Résumé détaillé :
A 20h55. Puis 21h50. Un film de Jean-Baptiste Gallot, Hervé Brèque.
Enjeu majeur de santé publique, l’obésité ne cesse de progresser en France. Elle toucherait aujourd’hui 6 à 7 % des hommes et 8 à 9 % des femmes à l'âge adulte. Un constat alarmant au regard des nombreuses complications dont l’obésité est responsable : diabète, hypertension, difficultés cardiaques… Mais « être gros » n’est pas seulement un problème de santé, c'est aussi un handicap, une profonde souffrance dans notre société actuelle où l’apparence et l’image ont du poids. Durant neuf mois, Jean-Baptiste Gallot et Hervé Brèque ont suivi Alain, Agnès, Jessica et Nathalie dans leur quotidien. A travers leur combat contre l’obésité ou le surpoids, c’est aussi le regard des autres qu’ils espèrent changer.
Alain, 207 kilos, est cloué depuis 6 mois sur une chaise roulante. Il risque l’arrêt cardiaque à tout moment et décide de se faire opérer malgré les risques.
Nathalie est obèse depuis qu’elle est toute petite. Les causes : l'hérédité et la bonne chère érigée en tradition familiale. Alarmée par un malaise, elle décide elle aussi de se faire opérer pour ne pas laisser son jeune fils orphelin.
Toute sa vie, Agnès a été au régime. Après avoir vécu « l’effet yoyo » (2 kilos de perdus, puis 3 de repris), elle est aujourd’hui obèse. Elle a décidé de vivre avec.
Comme de nombreuses jeunes filles, Jessica n’est pas obèse, mais son poids est excessif. Elle ne se supporte plus. Pour éliminer les quelques kilos qui l’obsèdent et lui font perdre confiance, elle a décidé de suivre une cure.
Le réalisateur Jean-Baptiste Gallot revient sur cette rencontre :
"Nous avons choisi nos témoins parmi plusieurs profils. Alain et Nathalie vont subir une intervention chirurgicale, le « by-pass », la plus pratiquée aujourd’hui et qui a largement pris le pas sur la pose d’anneau gastrique. Avec ses 200 kilos, Alain est assez représentatif des problèmes d’obésité en France. Vivant dans un village isolé, il s’est vu grossir au fil des ans et n’a pas su enrayer sa prise de poids. Aujourd’hui, il ne peut plus marcher et risque une crise cardiaque à tout moment. Quand nous sommes arrivés chez lui, ce fut le choc. C’est très impressionnant de le voir cloué sur sa chaise roulante, prisonnier de ses kilos. Mais très vite, sa chaleur humaine, sa volonté et son courage ont pris le pas sur cet état physique difficile à regarder. Le témoignage d’Alain est très fort et plein d’humanité. Il ne nous a fixé aucune barrière, y compris à l’hôpital où nous avons pu filmer son opération. Pour trancher avec cette démarche d’ordre médical, nous avons ensuite choisi de suivre un personnage qui s’accepte comme il est. C’est le cas d’Agnès qui a entamé un démarche dite de « side acceptance ». Elle a rejoint l’association Allegro Fortissimo qui milite contre les discriminations anti-obèses, que ce soit dans le travail ou pour les accès dans les lieux publics… Enfin, nous souhaitions rencontrer quelqu’un de plus jeune, qui ne soit pas obèse mais en surpoids (de 10 à 20 kilos de trop). Un témoin plus proche de la majorité des Français. C’est la situation de Jessica. Elle se heurte au problème des régimes, de son poids qui fait sans cesse du yo-yo et risque de tomber dans l’obésité.
Dans un premier temps, les chirurgiens sont restés assez frileux face à notre requête. Ils redoutaient un énième documentaire sur « les personnes grosses » véhiculant les clichés habituels sur la mauvaise alimentation, le manque de volonté, etc. Nous avons dû les mettre en confiance, les convaincre de notre volonté d’inscrire le film dans une démarche volontariste et évolutive. Nous ne cherchions pas à filmer du spectaculaire mais de l’information, de l’émotion, et surtout nous dégager de toutes intentions de voyeurisme. Pour eux, participer au tournage était aussi un sacré engagement. Les interventions qu’ils pratiquent sont lourdes et risquées, car les anesthésies peuvent s’avérer dangereuses pour les obèses.
Pour rencontrer nos témoins, nous sommes passés en majorité par l’intermédiaire du corps médical, notamment pour Nathalie, Alain et Jessica. Les médecins ont contacté plusieurs de leurs patients pour leur proposer de nous rencontrer. Un travail d’approche de longue haleine mais nécessaire. Les personnes obèses ou en surpoids souffrent de leur image bien souvent sujette à moqueries. Pas évident pour eux de se laisser filmer durant plusieurs mois dans leur intimité. Pour les convaincre, il a fallu les rassurer sur notre démarche mais aussi leur présenter notre travail. Leur participation au film a pris la forme d’une thérapie. La caméra a été un élément déclencheur dans leur engagement. En étant filmés, ils ne pouvaient plus baisser les bras dans leur lutte contre l’obésité, obligés d’aller jusqu’au bout. L’exemple de Jessica en est la parfaite illustration. A l’issue de sa cure, elle était très déprimée d’avoir si peu perdu. Nous l’avons encouragée à poursuivre ses efforts pour donner une fin plus optimiste à son histoire. Prolonger le tournage a été payant puisque durant les mois qui ont suivi elle a fini par perdre 10 kilos !
Depuis la fin du tournage, nous avons régulièrement des nouvelles d’Agnès, Nathalie, Alain et Jessica. Alain pèse aujourd’hui 150 kilos. Il est très heureux, car il peut enfin remarcher. En revanche, il souffre de carences en vitamines qu’il doit compenser par des médicaments. Quant à Nathalie, elle a perdu 40 kilos, mais elle a été aussi extrêmement fatiguée. Ces interventions permettent aux obèses de maigrir mais restent risquées et sont loin d’être anodines pour l’organisme. Tous les quatre sont impatients de découvrir le film. Ils vont voir qu’ils n’ont pas fait tout ça pour rien ! Pour eux, se laisser filmer relève de l’acte de bravoure. Comme nous leur avons suffisamment répété, ce n’est pas un film sur eux mais avec eux ! "
source :
www.leblogtvnews.com/40-categorie-878885.html (voir au 14 mars)