La reprise de poids à terme, un échec ?

Ce questionnement me dépasse complètement. Faire un régime, c'est ne pas se satisfaire du poids que l'on fait. C'est donc l'expression d'un mécontentement avec soi, d'une frustration. Statistiquement, il est presque certain que le régime conduira à une encore plus grande frustration, un encore plus grand mécontentement, lorsque le poids aura été repris avec bonus.

Et tu demandes si la période de stress au milieu, celle durant laquelle tu vois le poids haï revenir est une période de joie? Sérieusement?

Pour moi, c'est une aberration.

Avec les régimes, je crois que c'est très très très rare d'avoir une période de sérénité, une fois les kilos en trop envolés, qui soit assez longue pour qu'on en profite vraiment avec sérénité et sans conséquence (vergetures, peau relâchée, TCA, regard sur la réalité de son propre corps, image soi, etc...).

Quand on parle d'échec à 5 ans, ça ne veut pas dire qu'on va rester 1 an, 2 ans, 3 ans... tranquille.

Cool40 a écrit:
+1

+ 2.

Mais je ne pense pas qu'on puisse se projeter suffisamment pour comprendre à quel point la phase post régime est stressante, tant qu'on ne l'a pas vécu.

Je comprends ton point de vue: rationnellement, pourquoi ne pas juste "profiter de la vie" une fois le poids perdu, quitte à tout reprendre près? (On peut débattre du "est-ce que c'est la peine ou pas", mais à mon avis ce n'est pas le débat).

Et moi, nous, nous savons que ce n'est pas aussi simple, parce que nous l'avons vécu, généralement plusieurs fois.

Mais on croit toujours que pour nous ce sera différent, puisqu'on connaît les dangers. C'est la nature humaine.

chapinette a écrit:

Pour ma part, cela m'a été très difficile de jouïr de ma perte de poids car j'étais tout le temps obsédées par la bouffe, par les aliments "interdits" qui me faisaient envie, par ce que j'allais manger les repas suivants...etc... Mon cerveau était juste préoccupé par les aliments et partant de là, c'était dur pour moi de penser à autre chose et de jouïr de mon corps tel qu'il est.

Il y a une dizaine d'année je pesais 80kg. Ce poids était stable depuis longtemps.
Un jour après une déception amoureuse j'ai décidé de perdre du poids. J'ai perdu 15kg en surveillant mon alimentation et en faisant de l'exercice quotidiennement.
Ensuite j'ai rencontré l'homme avec qui je suis actuellement depuis 9 ans. J'ai repris progressivement tous mes kilos et même plus. Je suis arrivée à un maximum d'environ 100kg avant de débuter ma 2ème grossesse.
Avec le recul je me dis que je n'aurais jamais dû faire de régime à l'époque.
Certes il m'a permit de perdre du poids et d'avoir un aperçu de ce que c'était d'être plus mince et de s'habiller dans du 42. Mais au final j'ai tout récupéré avec un bonus alors que si je n'avais rien fait je serais peut-être toujours stabilisé à 80kg ou presque à l'heure actuelle.
L'échec a été plus cuisant que la courte satisfaction d'avoir été presque mince.
Si c'était à refaire je ne referais pas le régime.

Actuellement je suis en régime forcé à cause de mon diabète gestationnel. Je me rends compte que, bien qu'enceinte, j'ai perdu du poids. Mais je n'arrive pas à être satisfaite pour autant car je me sens constamment frustrée de ne pas pouvoir satisfaire certaines envies de sucré et la nourriture est devenue encore plus une obsession qu'à l'époque où je n'étais pas au régime.
J'ai aussi la crainte qu'après avoir accouché, de me venger sur les sucreries à force d'avoir été privée durant plusieurs mois. Et reprendre par la même occasion les kilos perdus avec des kilos supplémentaires en prime.

Bref les régimes très peu pour moi. C'est toujours voué à l'échec à terme en ce qui me concerne.

