Oui, y'a moi 8)
Ton message me touche, j'ai longtemps vécu ce que tu décris très bien. Et le travail pour m'en dégager n'est pas encore fini, mais a bien avancé, comme quoi c'est possible!
J'ai été une vraie éponge, à en arriver à passer mon adolescence dans des livres psy et new-age afin de comprendre pourquoi j'avais l'impression d'être pénétrée par les émotions des autres... J'avais sans cesse la sensation de suffoquer, comme une machine perpétuelle à aspirer l'environnement affectif... J'étais complètement paniquée par cet état de fait!
Aujourd'hui, je m'en sors pas mal du tout, grâce à une psychothérapie avec un psy fantastique, humain et juste. Mon quotidien a aussi beaucoup évolué.
Je n'ai pas encore abordé ce problème très en profondeur mais voilà déjà quelques pistes:
1. Je suis en train d'intégrer que je ne suis pas responsable du malheur des autres. Je n'ai donc pas à être sans cesse à l'affût de ce qu'ils vivent, et de culpabiliser dès que je ne réponds pas à cette souffrance.
2. J'apprends à prendre une place, notamment en m'accordant le droit unilatéral de dire NON, et donc d'affronter les culpabilités liées au fait de ne pas soutenir l'autre (cela est lié dans le point expliqué plus haut). Cela implique aussi de me rapprocher de mon vécu d'enfant, et de ma relation hyper éprouvante avec ma mère, ce qui n'est pas facile!
3. Cette hyper-empathie a aussi été une arme dans mon cas. J'avais un environnement familial tellement destructeur que j'ai dû développer une hyper-sensibilité aux vécus des autres, afin de les anticiper. Le comprendre aide à m'en sortir.
4. Tout cela débouche sur une chose merveilleuse que je ne connaissais pas: la sensation d'exister pour moi, avec un monde propre. La sensation d'être adulte et capable de choix. Le fait de faire du sport et de revaloriser mes sensations corporelles m'ont aussi beaucoup aidées à me dégager de ce "tout-émotionnel" dans lequel je baignais.
Et puis, y'a aussi eu une rupture très difficile avec un ex complètement dépendant affectif. Lui a tellement mal supporté mon refus de revenir après une rupture qu'il a lui-même décidée, qu'il m'a harcelé plusieurs mois. Ca a été très loin et m'a définitivement obligée à me confronter à ce problème. J'ai appris que je n'étais pas responsable de lui, même si je captais la force de sa souffrance, et que je n'avais pas à supporter tout ça, au contraire! Thérapie-choc donc!
Encore un truc: cette grande sensibilité peut devenir un énorme atout le jour où elle cesse de disfonctionner... Imagine la force et l'intensité de tes propres sensations et émotions, c'est super beau! En plus c'est un atout dans pleins de jobs, savoir anticiper l'humain, ou simplement ce qui lui fait du bien...
Je te donne ces éléments un peu en vrac, tels qu'ils me viennent, mais c'est très volontiers que je continue à en discuter plus profondément avec toi ;) Bonne chance sur la voie de la guérison!