Pour ma part, j'avais déjà sensibilisé mes enfants avant qu'ils aient ce premier cours du GIS à 5 ans.
En suisse, comme je l'ai dit, on est convoqué par le GIS à l'école quand les enfants commencent l'école enfantine.
Ma génération fait partie des parents à qui on expliquait rien, donc effectivement certains parents ont besoin d'une aide pour parler de cela avec leurs enfants, d'autres non.
La prévention ne réglera pas tous les problèmes de pédophilie, mais que je pense qu'instaurer un dialogue là-dessus, fera que l'enfant osera se confier à ses parents s'il subit quelque chose qui le met mal à l'aise.
J'avais d'ailleurs fait tout un foin à l'école pour un contrôle médical scolaire ou sans explications ils contrôlaient l'appareil uro-génital. Cela a mis très mal à l'aise mon fils et il m'en a parlé dès qu'il était rentré de l'école.
J'avais écrit une longue lettre à l'école comme quoi le fait de le faire sans autorisation écrite des parents et sans explications n'allait pas dans le sens des cours de prévention d'abus, puisque un médecin peut tout à fait être un abuseur.
Depuis ils ont changé le réglement et on doit signer une feuille qui précise si on est d'accord que notre enfant se fasse contrôler l'appareil uro-génital à l'école, ce que j'ai refusé, mes enfants ayant un pédiatre qui les a suivi très régulièrement.
Je suis très fière d'avoir obtenu ce changement de règlement dans ma commune et c'est grâce à la prévention que mon fils a osé me parler de son malaise face à cet acte qu'il ne comprenait pas et c'est grâce à ladite prévention également que j'ai été entendue.
Bien sur qu'il ne suffit pas que l'école fasse de la prévention, qu'il faut que les parents fasse de la prévention également, mais je crois que c'est en bonne voie. Quand j'étais jeune on me disait n'accepte pas un bonbon d'un inconnu. Maintenant mes enfants savent que le 80% des abus sexuels sont effectués par des personnes connues de l'enfant et sans violence physique obligatoirement, mais avec des pressions et des menaces.
Pour moi, la prévention est un pas très important qui a été franchi entre ma génération et celle de mes enfants.
Dans le message de prévention, il y a aussi "osez en parler si vous avez vécu quelque chose qui vous mette mal à l'aise". Un enfant qui a vécu un abus sexuel et qui est pris en charge s'en sortira mieux et se sentira une victime et non pas coupable de ce qui s'est passé (l'abuseur est en général très fort pour faire ressentir cela à l'enfant).
Avant chaque camp de ski, je parlais à mes enfants en leur disant qu'aucun adulte n'avait le droit de les prendre à part dans leur chambre, même pour une punition, le maitre de classe avait dit en rigolant, celui qui fait du cirque il vient dormir dans ma chambre et du coup Samuel m'avait parlé en me demandant ce qu'il devait faire dans un cas pareil. Je lui avais dit, tu lui dis que ta mère t'interdit d'aller dans la chambre d'un adulte et qu'il faut qu'il m'appelle pour qu'on en discute. Cela l'avait rassuré et en fait personne n'avait dormi avec le prof, c'était une boutade mais j'ai assumé d'avoir dit cela.
La prévention est essentielle pour moi, même si cela ne règle pas tout évidemment.