je me sens obligé de réagir au vu de la direction prise par la discussion.
il est vrai que le passé des violeurs peut EXPLIQUER leurs actes, mais en aucun cas les faire COMPRENDRE.
mon cas personnel s'inscrit directement dans cette logique et je peux vous l'exposer vu que nous ne nous rencontrerons certainement jamais.
j'ai été ce qu'on appelle un enfant martyre.
deuxième d'une fratrie de 4 enfants, j'ai été l'objet de la haine de mes géniteurs sans jamais qu'aucune explication me soit fournie.
roué de coups quasi quotidiennement par mes deux parents (pieds, poings, cravache, nerf de boeuf, mon préféré...)de mes 2 ans à mes 16 ans, j'étais la cible d'humiliations et de vexations quotidienne de leur part, avec la complicité tacite de mes frères et soeur qui ont grandi dans l'acceptation de mon statut d'être inférieur qui répondait au doux nom de "clochard" ou "la cloche" : vêtements systématiquement trop grands ou trop courts trouvés dans des fripes, enfermement à clé dans ma chambre des journées entières, obligation de les servir sans les fixer ni leur adresser la parole sous peine de voir pleuvoir les coups, encore, puis prise de mes repas seul en cuisine, un sous vêtement sale enfilé sur mon crâne...
j'étais également "loué" à un oncle très sympathique qui me faisait bosser 15 heures par jour, non sans m'encourager avec de belles insultes et quelques coups bien placés et qui, reconnaissant, rémunérait mes parents pour cette main d'oeuvre disciplinée.
tout naturellement, à mes 11 ans, quand un cousin plus âgé m'a violé pendant tout un mois d'été et a récidivé un an après (imaginez avec quelle impatience j'attendais les vacances familiales...), je n'avais personne vers qui me tourner.
ma mère a gentiment enfoncé le clou à mes 15 ans, quand elle a tenté elle aussi de m'agresser...
les services sociaux me direz vous ? il faut croire qu'à l'époque ils n'étaient pas très performants. et puis le reste de la fratrie était très épanoui et mes parents jugés "adorables" par tous...
ce récit n'est pas fait pour faire pleurer dans les chaumières, mais c'est mon histoire, qu'elle me plaise ou non.
je reste persuadé que nous sommes le produit de notre enfance et ce n'est pas un hasard à mon sens si je suis policier aujourd'hui.
je me suis toujours soucié des autres et passe ma vie à tenter de les protéger.
j'interviens parfois auprès de jeunes ados et pré-ados et mon but est de les protéger, de les ouvrir à la prise de parole et leur apporter les informations sur les instruments et les structures qui peuvent les aider.
je ne veux surtout pas qu'ils aient à subir mon calvaire et je ne me verrais pas le faire subir à un innocent, qu'est ce que cela pourrait bien m'apporter ?
ma vengeance, mon ultime revanche, c'est d'avoir fondé une famille et de veiller sur ma femme et mes deux garçons.
alors non, je n'ai aucune compassion pour les violeurs et par extension pour tous ces êtres qui, quoi qu'ils aient pu subir plus jeunes, ne trouvent rien de mieux que de répercuter ces atrocités sur des innocents pour apaiser leur mal être.