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La reprise de poids à terme, un échec ?

2513
Bonjour,

Je sais que je vais m'attirer des foudres mais je me pose une question, à force de lire que la reprise de poids à terme est forcément un échec. Ma  
vision des régimes est sans doute biaisée puisque je n'en ai jamais vraiment fait (et même celui que je prétends faire actuellement me semble très loin d'un régime tel qu'on l'entend communément, pour celles qui m'ont déjà lue et aimeraient pointer là une contradiction).

Cette période charnière entre fin de régime et reprise de poids ne vaudrait-elle donc pas le coup d'être vécue ? Ne peut-elle pas être considérée comme une réussite en elle-même ?
Pour certaines, elle aura été l'occasion de mettre un bébé en route, de se soigner, de soulager des maux insupportables (de dos par exemple), de voir la vie autrement, de se mettre au sport, de souffler, de rencontrer l'amour, de ne plus être obsédée par le poids, d'enfin se faire plaisir et de voir la vie en rose.
On peut aussi mal le vivre d'avoir perdu du poids je suis aussi d'accord mais dans ce cas je rentre cela dans les échecs.

On peut regrossir après. On peut mal ou bien le vivre. Il n'en reste que ces années vécues avec une masse inférieure auront été une réalité heureuse pour certaines d'entre nous, et que ce n'est pas parce qu'elles se sont effacées derrière les kilos qu'elles n'en restent pas moins constituantes de la personne, de sa personnalité et de son histoire.
Est-ce là à dire que celles qui n'entrevoient que la conséquence du régime ("tu vas reprendre tout ton poids dans les 5 ans") sont les plus préoccupées par le poids et l'apparence, oubliant par la même qu'en 5 ans, les esprits évoluent aussi ? C'est un pas que je n'oserais pas franchir...


J'ajouterais qu'on conseille bien à une personne engagée dans un couple qu'elle sait sans avenir de profiter du bonheur qu'elle peut prendre au présent...pourquoi n'en ferait-on pas autant avec notre relation à un corps aminci par régime dont on sait que ce n'est que temporaire ?


Ma question ne se veut pas comme une opposition à la maxime du site ; on peut être ronde et heureuse, je ne le renie pas, c'est d'ailleurs mon cas. Mais je prends les gens tels qu'ils sont, et si untel me dit qu'il se sentirait mieux avec des kilos en moins, d'une part c'est son choix, je n'ai aucun droit d'ingérence et d'autre part, je sais que l'acceptation de soi est un graal difficile à atteindre quand bien même il reste la solution la plus souhaitable et durable.
On ne peut hélas pas demander à des personnes dont on ne sait rien d'entrer immédiatement dans ces dispositions particulières qui, nous, nous ont fait nous accepter ; on ne peut qu'avoir l'humilité et la patience du jardinier qui, plantant sa graine, attend sagement avant de la voir germer.
C
49 ans là 2187
Tu ne penses, si j'ai bien lu, qu'à l'option de reprendre seulement le poids perdu. Mais tu oublies l'option de reprendre beaucoup plus que ce qu'on a perdu, d'une prise de poids exponentiel après un régime, de la perte totale de ses sensations alimentaires, la déprime ou la dépression, des TCA que ça peut provoquer et des dégâts sur la peau que cela occasionne.

J'ai fait plusieurs régimes avec de fortes pertes de poids durant mon adolescence, et crois-moi, j'aurais préféré qu'on cherche à me stabiliser à mon 1er régime (63 kg à 11 ans 1/2) plutôt qu'à me faire perdre du poids. J'ai fait d'important yoyo totalement incontrôlé. A 16 ans mon corps était déjà tout abimés de vergetures. Depuis l'âge de 25 ans, je ne fais plus de régime, et crois-moi que grâce à cela, à 37 ans, mon corps est bien plus joli qu'à 20 ans, et je ne fais que quelques kilos de plus.
2513
Je te crois, vous êtes nombreuses à témoigner de cela.

