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Avez-vous pensé à la chirurgie pour vous ? Comment ?

S
53 ans suisse 993
Je reviens à ce post qui "travaille" en moi. Il se passe pas mal de choses dans mon corps, en lien avec la préménopause entre autre. Tout ça remue.

Autour de  
moi il y a plusieurs personnes opérées de selle et by pass. Différentes expériences et différents vécus au fil des ans. Je les vois, les côtoie, l'été en maillot à la piscine, lors des fêtes de famille. Au départ j'enviais certaines personnes mais plus le temps passe moins c'est le cas.

Une des choses qui m'effraie dans ces opérations c'est en plein avec la déformation du corps. Perdre 15 -20 kilos je l'ai fait souvent dans ma vie je "vois" à quoi ça peut correspondre. Mais là j'en ai 40 de plus que quand j'ai commencé les régimes. Je me suis habituée à ce corps, je le vis bien, j'aime bouger, marcher danser, je me plie sans effort je me sens souple. Bien sur je lui trouve plein de défauts mais disons en gros pour le moment je ne le sens pas candidat à une quelconque chirurgie. Je vis mal l'idée des déformations sachant que la chirurgie derrière ne sera pas remboursée.

C'est en lien aussi avec mon métier. Je vois des corps nus vieillissant et malades tous les jours et beaucoup de corps qui souffrent du surpoids, du diabète de l'hypertension les apnées, les hanches artificielles les genoux qu'il faut remplacer. Faire une toilette intime à une personne dont le tablier ventral s'est effondré il y a des années, qui ne peut plus bouger, sortir de son lit, se nettoyer seule après avoir été à selles.....et encore je ne dis pas le pire de ce que je vis......

Bref tout cela m'amène à me dire que non pas pour moi aujourd'hui mais porte ouverte à ce soin si mon corps devait en avoir besoin pour continuer à vivre en bonne santé.


Les opérations à mon sens c'est sacrifier un bout de santé pour un plus de santé derrière.

Il y a tellement d'inconnue sur ce qui peut arriver dans une vie, une grossesse allongée sans bouger? pan 30kg en plus, un gros accident du coma? et van touts les muscles en bouillie. Hémiplégie? paf plus de sport de la cortisone et vas y de gonfler sans rien faire ni manger plus.

Bon ce n'est rose mais c'est mon job de tous les jours qui veut cela.

Plus les années passent plus il y aura de recul sur les bénéfices de telles opérations (et aussi sur les ratés les reprises de poids etc....). Il y a un "bon moment" pour le faire. Ce n'est pas du tout pour moi en ce moment mais en quelques mois ça peut changer. Je vais chez une dame qui a beaucoup attendu, fait 100000 régimes, hanche artificielle genou and co. Là elle est sur la corde raide avec arrêts cardiaques fréquents etc....elle entame le parcours chir sauf qu'à 72 ans et vu son état de santé c'est peut être trop tard.


Je crois que la chirurgie mobilise pas mal de vécus archaïque du corps, de son vieillissement,de ses entrailles ses mystères. Et avoir le temps d'y penser, d'y réfléchir, de ressentir tout cela est très précieux.

Il y a aussi dans l'op pour moi un truc de renoncer à une forme de toute puissance du corps soigné "naturellement" qui se suffirait à lui même pour obtenir une aide extérieure qui va se présenter à travers une mutilation "pour le plus grand bien". Comme l'amputation d'un membre gangréné.......

