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Idée recue sur le suicide

49 ans Paris 179
Et bien, je suis convaincue que oui, quand on veut mourir vraiment, on fait en sorte d'y arriver. Et pour y arriver, on ne le crie pas sur  
les toits, parce que normalement, les gens biens ne laissent pas leurs proches se suicider.
Les personnes qui parlent de leur envie de mourir parlent de leur mal être. Mais elles n'ont pas, je pense, l'envie réelle de mourir. On peut avoir l'envie de ne plus être là, de disparaitre, mais mourir...
Si l'on parle de son intention de se tuer, c'est toujours avec l'espoir, peut être inconscient, que quelqu'un ou quelque chose nous "sauve".
Puis, parler de son suicide, c'est aussi une violence envers les autres, leur balancer une bonne grosse dose de responsabilité, de culpabilité.
Vraiment, pour moi, si quelqu'un veut mourir vraiment, il n'en parle pas. Il faut arriver à le sauver malgré lui.
57 ans Out of Africa... 4355
Fashonista a écrit:
Puis, parler de son suicide, c'est aussi une violence envers les autres, leur balancer une bonne grosse dose de responsabilité, de culpabilité.
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Ca peut être vécu comme cela en effet par celui qui reçoit mais ce n'est pas le but de la personne qui appelle à l'aide et qui veut juste qu'on l'aide, comme quelqu'un qui en train de se noyer et qui appelle au secours n'a nul but de culpabiliser qui que ce soit : il veut juste qu'on lui envoie une bouée et qu'on l'aide à sortir de l'eau !

Et je t'assure qu'on peut avoir réellement envie de mourir et d'appeler au secours avec, je le crois aussi, cet espoir d'être sauvé ou tout du moins de trouver un espoir de vivre qui contrebalançerait ce désir lançinant de mourir. Espoir que probablement n'a plus la personne qui passe à l'acte parce qu'elle n'a probablement pas été entendue : message pas forcément mis en mot. Pour ma part, je suis toujours étonnée lorsqu'une personne se suicide et que les gens autour disent "je ne comprends pas, elle allait bien" parce que non, ce n'est pas possible, cette personne là ne pouvait pas aller bien.
49 ans Paris 179
Câline a écrit:
Fashonista a écrit:
Puis, parler de son suicide, c'est aussi une violence envers les autres, leur balancer une bonne grosse dose de responsabilité, de culpabilité.
.


Ca peut être vécu comme cela en effet par celui qui reçoit mais ce n'est pas le but de la personne qui appelle à l'aide et qui veut juste qu'on l'aide, comme quelqu'un qui en train de se noyer et qui appelle au secours n'a nul but de culpabiliser qui que ce soit : il veut juste qu'on lui envoie une bouée et qu'on l'aide à sortir de l'eau !

Je parle des cas, à mon avis plus rependus, des personnes qui vont très mal et qui ne pensent pas en terme de "les autres seront mieux sans moi", mais "quand je ne serai plus là, ils comprendront leur douleur".
Parce qu'il y a les personnes qui veulent en finir vraiment parce qu'ils n'aiment pas la vie, leur vie, ceux qui pensent devoir mourir, mais qui ont en fait besoin qu'on les rassure et ceux qui on besoin d'attirer l'attention, cette dernière catégorie étant très étendue, à mon avis.
57 ans Out of Africa... 4355
Fashonista a écrit:
ceux qui on besoin d'attirer l'attention, cette dernière catégorie étant très étendue, à mon avis.


Je l'espère
Souvent, d'après ce que j'ai pu constater, la personne qui souhaite mourir n'a pas conscience d'exister ou tout simplement n'a jamais été autorisée à exister.
Donc la mort serait presque une suite logique à cette non existence.
Alors peut être que l'appel serait "prouvez moi que j'existe pour vous".
31 ans Le Mans 205
Moi même ayant fais une tentative de suicide quand j'avais 15 ans, je n'avais prévenu personne. Je ne voulais pas que l'on me dérange. Après dire qu'il ne faut pas se louper etc je trouve ca un peu nul. Personelement j'avais fais un cocktail alcool/ anxyolitiques/somnifères mais ma mère avait du avoir un présentiment elle est rentrer de son travail plutôt.
R
41 ans 835
Citation:
t bien, je suis convaincue que oui, quand on veut mourir vraiment, on fait en sorte d'y arriver.


