La reprise de poids à terme, un échec ?

Même son de cloche de mon côté.
J'ai été opérée d'un bypass : j'ai donc perdu énormément de poids en très peu de temps. Un an après mon opération, alors que j'ai en gros visuellement "perdu la moitié de mon corps", je croise une ancienne collègue... qui me félicite super chaleureusement. Je ne sais pas si cette femme se rendait compte que, outre la chirurgie bariatrique qui reste quand même méconnue, le seul moyen de perdre autant de poids en un an, c'est d'être anorexique ou d'avoir un cancer :shock:

Une amie m'a de même rapporté n'avoir reçu que des compliments après avoir perdu vingt kilos en six mois.
Elle avait traversé une phase d'anorexie...

Ah, les compliments...
Moi aussi, des personnes qui me snobaient avant l'amaigrissement se sont mises subitement à venir me parler (des personnes de ma famille, en plus).
Le pire, c'est que je n'avais jamais été obèse, juste que je rentrais pas dans du 36. Mais c'était trop, visiblement...

Tout ça pour dire que tous ces compliments rajoutent encore au stress de regrossir: mais si je regrossis, je vais perdre leur estime! Si je regrossis, je n'aurai plus de compliments de ce genre! Si je regrossis, je vais redevenir insignifiante!

Ce qui est faux, bien entendu. La seule estime qu'on perd, c'est celle de ceux qui sont tellement focalisés sur leur propre poids qu'ils considèrent qu'au dessus de 32 kg pur 1m75 on est une grosse vache sans volonté.
Mais avec le recul cette estime là, bon ben...

Je pense franchement que quand on perd beaucoup de poids, il vaut mieux avoir le cuir épais et être déjà sûr de soi avant la perte de poids. Il vaut mieux savoir qui on est, ce qu'on veut, où on va, et ne rien attendre des autres.
Parce qu'il y a tous ces compliments dont on ne sait plus très bien si c'est sain, finalement, de complimenter une personne qui a beaucoup maigri (cf ta réponse, Bouchecousue).
En plus il y a l'angoisse de regrossir qui plombe un peu la joie d'avoir perdu (Sibell).
Et puis il y a notre image qui a tellement changé qu'on ne sait plus trop qui on est, ce qui est très déstabilisant.

Je pense à ma mère qui est passée de l'obésité morbide à un IMC normal en 8 mois. Dans son cas, je sais que c'est parce qu'elle a réglé plein de problèmes psychologiques qu'elle s'est mise à fondre.
Elle a effectivement fait un régime, mais surtout elle n'a subitement plus éprouvé le besoin de se ruer sur les nounours en guimauve et sur les 1000 feuilles.
Je crois (j'espère vraiment pour elle) qu'elle a résolu les problèmes qui la faisaient compulser, tout simplement.
Mais elle a toujours été choquée par les personnes qui venaient la voir pour la complimenter. Certains se permettaient même de lui dire "Parce que avant, c'est vrai que quand-même...". Des gens qui ne se seraient jamais permis avant, justement, de lui parler comme ça.
Et il y a son image. Elle me dit souvent qu'elle a du mal à se reconnaître, qu'à chaque fois qu'elle va faire les boutiques, elle prend trop grand.
Et qu'elle ne veut surtout pas regrossir.

J'en reviens donc au sujet: la période post amaigrissement est généralement loin d'être une partie de plaisir, et si on est fragile psychologiquement, ça peut même être dévastateur.

Donc tout n'est pas aussi simple...

Je pense en effet qu'on ne peut "profiter" de cette brève période post-régime que si on est déjà équilibré avant le régime en question. Et je suppose que plus on fait le yoyo, plus cette période est courte car plus la peur de regrossir (voire la certitude de regrossir !) est grande.

Sans oublier qu'on souffre souvent de dysmorphie suite à une perte de poids...