En fait j'aurais dû resserrer plus ma problématique, exposer des cas précis où mon raisonnement tient. Je veux croire que nous n'avons pas toutes cette expérience du régime de début d'adolescence une fois passée la barre des 60 kg : c'est un schéma presque stéréotypé de la "régimeuse".
46 ans 1114
Je pense comprendre ce que tu veux dire, Chapinette.
Si j'ai bien compris, tu te demandes si quelque part ça ne vaudrait pas le coup de reprendre le poids perdu après un régime rien que pour le plaisir de vivre avec un corps aminci durant quelque temps (si c'est pas ça dis-le ;))

Je ne sais pas si mon témoignage peut faire l'affaire, parce que nous n'avons pas eu le même parcours.
Cependant je me lance, on verra bien.
Tout d'abord sache que je vais parler de TCA et autres, mais que ce n'est pas une façon de te convaincre ou de te "ramener dans le droit chemin".
C'est juste mon expérience, sans arrière-pensée.

Le souvenir que je garde de la période où j'étais mince, à savoir mince comme je le voulais (donc maigre, en l'occurrence, mais passons) n'est pas un bon souvenir.
Quand j'ai commencé à maigrir, j'ai développé des TCA qui ont pourri ma période de pseudo bonheur. J'étais totalement focalisée sur une éventuelle reprise de poids (quand ce n'était pas sur un désir de perdre encore), je vivais dans l'angoisse permanente de ne plus avoir ce corps qui ENFIN me comblait.
Je pouvais porter ce que je voulais, tout m'allait, je n'avais que des compliments, j'étais euphorique.
Je me disais: enfin, je suis reconnue à ma juste valeur. Tout est parfait. Plus jamais je ne regrossirai. C'est impossible. En plus, si je regrossis, que vont dire les autres?
J'étais extrêmement stressée et je reportais ce stress sur des exutoires tels que le comptage des calories permanent (je recomptais tout plusieurs fois par jour).

J'ai fini par ne plus pouvoir me frustrer alors je suis tombée dans la boulimie.
Je ne pouvais plus me priver, donc j'ai commencé à faire des crises d'hyperphagie quotidiennes, et par terreur de regrossir je vomissais tout.

Je sais que mon témoignage ne correspond pas vraiment à ton idée, et que toi tu vois plus le côté "maigrir lentement sans trop te priver", donc tu auras peut-être du mal à faire le parallèle entre mon vécu et ton ressenti.

Mais tout ça pour dire que pour moi, la période "mince" a été plus un enfer qu'autre chose.
Quand je me retourne sur la gamine que j'étais à l'époque, je vois surtout une jeune femme dépassée par sa perte de poids, qui rame pour reconnaître son image dans le miroir, et que tout le monde félicite d'être à ce point à côté de ses pompes.
Et surtout qui a peur, terriblement peur de redevenir "comme avant".
Oui, la sensation que je garde par rapport à cette période, et que je peux encore ressentir si je me replace dans le contexte, c'est la peur. Pas la joie.

Encore une fois ce n'est que mon vécu ;)
C
49 ans là 2187
Je tiens à préciser que durant mon adolescence j'ai fait 3 longs régimes, c'est-à-dire, des régimes où on perd doucement du poids, mais ça ne m'a nullement empêché de vivre ce que je te raconte ci-dessus. Le dernier je l'ai fait durant 2 ans, et 1 an après avoir commencé ma stabilisation j'avais tout repris, et 1 an encore après, j'avais pris encore le même nombre de kilos perdu (donc j'avais repris le double de ce que j'avais perdu, et c'est une constante chez moi).

