fallait ailleurs !
S
89 ans 4951
Prof59 merci pour ton témoignage réaliste.

Effectivement dans mon cas, en même temps que moi,une des femmes qui avait suivi les cours avec moi a fait une très grave complication et a du être réopérée en urgence, il y avait une fuite et elle a fait une septicémie. Elle est restée deux semaines dans le coma et a ensuite fait 4 mois d'hôpital car elle a eu ensuite une fistule qui ne voulait pas se refermer. Elle a donc été alimentée par sonde gastrique pendant 4 mois, j'ai été la voir très régulièrement et c'était très dur à supporter ce qu'elle vivait. Ensuite elle a eu plein d'autres problèmes.

C'est pour cela que quand je me suis réveillée et que j'ai su ce qui lui était arrivé, j'ai tout de suite décidé de ne pas retenter l'opération.

Les complications graves existent. De voir le parcours de cette femme en vrai comme tu dis prof59, m'a fait prendre conscience que cette vie là, ces complications là, je n'étais pas prête à le vivre.

J'ai préféré rester obèse mais travailler sur ma santé.

Et je te rejoins complètement grande-ourse que le suivi post op psy devrait être vraiment sérieux. Souvent cela ressemble à ce qu'à décrit prof59. Opérer quelqu'un qui n'est pas prêt à laisser sa carapace comme tu dis peut être très dangereux.
O
103 ans 10517
oui le suivi post op mais SURTOUT préop... histoire de ne pas envoyer à l'opé des gens qui ne doivent pas y aller parce qu'ils ne supporteront pas leur nouveau corps sans carapace...

j'ai jamais vu de chiffre ici mais j'ai lu je sais plus où des stats sur la mortalité post op, et que le taux de suicide est élevé comparé à celui de la population "normale"
B I U


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