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Agression de gynécologues.

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karen a écrit:


on a le même problême qui se pose avec les témoins de jéhova qui refusent les transfusions sanguines et les refusent pour leurs enfants... le médecin  
doit-il accepter le choix des parents en risquer la non-assistance à personne en danger, ou aller contre à ses risques et périls ?

c'est un débat qui ne date pas d'hier... je ne sais pas quelle est la solution.



DAns ce cas, faut savoir que les medecins en cas de necessité, de danger pour l'enfant, n'ont qu'à saisir la justice, pour que les droits parentaux soit retirés afin que les opérations, transfusions ou toute autre chose soit effectués...
C'est grave d'en arriver la je pense!!
44 ans Montréal 752
Pour en remettre sur le sujet, je vous dirais qu'ici, nous avons aussi des problèmes avec les juifs hassidiques en ce moment.

Les policiers ont même reçu une notice indiquant qu'il était préférable qu'un policier homme intervienne en cas de conflit dans cette communauté, parce que les hommes refusent de s'adresser à des femmes.

Et dire qu'on est en 2006...

Un de leur porte parole (des juifs) a dit "avant, il n'y avait que des policiers hommes, et aucun problème. Nous n'avons pas changé, c'est la société qui change".

Je lis des trucs comme ça, et ça m'ééééééééénerve grave!
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Au delà de ce fait divers, la situation des gynécos et obstétriciens en France n'a pas l'air très enviable.

Voici un article publié dans Le Figaro le 29 novembre 2006 par Gérard Salama, gynécologue obstétricien à l'Hôpital américain de Paris, auteur de Confidences d'un gynécologue (Plon)

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En 1990, le nombre d'accoucheurs en France était de 3 500. Aujourd'hui, ils ne sont plus que 1 500. Mesdames et Messieurs les candidats, je vous écris aujourd'hui pour lancer un cri d'alarme.

Gynécologue accoucheur depuis vingt-cinq ans, j'ai débuté par dix ans de pratique dans les hôpitaux publics. Si la machine hospitalière française est efficace et prestigieuse, elle est aussi un système rigide et malade, rongé par la lourdeur administrative. Ces années ont été suivies par quinze ans d'exercice libéral où je côtoie tous les jours les avantages, et les aléas, du secteur privé. Ce panel d'expériences m'inspire une grande inquiétude de l'avenir et m'incite à vous décrire l'état d'esprit de cette profession si noble et si nécessaire. Il se résume en trois mots : angoisse, désarroi, lassitude.

Hommes et femmes de terrain, nous exerçons sans limites, avec dévouement et passion, un métier difficile et éprouvant au détriment de notre vie personnelle et familiale, et parfois de notre propre santé. Si nous devions pratiquer les 35 heures, il s'agirait plutôt de 35 heures de sommeil par semaine. Depuis quelques années, à une vie professionnelle déjà lourde de contraintes s'est ajoutée une nouvelle charge : la responsabilité civile. Beaucoup de patients semblent vouloir croire que le risque zéro existe. L'augmentation incessante des procès et l'importance des sommes réclamées en cas de sinistre ont conduit les assurances à refuser de couvrir le risque obstétrical. En l'état actuel de la science, les examens anténatals, cliniques, biologiques et échographiques, permettent de dépister 70 % de toutes les malformations, anomalies chromosomiques, maladies foetales et maternelles liées à la grossesse. Celles qui échappent au dépistage sont pour chaque médecin un procès potentiel.

Cette insécurité juridique et le poids des assurances sont insoutenables. Notre obligation de moyens s'est transformée progressivement en obligation de résultats. À la suite des lois Perruche et Kouchner, les primes d'assurance ont été multipliées par dix, pouvant atteindre 40 000 euros par an. Notre propre mutuelle, la MACSF, après bien d'autres, a décidé de résilier 700 contrats en 2007. Les candidats se font rares. Devant le manque cruel d'effectifs, les médecins titulaires d'un diplôme étranger occupent l'essentiel des services hospitaliers. Insuffisamment considérés et rémunérés, ils ne constituent pas une solution durable, leur nombre n'étant pas extensible.

Cette lettre, Mesdames et Messieurs les candidats, n'est pas la revendication d'une corporation mécontente. De cela, nos syndicats s'occupent avec efficacité. Non, le problème est infiniment plus grave, l'étiolement de ce métier et le désintérêt des jeunes pour cette profession sont largement entamés, il est déjà très tard. Le risque d'une quasi-disparition des obstétriciens dans les dix années à venir est bien réel et il s'agit d'un problème majeur de société.

L'importance grandissante de la responsabilité juridique oriente les étudiants vers des spécialités plus sereines, car l'état d'esprit de nos jeunes a changé et ils ne conçoivent plus de travailler 70 heures par semaine, le week-end et la nuit. Les baby-boomers prennent leur retraite et de plus en plus d'accoucheurs de la cinquantaine abandonnent les accouchements pour des activités moins stressantes telles que la chirurgie gynécologique.

Réveillons-nous ! N'oublions pas qu'il faut entre huit et dix ans pour former un obstétricien. Il faut des incitations financières et fiscales au profit des étudiants, il faut revaloriser l'image de la profession, régler d'urgence les problèmes d'assurances, donner infiniment plus de responsabilités au corps des sages-femmes, indispensables partenaires de notre profession.

Il faut surtout que les pouvoirs publics prennent conscience de la gravité du problème, qui ne se résume pas à des problèmes matériels. Il est de votre devoir, Mesdames et Messieurs les candidats, de nous dire avant les échéances électorales quelle est clairement votre position sur ce sujet qui concerne chacun d'entre nous.
B I U