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Hypersensibilité handicapante

53 ans strasbourg 6049
merci adenora :) en fait ma fille elle pleure souvent et on ne comprend pas pourquoi, donc on lui demande ce qui parfois la fait pleurer encore plus. je ne  
pense pas qu'elle s'en veuille de pleurer, pour moi pleurer n'est pas une faiblesse (c'est ce que je lui aie dit) mais une façon d'extérioriser. par contre pleurer pour "rien" ou du moins un truc que personne ne comprend, est un soucis mais plus parce que ca donne aux autres des armes pour la toucher encore plus.
l'espèce de violence exprimée ce serait plus en cas de point de non retour. exemple : yutsuu disait qu'elle était en colère au lieu de pleurer, la mienne elle pleure pleure pleure et un jour quelqu'un la bouscule (à la cantine comme c arrivé l'année dernière) et elle ne pleure plus mais lui balance le plateau sur la tête. puis elle re-pleure. derniers retranchements et paf ca clash. l'année dernière j'ai flippé je me suis demandé si elle faisait pas une vraie dépression.

question psy en fait elle voit une psychologue au cmpp depuis 6 ans/ et elle aime beaucoup y aller. pour elle voir un psy est totalement normal tout le monde lui a toujours dit que ces personnes étaient là pour écouter, alors elle y va pour parler d'elle mm. dans son collège le personnel (surveillants, psy, infirmière etc) ne connait qu'elle tellement elle va communiquer avec des adultes plus aptes à comprendre sa façon de fonctionner. la relaxation sa prof de sport a fait un programme spécifique pour ca (y'a plusieurs élèves dans le cas au collège) et elle l'a suivi avec assiduité (elle me faisait rire à faire la posture du 8 par exemple ;))

je ne sais pas si ca vous fait ca, est ce que c'est plus facile de parler avec des adultes? les autres ados ou enfants ne comprennent pas? ou c'est juste parce qu'elle est fille unique et a l'habitude de parler à des gens plus vieux?
35 ans 940
Je réponds un peu tard, et je n'ai jamais eu de réactions aussi violentes que ta fille, mais pour répondre à ta question: oui, très clairement, ça a toujours été plus facile pour moi de parler avec des adultes ou avec des gens plus âgés, et je ne suis pas fille unique. Après, si c'est dû à l'hypersensibilité ou à autre chose, là c'est une question qu'on peut se poser ^^.

Mais de manière générale oui, j'avais l'impression que les adultes me comprenaient mieux, ne me jugeaient pas (et n'avaient pas de raison de se moquer de moi, aussi). Parce que lorsqu'on est hypersensible, sur certains points, on est différent. Et les enfants sont cruels avec les gens différents, ce qui est moins le cas des gens plus âgé (et c'est la raison pour laquelle les moqueries sont allées en diminuant au fur et à mesure que je grandissais, et j'espère bien que tel sera le cas pour ta fille bis ;)).
E
41 ans 105
Citation:
Parce que lorsqu'on est hypersensible, sur certains points, on est différent. Et les enfants sont cruels avec les gens différents, ce qui est moins le cas des gens plus âgé (


Phrase qui vient de me donner une énorme claque (positive :lol: ).

En fait j'ai passé toute ma vie depuis que j'ai quitté le circuit scolaire à me demander pourquoi moi...qu'est-ce que j'avais fait...
Ma mère m'a dit qu'il fallait que j'oublie ce qu'on m'avait fait à l'école-collège-lycée, que c'était du passé, que je devais aller de l'avant, mais je n'ai jamais reussi. Ce qui est je pense la conséquence majeure de mes tca.

Je voulais (je veux) savoir pourquoi j'ai toujours été seule et victime de la méchanceté des autres enfants, mais peut-etre percevaient-ils cette hypersensibilité chez moi, comme une grosse cible peinte en rouge sur ma poitrine avec marqué "souffre douleur".

Avoir les clés pour comprendre là ou ça a merdé dans mon enfance m'aidera à aller de l'avant.

En tout cas merci pour ces témoignages qui permettent de mettre un nom et des mots sur ce que l'on ressent et que l'on exprime difficilement.
35 ans 940
Bonjour!

Je remonte ce poste suite à une sorte "d'éclair de compréhension" que je viens d'avoir pour savoir si d'autres parmi vous se sont déjà fait ce genre de réflexion suite à une situation particulière... :roll:

Je m'explique.
Hier, j'ai passé une journée juste merveilleuse: j'étais avec une amie proche et une de ses amies à elle avec laquelle je me suis très bien entendue: on s'est rendue presque à l'autre bout de la Suisse pour aller voir une expo.
On a énormément discuté, ri, l'expo et le musée en général étaient géniaux, bref, c'était vraiment une super journée. Je suis rentrée de chez moi exténuée, mais heureuse parce que je m'étais sentie très vivante.

Aujourd'hui, je suis dans un état bizarre: je n'ai envie de rien, n'arrive rien à entreprendre de ma journée, ai passé plusieurs heures sur mon lit à rêvasser, bref, état bizarre (et très embêtant sachant que j'ai un travail écrit à rendre samedi et que j'ai encore du boulot).

Et là, en parcourant le forum, tout à coup, je me demande: "mon état comateux d'aujourd'hui serait-il le résultat de ma journée d'hier? Etait-elle si riche en sentiments, émotions, découvertes, discussions, réflexions, etc. que j'ai aujourd'hui eu besoin de récupérer, malgré moi? M'a-t-elle demandé plus d'efforts que ce que je pensais?"

