49 ans
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Private a écrit:
J'ai lu des histoires, quand j'étais petite, de tribus qui mangaient leurs morts. C'était présenté comme un crime odieux, une monstruosité aux yeux des occidentaux (europeens ? je ne sais plus de quel continent étaient ces tribus) mais pour ces personnes, les incorporer était leur rendre hommage, les faire rester vivant au travers d'eux. Je ne sais plus si c'est de la fiction ou de la réalité mais cela exprime en durcissant le trait ce que je pense de l'opposition entre mes parents et moi au sujet de la mise à disposition du corps. On ne peut plus parler de notion d'égoisme quand il s'agit d'une différence culturelle.
C'est une réalité... notamment pour les peuples de papouasie-nouvelle guinnée (lien vers un article relatant de la...ion par cannibalisme mortuaire)... dans certaines tribus, le fait d'ingérer le mort permettait à toute la communauté de s'approprier ses connaissances et de le faire persister au sein du groupe (comme dans le culte des ancêtres), à tel point qu'une naissance était plus perturbante pour une communauté (nouvel individu à intégrer, nouvelle bouche à nourrir) qu'un décès, puisque l'individu était juste passé à un état différent, dans une suite logique : bébé, enfant, adolescent, adulte, vieillard, mort, ancêtre... et que sa place à table lui était conservée, ainsi que sa ration (sous forme d'offrandes)...
Cependant, l'anthropophagie non-mortuaire (non liées à la tradition funéraire) soit beaucoup mieux documentée... actuellement les cas d'anthropophagie soient considérés comme résultant de perversion mentale ou de survie dans des conditions les plus extrêmes, cette pratique se retrouve à toutes les époques, dans diverses cultures, sur tous les continents... le lien de wikipédia est très bien renseigné à ce sujet...
Tu trouveras un fond plus anecdotique dans le livre "Cannibales, Histoire ...ourd'hui" de Martin Monnestier bien qu'il contienne quelques erreurs et que le fond soit plus tourné vers le sensationnalisme et manque parfois de rigueur scientifique (comme c'est souvent le cas avec cet auteur)...
Private a écrit:
Alors j'étais plutôt spécialisée sur le Moyen Age, mais bon... ce que j'ai appris à la fac, c'est que c'est la dimension spirituelle qui nous différencie des animaux, et que l'inhumation est née de ça... d'une croyance d'une vie après la mort qui a émergé, d'une spiritualité... qui passait par la nécessité d'enterrer les morts pour les protéger des bêtes sauvages...
Je te donne un lien sur les plus anciennes sépultures mais qui ne traite pas de la dimension spirituelle... et un autre, assez succin mais tu devrais trouver des trucs en cherchant bien...
Private a écrit:
Je ne vois pas du tout la plastination comme une forme de sépulture, mais le fait de ne pas donner de "sépulture" au sens classique du terme ne fait pas de nous des animaux sur le retour... il faut aussi prendre en compte de l'idée de vie après la mort n'est pas propre à TOUS les hommes... nous sommes une société en constante évolution, on ne peut pas comparer notre époque à celle qui existait il y a 100 000 ans... pour de nombreuses cultures, l'intégrité du corps n'est en effet pas nécessaire... dans l'antiquité, l'incinération était déjà pratiquée dans le cadre d'une croyance de survivance après la mort...
Pour le reste, je comprends bien que tes parents n'ont pas la même culture que toi, et que tu ne considères pas leur opposition comme de l'égoïsme... cependant, je pense qu'il est important que tes choix soient respectés, car cela concerne TON corps et TON intégrité physique, je pense que tu es seule juge de ce qu'il doit advenir de toi... la douleur de te perdre ne sera ni pire ni moindre pour eux... un deuil est un deuil, et si vraiment ils ne peuvent pas se dire qu'au moins ils ont respecté tes désirs, si ils sont "accablés" par l'idée de n'avoir pu faire les choses telles qu'ils les désiraient EUX, alors oui, quelque part, c'est une forme d'égoïsme, car ce n'est pas à toi qu'ils pensent... Or pour moi, le respect des morts est important (même si je n'y mets peut-être pas les mêmes choses que toi), et si il est important de songer aux vivants, j'estime que la moindre des choses c'est de pouvoir décider de ses funérailles (de même que de sa mort, mais c'est un autre débat) jusqu'au bout, comme on décide (normalement) de ce qu'on fait de sa vie...
Et comme je l'ai déjà dit, ce qui me chiffonne dans l'idée que ce sont des chinois condamnés à mort et vendus pour la plastination sans leur accord, c'est plus la façon dont ils sont morts... à partir du moment où ça dérape, la suite n'a plus d'importance à mes yeux, puisque la personne a déjà été dépossédée de sa vie de manière arbitraire... mais cela ne remet pas en cause l'intérêt pédagogique que je vois à ce genre d'expo...
J'ai lu des histoires, quand j'étais petite, de tribus qui mangaient leurs morts. C'était présenté comme un crime odieux, une monstruosité aux yeux des occidentaux (europeens ? je ne sais plus de quel continent étaient ces tribus) mais pour ces personnes, les incorporer était leur rendre hommage, les faire rester vivant au travers d'eux. Je ne sais plus si c'est de la fiction ou de la réalité mais cela exprime en durcissant le trait ce que je pense de l'opposition entre mes parents et moi au sujet de la mise à disposition du corps. On ne peut plus parler de notion d'égoisme quand il s'agit d'une différence culturelle.