Je pense que c'est différent de devoir maigrir dans un but médical ou pour avoir un enfant, ou de surveiller son alimentation pour un diabète gestationnel par exemple et du coup d'avoir des restrictions alimentaires.

Pour ma part, je fais quand même attention aux graisses type huile de palme et je privilégie les graisses type olive, colza, lin etcc. du coup cela me limite quand même parfois dans mes choix. En fait j'en mange occasionnellement bien sur, mais je fais quand même attention à ne pas en manger tous les jours.

Pourquoi, simplement pour ne pas me retrouver avec le taux de cholestérol élevé qui m'avait fait décider d'une opération. J'en ai parlé recemment à la dièt du gros que je viens de commencer à consulter en lui disant que j'avais peur que cela soit une restriction cognitive et que cela engendre des troubles alimentaires desquels je me suis sortie et elle m'a rassuré.

Je profite pleinement par contre de mon amaigrissement, un peu plus d'une dizaine de kilos, car il m'a redonné la mobilité et la santé qui me faisait défaut auparavant. Comme je suis en paix avec la nourriture et que mon poids est stable, j'ai un sentiment vraiment très agréable, que je découvre et que je n'avais aucunement connu lors de mes pertes de poids précédentes.

Quand j'étais mince, je n'ai pas profité du tout, d'abord j'ai eu du succès alors que je n'en voulais pas et ensuite passé le plaisir des fringues au début, cela ne m'apportait pas le bonheur espéré.

La période de reprise qui a suivi à chaque fois m'a profondément mis à terre à chaque fois, avec la reprise bonus. C'est la restriction qui m'a menée à cela.

Donc chapinette je voudrais te dire que si tu dois maigrir pour une raison médicale, d'abord il est possible que tu ne doives pas en perdre des mille et des 100 et qu'ensuite, ton objectif atteint (une opération c'est cela ) tu vives cela différemment.

Tu ne peux pas le savoir à l'avance, mais je pense qu'il ne faut pas te faire trop de souci , tu verras bien ce qui se passera. Tu dois perdre pour te faire opérer, c'est comme cela, apparemment tu n'as pas d'autres choix. Essaie de ne pas partir dans la restriction et de ne pas perdre tes sensations alimentaires et peut être que tout se passera bien.

Si ton attente réelle est pour ta santé et non pour le "bonheur" je pense que cela peut être différent.

Effectivement les compliments...
Ca fait toujours plaisir, mais des fois j'ai juste envie de répondre "et avant j'étais vraiment si horrible?" Des hommes qui ne me calculaient même pas, se mettent subitement à me draguer et le pire c'est qu'on me dit " c'est bien, tu vas pouvoir te venger". Mais je m'en fous de me venger, au contraire ça me fait encore plus mal. Je préférerai que ces types ne s'intéresse pas à moi du tout, mince ou grosse.

Parce que là du coup, ça délimite bien le fait qu'il ne s'intéresse pas à moi, mais à un physique qu'ils estiment agréables. Etre de la chaire à saucisse, m'ouais bof. Je me dis qu'au moins avant, le mec qui me draguait il le faisait parce qu'il trouvait que j'avais un joli visage, un joli sourire, ou je ne sais quoi. Maintenant j'ai l'impression que c'est juste parce que je suis mince.

Et puis les compliments, ça a beau faire plaisir, je ne prétends pas le contraire, ça déstabilise aussi. Passer du gros thon sans intérêt au super canon que tout le monde voudrait avoir dans son lit...C'est trop brutal comme changement. Je ne sais plus comment me situer et effectivement, j'ai encore une phase ou je me cherche énormément. Je ne sais plus qui je suis. J'ai des réactions dans les quelles je ne me reconnais pas. Ce n'est pas évident. Le monde ne devient pas, subitement, tout rose parce qu'on a perdu du poids.