J'ai perdu un rein, il a été ôté il ne fonctionnait plus qu'à 10-15 % et causait plus de dégâts à lôrganisme que d'aide au filtrage. C'est arrivé par une succession de soucis de santé. Et c'était bien de le faire. Au bon moment.
38 ans 4879
reinette81 a écrit:

Je vois une sorte de dualité dans l'intervention bariatrique. D'un côté une facilité et de l'autre une grande violence qui sera vécue au quotidien (ce qui n'est pas facile).
Je m'explique... je trouve qu'il y a un côté très infantilisant à cette chirurgie. Au final c'est une intervention extérieure qui va nous limiter avec l'alimentation. C'est remettre à autrui la responsabilité de son alimentation, se décharger d'une partie des décisions en faisant intervenir un acte extérieur (pour ne plus à avoir à le faire de l'intérieur). Et puis ce truc de manger des bouillies, des quantités comme des enfants, ré apprendre les sensations de base, je trouve cela très proche des enfants en phase de diversification alimentaire (surtout quand je vois les petits bouts autour de moi qui y sont). Alors ça ça me bloque beaucoup cette infantilisation que je perçois comme une facilité.
Mais d'un autre côté il y a justement toute la souffrance et les frustrations qui vont avec cette décision. Et pas que au moment de l'opé, c'est à vie. Ça ce n'est pas une solution de facilité, ou alors j'ai rien compris à la facilité, c'est au contraire une décision sacrément courageuse que de renoncer à vie à une alimentation "normale".


Tu mets le doigt sur une dualité qui m'a toujours beaucoup fait réfléchir car j'ai aussi longtemps vu ça comme la solution de "facilité" (mais entre guillemets)... Merci pour ta réflexion ;)
38 ans 1547
Avant de poster mon hyper long message, je voudrais vraiment vous remercier pour partager sur ce sujet comme vous le faîtes. Vous allez voir, ça me fait penser à plein de choses. Ca m'apporte des choses et ça me fait du bien d'en parler posément, avec des personnes aussi qui sont dans une réflexion personnelle par rapport à cela (par rapport à d'autres qui n'auraient entendu parler de cela que depuis leur poste de télévision ou de leur voisin opéré), alors merci.

reinette81 a écrit:
Je vois une sorte de dualité dans l'intervention bariatrique. D'un côté une facilité et de l'autre une grande violence qui sera vécue au quotidien (ce qui n'est pas facile).
Je m'explique... je trouve qu'il y a un côté très infantilisant à cette chirurgie. Au final c'est une intervention extérieure qui va nous limiter avec l'alimentation. C'est remettre à autrui la responsabilité de son alimentation, se décharger d'une partie des décisions en faisant intervenir un acte extérieur (pour ne plus à avoir à le faire de l'intérieur). Et puis ce truc de manger des bouillies, des quantités comme des enfants, ré apprendre les sensations de base, je trouve cela très proche des enfants en phase de diversification alimentaire (surtout quand je vois les petits bouts autour de moi qui y sont). Alors ça ça me bloque beaucoup cette infantilisation que je perçois comme une facilité.
Mais d'un autre côté il y a justement toute la souffrance et les frustrations qui vont avec cette décision. Et pas que au moment de l'opé, c'est à vie. Ça ce n'est pas une solution de facilité, ou alors j'ai rien compris à la facilité, c'est au contraire une décision sacrément courageuse que de renoncer à vie à une alimentation "normale".


Remettre son alimentation à autrui pour moi correspondrait plus à suivre des comportements alimentaires dictés ou à manger de façon très influencée par rapport aux situations sociales.
Je perçois plus ce côté de donner à l'autre une place qu'il n'aurait pas forcément eu dans les réticences à l'idée d'intrusion corporelle qu'une chirurgie représente pour moi, et c'est là que ce situe plus mon vécu de violence. Mais dans l'après, les conséquences de l'intervention, j'envisage (de l'extérieur puisque je ne le vis pas) les sensations alimentaires comme générées par mon corps et pas par quelqu'un d'autre. Mais je le vivrais peut être ainsi, je n'en sais rien.
La notion de "responsabilité de son alimentation" m'interpelle pas mal. Je vais laisser ça mûrir par rapport à ce que tu en as dit.