Moi j'ai pris deux fois du raticide, dont la premiere fois un mélange... bah je me suis "ratée"....intubation, sanglage au lit, réa, 8mois d'Hospi Psy par la suite. Je voulais VRAIMENT mourir..... de façon pas trop barbare....genre train, pendaison (et une pendaison ratée finit en teraplégie... remarque moi j'avais pris un raticide rouge, j'aurais pris le vert, j'aurais été un "légume" (j'ai horreur de ce terme mais bon...))
38 ans Orgrimmar 6511
Ici, je ne vais parler que de ma propre expérience, je ne généralise donc pas.
Pour moi, le suicide est toujours apparu comme une pulsion, jamais comme un acte réfléchi, posé, froid.
J'ai toujours eu des flashs de défenestration, de voiture dans un arbre, de couteau dans la gorge quand j'étais vraiment mal et que je m'approchais d'une fenêtre/étais au volant/tenais un couteau.
Si j'étais passée à l'acte (je ne sais pas ce qui m'as retenu, mais si j'avais laissé mes émotions me submerger encore un peu plus je serais morte depuis longtemps j'en reste persuadée, d'ailleurs j'ai peur que ces "flashs" reviennent meme si ça va mieux maintenant), personne ne l'aurait su.
Pas parce que j'aurais voulu le cacher, tout simplement parce que je n'aurais pas eu "le temps" de les prévenir.

Après, je connais une personne qui s'est suicidée "par amour" (j'ai un peu de mal avec ce terme), c'est à dire que sa femme l'a quitté, il l'a menacée de passer à l'acte si elle ne revenait pas, puis il est vraiment passé à l'acte.

Donc il y a au moins des exceptions à cette "règle".
R
41 ans 835
Moi le suicide au contraire ca m'a apparu comme un acte froid, décidé, plusieurs fois..... j'ai meme tellement calculé mes coups, que ca m'a fait rater ma 2e fois (j'avais pris une TONNE de medocs pys, une cinquantaine de boites, et j'ai renversé l'ether sur mon oreiller.... manque de bol ma mère a senti l'éther=> hopital pour lavage d'estomac, HP, cellule d'isolement, et tout le tralala).... plusieurs fois je me suis dit "toi demain ma vieille t'es morte, ce soir tu te pends"... mais bon la pendaison j'ai un peu euh... mal?

Bon je suis un peu douillette, et comme c'est moins la mort qui me fait peur que la douleur avant de mourir, j'ai jamais trop essayé les méthodes violentes (défénestration...)

Maintenant mon conjoint me largue demain, pour une autre, je me bourre la gueule et je me jette sous le premier train qui passe ... douleur ou pas.
34 ans 300
Ca me rend vraiment très triste les gens qui disent "C#est juste pour attirer l'attention" ... Dans le sens "oui c'est moins grave". Ca me révolte aussi.
Ca voudrait dire qu'il y a une raison meilleure qu'une autre? Ca voudrait dire que FORCEMENT, il faut avoir des raisons universelles que tout le monde peut comprendre? ......
Je trouve que chaque tentative ou suicide devrait être pris au sérieux et respecté, meme si ca parait "débile" pour certains ...
Et puis de toute facon, souvent il est très difficile de dire exactement pourquoi ... On se sent mal c'est tout. Et personne n'est pareil, on peut pas comparer ...

Je sais que quand moi je faisais des crises horribles, je disais à mon copain, car j'avais besoin d'entendre que je comptais pour quelqu'un. Sans vouloir tout déballer, quand le monde entier semble vous dire "toi tu n'est qu'une moins que rien", il est difficile de se battre contre cette idée qui finit par se frayer un chemin dans ma tete ...

Et pour les psys, c est comme tout, y en a des bons et des mauvais ;) Si ca interesse quelqu un, Durkheim a classé les suicides dans 4 classes, personnellement ca m'a un peu aidé à digérer celui d'une fille dans ma classe, mais je suis quelqu un dont des faits théoriques rassurent ...
47 ans Ile de France 556
Il y a un truc qui me gêne, quand on dit que quand on veut mourir vraiment, on le fait. C'est comme si on niait aux gens n'ayant pas réussi leur suicide leur souffrance, voir presque à les traiter de lâches puisqu'ils n'ont pas été au bout.

Je pense aussi que c'est une façon de pouvoir dormir tranquille le soir de dire " il n'a pas prévenu", pour ne pas se dire qu'on n'a pas vu les signes involontaires du mal-être de cette personne; c'est plus un mécanisme de survie pour ceux qui restent qu'une réalité.
111 ans Sous la neige au fond à droite 7534
Yuutsu a écrit:
J'ai toujours eu des flashs de défenestration, de voiture dans un arbre, de couteau dans la gorge quand j'étais vraiment mal et que je m'approchais d'une fenêtre/étais au volant/tenais un couteau.

