La où je suis assez perplexe, c'est dans l'attitude que je trouve assez légère du proviseur. Sans doute ne veut il pas que les problèmes se sachent à l'extérieur et du coup minimise le truc. Ou alors cette jeune fille à d'autres problèmes et il ne veut pas enfoncer le truc. Mais, ce n'est jamais bon de minimiser un acte de violence gratuit.
Pour le proviseur et le rectorat :
À ta place, j' écrirais une lettre avec copie au rectorat pour rappeler les faits et lui demander plusieurs choses ( la copie au rectorat est importante, elle permet de donner ta version des faits, vu qu'il y a dépôt de plainte et non pas que celui du proviseur)
Que compte t'il faire pour protéger ta fille de ses agresseurs dans l'enceinte de l'établissement, car il est de sa responsabilité que ta fille soit en sécurité au lycée ? Son excuse du manque de moyens n'est absolument pas recevable. Ce n'est en aucun cas ton problème et c'est trop facile de se dédouaner comme cela.
Comment compte il agir au niveau pédagogique pour prévenir d'éventuelles autres agressions, au niveau de la classe ou pour faire comprendre au groupe à quel point cela est grave ( intervention de professionnels, de gestion de la violence, de rappel à la loi) ?
Bien noter que c'est étrange ce renversement de victime à coupable. C'est un système pervers et délétère.
Enfin, réaffirmer que ton but n'est pas de plomber l'agresseuse, mais bien que ta fille puisse continuer ses études, dans des conditions de sécurité physique, mais aussi psychologiques. Que cela risque d' impacter la suite de ses études ( voire sa façon de fonctionner dans la vie ) d'avoir la peur de rencontrer son agresseusse et qu'il est injuste que ce soit la victime qui soit punie en ne pouvant plus être à l'internat alors que l'agresseur ne subit pas de changement dans son fonctionnement et le déroulement de ses études. Que cela est une drôle de justice celle qui punit la victime. ( très important que le rectorat sache que c'est ta fille qui part parce que l'autre jeune fille reste)
Demande de rencontre avec la jeune fille majeure. C'est toujours plus difficile de se rendre compte que l'on a fait du mal quand on a la personne en face de soi, plutôt que le proviseur. Cela remet ta fille en tant que personne/ sujet et non plus en tant qu'objet/punching-ball. Cela montre aussi un rôle parental structurant qui protège. Et cela sera aussi bon pour ta fille que pour l'agresseur.
Enfin dire que ton souci, c'est ta fille et que tu es prête à coopérer avec l'éducation nationale, une institution que tu respectes, ainsi qu'avec tous les acteurs pour la réussite éducative de ta fille.
Pour ne pas être seule face à l'institution :
Rencontrer la fédération de parents d'élèves et demander leur soutien. Ces fédérations font souvent du bon travail. De plus, tu n'en fait plus un problème personnel. Tu déplace le sujet en le mettant comme une problématique globale de gestion de la violence. C'est plus porteur et pour toi, cela permettrait peut être à ta fille de ne pas se sentir perçue comme victime d'un acte solitaire due à son comportement à elle, mais bien se rendre compte que c'est un problème plus large dont elle n'est pas responsable.
Pour ta fille en dehors du lycée.
Une agression physique peut générer des troubles, voire un stress post traumatique. Je demanderait à ce qu'elle soit vues par un psy. On s'est aperçu que 2, 3, séances à chaud évitaient souvent les cauchemars et les problèmes plus enkystés ensuite. Ensemble pourquoi pas, cela permet de prendre du recul vis à vis du choc que vous avez subi.
Et embrasser votre titite, la gentillesse n'est pas un défaut. Il va falloir toutefois qu'elle réapprenne à avoir confiance, en elle et dans les autres, et pour ça, il faudra peut être trouver des solutions ( un sport de défense, un art martial est parait il très bon pour la confiance en soi. On le conseille de plus en plus au femmes victimes d'agression. Cela évite cette impression d'impuissance, de l'annihilation de sa volonté propre qui a existé pendant l'agression).
Enfin, tout ceci ne sont que des conseils qui pourraient peut être permettre que votre fille ne se voit plus comme subissant la situation, mais comme étant actrice de cette situation. Vous seuls en fait, savez ce qui est bon pour votre fille. Bravo pour avoir porter plainte. Nous sommes dans un état de droit où il est interdit de frapper. Et si votre fille à dit une injure, la réponse aurait dû être proportionnée.et de plus, on ne se fait pas justice soit même.
Courage à tous