Clairement oui, gros échec pour ma part, après avoir perdu 27 kilos et repris 30 (sport et anorexie) je préfèrerai n'avoir jamais connu cette période où je plaisais, où je me plaisais (enfin... presque), où je m'habillait presque dans n'importe quel magasin avec un petit 44... maintenant je me sens beaucoup plus mal qu'à l'époque, justement parce que j'ai connu cet état de grâce et du coup je sais ce que je perds.
C'est pas du tout VLRcorrect ce que je vais dire, mais oui, j'étais heureuse et je ne le suis plus, et le lien de cause à effet est direct.

J'en était pas au stade des compliments, apparemment un IMC médicalement bien, c'est encore trop grosse pour avoir droit aux compliments... mais bon sang que j'étais mieux, moins fatiguée... et je suis quasi sûre que je n'arriverai plus à ça.

Faut pas croire qu'on reprend le poids perdu... en général, il y a un petit, voire un gros bonus...

La drague, les compliments, viennent plus facilement aussi parce que quand on se sent mieux dans sa peau, plus mise en valeur, on a tendance à être plus agréable, plus avenante. Ce n'est pas forcément que notre tour de taille qui change. On ne se camoufle plus, on sourit, on va vers les gens, on met des décolletés, des jupes plus courtes, on se coiffe mieux, on se maquille, etc... Pas forcément tout à la fois, parce que peut-être qu'on se maquillait aussi avant, mais il peut y avoir aussi des changements subtiles qu'on n'a pas encore remarqué soi-même.
Et puis ce n'est pas parce qu'on nous dit qu'on est belle en blonde que ça veut dire qu'on était pas belle en brune... ;)

Moi, les derniers régimes (3 au cours des 10 dernières années) m'ont permis de me libérer au niveau de l'image et de faire 2 bébés (oui, malheureusement je ne tombe enceinte que quand je perds un peu de poids). Suite à l'arrêt des régimes, je n'ai repris que le poids perdu, pas plus.

Par contre, tous les régimes précédents m'ont juste fait prendre du poids à terme. J'étais si fragile mentalement et jeune que je pense que c'était la pire des erreurs (imposée par différents médecins).

Du coup, j'ai un avis un peu plus mitigé sur l'utilité potentielle des régimes. Pour moi, perdre beaucoup de poids et le reprendre a été une sorte de thérapie. De voir ce que je pouvais être avec un physique différent et plus attirant pour la majeure partie des gens a été une libération qui m'a permis d'être plus sûre de moi en reprenant tout ce poids. Je sais que ça a l'air étrange, mais c'est le cas. Je suis passée de la petite grosse complexée à une fille qui a confiance en elle alors qu'elle pèse toujours autant.
Aujourd'hui, hors de question de refaire un régime. Je suis heureuse comme ça.

C'est vrai que les gens qui me complimentent pour une perte de poids, j'ai envie de les envoyer valdinguer, de leur dire "Et si c'était dû à une dépression ou à un ténia ? Vous vous rendez compte que c'est n'importe quoi de féliciter les pertes de poids sans savoir ce qu'il y a derrière ?"...

chapinette a écrit:

Tout pareil, ce qui m'agaçait ce sont les gens qui te parlent même pas d'habitude et là ils ressentent le besoin de venir vers toi pour te dire ''qu'est ce que t'as maigri ! '' comme s'il s'agissait du plus compliment du monde.
Combien de fois je me suis énervée en répondant que j'étais exactement la même personne alors pourquoi là ils viennent me parler :evil:
Bref moi ce n'est pas par esprit de vengeance mais quand je suis plus ronde je vais répondre beaucoup plus poliment aux compliments des hommes que mince. Quand je suis mince et qu'on me complimente, ils me rappellent ces même personnes qui n'auraient pas hésité à traiter une inconnue de grosse...
Donc perso je suis dans le rejet au possible.

Darlee-doo a écrit:

Si j'avais eu ta sagesse plus jeune, je me serais épargné bien des tracas.