Polyphile a écrit:Sibell a écrit:Premièrement: Établir un ordre de gravité selon mes critères? Parce que tu vas me dire qu'entre une femme qui se fait balancer de l'acide dessus et une "pauvre femme" qui doit porter le nom de son grand méchant mari, il n'y a pas unanimité? Soit, chacun sa manière de voir les choses.
As-tu réellement lu ? Puisque je dis bien qu'effectivement il y a bien une échelle entre certains actes (balancer de l'acide VS imposer un nom), mais je n'ai pas été forcément claire. Ton échelle de gravité est un concept révoltant parce qu'il arrive à un moment où la gradation est subjective : quel est le pire : être acidifié.e ou violé.e ? Voilà pourquoi je trouve cela grave, parce qu'il existe des gens qui insèrent leur propre subjectivité dans une échelle de gravité.
Sibell a écrit:mais en France aussi il y a bien plus grave que Mademoiselle et Madame mari... :roll:
Pour toi ! Mais comment oses-tu quantifier la douleur d'une personne ? Pour toi ce n'est pas grave( pour moi non plus à vrai dire) mais le principe en lui-même est gênant. C'est d'ailleurs ce qui est combattu par les féministes, ce principe du masculin primant sur le féminin en insistant bien sur l'aspect « pas grave ». C'est vrai que ce n'est pas grave. Ce n'est pas grave d'être payée moins non plus quand on y pense tant qu'on peut vivre décemment mais il s'agit d'équité.
Sibell a écrit:Quelle énorme souffrance de devoir porter le nom de son mari. :roll: Les femmes ont le choix, elles ne sont pas obligées de le porter. Donc, en France, celles qui le portent le font par choix. Et si ce n'est pas choisi, mais pourquoi elles restent avec des hommes qui les forcent à faire quelque chose qu'elles n'ont pas envie de faire.
Une fois de plus, tu fais semblant de ne pas comprendre : les luttes féministes visent le patriarcat, ce système qui nous pousse à systématiser des principes mettant les femmes en infériorité que ce soit pour de petites choses (le nom) comme des plus importantes (salaires, etc.).
Sibell a écrit:Pour la question du viol, c'est clair qu'elle n'est pas aussi bien lotie que moi. Mais bon, la majorité des hommes qu'on voit ne sont pas des violeurs. Je pense qu'il faut avoir un état d'esprit spécial pour commettre un crime pareil, du coup pour moi c'est comme si tu me disais "tu es mieux loties que quelqu'un qui vient de se faire assassiner". Bah voilà, des assassins y en a, des violeurs aussi, comme des voleurs... Ca ce sont des crimes et je maintiens qu'il faut avoir une psychologie particulière pour en arriver là.
Tu te permets donc d'intervenir sur le sujet sans t'être documentée puisque tu n'as visiblement pas lu les articles pour lesquels Remus a mis des liens. Cela aurait pu apporter de l'eau à ton moulin de lire l'article de Crêpe Georgette sur la culture du viol :
http://www.crepegeorge...comprendre-la-culture-du-viol/
Elle est loin d'être la seule à avoir écrit sur le sujet mais son article est clair et court. Article où l'on comprend que NON il n'y a pas un état d'esprit spécial aux violeurs mais bien des mécanismes viciés dans notre société.
Sibell a écrit:Ensuite, tu trouves les hommes mieux lotis? Ils n'ont pas de congé paternité, en Suisse l'armée est obligatoire et ça vient d'être revoté: La réponse est que ça va rester obligatoire. Un enfant né hors des liens du mariage, a la garde systématiquement (voir automatiquement) accordé à la mère. Le père n'a aucun droit parental sur l'enfant à moins de l'adopter (donc son propre enfant biologique), ce qui est sensiblement dérisoire. En cas de divorce, à 80% des cas, la garde des enfants est accordée à la mère, avec un droit de visite pour l'homme. Sans compter toutes ces valeurs patriarcales comme tu dis, qui font que les hommes doivent limite se comporter comme des robots inhumain pour être socialement acceptable. Alors si on parle de nos sociétés occidentales, excuse-moi, mais je trouve que la condition de l'un, vaut très bien l'autre! N'en déplaise à certaines, pour paraphraser plus haut... :roll:
Ils sont globalement mieux lotis, que tu le veuilles ou non : beaucoup moins victimes de violences conjugales, de viols, meilleurs salaires, plus de libertés de fait (et non de droit), moins de diktats esthétiques, etc.
