Patty a écrit:Ayé Charlotte, ton courrier est dans ta boite à mp ! ;)
Merci beaucoup, Patty, je t'ai répondu en mp !
Donc, voilà la lettre que Patty "a pondu", chapeau bas. :lol: (et si ca peut servir à d'autres)
Citation:Monsieur le Directeur,
En date du 27 juin 2008, en début de soirée, j’effectuais mes courses comme d’habitude dans votre magasin, accompagnée de mon fils mineur.
Au rayon Hygiène et Beauté, mon attention a été attirée par un déodorant à la pierre d’alun. Ainsi qu’il est habituel avec ce genre de produit, je l’ai testé sur ma main pour voir s’il me convenait. Comme ce n’était pas le cas, je l’ai reposé en rayon. Je précise que ce produit n’était pas scellé.
J’ai continué à faire mes courses et je suis passée en caisse.
Quelle ne fut pas ma surprise, après avoir réglé mes achats, d’être arrêtée par l’un de vos vigiles qui m’a enjointe de le suivre, sans me préciser pourquoi.
Mon fils et moi avons alors été conduits (dire où) où le vigile m’a indiqué que les faits qui m’étaient reprochés étaient… d’avoir essayé le déodorant !!! Il m’a précisé que c’était interdit par la loi et m’a dit que mon « délit » avait été enregistré par vos caméras de vidéosurveillance.
Je me suis alors excusée, lui précisant que j’ignorais que c’était interdit, d’autant que c’est une pratique courante.
Votre vigile m’a alors demandé une pièce d’identité, a rempli un formulaire et m’a reconduite à une caisse « accueil » pour régler le produit « volé ». Je précise que mon fils mineur est resté seul dans le local pendant notre absence, ce qui est totalement anormal.
A notre retour dans le local, le vigile m’a demandé de signer le formulaire où il avait coché une case « vol à l’étalage » !!!! J’ai refusé, argumentant qu’il ne s’agissait nullement d’un vol, d’autant qu’il venait de m’obliger à acheter le produit.
Il a alors contacté son responsable par talkie-walkie et celui-ci lui a littéralement hurlé que je devais signer, que je n’avais pas le choix.
Etant donné que je me sentais blessée et que mon fils mineur, qui avait assisté à la scène, commençait à ne pas se sentir bien, je n’ai pas voulu faire d’histoire et j’ai signé, mais en précisant bien sur le formulaire « déodorant essayé puis reposé ».
Une fois rentrée chez moi et remise de mes émotions, je me suis rendue compte de la disproportion des faits par rapport au « délit » constaté et j’ai décidé de ne pas en rester là.
J’ai donc contacté un juriste spécialisé en droit de la consommation qui m’a confirmé que la procédure était abusive et que l’on n’aurait jamais du traiter de cette façon une cliente de bonne foi. Selon lui, j’aurais du faire appel aux forces de police pour constater l’abus, ce que je ne manquerai pas de faire si une telle situation devait se reproduire.
Il m’a informée que l’article 1587 du Code Civil mentionne que « A l'égard du vin, de l'huile, et des autres choses que l'on est dans l'usage de goûter avant d'en faire l'achat, il n'y a point de vente tant que l'acheteur ne les a pas goûtées et agréées. » et que, cet article du Code datant de Napoléon, toutes les jurisprudences l’étendent aux produits non alimentaires qu’il est d’usage d’essayer avant de les acheter, surtout lorsque cela est constaté comme « usage » régulier. Toutes les personnes à qui j’ai raconté cette mésaventure m’ont confirmé essayer également ce type de produit et l‘avoir toujours fait, on peut donc bien parler d’usage.
J’étais donc tout à fait en droit de tester ce produit, à partir du moment où je ne fracturais pas un emballage et qu‘il n‘y avait pas de flacon test, ce qui est le cas.
En conséquence, il ne s’agit pas d’un vol, mais de l’exercice de mon droit de consommateur à essayer un produit et à l’agréer avant de l’acheter (ou pas).
C’est pourquoi, compte tenu de ce qui précède, je vous demande :
- de me restituer le formulaire que j’ai signé sous la contrainte alors que je n’y étais pas obligée;
- de m’indiquer si les données mentionnées sur ce formulaire ont fait l’objet d’un traitement informatisé (dans ce cas, vous voudrez bien m’apporter la preuve que les données nominatives me concernant ont été supprimées conformément à la Loi Informatique et Liberté)
- de m’indiquer la durée de conservation des images enregistrées par votre système de vidéo surveillance et la personne à contacter pour y avoir accès, toujours conformément à la loi Informatique et Liberté, ces images constituant des données nominatives au sens de la Loi.
Enfin, je précise que j’apprécierais également des excuses et un dédommagement pour le préjudice moral subi (il est extrêmement désagréable de se faire littéralement « embarquer » par un vigile devant tout le monde, comme si on avait commis un délit grave).
Si je n’obtiens pas satisfaction, je me verrai contrainte :
- de déposer une plainte pour abus de pouvoir et diffamation (accusation mensongère de vol ) en mon nom propre mais également en celui de mon fils mineur qui a été traumatisé par cette affaire, notamment lorsqu‘il a du rester seul dans le local alors que le vigile m‘emmenait ;
- de saisir la CNIL pour lui signaler les pratiques en cours dans votre établissement;
- de saisir la DGCCRF pour le même motif;
- de signaler les pratiques de votre service de surveillance à la Préfecture, chargé des agréments de ces personnels;
- d’informer les magazines « Que Choisir » et « 60 Millions de Consommateurs » de la façon dont on traite les clients honnêtes dans votre enseigne;
- de mentionner cette aventure sur un site Internet fréquenté ;
- d’informer le siège des magasins Auchan de la façon dont est traitée la clientèle dans votre magasin.
Mes intentions vous paraissent peut-être excessives, mais elles ne le sont pas plus que l’accusation de vol à l’étalage portée à l’encontre d’une cliente honnête qui a juste essayé un déodorant à 4,80 € !
Je trouve fort dommage tout ce déploiement de force pour 4,80 € et il me semble que si vous devez lutter contre la démarque inconnue, vous devriez commencer par les vrais délinquants et non par une mère de famille honnête qui, de plus, a acheté pour plus de 170 € de marchandise ce jour-là dans votre magasin et qui le fait régulièrement. Il est vrai qu’il est plus facile de s’en prendre à une femme accompagnée de son enfant qu’à un certain autre type de clientèle…
Il va sans dire également que si je n’obtiens pas satisfaction, je ne me servirai plus jamais dans votre magasin et que je me ferai un plaisir de vous faire de la publicité gratuite pour démontrer à quel point le client est roi chez Auchan.
A l’heure où on parle de baisse du pouvoir d’achat et des difficultés des consommateurs, il me semble vraiment déplorable - et commercialement très discutable - de traiter une cliente fidèle et honnête de la sorte pour une telle broutille.
La loi m’imposant un délai pour déposer plainte, vous voudrez bien me répondre rapidement, car faute de réponse dans un délai « raisonnable » je me verrai contrainte d’engager l’ensemble des procédures que j’ai mentionnées.
Vous remerciant de l’intérêt que vous porterez à ma demande et restant extrêmement attentive aux réponses que vous voudrez bien m’apporter,
Je vous prie d’agréer, Monsieur le Directeur, l’expression de mes salutations distinguées.