Bonjour RainbowDark,
Ce que je vais te dire ne se base que sur mon vécu, je te conseille de voir un professionnel (ce que je n'ai pas fait) mais en attendant, j'espère que mes suggestions pourront t'aider.
Tout d'abord, si tu sens que tu dois te replier sur toi, je pense que tu dois t'accorder ce droit temporairement. Quand ça m'arrive, je me pose une deadline du genre " pendant 3 jours je me coupe du monde " et ensuite je me force à sortir/parler à des gens. Parce que la vie sociale est trop importante.
Après je distingue le repli sur soit privé et public. Avec le temps - pour avoir une vie sociale et pro surtout - j'ai appris à être plus ouverte publiquement. En revanche, je suis assez secrète sur ma vie privée et je ne m'expose à aucune situation me permettant une potentielle rencontre ou une situation de promiscuité avec un homme (par choix mais c'est un choix facile à appliquer). Pour le moment ça n'a pas d'impact réel dans ma vie, mais j'imagine que ça ne va pas tarder avec mon âge, les questions de la famille " et tu n'as pas de chéri ? Et les enfants ... " blabla. Sur ce coup je ne sais pas trop comment t'aider si tu y fais face désolée. Famille ou collègue j'ai dit « être en couple ça me dit rien c'est comme ça » et j'ai la paix.
Pour ma part, j'ai fait le choix de ne pas dire à un partenaire ce qui m'était arrivé. Certains hommes peuvent comprendre mais on va être honnête, ils sont extrêmement rares. De plus, je peux comprendre qu'un mec n'ait pas envie de « ramasser les pots cassés » d'une situation dont il n'est pas à l'origine, particulièrement sexuellement.
J'ai fait un essai, avec quelqu'un qui ne savait rien. Ça a été un échec, il s'est rendu compte que quelque chose n'allait pas. J'ai noyé le poisson et décidé de ne rien faire avec quelqu'un tant que je n'y serais pas prête (chacun sa méthode, c'est celle que j'ai considéré comme étant la plus adaptée et la plus saine pour moi). Ça c'est un point très important car ça a un effet boule de neige : une agression sexuelle/viol brouille les repères (surtout dans mon cas, c'était mon premier donc aucun point de comparaison), tu ne sais plus forcément ce qui se fait ou non, où commence ton consentement, si ce que tu fais un compromis, une volonté d'essai de ta part ou si tu le fais juste pour faire plaisir à l'autre ou ne pas passer pour une prude, du coup tu ne sais plus forcément pourquoi tu as des rapports (pour te rassurer en te disant que tu plais quand même, pour repousser la fois où ça c'est mal passé et effacer ce souvenir sous ceux des rapports suivants …), si tu n'as pas de sensations pendant le rapport tu te dis que c'est de ta faute, si tu as mal tu te dis que c'est de ta faute aussi mais si tu as des sensations agréables tu t'en veux et j'en passe, bref, les choses deviennent confuses.
De façon pragmatique, le sexe n'est pas vecteur de respect, d'affection ou un indicateur du potentiel de séduction. C'est, par conséquent, un très très mauvais outil pour savoir si tu plais ou pas à quelqu'un, particulièrement à un homme (au risque de me faire taper dessus pour sexisme). Ça n'aide pas à se lâcher non plus – il y a d'autres solutions pour ça d'ailleurs - et tu as le droit d'avoir une vision du sexe différente de celle de ton entourage.
Perso, je suis tombée sur le même profil de mecs mais à l'époque il était difficile de faire le lien entre eux (ça fait 1 an environ que je l'ai fait alors que j'ai vécu le truc il y a 7 ou 8 ans je crois, quelque chose comme ça). Ma décision de me passer de rapports vient aussi de là, je me suis dit que le dénominateur commun était moi et que je devais trouver l'origine de cette répétition de schéma. Ce n'est pas toujours le cas mais, si tu te rends compte que tu tombes sur le même type d'homme il y a potentiellement quelque chose à modifier chez toi afin te rendre moins vulnérable à ce que cela se reproduise. De façon générale, l'origine est la même : le peu ou l'absence totale d'estime de soi. Moi c'est à cause de mon physique tout entier (je ne suis pas très jolie et grosse) mais ça peut être n'importe quoi (on ne se sent pas assez intelligent, pas assez intéressant …) et du coup on se dit « mais qui voudrait de moi ? Personne ! Autant que je reste avec Machin, c'est mieux que d'être seul(e). » Si tu as ce genre de pensées ou en a eu, il faut les mettre sous contrôle. Et pour ça tu dois t'accorder de la valeur, un valeur qui ne dépend que de toi et pas de ton entourage ou de ton partenaire car c'est cette estime que tu porteras à ta personne qui te donnera le déclic de fuir ce type de situations.
