Noé, fils de Karine1880 est né !

février, je me lève vers 4h du matin pour faire pipi, et quand je m'assoies au bord du lit, je sens quelque chose de chaud descendre. J'ai juste le temps de mettre la main pour protéger le matelas et me lever, c'est mouillé !
Pas abondant, contrairement à la perte de eaux de bb1, mais suffisant pour que je me pose la question.
Je pense à une fuite urinaire, mais sans conviction.
Je décide de faire comme la sage femme nous l'a demandé et je mets une protection et retourne me coucher.
Je me lève à 8h et rien, mais je sens que quelque chose se passe.

Je décide de prendre une douche, me rase les jambes, finis les valises et on dépose le grand chez mes parents pour un contrôle à la maternité.

J'arrive vers 10h30, on me fait un prélèvement et on pose un monito.
Bébé va bien, j'ai des contractions environ toutes les 5 min.
Le prélèvement montre bien une rupture de la poche des eaux, je passe en chambre de travail !
Mon col est court, postérieur mais pas effacé, et dilaté à 1, c'est pas pour tout de suite !

Je peux manger un peu, ouf j'étais à jeun :lol:

Les contractions sont hyper gérables, je souffle, tout va bien. Je demande un ballon pour mobiliser mon bassin et aider bébé à descendre tranquillou.

La soirée arrive. Ca devient dur entre les contractions et mes douleurs dans le bassin qui m'empêchent presque de marcher.
Je déambule dans les couloirs, bon gré mal gré, je roule sur mon ballon. Ca va encore.

Les contractions s'accentuent, je commence vraiment à avoir très mal, ventre + reins, c'est assez éprouvant.
Je me dis c'est bon, ça travaille.

Le col est tout juste centré, encore court, dilaté à 2 :shock:
Je prends une douche sur les conseils de la sage femme, cramponnée au murs tellement j'en peux plus.
Les eaux coulent abondamment à chaque mouvement c'est vraiment pas agréable.

Les contractions sont là toutes les minutes, je jure, je pleure, je veux mourir tellement j'ai mal.
Je tente de respirer mais c'est vraiment ingérable.
La sage femme essaie de m'aider. Elle m'examine encore, ça fait mal.
Elle décide de prendre conseil auprès du médecin pour voir comment me soulager.
Le médecin vient me voir, je ne la vois même pas, je suis en pleine contraction et je n'en peux plus. Il est pas loin de 2h du matin.

Il est décidé de me passer une demi perfusion de Nubin (dérivé morphinique) pour me soulager.
Ca me shoote entre 2 contractions, qui s'espacent un peu, mais sont toujours aussi douloureuses.
Il parait que parfois ça aide à faire lâcher le col.

Les contractions se rapprochent à nouveau, le col est toujours à 2 mais centré cette fois.
Je n'en peux plus et je n'ai pas droit à la péri, pas assez dilatée.

La sage femme retourne voir le médecin car elle voit que je suis à bout.
On me passe en salle d'accouchement pour tenter la péri, des fois qu'elle aide à la dilatation, et il faut vraiment me soulager.
Mon mari sort, je demande l'assistance d'une sage femme car j'ai peur et je souffre trop.
Une super petite jeune vient m'aider. Je lui broie les avant bras à chaque contraction, je suis assise sur le bord du brancard, la tête dans un oreiller, le dos rond, je ne dois pas bouger.
On essaie de poser la péri entre les contractions mais elles sont trop rapprochées.

Première piqûre d'anesthésie, on essaie de passer le cathéter. Ca bloque.
Deuxième tentative, ça bloque.
3ème : idem.
L'anesthésiste m'endort un autre endroit du dos.
Put*** ça fait mal, les contractions j'en peux plus. je sue, je pleure. J'ai des décharges électriques dans le dos.
On me dit que je suis courageuse.
Ca fait 1/2h que l'anesthésiste s'escrime sur mon dos.
Il parait que tous mes ligaments sont calcifiés, tous mes muscles en béton, rien ne passe.

Et enfin, à la 5è tentative le cathéter se faufile enfin ! On espère que ça va marcher...

Le produit passe, on fait revenir mon mari, je continue de souffrir.
Et enfin, au bout de 10 min la douleur diminue.
On m'explique le fonctionnement de la pompe pour doser moi même. On branche la luminothérapie pour me relaxer.
Enfin je flotte, je suis bien, j'aime tout le monde ! Je m'endors !