C'est une réalité... notamment pour les peuples de papouasie-nouvelle guinnée (lien vers un article relatant de la...ion par cannibalisme mortuaire)... dans certaines tribus, le fait d'ingérer le mort permettait à toute la communauté de s'approprier ses connaissances et de le faire persister au sein du groupe (comme dans le culte des ancêtres), à tel point qu'une naissance était plus perturbante pour une communauté (nouvel individu à intégrer, nouvelle bouche à nourrir) qu'un décès, puisque l'individu était juste passé à un état différent, dans une suite logique : bébé, enfant, adolescent, adulte, vieillard, mort, ancêtre... et que sa place à table lui était conservée, ainsi que sa ration (sous forme d'offrandes)...
Cependant, l'anthropophagie non-mortuaire (non liées à la tradition funéraire) soit beaucoup mieux documentée... actuellement les cas d'anthropophagie soient considérés comme résultant de perversion mentale ou de survie dans des conditions les plus extrêmes, cette pratique se retrouve à toutes les époques, dans diverses cultures, sur tous les continents... le lien de wikipédia est très bien renseigné à ce sujet...
Tu trouveras un fond plus anecdotique dans le livre "Cannibales, Histoire ...ourd'hui" de Martin Monnestier bien qu'il contienne quelques erreurs et que le fond soit plus tourné vers le sensationnalisme et manque parfois de rigueur scientifique (comme c'est souvent le cas avec cet auteur)...
Private a écrit:
Autre chose, et là Karen, je ne sais pas si ton métier d'anthropologue funéraire (c'est cela ? je ne suis plus sure) va te permettre de me répondre mais comme nous sommes à peu près de la même generation, tu as peut être aussi vécu cela : quand j'étais gamine, à l'école primaire, on m'a dit que l'une des choses qui avait fait quitter à l'homme le rang d'animal, était la sépulture donnée aux morts. L'homme est devenu un homme quand il a commencé à se préoccuper de ses morts. Peut être éait ce par mesure d'hygiène, mais cela s'est transformé en autre chose...
Alors j'étais plutôt spécialisée sur le Moyen Age, mais bon... ce que j'ai appris à la fac, c'est que c'est la dimension spirituelle qui nous différencie des animaux, et que l'inhumation est née de ça... d'une croyance d'une vie après la mort qui a émergé, d'une spiritualité... qui passait par la nécessité d'enterrer les morts pour les protéger des bêtes sauvages...
Je te donne un lien sur les plus anciennes sépultures mais qui ne traite pas de la dimension spirituelle... et un autre, assez succin mais tu devrais trouver des trucs en cherchant bien...
Private a écrit:
Après bien sur, on peut considérer que la plastination est une forme de sépulture, que l'intégrité du corps n'est pas necessaire, que l'intimité et le souvenir n'ont pas à rester mais comme l'a dit je ne sais plus qui (mille pardon) j'aurai été moins choquée si ces corps exposés avaient été identifiés, si leur histoire avait été raconté... Là, en plus de la science, on leur aurait rendu hommage.
Je ne vois pas du tout la plastination comme une forme de sépulture, mais le fait de ne pas donner de "sépulture" au sens classique du terme ne fait pas de nous des animaux sur le retour... il faut aussi prendre en compte de l'idée de vie après la mort n'est pas propre à TOUS les hommes... nous sommes une société en constante évolution, on ne peut pas comparer notre époque à celle qui existait il y a 100 000 ans... pour de nombreuses cultures, l'intégrité du corps n'est en effet pas nécessaire... dans l'antiquité, l'incinération était déjà pratiquée dans le cadre d'une croyance de survivance après la mort...
Pour le reste, je comprends bien que tes parents n'ont pas la même culture que toi, et que tu ne considères pas leur opposition comme de l'égoïsme... cependant, je pense qu'il est important que tes choix soient respectés, car cela concerne TON corps et TON intégrité physique, je pense que tu es seule juge de ce qu'il doit advenir de toi... la douleur de te perdre ne sera ni pire ni moindre pour eux... un deuil est un deuil, et si vraiment ils ne peuvent pas se dire qu'au moins ils ont respecté tes désirs, si ils sont "accablés" par l'idée de n'avoir pu faire les choses telles qu'ils les désiraient EUX, alors oui, quelque part, c'est une forme d'égoïsme, car ce n'est pas à toi qu'ils pensent... Or pour moi, le respect des morts est important (même si je n'y mets peut-être pas les mêmes choses que toi), et si il est important de songer aux vivants, j'estime que la moindre des choses c'est de pouvoir décider de ses funérailles (de même que de sa mort, mais c'est un autre débat) jusqu'au bout, comme on décide (normalement) de ce qu'on fait de sa vie...
Et comme je l'ai déjà dit, ce qui me chiffonne dans l'idée que ce sont des chinois condamnés à mort et vendus pour la plastination sans leur accord, c'est plus la façon dont ils sont morts... à partir du moment où ça dérape, la suite n'a plus d'importance à mes yeux, puisque la personne a déjà été dépossédée de sa vie de manière arbitraire... mais cela ne remet pas en cause l'intérêt pédagogique que je vois à ce genre d'expo...