Cela veut-il dire qu'on ne doit rien faire pour les hommes victimes du patriarcat ? Bien au contraire ! Les luttes féministes, je me répète, combattent le patriarcat qui est néfaste aux femmes ET aux hommes, même si, je l'ai déjà précisé, il nuit bien plus aux femmes d'où le terme de « féminisme » puisque ce sont globalement des femmes qui se sont opposées au patriarcat pour leurs droits. Cela s'est aujourd'hui étendu aux hommes dans la mesure où les carcans imposés aux femmes sont aussi des carcans imposés aux hommes : obligation de virilité, absence de sentiments, pouvoir, puissance, muscles, charisme, etc.
MAIS globalement, ils s'en sortent mieux sur des aspects extrêmement importants : mieux soignés (les essais cliniques ne prennent pas en compte les différences physiologiques entre hommes et femmes dans la plupart des cas ce qui aboutit à de très graves conséquences pour les femmes), mieux payés, mieux considérés socialement, moins d'atteinte à leur intégrité physique, etc.
Je me répète, une fois de plus, cela ne veut pas dire qu'il n'y a aucun boulot à faire pour eux ; mais figure-toi que les féministes le font ce boulot ! Exemple, en demandant à ce qu'on change l'image de la mère toute puissante pour ne pas être condamnée à sacrifier la carrière pour les enfants, on demande aussi à ce que le conjoint homme ait le droit de « sacrifier » sa carrière sans être accusé d'être un feignant, impuissant et stupide...
Sibell a écrit:Je termine sur ta promo, je n'ai jamais prétendu que les femmes n'étaient pas lésées. Le féminisme est un combat qui ne me parle pas et ce que je n'aime pas chez les féministes, justement, c'est qu'à chaque fois que j'ai eu à parler avec l'une d'elle, elles ont essayés de me faire adhérer à leurs idées. Mais laissez-moi libre de penser comme j'en ai envie bordel. Je ne suis pas d'accord, je ne suis pas d'accord. Pour moi être féministe c'est accepter un rôle de victime. Hors je ne suis PAS une victime et je ne le serais jamais, pas plus que je jouerai à la victime, parce que je suis une femme. J'ai toujours su obtenir ce que je voulais dans la vie et ce de qui que ce soit, à force de persévérance et d'obstination. Même si je dois l'avoir à l'usure et ça continuera ainsi. Ca me révolte que des femmes subissent sans rien faire, cette culture de victimisation me révolte! Quand je veux quelque chose, je me bas jusqu'à ce que je l'obtienne. Mais en fait je crois que la question du féminisme réveil des blessures en moi. J'ai vu ma mère se faire battre et subir sans broncher alors qu'elle avait les moyens de se relever. JAMAIS j'en arriverai là, JAMAIS je ne me laisserai faire, JAMAIS je ne me considérerai inférieur à un homme!
Donc parce que toi tu arrives sans aide, les autres sont forcément des victimes faibles ? Bravo.
Et au passage, tu as quand même dit que tu n'étais pas méprisante dans tes posts mais l'usage permanent du smiley qui lève les yeux au ciel est une parfaite marque de mépris.
