petite-fee-bleue a écrit:Peut-être aussi qu'il a vu que je ne comprenais pas sa détresse et que c'est pour cela qu'il ne s'est pas tourné vers moi. Putain je m'en veux à mort.... S'il lui arrive quelque chose, d'une certaine façon, je suis responsable.
Ah non hein crotte ! :evil: Ca on a essayé de me le faire porter pendant des années. :evil:
Certes l'alcoolisme est une maladie. Pour autant l'alcoolique ne devient pas un crétin du jour au lendemain. Il sait très bien qu'il a un problème puisqu'il trouve assez de force et d'ingéniosité pour le cacher, pour planquer ses bouteilles, trouver l'argent dont il a besoin, manipuler les autres pour obtenir ce qu'il veut... Les autres il s'en fout, il ne sont que des instruments pour obtenir ce dont il a besoin et pour refiler sa culpabilité. Il ne le fait pas vraiment exprès. Mais il le fait. Demande à un ancien alcoolique s'il ne se rendait vraiment pas compte de ce qu'il faisait... Certaines choses non. Mais pour d'autres il en avait bien conscience... :?
Pour s'en sortir il faut qu'il trouve une raison de le reconnaitre auprès de lui d'abord, puis des autres et de faire les démarches nécessaires. Lui tout seul. Il n'y a que lui qui peut faire qq chose. Et après il faut tenir et ça c'est dur parce que le problème n'est pas que psychologique, il y a le manque et les manifestations physiques qui y sont liées.
Mon mari a arrêté de boire le jour où j'ai suivi les conseils du médecin qui me disait "s'il veut tomber laissez le tomber ce n'est ps VOTRE problème mais le sien. S'il veut remonter il remontera. S'il veut rester en bas, laissez le en bas. Il doit être confronté à lui même pour avoir la volonté de reconnaitre son problème et d'en sortir." Je l'ai fait. J'ai eu ce sentiment d'être morte dedans. Mais c'est ça qui l'a fait réagir et pas tout l'amour, la compassion, la pitié, l'aide... que je lui ai donnés avant.
Tu n'as pas à culpabiliser. C'est SON problème à lui. Ce n'est pas toi qui lui a fait boire sa première bouteille, pas toi qui la lui donnes et qui la tient quand il picole. Et tu ne peux rien faire pour qu'il s'en sorte, il est le seul à pouvoir.
On a trop souvent tendance à penser que devant une maladie liée à l'addiction on doit montrer compassion, indulgence, pitié... Ca lui fait une belle jambe au malade et surtout un bon prétexte pour croire que son problème il le doit aux autres.
Non au contraire il faut montrer qu'on n'est pas dupe. On peut proposer une aide mais pas l'imposer. On peut dire qu'on est là en cas de besoin mais que c'est à l'alcoolique de faire le premier pas. Et s'il veut tomber, il faut le laisser tomber. Une fois en bas, il a deux choix : il y reste ou il remonte. Mais c'est SON choix, jamais celui des autres qui n'ont pas le pouvoir de le faire sortir de son addiction.
Pour le moment ce monsieur n'avait pas envie de remonter. Et tu aurais pu faire n'importe quoi, il ne serait pas remonté pour autant. Il aurait juste pensé que quelqu'un prenait en charge ce qu'il ne pouvait plus prendre en charge et tôt ou tard il lui aurait reproché de ne pas pouvoir prendre en charge son alcoolisme. Et ça l'aurait conforté pour continuer. Maintenant il va avoir une autre chance. A lui de la saisir. S'il le veut. S'il le peut.
Tu as fait ce qu'il fallait dans la mesure de tes possibilités et de ce que tu pouvais supporter. C'est très bien. Personne n'est dité du pouvoir de sauver les autres malgré eux. Personne n'est obligé d'essayer. Chacun reste libre de sa destinée et de remonter. Et on peut remonter. C'est ce que je souhaite à ce monsieur. ;)
39 ans
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