Plus qu'un échec, je dirais : "une étape inévitable"

Au niveau poids j'ai le même parcours que Mizirlou (même si pas pour les mêmes raisons, puisque j'ai perdu du poids avec un régime "conseillé" par mon super gynéco :? ). Alors certes, il y a eu un été où j'ai mis des robes bien près du corps, où je me trouvais jolie et où on m'a félicité pour ma ligne. Par rapport à la galère de tous les mois et années qui ont suivis, ça n'en valait vraiment pas la peine (et "peine" est le bon mot).
J'ai reperdu un peu de poids avec la RA, et maintenant je suis stabilisée, mais je suis toujours environ à 15kg de plus que quand j'ai commencé mon régime (un poids que je ne retrouverais jamais, je pense). Je regrette beaucoup de ne pas avoir connu la RA à l'époque.

D'accord. Je vous remercie toutes de vos témoignages, ils montrent bien en quoi la reprise de poids derrière est un échec.
Je regrette un peu qu'il n'y ait pas eu de témoignage qui dise que la perte de poids a permis de faire un enfant, se soigner (ce qui serait mon cas), parce que autant je comprends parfaitement la force de la déception quand on reprend tout le poids voire plus quand on a voulu perdre du poids pour des raisons physiques, esthétiques, etc.. (effectivement, étaient-ce des raisons qui en valaient la peine ?) Mais pour faire un enfant par exemple, ça en vaut la peine !

Mais bon là je me rends compte que je rejoins mon autre sujet et tourne en rond !

chapinette a écrit:
Il y a des femmes ici qui ont du perdre du poids pour pouvoir avoir accès à la Procréation Médicalement Assistée parce qu'elles ont des problèmes d'infertilité et que leur médecin leur conseille de perdre du poids.
Tu devrais trouver de nombreux témoignages sur ce forum.

Personnellement je n'ai jamais eu de problèmes de ce côté là.
Même en atteignant les 100kg, j'ai toujours été bien réglée. J'ai mis à peine 5 mois pour concevoir naturellement mon premier enfant après l'arrêt de la pilule et moins de 2 mois pour le second après le retrait du stérilet.
Evidemment si j'avais été infertile et que cela était dû à mon poids, j'aurais fait l'effort de perdre du poids pour m'aider à concevoir un enfant. Même en reprenant après je n'aurais pas été déçue parce qu'un enfant en vaut la peine.
Mais je n'ai jamais été personnellement concernée par ce problème.

A l'époque où j'ai perdu beaucoup de poids, c'est parce qu'à cause d'une déception amoureuse, j'ai voulu devenir complètement différente de ce que j'étais. J'ai aussi changé radicalement de métier dans cette période là (je suis passée de secrétaire à opératrice-régleuse sur tour puis ajusteuse aéronautique).
Ensuite j'ai rencontré l'homme avec qui je suis encore depuis plus de 9 ans. J'ai repris tous mes kilos avec un bonus et je suis aussi redevenue secrétaire.
Chassez le naturel et il revient au galop. :lol:

Citation:
C'est exactement ce qui m'est arrivé aussi.
Avant de maigrir je cherchais ma voie.
Après, je me suis investie à fond dans des études de Droit.
Quand j'ai cessé de pouvoir tout maîtriser j'ai tout plaqué (interruption de ma maîtrise de Droit des affaires juste avant les partiels de mai), et j'ai recommencé à chercher ma voie.
Je m'étais créé un personnage à 1000 lieues de ce que j'étais réellement (Droit des affaires :shock: je me demande encore comment j'ai pu me diriger là-dedans! Pas du tout moi.)

C'est intéressant, d'ailleurs.
Je me demande si nous sommes nombreuses à avoir tenté de modifier notre personnalité en même temps que notre image...

Chapinette: je ne peux pas t'apporter le type de témoignage que tu attendais, n'ayant pas été médicalement "obligée " de maigrir, ni rien de tout ça.
Mais j'espère avoir pu contribuer à alimenter ta réflexion.