Je suis un peu en HS et je m'en excuse, mais c'est la première fois que je vois/entends quelqu'un d'autre parler de ces "flashs" que j'ai aussi. Deux des plus récurrents, c'est quand je descends des escaliers abrupts, je m'y vois glisser dans un flash, mes dents frappent le rebord, et le deuxième, c'est au bord d'un quai de gare ou de métro, je me vois tomber et être broyée. À chaque fois, ça dure une fraction de secondes.
Je ne suis pas dépressive et je n'ai jamais pensé au suicide, dans mon cas, ce n'est pas - ou du moins pas consciemment - l'expression d'un désir de mort, mais vraiment quelque chose qui m'échappe, qui jaillit spontanément et qui me fait ressentir un des pires effrois que j'ai jamais vécus.
39 ans ile de la réunion 1647
Ces flashs c'est je pense une peur de la mort et de la mort violente surtout.
C'est comme moi une fois je suis passée par dessus la barrière d'un pont là où pleins de gens sautent. J'étais là au dessus du vide. Ca fais pleins de papillons dans le ventre on se pose pleins de questions, est ce que ça fera mal, je me rapellerais de ma vie avant ?
Je voulais pas mourir mais toutes ses choses sont attirantes dans un sens. On sais pas ce qu'il en est on veut savoir. Se faire peur. C'est un sentiment tout à fait normal.
Souvent je fais ce genre de rêve je me dis si jamais je tombe un couteau à la main, si une voiture me passe dessus, et quand je regarde un film je pense souvent à des morts violentes ensuite. Infligées à moi même toujours.
Je ressens ça comme un sentiment primaire car on a les mêmes peurs et frissons en étant gamine, enfin pour moi oui xD

Pour revenir sur le suiscide. Je me dit souvent que les personnes qui ne sont pas décédées n'ont pas rééllement voulues mourir certes ça me semble normal mais je me dis alors, y'en a pleins qui font ça sans vraiment vouloir mourir ou le regrettent et sont quand même morte après ça !!!
Je pense que le simple fait de la différence entre femme et homme. C'est à dire les suiscides masculins sont plus violents que les féminins viennent pas du fait que les femmes veulent souvent pas aller au bout mais lancer un appel, mais juste une peur rationnelle de la douleur et de l'image qu'elles vont donner de leur suiscide. Après j'en sais rien si ma théorie est bonne mais une femme doit souvent être présentable et veut partir digne ce qu'un homme n'a pas. Je dis pas qu'ils sont pas dignes mais leur dignité c'est dans leur mort qu'il la laisse et c'est souvent une réflexion d'un seul bloc. Quand ils décident c'est bon.
Je sais pas si c'est trop compréhensible mais je voulais partager mon avis ^^ A vous de me répondre ;)
1834
Anouck a écrit:
Pour moi, personne n'a envie de mourir. Seulement que la souffrance s'arrête.

C'est la phrase clé, la seule qui résume à peu près bien le suicide.

À part peut-être des personnes ayant des troubles psychiatriques lourds ou des adolescents en
pleine construction, personne n'est "attiré" par la mort, et puis d'ailleurs qu'est-ce que ça veut dire ?!

Non, quand on fait ça on veut que la douleur s'arrête tout simplement.

Et même quand on est croyant et persuadé que ce ne sera pas mieux derrière
le rideau, ça ne change absolument rien si on est persuadé de déjà vivre le pire.

D'autre part, il ne faut jamais mépriser la mémoire de quelqu'un qui se suicide.
C'est le tuer une seconde fois, lui prouver que même le geste le plus extrême ne nous a rien fait comprendre !

Parce que le suicide est un acte de grand courage.
Ça ne veut pas dire que la personne avait raison, qu'elle n'a pas été lâche, que c'est un acte bénéfique, non...
Mais pour passer à l'acte il lui a néanmoins fallu faire preuve d'un courage inimaginable que les vivants doivent respecter.

C'est dur à comprendre, c'est dur de faire la part des choses pour les proches.

Mais oui, pour revenir au sujet il y a toujours des signes, toujours.
Simplement il faut comprendre une chose : les paroles, même dites avec sincérité, sont souvent autant de coups de poignard.
Je crois qu'une personne suicidaire demande en filigrane que soient faits des actes, même si elles ne les acceptent pas sur le coup.

C'est très paradoxal et complexe, et il n'y a évidemment aucune règle fiable en la matière.
Mais surtout pas de condescendance, et pas de mépris pour le geste même s'il fait terriblement mal.
77 ans bourgogne 393
le geste mérite qu'on dise:ok tu en fini avec la vie donc tu as rien a perdre donc juste avant essai de faire telle ou telle chose,tu renonce pas ,tu differe de dix minutes ou de trois jours.......ça c'est le role des amis ,des vrais de dire je comprends ou je comprends pas peu importe mais fini pour fini,essaie de faire une derniere chose..........ça regle rien,ça donne du temps et le temps c'est precieux et quand on a rien a perdre c'est fou ce qu'on peut faire!
1270
Mi-k-l a écrit:



Parce que le suicide est un acte de grand courage.
Ça ne veut pas dire que la personne avait raison, qu'elle n'a pas été lâche, que c'est un acte bénéfique, non...
Mais pour passer à l'acte il lui a néanmoins fallu faire preuve d'un courage inimaginable que les vivants doivent respecter.



je trouve ça un peu dangereux de parler de "courage" pour un suicide, cela semble l'idéaliser d'une manière malsaine, effectivement il faut du courage pour plonger dans l'inconnu de la mort mais pour moi au moment de passer à l'acte est dans un état second, la mort apparaissant comme la seule solution envisageable, il n'est plus question de courage ou de lacheté simplement de résignation ou fatalité.
B I U