Dans mon idée, il y a une appropriation de quelque chose ou non: les sensations alimentaires (qu'elles proviennent ou non d'un changement somatique n'élude pas cela).
Je crois que je vois plus quelque chose du côté de la maladie et du soin et que quelque chose qui tournerait autour de l'infantile et de l'adulte. En revanche je perçois un lien étroit entre l'état d'enfant et celui de malade: on est dans une situation de dépendance relative plus ou moins confortable ou éprouvante.
En dehors ça, la dimension infantile de ma personne adulte me paraît assez naturelle et familière, sur pas mal de plans, et je n'y vois pas vraiment de facilité ou de contrainte, juste quelque chose qui est là. Je pense que le vécu de dépendance est plus celui qui me dérangerait : dépendre de la compétence du chirurgien, dépendre de quelqu'un si en post-opératoire je suis trop faible, etc.

Pour le renoncement à une alimentation "normale", je me demande à quoi je renoncerais car la mienne n'est pas une alimentation régulée de façon souple entre les sensations, les émotions, l'environnement, si c'est ce qu'on pourrait qualifier de "normal" et de souhaitable. Je me dis que s'il y a quelque chose à renoncer, c'est à une alimentation principalement émotionnelle (manger au delà de sa satiété par réconfort ou pour un événement social par exemple). Mais on l'a déjà évoqué, l'opération n'empêche pas ça car on peut s'accommoder de tout. Renoncer à cette alimentation principalement émotionnelle me ferait peur si elle était vraiment continue. Je ne sais pas comment je réagirais si je passais du jour au lendemain à une alimentation purement sensorielle. Mais je doute qu'elle soit continue et j'aurais plutôt peur de moi dans le sens de détourner les limites somatiques et l'intérêt de la chirurgie. Quelque part, pour moi, la chirurgie, à terme, ne change rien à la qualité de la régulation, elle en favorise juste le facteur (physique) sur les premiers temps. Ce serait, pour le coup, peut être plus "simple" si c'était tout le temps ainsi. Je me dis qu'en revanche ça peut aussi être possible que ces premiers temps aident à travailler certaines choses, comme parfois les restrictions peuvent soutenir quelqu'un dans la réappropriation de certaines sensations. La question cruciale restant toujours le "et après ?".

En fait je réalise que j'associe beaucoup plus la démarche de la chirurgie comme une façon d'agir sur mon obésité que sur mon alimentation, même si cette dernière en est le vecteur. J'entends par là que ce qui me fait penser à la chirurgie ce sont les bénéfices suivants: arrêter de grossir, préserver autant que faire se peut mes articulations et prévenir les difficultés que je rencontrerai en vieillissant qui seraient majorées par une obésité chronique très sévère. En bref: être moins lourde sans retomber dans la spirale du régime/yoyo/grossir. J'ai l'impression que la régulation de l'alimentation reste totalement à faire avant pendant et après.

Faustine83 a écrit:
Aujourd'hui je n'envisage pas de chirurgie même si je pourrais y prétendre. J'ai encore beaucoup d'appréhension vis à vis de l'opération en elle même et c'est rajouter à cela la peur de ne plus me reconnaitre après. La peur aussi d'avoir un corps trop amoché par une perte que je ne pourrais contrôlée.
Je dis pas qu'un jour je n'y penserai pas, mais pour l'instant non. Par contre je sais que si un jour je l'envisage je le ferais dans l'optique de respecter mes sensations et mon corps.


Je me pose aussi la question du risque physique que la chirurgie entraîne, sur un plan médical et sur un plan de l'image de mon corps. J'ai vu une nageuse avec la peau "vide" qui était très visible du fait du mouvement et de l'action de l'eau sur son corps, cela m'a interpellé : serais-je encore capable d'être à l'aise dans mon corps comme aujourd'hui avec ces changements ? Après réflexion je pense que ça serait possible. Mais pour le plan médical c'est différent encore, j'aurais peur de vraiment beaucoup souffrir si j'avais des complications importantes qui nécessitent un suivi étroit voire des hospitalisations.