Zolaa a écrit:

ça m'est arrivé sur une très courte période.
au plus fort de mon amaigrissement,je ressemblais à une tite poupée blonde.
je me suis dis, " et pourquoi pas?"
sauf que, mes rencontres amoureuses de l'époque ne me correspondaient pas du tout..
et je me sentais mal...ça a duré 4/5 mois.
jusqu'à ce que l'une de mes rencontres me proposent de me louer un appart et de prendre "soins de moi" :shock: :shock: :shock:

ça a été terminé.
mais je dois dire que, professionnellement, c'est bien ma perte de poids qui m'a déverouillé.

c'est drôle, je me suis faite la même reflexion que toi.
J'ai perdu bcp de poids et sur ce site on m'apprends qu'il y a 90% de chance que ça ne dure pas et bien j'en profite encore plus :D Pour le moment ça fait trois/quatre ans et je me dis que l'expérience vaut le coup.

j'ai de la chance car ce n'est pas devenu une obsession, je mange ce que je veux. Sauf que ce que je veux à changer. Je n'ai plus quinze ans.

Mon autre chance c'est de ne pas avoir cumulé les régimes. Je ne suis pas désabusée, je n'ai pas d'histoire de yoyo...

Donc savoures ! Peut-être que ça va durer, peut-être pas, ce qui compte c'est aujourd'hui car demain n'existe pas.

Zolaa a écrit:

Je ne sais pas si c'est vraiment la personne qui tente de modifier sa personnalité, ou si c'est son entourage qui s'attend à voir une autre personne.

Personnellement je constate que j'attirais beaucoup plus de sympathie quand j'étais grosse. Les gens me souriaient plus facilement, venaient me parler de manière plus à l'aise.

Aujourd'hui - surtout les femmes - me regardent beaucoup de travers dans la rue. Il y en a même une ( d'ailleurs j'ai trouvé ça rigolo ) qui marchait à côté de son copain et quand elle m'a vue, elle a prit son copain par le bras et la tirer vers elle tout en me regardant. Sur le coup j'ai trouvé ça pathétique. Mais ça m'a fait bizarre.

Aujourd'hui, quand je rencontre des amies à des amies, elles me disent bonjour mais sans plus. Pourtant je suis beaucoup plus ouverte qu'avant et plus accessible au niveau de ma personnalité. Je suis nettement plus sociable.

Et en fait, ma meilleure amie m'a dit que, quand on me voit et qu'on me connait pas, on s'attend à avoir une petite pétasse, imbue de sa personne et hautaine. Et les gens attendent de moi que je sois comme ça. En me disant " maintenant t'as de quoi te la péter et j'en passe".

J'ai une connaissance qui trouvait aberrant que je sois encore célibataire. Après une année de rupture. Et là il me sort " c'est normal, tu peux te permettre d'être sélective". Non, je ne suis pas spécialement sélective ( y a qu'à regarder mon ex :lol: ), c'est juste que j'ai pas encore tourné la page...

Les gens s'imaginent souvent que tu es de telle ou telle manière, parce que tu es grosse. Que ta personnalité est liée à ton physique. Ce n'est pas le cas...

Pour ce qui est de l'échec des régimes. Tout dépend de comment tu vis ton régime, si tu te sens frustrée, perturbée, déstabilisée ou non. Je suis de toute manière mal placée, actuellement, pour dire quoique ce soit la dessus, mais je ne pense quand même pas que ce soit facile.

J'ai beau avoir stabiliser mon poids, sans efforts et en mangeant ce que je veux, je ne décolle pas de la balance. Trop peur de reprendre du poids. Pour l'instant je peux me permettre de manger ce que je veux sans prendre du poids, mais si un jour j'en prends, honnêtement je ne sais pas comment je réagirai. En même temps, je surveille mon poids de très près. C'est une habitude que j'ai pris et que j'ai trop peur de lâcher. Je me pèse plusieurs fois par jours. Est-ce que je suis contente d'avoir perdu? Oui. Est-ce que pour au tant je suis plus tranquille et tous mes problèmes sont réglés? Non.