Ce genre de contrastes d'un jour à l'autre vous est-il déjà arrivé? Avez-vous déjà eu ce genre de réflexions? Pourrait-ce être dû à cette "hypersensibilité"??
[Parce que si oui, zut alors, quand même... ça voudrait dire que chaque journée géniale doit forcément être suivie par une journée "mode comat on", et j'aime pas trop cette idée...]

Merci d'avance de vos réponses =)
S
89 ans 4951
J'ai souffert de cette hypersensibilité toute ma vie, mais avec les années et une très longue psycho-thérapie, j'ai appris à vivre avec et à ne plus essayer de lutter contre.

J'ai appris à ne plus faire semblant et à mettre des mots plutôt que de pleurer. Je dis par exemple dans une conversation ou je suis touchée par qqe chose : "excuse-moi mais ce que tu dis là me touche énormément car je suis très sensible".

J'ai longtemps pris tout cela pour de la faiblesse mais avec les années c'est devenu une force. J'ai appris à me protéger et à plus me sentir obligée de devoir être dans la norme.

Ce que tu dis sur la journée un peu comateuse après une journée riche en émotions (même positives) je le ressens également, mais j'ai aussi appris à l'accepter. C'est certainement plus facile à mon âge et des fois on se moque de moi, mais de nouveau je l'assume et rigolant et cela passe.

Il m'arrive bien sûr d'être encore démolie par des remarques, mais maintenant je sais que j'arrive à me sortir de cet état et j'analyse pourquoi cela me touche si profondément.

Je n'ai par contre pas eu de soutien d'adultes pendant mon enfance étant la seule avec cette hypersensibilité dans ma famille, j'étais plutôt considérée comme faisant du cinéma.

Un de mes fils qui a 13 ans et comme moi depuis tout petit. Par contre, comme je l'ai accepté comme il est il s'en sort beaucoup mieux que moi. Cela le rassure quand je lui dis que je le comprend, mais qu'il faut dédramatiser les choses.

Par contre, j'ai pris beaucoup de poids avec les années, car je passais toutes mes émotions dans la nourriture. Actuellement je fais un immense travail sur moi-même vis à vis de ma relation à la nourriture. C'est pas encore gagné, mais il y a du progrès.

J'ai été un peu longue, mais cela m'a fait plaisir de m'exprimer sur ce sujet, car il me semble toujours être la seule dans ce cas.
:)
54 ans 82
actuellement je suis suivie par un psy pour une dépression qui dure depuis 1 an et ce dû au décés de ma nièce (agée seulement de 5 jours) :cry: je suis devenue extrément agressive, peut etre qu'un jour j'arriverais a lui parler de mon aspect exterieur qui me bouffe de pus en plus...
35 ans 940
Merci princessezelda pour ton témoignage qui m'a fait beaucoup de bien (même si je viens de le découvrir): c'est rassurant de voir que finalement on peut apprendre à s'en sortir et à accepter =).

Yumee, je ne sais pas exactement si c'était le bon endroit pour poster, mais je te souhaite de te sortir bientôt de cette dépression et espère que ta thérapie t'aide à faire le deuil de ta nièce. Et si cela peut te faire du bien, pourquoi ne pas créer ton propre sujet? Peut-être que certaines VLRiennes ont aussi vécu ce genre d'expériences et pourraient t'aider à traverser cette épreuve?
En tous cas prends soin de toi :kiss:
104 ans Sur une comète 1981
Je suis borderline. Franchement, je ne souhaite ça à personne. Un de mes amis me fait une réflexion et je descends au trentième dessous. Dernièrement j'ai eu de gros problèmes et j'ai replongé dans mes pires comportements, hyperphagie et am. Pas facile de remonter la tête. Les régulateurs d'humeur m'endorment. Les psychothérapeutes connaissant cette maladie sont rares et chers ! C'est une maladie très mal connue en France. Quand des choses un peu plus intenses que mon banal quotidien m'arrivent, je panique. Et personne ne comprend. Pourquoi un mot de travers me provoque des troubles de la respiration ? Pourquoi de nouvelles responsabilités me donne des vertiges ? Face à cette incompréhension, j'ai appris à mentir et me calme en bouffant et-ou en me coupant. Je sais que c'est mal. Je sais aussi qu'on ne m'a jamais appris à contrôler mes émotions. Elles me prennent, respiration haletante, pleurs. La nuit parfois, je sursaute en criant des mots épars, toujours sous le choc de choses qui me sont arrivées enfant ! Rien de terrible pourtant, juste des phrases, des remords. Enfin bon, je ne perds pas espoir de m'en sortir un jour.
104 ans Sur une comète 1981
En fait, je pense savoir pourquoi il y a si peu de personnes soufrant de TPL sur les forums. Les petites joutes oratoires, l'écrit qui rend une remarque facilement agressive... Tout cela est très dur à supporter. Idiot, mais j'en ai limite pleuré. Je pense que les gens hypersensibles ont du mal avec les forums, ils sont trop fragiles pour ça. Pas le recul nécessaire, vivant tout à fond, la sensibilité s'enflammant ou se rétractant. Très dur à vivre. Et inexplicable car on se moque de vous, vous accuse d'être faible. Alors qu'en réalité, toute votre force est concentrée pour ne ps pleurer / s'enfuir / s'empiffrer / se lacérer... Et que de ne pas faire ça réclame bien plus de force que celui qui ricane en face. Fichue maladie incomprise.
B I U