Mellyne a écrit:
Pour moi, avoir recours à une opération aurait été signer mon échec, avouer ma défaite, être d'accord avec une reddition sans condition. Pendant des années, j'ai mené une guerre contre mon corps, contre moi-même. Je voulais le changer, j'étais persuadée qu'il m'était possible de le conformer à une image extérieure de ce que j'aurais voulu qu'il soit. Dans ma tête, la chirurgie équivalait à abandonner le terrain de bataille, et à remettre ce contrôle tant désiré entre des mains extérieures. On pourrait y voir une fierté mal placée en quelque sorte. Je n'aurais jamais pu faire la paix avec un corps "mince" suite à une chirurgie, j'aurais fait partie des échecs.

C'est aussi pour ça que la RA m'a séduite, il s'agissait de faire la paix et de sortir de ce conflit interne par le haut.


C'est très parlant ce que tu dis pour moi, mais dans un sens relativement différent (mais peut être juste l'autre facette du même truc). Je ressens une vraie tristesse à l'idée de me faire opérer et d'investir le temps et l'énergie nécessaire à cela. Pas parce que je voulais obtenir les bénéfices de l'opération toute seule à tout prix (le "comme une grande" me vient et fait écho à l'opposition enfant/adulte de Reinette tiens). Mais parce que j'ai passé déjà ma vie à investir de l'énergie contre mon corps puis à investir mon corps agréablement. Et là, le sentiment de désillusion c'est celui du: ça ne suffit pas, qui fait écho au "je ne suffis pas" ressenti quand on m'a dit enfant qu'il fallait que je maigrisse parce que je n'étais pas bien comme ça.
Je me dis aussi que pour tolérer et m’accommoder de tous les contraintes que l'obésité a généré et dont je ne me rends plus compte que partiellement je pense, il a bien fallu que je me porte, que je me soutienne, que je m'investisse comme obèse-et-capable-de-l'être, capable de vivre, d'aimer, de travailler, de jouir de la vie, de mon corps, etc. Et plus c'est dur, plus cet investissement est fort je crois. J'en suis arrivée à un moment où je pense que je vivrais toujours ainsi, au moment où je ne crois plus que je puisse perdre réellement du poids en quantité. Et c'est maintenant quelque chose de cela que je dois déconstruire, désinvestir, remobiliser, avec le sentiment d'intérioriser et de finir par "céder" à une idée que j'ai d'abord vécu comme une injonction extérieure, enfant : il faut que tu maigrisses pour être mieux. C'est complexe et ambivalent, mais je sens qu'une part de moi est super triste pour la grosse que je suis qui après tout ce temps et cette énergie a réussi contre tant de difficultés à être bien, et qui constate que ce n'est pas suffisant. Il y a forcément une part de mon obésité que j'ai dû très fortement investir pour pouvoir la tolérer et vivre avec. J'arrive à percevoir que de penser à changer cela me fait vivre de l'espoir (pour les bénéfices sur le long terme) mais aussi de la tristesse. Je crois qu'une VLRienne blueblerrycat avait dit quelque chose comme ça: "n'avoir laissé aucune chance à la grosse que j'étais".
Je ne sais pas si j'arrive à l'exprimer clairement car je suis en train de le vivre et que j'ai encore du mal à mettre en mots tout ce que je ressens.

sirelle a écrit:
Je reviens à ce post qui "travaille" en moi. Il se passe pas mal de choses dans mon corps, en lien avec la préménopause entre autre. Tout ça remue.

Autour de moi il y a plusieurs personnes opérées de selle et by pass. Différentes expériences et différents vécus au fil des ans. Je les vois, les côtoie, l'été en maillot à la piscine, lors des fêtes de famille. Au départ j'enviais certaines personnes mais plus le temps passe moins c'est le cas.

Une des choses qui m'effraie dans ces opérations c'est en plein avec la déformation du corps. Perdre 15 -20 kilos je l'ai fait souvent dans ma vie je "vois" à quoi ça peut correspondre. Mais là j'en ai 40 de plus que quand j'ai commencé les régimes. Je me suis habituée à ce corps, je le vis bien, j'aime bouger, marcher danser, je me plie sans effort je me sens souple. Bien sur je lui trouve plein de défauts mais disons en gros pour le moment je ne le sens pas candidat à une quelconque chirurgie. Je vis mal l'idée des déformations sachant que la chirurgie derrière ne sera pas remboursée.

