A 19h07 :
Un homme a tué à coups de carabine sa compagne, employée au magasin Carrefour de Mérignac, dans la banlieue de Bordeaux, alors qu'elle était en train de travailler au rayon fruits et légumes, au coeur du magasin, provoquant panique et stupeur chez les clients et les salariés.
L'homme, âgé d'une quarantaine d'années, a ensuite retourné l'arme contre lui. Il a été hospitalisé dans un état critique au CHU de Bordeaux.
L'homme a fait irruption dans cette grande surface, armé d'une carabine 22 long rifle, vers 12H15. Il a poursuivi dans les rayons sa compagne, Mireille, qui travaillait depuis un an dans ce magasin. Des problèmes au sein de leur couple seraient à l'origine du drame, selon une source proche de l'enquête.
La femme, âgée de 41 ans, "a été touchée à plusieurs reprises et le coup fatal porté à la tête dans la tempe", a annoncé sur les lieux la vice-procureure de Bordeaux Joëlle Pizzanelli.
Des employés du magasin sont aussitôt intervenus pour lui retirer son arme à canon et crosse sciés alors qu'il gisait au sol, près du corps inanimé de sa compagne, selon une source proche de l'enquête.
"Une employée l'a sauvé en lui faisant un massage cardiaque", raconte Christophe Sauzeau, délégué CFDT. "Cela l'a bouleversée, elle ne pouvait s'empêcher de dire +j'ai sauvé un meurtrier+", ajoute-t-il.
Selon la direction du magasin, "la victime avait déjà été menacée par son compagnon".
Mireille était mère de trois enfants, âgés de 21, 18 et 14 ans, et vivait avec son compagnon à Saint Médard-en-Jalles, en périphérie de Bordeaux. Dans le magasin, le drame a d'abord semé la panique avant de plonger dans une profonde stupeur employés et clients.
"On a entendu les coups de feu et les gens ont eu peur, cela a été la panique", raconte encore choquée une hôtesse de caisse, sous couvert d'anonymat.
Les gens fuyaient dans tous les sens en criant "partez vite", certains se cachaient sous les caisses, d'autres sortaient en courant pour se réfugier dans les magasins de la galerie marchande, selon les différents témoignages recueillis sur place.
"On se serait cru dans un film", raconte encore ému Denis, qui, avec ses collègues d'une boulangerie de la galerie marchande, "est parti se mettre à l'abri dans l'arrière-boutique".
Quelques heures après le drame, des employées du magasin bouleversées, les yeux rougis par les pleurs, quittaient le magasin, soutenues par leurs proches.
Une cellule de soutien psychologique a aussitôt été mise en place, "dans un endroit isolé du magasin afin d'écouter les personnes traumatisées. Les clients peuvent également être accompagnés par les psychologues", a précisé le directeur du magasin, Vidal Torress.
Un périmètre de sécurité, constitué de bâches, palettes et cartons a aussitôt été établi autour du rayon fruits et légumes où s'est produit le drame.
Le magasin n'a pas fermé ses portes. Des employés comme des clients étaient nombreux à s'élever lundi après-midi contre cette absence de respect "pour la victime".
"Même la fermeture du magasin, malheureusement, ne ramènerait pas cette personne", a expliqué M. Torress, "l'impact est suffisamment fort pour que l'on puisse montrer que l'on est dans la nécessité de reprendre une vie normale aussi dans des événements qui sont aussi tragiques que ceux ci".