chloeecamille a écrit:Je vais en dire ce qu'en dit l'institutrice de Chloée ( car là aussi, en primaire, il va y avoir des cours de soutien).
Globalement, elle n'est pas contre même si du soutien, elle en faisait déjà avant.
Par contre là, ce qui la gêne, c'est :
:arrow: que cela ait été mis en place sans concertation, sans moyens, sans rien quoi. On a juste dit aux institutrices : vous devez faire deux heures de soutien, point barre. sachant que dans le même temps, on alourdit le programme scolaire tout en supprimant deux heures... :roll:
:arrow: elle a peur que ce ne soit qu'une manière de supprimer certains emplois qui venaient justement en aide aux enfants en difficultés. Certes, le soutien peut aider un enfant en difficulté temporaire mais n'est pas suffisant pour un enfant vraiment en difficulté. Là, il y avait d'autres personnes qui intervenaient ( psychologue scolaire etc) et elle craint que cette mesure ne signe leur disparition.
:arrow: les journées sont longues, très longues. Un enfant, surtout en difficulté, a souvent du mal à se concentrer. Il a besoin de ses temps de recré. Et là, souvent, on va lui en supprimer pour lui coller du soutien.
Bref, j'avoue que je suis assez d'accord avec l'institutrice. Je n'ai rien contre le soutien mais plutôt contre la manière dont il est imposé aux instits.
Pas mieux...
Ce qu'il faut savoir (moi, je suis instit en maternelle et directrice d'une petite école), c'est que ces heures qui sont dégagées pour être mises à la disposition des enfants en difficulté (mais pas que puisque l'on appelle cela "aide personnalisée") ont été imposées aux enseignants en dépit du bon sens puisque sans aucune concertation, information, ni piste aucune quant au fonctionnement de cette aide.
On a juste dit aux enseignants qu'ils devaient deux heurespar semaines devant les enfants et vogue la galère, et quelle galère!! Tout est laissé à la charge de l'équipe pédagogique, l'emploi du temps des adultes (quand faire le soutien) le public concerné (l'aide perso oui, mais sur quel (s) critère (s)) les objectifs à atteindre...
Je suis intimement persuadée que l'immense majorité des enseignats de ce pays ont à coeur de relever le niveau des enfants qui à un moment ou un autre ont besoin d'un petit coup de pouce.
Mais ce qui ne colle pas ici, c'est l'intention du gouvernement. Certes, l'idée est louable, du soutien et gratuit en plus! quelle bonne idée!
Sauf que oui mais non, ici on a écouté les professionnels du tourisme et les parents qui réclamaient à corps et à cri de supprimer le samedi à l'école, ainsi fut fait.
Au passage on a un peu modifié (traduire: alourdi) les programmes tout en résuisant le temps de présence des enfants à l'école. Et comme il n'était pas question de DONNER (ouh! le gros mot) ces deux heures aux enseignats qui c'est bien connu n'en font déjà pas beaucoup (des heures), et bien on s'est dit qu'on allait leur demander de prendre en charge la difficulté scolaire (comme s'ils ne le faisaient pas déjà dans les classes), et quand on a donné aux parents le petit livret blanc des nouveaux programmes, oh surprise, il n'y avait plus de mention du RASED (réseau d'aide aux enfants en difficulté) si si lisez bien, si vous avez un enfant à l'école élémentaire, on vous a distribué ce petit livret.
Ainsi pourront être récupérés des milliers de postes de psy scolaires, de rééducateurs, de postes E et G.
Ces enseignants formés et spécialisés dans le traitement de plusieurs types de difficulté, vont probablement retourner dans les classes et on pourra l'année prochaine supprimer des milliers de postes d'enseignants.
Vous trouvez que je m'égare, que je m'éloigne du sujet? Je ne le pense pas. Je travaille dans une Zone d'Education Prioritaire où l'école et l'aide aux écoliers prend tout son sens. Ce dont nous avons besoins, c'est des moyens (plus d'enseignants pour des classes moins chargées) et des outils qui pourront nous aider à encadrer nos élèves en tenant compte de leurs spécificités, de plus de temps de concertation pour élaborer des stratégies qui les aiderons à avoir confiance en eux, pas des mesures imposées sans aucune aide d'aucune sorte qui je l'espère ne serviront pas qu'à plomber des enfants qui n'en peuvent déjà plus de l'école parce qu'ils sont en difficulté et à qui ont en rajoute une couche (même si les enseignants font tout ce qu'ils peuvent pour que les enfants ne se retrouvent pas à faire les même choses qu'ils ont faîtes en classe de façon systématique)
Malgré tout je rejoins Bataille, s'il faut les aider, et bien aidons les, ils ne mourront pas d'aller à l'école un peu plus que les autres, c'est juste la façon dont c'est pensé (ou plutôt pas pensé)qui est dérangeante.
Quant à moi, je me suis coltinée toute l'organisation d'un dispositif sur lequel on n'avait aucune information. Pour les enfants, nous avons décidé de caler ce temps sur le temps de midi plutôt que de leur allonger leur journée le soir au détriment de mes collègues instits qui ne peuvent plus faire de cantine.
Pour info, la seule consigne que l'on avait était que les enseignants devaient deux heures par semaines (mais pas les enfants), qu'il était possible de les faire le midi, le soir, ou le mercredi matin, mais EN AUCUN CAS LE SAMEDI (puisqu'aucun enfant ne doit plus mettre les pieds à l'école le samedi)
Il a fallu tenir compte des parents qui ne pouvaient pas/voulaient pas revenir chercher leur enfant plus tard ces jours là, tenir aussi compte des enfants qui mangeaient à la cantine, pour qu'ils puissnet changer de service afin que le réfectoire ne soit pas vide au premier service et bondé au deuxième,et aussi tenir compte du personnel communal pour qui il devanait impossible de faire le ménage aux heures habituelles, vous n'imaginez pas le boulot et les réunion qu'il a fallu pour en arriver là.
Mais j'aimerai savoir moi si je suis la seule à raler ou si mes collègues instits pensent comme moi: Femmechocolat?; Phadrea?