je suis éducatrice spécialisée sur des institutions (soit avec un public en perte d'autonomies (psychotiques, troubles autistique) soit dans une maison educative a caractere sociale :D
J'adore mon boulot, c'est une vocation pour moi :D
La MECS a pour objectif la protection des enfants en difficultés familiales et sociales. Soit par placement à la demande des parents, soit du juge, l'ASE etc...
C'est des jeunes de 7 à 16 ans.
Je dois dire que c'est toute classe sociale confondue.
La violence, tant physique que verbale, dont ils font preuve, à l'égard de l'équipe éducative, me destabilise et m'interroge quelque peu :? je ne compte plus le nombre de crachats, d'insultes voir de coups dont a pu etre "victime" l'équipe éducative.
A la derniere analyse des pratiques, mon collegue et moi même, nous avons bien signifié que nous n'étions plus dans un rôle éducatif mais dans un rôle de conflit corps a corps.
En gros,avant les jeunes avaient "peur" des sanctions et croyaient en notre autorité, maintenant, ce serait plus du style "si tu dois faire si ou mi, si tu veux me provoquer ou faire une bétises, tu devras avant me passer sur le corps"
Vachement pedagogique et éducatif, on se sent plus matons qu'éduc, et encore :cry: ! je pense que les matons sont plus respectés que nous.
Ils n'ont plus de limites, d'égards, le respect j'en parle pas.
Je passe mes journées à courrir aprés, à faire de la "contention", à dépasser mes propres limites émotionnelles et des fois même à utiliser leur langage (arf :? )
Je suis consciente que les placements sont lourds pour ces jeunes, nous naviguons sur des dossiers des fois critiques dans le sens où il y a eu des abus subis, mais pour la plus part, ils sont placés sous "carence éducative".
On se rend compte que le terme comme pour pas mal de contexte, est faible, et poli, c'est surtout pas d'éducation du tout!! :evil:
Y'a des placements à la demande des parents dépassés par leur enfant, des placements (cela m'oripile) où les parents ont 3 voir4 enfants de placés : j'ai l'exemple d'une mere qui apres avoir "élevées" ses 2 filles, les places soit disant démunie, mais le fond est tout autre, madame veut profiter de la vie et prefere s'en "débarrasser" :evil: :evil:
L'action éducative et la difficulté de travail avec les familles fait que sans limite ni regles posées depuis le debut de leur vie, nous éducateur nous avons bien des difficultées a leur en imposer nous mêmes.
La violence verbale est constante et je ne parle pas de la physique.
Pour toute chose anodine en plus, repas, couché, devoir, tele, jeux, sorties... tout et n'importe quoi :?
Nous n'avons plus aucune forme d'autorité.
Les institutions dans ce style sont dépassées, alors que nous y mettons du coeur à l'ouvrage.
Les gosses n'ont plus peur de rien, de personne, même pas de la loi.
Ce qui est le plus "horrible" c'est qu'on leur a martelé leur droit (rapport au corps, abus, violence, le droit de l'enfant) mais en aucun cas leurs devoirs.
Du coup c'est porte ouverte a tout!
Petite anecdote : il y a quelque mois de cela, le weekend arrive ceux qui restent sur l'institution, sont regroupés sur un meme et seul groupe (sorte de villa ou parcelle de batiment). Le soir mutinerie, sans raison(des fois je me demande si c'est pas juste le plaisir de faire ch... :evil: ).
Les éducateurs avec les 20 jeunes, sont dépassés, font appel a la direction.(qui soit dit en passant le chef de service et la directrice sont craint!!)
Ils viennent, et ferment le batiment, le sécurise pour que les jeunes de partent pas ou ne finissent pas par tout casser du reste de l'institution.
Seulement, les jeunes, eux, qui n'ont peur de rien, passent pas les toîts, les fenêtres (en étage) et du coup l'équipe éducative et la direction sont eux meme prient a leur propre piege, enfermés dans l'enceinte du batiment :?
Les jeunes en partant, ont piqué les clefs des véhicules, et ne se sont pas génés pour mettre le souk a fond les bananes! klaxons, deplacés les vehicules, enfin un bordel infini!!
La direction a dû faire appel a la BAC!! :shock: pour être secourue et libérée de leur "prison".
Les jeunes ont fêtés avec cris et applaudissement l'arrivée de la BAC.
Il va sans dire que depuis, c'est plus qu'un débordement intempestif constant, meme la direction a reussie a se faire avoir par les jeunes placés sous cette autorité et maintenant, c'est pire :? on te rit au nez si tu dis que ça va se regler avec la directrice et le juge :?
Et c'est partout pareil, hormis institution, dans ma residence, c'est du vandalisme, et on peu rien leur dire (je me suis vu répliquer par un parent que j'étais éducatrice donc a moi de gerer :shock: leurs propres moutars!!)
m'enfin, donc coté violence des jeunes je suis en plein dedans et je confirme, plus de respect, plus de craintes sur rien.
Meme si ils sont arretés, y'a plus de réelles sanction penales, ils le savent et en profitent..
:? :? Mais où va-t-on???? :lol: :?