Bon j'aurais préféré pouvoir t'inviter à prendre un thé et en papoter 2h lol pour faire le tour du sujet mais pour faire un peu plus court (désolée pour le pavé), je vais résumer :
tu ne parles pas de ce que tu as vécu à un tiers (famille, ami …) pour éviter les conseils débiles ou les réflexions blessantes. Va voir un psy directement, ne serait-ce qu'une fois. Psychologue, psychiatre, qui tu veux mais quelqu'un qui 1) gardera le secret car, utilisé par quelqu'un ayant de mauvaises intentions, ça peut être une arme redoutable contre toi et 2) ne va pas nier ce que tu ressens et 3) ce n'est pas ton ami donc les biais affectifs sont inexistants ce qui permet un discours bilatéral objectif autant que faire se peut.
Si tu te sens mal, tu n'es pas obligée de rencontrer quelqu'un maintenant (c'est une obligation qui n'existe pas d'ailleurs mais c'est pour te dire de ne pas te mettre dans certaines situations pour correspondre aux attentes sociétales),
N'attend pas de guérison de la part d'un partenaire ou d'un homme. Un partenaire pourra t'accompagner dans ta démarche mais sans plus. Pour ça tu dois apprendre ou réapprendre à t'aimer toi et à être plus assertive.
Si tu rencontres quelqu'un, et c'est juste mon conseil, tu ne lui dis pas ce que tu as vécu rapidement. Laisse la personne te découvrir, découvre-la aussi car ce moment d'abus ne te résume pas, tu n'es pas que ça, tu as autre chose à vivre, il faut t'en laisser la chance si tu en as envie.
Si tu tombes sur un partenaire qui t'inspire confiance, je pense que le mieux est de lui en toucher un mot (moi par exemple il y a des zones où je préférerais ne pas être touchée parce que ça réveille des sensations désagréables ou alors un certain type de respiration que je n'aime pas parce que ça me dégoûte). Ton partenaire ne pourra jamais, aussi attentionné soit-il, deviner ce qui peut déclencher ça chez toi. En revanche, je te suggère de le dire sans effet dramatique. Par exemple tu peux résumer la chose par : « il m'est arrivé un truc pas très plaisant avec un partenaire précédent, je préférerais que tu ne fasses pas ça/qu'on ne fasse pas telle position ... » sans plus. Ça t'évite d'avoir une étiquette « victime » sur le front, tu n'es pas reliée à ton ancien partenaire problématique dans la possibilité qui s'offre à toi d'établir des bases saines et ça te laisse une plus grande liberté.
Et si tu te confies à quelqu'un (non pro) soit prête à accueillir une réaction déplaisante, c'est le seul moyen d'éviter d'être hyper mal après. Il y a peut-être aussi le milieu dans lequel tu évolues qui fait qu'un schéma de pensée ou un manque d'empathie se répète. Donc si tu le peux, change d'entourage. Quand j'ai commencé mon parcours de « self-love » en 2012, j'ai coupé les ponts ou laissé partir des amis car ils n'étaient pas à l'écoute, pas empathiques ou avaient des réflexions/conseils totalement ahurissantes (ce sont les amis que j'avais quand ça s'est passé avec mon ex mais en revanche ils n'ont jamais su ce qui m'était arrivé, donc je n'avais aucune crainte à m'en séparer, mon secret étant bien gardé. Mais quand bien même ils avaient su, j'aurais procédé ainsi tout de même),
Bon désolée pour la longueur, c'est décousu et non-exhaustif malgré tout. Retiens juste que chaque personne trouve sa propre solution mais que c'est possible. Et que tu n'es pas que le reflet de cet instant, tu as le droit d'être heureuse, aussi compliquée que la sexualité puisse être par moments. Et oui, de façon générale les hommes ne comprennent pas. Mais ceux qui comprennent existent et que tu tombes sur un homme compréhensif ou non, tu dois te réapproprier ton existence.