La frustration, la lutte permanente, empêche de vraiment profiter de son nouveau corps, sans parler du regard qu'on porte sur ces gens qui ont changé d'attitude avec vous.
C
49 ans là 2187
Après avoir tout repris et bien plus, sans avoir l'impression de manger +, j'ai mis près de 5 ans à m'en remettre psychologiquement. Ensuite j'ai vécu des trucs qui m'ont fait prendre conscience que mon poids dépendait en fait des émotions que je traversais, donc j'ai décidé à partir de là d'arrêter les régimes et un peu plus tard j'ai découvert Vivelesrondes et ensuite la RA de Zermati qui me convient très bien (beaucoup de travail sur moi-même, toute seule, plus long, mais ça m'a permis d'arrêter de grossir). Je traverse des périodes de stabilité et de petite perte de poids, ça me change des régimes qui étaient suivi de prises de poids fulgurantes.

Parfois je me demande où j'en serais si j'avais continué à m'obstiner à en faire, je me dis qu'à l'heure actuelle, je serais peut-être impotente.
2513
Ok je vois. Mon hypothèse est peut-être erronée. A la lumière de ce que vous me dites, on peut ébaucher une nouvelle hypothèse selon laquelle un régime quel qu'en soit les modalités, s'accompagne toujours d'une souffrance, quelle qu'elle soit. Vous allez me dire, rien de neuf, c'est ce dont vous témoignez ici tous les jours, mais pour moi c'est le "toujours" qui n'est pas...encore clair : une statistique n'a pas valeur de théorème.
je me pose moi une question:

es tu certaine d'être au bon endroit pour etre rassuré sur ton régime?
car c'est ce que tu cherche, à être rassurée. avoir un espoir d'être celle qui va faire mentir les statistiques.

on va me dire que je me trompe, mais, je suis convaincue de ce que j'écris, pour t'avoir plusieurs fois lu.
je précise: je ne te juge pas.

j'ai toujours été incapable de m'accepter.
C
49 ans là 2187
Le plus sain à mon avis, c'est de comprendre pourquoi on mange trop ou mal, et de travailler à se guérir de ces raisons. Les régimes, c'est comme recoudre une plaie sans se préoccupé de l'hémorragie qu'il y a à l'intérieur.
2513
Je ne sais pas, et même si c'était pour me rassurer (pas sûr à la vue de ma dernière intervention) ma question n'en reste pas moins intéressante à mon sens, elle est née d'abord d'un constat et probablement d'éléments plus inconscients que je ne maîtrise pas, mais le constat lui est bien réel et certain.
C
49 ans là 2187
"mal" entre guillemets bien-sûr ! Car manger toutes les bonnes choses qu'interdisent les régimes, ne fait pas forcément grossir et n'empêche pas de perdre du poids, si on sait reconnaître sa faim et sa satiété.
je ne mets rien en doute, surtout, ne le prends pas ainsi.

les moments dans la peau d'une mince, valent ils le coup de la reprise des kilos?

pour moi, non. car plus compliquée était la chute,derriere.. :puppydogeyes:
2513
Je ne le prends pas mal.

Je crois savoir que tu (Blueberrycat) as un IMC "médicalement souhaité" (le terme normal recouvre une donnée statistique dont je ne suis pas sûre qu'elle corresponde à l'état de la population en terme d'IMC) et tu ne t'acceptes toujours pas.
Et toi Zolaa, tu dis avoir été obsédée par la reprise de poids après une perte.

Me vient une question : pour toutes celles qui ont perdu du poids suite à régime (ou autres, chirurgie par exemple), comprendre et intégrer que la reprise de poids est probable et qu'il faut par conséquent jouir de ce que l'on a dans le présent, comme on conseille à toutes les filles en surpoids ici de jouir de leur corps tel qu'il est, n'est-il pas salvateur ?
alors, si, je m'accepte enfin.
ce fut un travail de tres longues haleine, ça m'a couté une fortune en psy :lol: parfois, je rechute, c'est vrai, mais, ça ne dure pas

mais, j'essaye d'aimer celle que j'étais, je ne lui ai laissé aucune chance et.


je mets en garde contre la reprise systématiquement les gens qui me rencontrent pour avoir des renseignements sur l'opération. mon discours "rien n'est gagné, le plus difficile, c'est de se maintenir".
et beaucoup ne me croient absolument pas.
mais c'est un autre débat
B I U


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