Je ne méprise pas le combat en soit, je méprise le fait, et je trouve ça commun à beaucoup de féministes, ton incapacité à accepter que je ne partage pas tes idéologies. Et en parlant de mépris, c'est toi que je trouve méprisante avec des expressions telles que, je te cite: "Cela aurait pu apporter de l'eau à ton moulin de lire l'article de Crêpe Georgette sur la culture du viol." Tu insinues peut-être que je suis bête? Bref... J'ai lu beaucoup d'article concernant le viol. Sur le fait que la victime connait souvent son agresseur etc... Je ne dis pas qu'un homme "violeur" est forcément psychopathe, mais pour moi quelqu'un d'équilibré ne viole pas. Alors, malade ou fou furieux peut-être pas, mais pour moi, ce sont clairement des hommes perturbés, avec un problème éducatif. Et que tu le veuilles ou non, je pense ainsi. Ce n'est pas parce que X ou Y a dit qu'ils étaient tout à fait normaux, que je vais me mettre à y croire les yeux fermés. Personne n'a la science infuse et les théories "pseudo scientifiques" basées sur des statistiques, sur UNE poignée de personnes, très peu pour moi... Je préfère encore penser par moi-même et me faire ma propre opinion.
Ensuite, je ne quantifie pas la douleur individuelle et personnelle que certaines choses peuvent engendrées, mais objectivement, il y a bien des choses plus graves que d'autres, c'est graduel, qu'on le veuille ou non. Aux urgences, on accorde pas la même précipitation à quelqu'un qui vient pour une angine et à une personne qui vient de se faire poignarder? Bon...
Quant aux hommes qui sont mieux lotis, que tu le veuilles ou non (pour te reprendre), tu ne me convaincs pas. Ils sont moins victimes de violences conjugales, oui c'est vrai. Pourquoi? Parce que la femme a une masse musculaire moins imposante, donc elle est, physiquement, un peu moins forte et comme on est dans un monde où la loi du plus fort prime, ce sont les femmes qui sont battues. Si c'était l'inverse, à savoir si la femme avait cet avantage physique, avec cette mentalité du "je suis plus fort, je t'écrase", il y aurait le même nombre d'hommes battus. L'aspect médical, je ne le connais pas, je ne me permettrai donc pas d'argumenter là dessus, mais je te pose une question que tu m'as posée: comment oses-tu quantifier la douleur d'une personne? Comment oses-tu instaurer une échelle de gravité? Les femmes subissent pires que les hommes... En somme, tu fais exactement ce que tu me reproches, hors tu n'as certainement aucune idée de la pression quotidienne qui peut peser sur un homme (performance, etc...) dans la mesure où tu es une femme. Donc pour TOI les femmes sont mieux loties et certainement pour d'autres, mais pas pour tout le monde, vu que tout est relatif et qu'on vit dans un monde de subjectivité.
Citation:
Donc parce que toi tu arrives sans aide, les autres sont forcément des victimes faibles ? Bravo.
Mais où ai-je dis ça? Arrête d'extrapoler ce que je dis en l'interprétant à ta sauce. :roll: ;) Si me lisais bien, tu comprendrais que, je respecte les féministes qui aident les femmes qui en ont besoins. Pour faire court, concernant le féminisme, il y a des combats que je trouve sensés, d'autres que je trouve futiles. C'est mon opinion, j'ai le droit de penser ainsi, je ne suis pas obligée d'y adhérer, parce qu'attention c'est du féminisme, donc impossible dans le faux. Comme précisé, le plus grand reproche que je fais aux féministes, c'est de ne pas réussir à accepter qu'il y ait des femmes à qui le féminisme ne parle pas. Et ces femmes là ne sont pas forcément soumises, j'en suis la preuve. Dès qu'il y a une manière de penser différente de la votre, vous argumentez pour faire épouser votre cause. Personnellement, les féministes ne me dérangent et je ne vais pas essayer de les "déféministées", j'aimerai bien qu'en retour on argumente pas forcément pour me prouver à quel point le féminisme est juste et me faire comprendre à quel point je pense faux. Je ne pense pas comme toi, mais qui es-tu pour remettre mon opinion en cause? On parle de féminisme, tu l'es, je ne le suis pas, on argumente, je te dis que je ne suis pas d'accord, mais j'essaie pas de te faire changer d'avis ni de te prouver par A + Z que j'ai raison, contrairement à toi. Pourquoi? Parce que ta manière de voir les choses, n'est pas forcément fausse, elle ne correspond juste pas à la mienne. J'aimerai qu'une féministe puisse penser comme ça.