pour prendre du recul, cela s'est fait avec le temps.
C'est à dire en premier lieu j'ai accepté d'être un peu plus sensible que la moyenne, j'ai aussi une hypersensibilité aux tissus par exemple et la psy m'avait dit que c'était à prendre de la même manière, pour mon hypersensibilité aux tissus, je fais avec en mettant des tissus tout doux, si je dois être en jeans pour sortir, en rentrant je me change tout de suite, je n'essaie pas de me forcer à mettre des tissus que je sais que je ne vais pas supporter. De mettre les choses sur le même plan, le physique et le mental m'avait bien aidé.
Une fois que j'ai accepté cette caractéristique et que je ne l'ai plus vu comme le truc qu'il fallait controler absolument, cela a déjà ét mieux. (mon mari a plus pleuré que moi à notre mariage, par contre depuis que mon mariage, à chaque mariage je verse une petite larme alors qu'avant cela ne me faisait pas la même chose).
Il faut dire que je n'ai pas de gros sanglots irrépressibles, mais plutôt simplement les larmes qui coulent donc c'est pas génant socialement.
J'ai longtemps étouffé cette sensibilité par la nourriture, puisque je voyais cela comme un défaut, je voulais le gommer. Depuis que je n'emploie plus la nourriture comme cela, je pleure plus, je l'accepte, pour moi c'est pas grave dans le sens ou cela ne m'handicape pas la vie de tous les jours.
Cela ne m'empêche absolument pas de devoir agir s'il faut le faire, je ne reste pas prostrée (cela j'ai quand même connu, lors de ma dépression, je pleurais aussi, mais cela n'était pas la même chose)
C'est toi qui dois savoir, si cela fait partie de toi ou si c'est quelque chose de complètement nouveau ce qui est différent.
J'étais comme cela enfant, j'ai eu une période ou cela ne se voyait plus car je l'étouffais, mais cela était toujours présent en moi.
Je sais aussi que cela va passer, j'ai des larmes qui coulent, mais cela ne va pas durer des heures sans m'arrêter. Et chez moi c'est aussi lié à la période avant mes règles à la fatigue.
Et autrement, pour me protéger, je choisis de ne pas voir certains films, certains documentaires par exemple "la vie est belle" je préfère ne pas le voir, le petit garçon qui joue dans le film ressemble un peu à mon fils ainé quand il était petit et je préfère ne pas le voir.
Je choisis aussi de ne pas regarder les nouvelles parfois quand je suis dans des périodes plus sensibles. J'essaie aussi de ne pas me mettre toujours à la place des personnes que j'écoute car des fois cela me touche trop.
J'ai appris à dire non également, je garde en premier lieu mon énergie pour mes proches. C'est pour cela par exemple, quand j'ai des périodes plus difficiles, je prends du recul avec le forum par exemple, quand je sens que des remarques me touchent plus que de raison, je me dis il est temps de prendre un peu de recul.
Je me dis aussi que ce n'est pas parce que j'ai de l'empathie pour les autres que je suis obligée de "sauver le monde" s'il n'est pas possible pour moi d'écouter à un moment donné, je suis capable de dire "je suis désolée, je suis sensible à ta détresse mais je ne peux pas m'investir plus", bref, ce genre de choses.
C'est pas évident à expliquer comment vivre avec cela chachaminou et j'ai conscience que cela doit sembler un peu confus, mais je te donne en vrac ce qui me vient à l'esprit.
Et si tu as du souci, fais une prise de sang, tu seras fixée du coup.