risperdalconsta a écrit:Oui mais faire la différence entre garçons/filles c'est pas du sexisme parce qu'on est différents!! et pas que par le sexe, on est différents dans notre fonctionnement psy aussi!! Le rose ou le bleu, ce sont deux couleurs, et l'un n'est pas plus péjoratif que l'autre. Moi en tout cas je vois plus ça comme une tradition que du sexisme.
Il y a sexisme si on associe le bleu uniquement aux garçons et le rose aux filles. Le fait en soi peut paraître anodin, mais il est englobé dans toute une culture sexiste.
J'ai reçu récemment le catalogue jouets de Vertbaudet. Quatrième de couv' : une cuisine en bois, entièrement rose, avec une petite fille à côté, "pour faire comme maman". Lorsqu'on a demandé à notre famille une dinette comme cadeau pour notre fils, parce qu'il adore ça, on nous a répondu : "Une dinette ? mais euh... c'est un garçon !"
Et pourtant, ce sont loin d'être des arriérés conservateurs. Idem quand on lui achète une attache-sucette rose, si on souhaite lui laisser les cheveux longs, ou quand on s'insurge contre l'inscription d'office les filles aux activités "danse", etc. etc.
Alors certes, on est tous différents, bien sûr. Mais en tant qu'individu. Le sexe, selon moi, est une considération physique (comme être grand, gros, mince etc.) qui ne doit pas prendre le pas sur l'individu pour le définir.
Comme toi, Risper, je n'ai pas l'impression d'avoir souffert plus que ça du sexisme au quotidien. Et pourtant, pourtant... J'évolue dans le milieu universitaire, donc a priori avec des gens qui réfléchissent un peu. Dans ma spécialité, il a 80% d'étudiantes en licence dans les amphis. Au plus haut de la hiérarchie, au niveau des profs, environ 20% de femmes pour 80% d'hommes. Pareil si on regarde la proportion de jeunes femmes à Sciences Po et celle à l'ENA. Le pire, c'est qu'elles s'auto-censurent elles-mêmes. Y'a un souci, un réel souci.
Quand une étudiante me sort, à propos de
cette oeuvre, que la figure de l'homme sur la gauche est une allusion au réel métier de la serveuse, la prostitution, ça me fait bondir. Non, désolée, c'est juste une femme qui travaille. L'historiographie masculine y a certes projeté ses fantasmes pendant des lustres, mais ce n'est pas pour autant que l'on doit y adhérer.
Je déborde du sujet, désolée. Encore une chose : il me paraît d'autant plus naturel d'évoquer le sexisme sur ce forum, puisque la stigmatisation des gros (et surtout des grosses) est liée au regard que l'on porte sur la femme dans la société. J'ai demandé l'autre jour à une amie qui bosse pour une grande entreprise française à la Défense s'il y avait beaucoup de gros dans ses bureaux. Réponse : quelques hommes gros, toujours aux plus hauts postes, aucune femme au-dessus de la taille 38. Sur des centaines de salariés.
Est-ce un hasard ? Non. C'est cette foule de détails qui nous renseigne sur l'état réel du sexisme dans notre pays. Je t'encourage vivement à lire
Beauté fatale, accessible gratuitement en ligne ici :
http://www.editions-zo...age=lyberplayer&id_article=149
Tu verras, c'est passionnant.