La sage femme vient m'examiner ! je suis à 6 ! un miracle ! la péri m'a aidé à relâcher mon col ! et dire qu'on partait sur une 2è césarienne à 90% !

10 min après je suis à 9 ! mais bébé est encore haut. Il commence à montrer des signes de fatigue, son petit coeur ralentit.
La sage femme essaie de bouger le col à la main. Je dois me mettre sur le côté.
Elle me demande ensuite si je suis prête à pousser, mais je suis si fatiguée !

On me remet sur le dos. Le médecin revient. Dans un CHU normalement c'est la sage femme qui accouche, je me doute que si elle est là c'est que ça ne se passe pas au top.
J'ai une infirmière anesthésiste, une sage femme, un aide soignant, un obstétricien, une puer, 2 élèves autour de moi.

Aller madame, on pousse en bloquant. Je m'épuise, je m'essouffle, bébé ne descend pas.

Le médecin met ses mains pour attraper la tête et la guider mais rien à faire, malgré mes poussées sur chaque contraction.

Je sens une présence dans mon vagin mais je n'ai pas mal, la péri fonctionne super bien, je peux même bouger mes orteils !

Il faut encore pousser, le médecin me dit qu'il faut le sortir vite, qu'il faut que je l'aide sinon la césa est obligatoire.
Son coeur fatigue, ma tension monte.

Et là j'entends un bruit métallique. Je me doute de ce qu'il va se passer... les forceps arrivent.

On coupe, on place les spatules, et je pousse, je pousse, je pousse, le médecin transpire à mort, on me soutient dans le dos, mais c'est dur je n'arrive plus à respirer.

Et enfin j'entends mon mari me dire "la tête est là !" ! et plouf ! d'un coup je sens une petite bébette toute lourde, toute chaude, posée sur mon ventre !

Il est là, il pleure à peine, tout sale, tout plein de sang (le mien), il a ses grands yeux ouverts qu'il plonge dans les miens, et moi je pleure, je pleure, et je me fous du reste ! Il avait le cordon autour du cou, mon mari n'a donc pas pu le couper ils ont du le faire eux mêmes en vitesse.

Je regarde l'heure, il est 7h09, 27h de travail :?

Il reste un grand moment sur mon ventre, puis on le prend pour le mettre au chaud dans une petite couveuse à 2m de moi, le temps de recoudre la catastrophe :oops: Le médecin a peur que ma cicatrice de césa ait fatiguée, j'ai droit à une révision utérine... Tout va bien. Maintenant place à la broderie... D'abord le vagin, puis l'épisio. Je ne sens rien du tout.
Toucher rectal pour vérifier que la couture du vagin ne prend pas la paroi rectale. Tout est ok.

Mon petit nini reçoit quelques soins, il en profite pour faire caca et pipi sur le médecin :lol: papa prend des photos.
On me le repose sur moi, et on m'aide à lui donner la tétée de bienvenue, qu'il prendra bon gré, mal gré ! Ma tentative d'allaitement aura été vaine, j'ai vite baissé les bras, mais c'est une autre histoire...

Voilà comment notre petit Noé est arrivé dans notre monde, le dimanche 28 février 2010 à 7h09, en pleine tempête Xynthia !
J'ai été très bien entourée à l'hopital, tout le monde a été super, un tout petit bémol sur le manque de formation en allaitement, j'aurais peut être trouvé la force d'insister un peu plus sinon, mais globalement je suis ravie de mon séjour, de tout ce qui a été mis en place pour m'aider à mettre au monde mon petit !

Nous sommes rentrés depuis 1 semaine, c'est Beyrouth à la maison tellement c'est le bordel, on est crevés, il y a le grand à gérer, et je souffre beaucoup des suites de l'accouchement (là suis assise sur une bouée spéciale + anti inflammatoires + glace pour pouvoir vous écrire) et ça me mine de ne rien pouvoir faire !
On m'a enlevé qq points pour me soulager mais ce n'est pas encore ça, j'espère être soulagée vite et pouvoir enfin profiter pleinement de cette nouvelle (et dernière :cry: ) maternité !

Désolée pour le pavé et bisous à toutes !