Vous avez sans doute toutes raison mais je trouve quand même que c'est dur pour lui aussi :
- il va perdre son boulot
- il est stérile et a du avoir recours à un donneur. La stérilité pour un homme est en général très mal vécue, un homme ayant le sentiment que sa virilité est également en jeu. Et là c'est bien un autre homme qui a "fait un enfant" à sa femme
- "sa" fille n'est pas biologiquement "sa" fille, je doute que tous les hommes acceptent facilement cela, même avec le suivi psy du don
- il a du mal avec un enfant, il ne sait pas s'en occuper
- il n'a pas dit non quand Leelo voulait un autre enfant, il a accepté de reprendre sur lui alors qu'il a manifestement déjà mal vécu le premier don. Certes il aurait pu refuser, mais je sais à quel point une femme peut être persuasive quand elle veut un enfant à tel point que son compagnon n'arrive pas à dire non.
Moi je trouve que tout ça, ça fait beaucoup pour un homme. Vous pouvez parler d'immaturité, il est probablement immature et pourtant il a accepté une démarche difficile. Repasser par là lui semble sans doute trop dur pourtant il avait dit oui. Et maintenant on va lui reprocher de ne pas saisir l'occasion de fuir, alors qu'il est paumé.
Bien sûr il ne devrait pas, il a une femme, une fille, il devrait être fort et continuer. Mais manifestement il ne peut pas. Il en a sans doute trop fait par rapport à ce qu'il pouvait supporter. Tout le monde ne peut pas supporter la PMA et les conséquences d'un don, même si en apparence tout allait bien. Il aurait du savoir ? Mais comment ? Comment aurait-il pu savoir comment il allait réagir une fois devant cet enfant qu'il n'arrive pas à considérer come le sien ? Il ne pouvait pas savoir.
Les couples sortent plus forts d'une PMA ? Oh que non ! Elle en détruit un bon nombre. La PMA c'est au départ un constat d'échec qui prend aux tripes. Avoir un enfant grâce au don d'un autre, c'est dur. Pour beaucoup d'hommes, c'est reconnaitre qu'on n'est pas un mec. Et même si au début on pense qu'on va gérer, avec le temps on peut très bien se rendre compte qu'on ne gère rien du tout.
Son "si tu en veux un autre tu n'as qu'à aller voir ailleurs" je le comprends aussi comme "tu l'as déjà fait ! Celui qui t'a fait cet enfant, ce n'est pas moi. Et je ne veux pas revivre ça".
Dur à accepter pour Leelo, ça je le conçois sans peine. Et je comprends aussi sa déception.
Mais je ne pense pas que ce que son mari a vécu, peut être sans le dire, soit plus simple. :(