C'est en lien aussi avec mon métier. Je vois des corps nus vieillissant et malades tous les jours et beaucoup de corps qui souffrent du surpoids, du diabète de l'hypertension les apnées, les hanches artificielles les genoux qu'il faut remplacer. Faire une toilette intime à une personne dont le tablier ventral s'est effondré il y a des années, qui ne peut plus bouger, sortir de son lit, se nettoyer seule après avoir été à selles.....et encore je ne dis pas le pire de ce que je vis......

Bref tout cela m'amène à me dire que non pas pour moi aujourd'hui mais porte ouverte à ce soin si mon corps devait en avoir besoin pour continuer à vivre en bonne santé.
Les opérations à mon sens c'est sacrifier un bout de santé pour un plus de santé derrière.

[...] Je crois que la chirurgie mobilise pas mal de vécus archaïque du corps, de son vieillissement,de ses entrailles ses mystères. Et avoir le temps d'y penser, d'y réfléchir, de ressentir tout cela est très précieux.

Il y a aussi dans l'op pour moi un truc de renoncer à une forme de toute puissance du corps soigné "naturellement" qui se suffirait à lui même pour obtenir une aide extérieure qui va se présenter à travers une mutilation "pour le plus grand bien". Comme l'amputation d'un membre gangréné.......

J'ai perdu un rein, il a été ôté il ne fonctionnait plus qu'à 10-15 % et causait plus de dégâts à lôrganisme que d'aide au filtrage. C'est arrivé par une succession de soucis de santé. Et c'était bien de le faire. Au bon moment.


Je ne sais pas pourquoi mais lire ton message m'a particulièrement touché. Peut-être parce que tu m'inspires quelque chose auquel j'aspire (la tranquillité alimentaire) ou parce que tu évoques précisément ce qui me motive: les effets de l'âge sur ce qui aujourd'hui est supportable. Ou alors, cette parole assez rassurante sur le "il y a un bon moment" qui permet de se dire aussi "ce n'est pas encore là, mais ça peut remuer quand même".

Je suis bien d'accord sur les vécus archaïques du corps auxquels ça peut renvoyer, car c'est quand même impressionnant de voir à quel point on oscille entre des notions d'idéal (ça fait rêver, ça donne envie, c'est spectaculaire, etc, très porté par le discours médiatique) et des notions de violence (alors que bon,c 'est une chirurgie, un acte contrôlé et médical et pas la décharge pulsionnelle d'une personne contre soi ou de soi-même contre soi; pourtant c'est très présent).

La notion de toute puissance me paraît très présente effectivement, pour moi c'est à ça que se heurte si fort le vécu de dépendance relatif qu'on peut ressentir en acceptant de s'inscrire dans un protocole aussi engageant qu'une chirurgie. Et aussi c'est à cette sorte de puissance que se heurte mon vécu d'acceptation: ça ne suffit pas, je ne suis pas assez forte pour être suffisamment bien/tranquille pour l'avenir alors que je me sens mieux que je n'ai jamais été.

Sur l'acceptation des déformations, je l'ai dit, ça me semble accessible, moins difficilement si je n'ai pas de douleurs. Mais ça me paraît être une épreuve à laquelle me préparer.

Après je me dis aussi que ce ne sera de toute façon pas un engagement uniquement motivé rationnellement, de la même façon que mon refus jusque là l'était plus par mes émotions et que par mon état médical strict.
S
53 ans suisse 993
Petit apparté pas directement en lien. Une personne de ma famille par alliance va se faire opérer d'un by pass. Je suis assez attérée. Quelqu'un qui n'a fait que du yoyo de 15 à 35 ans. Une lutte sans fin pour en arriver à plus de 130 kilos (elle n'est pas très grande). Bref une opération comme une dernière chance qui lui promet monts et merveilles.

Aucune réflexion sur le pourquoi, le comment. Sa vie ses émotions sa nouriture non stop toute la journée, une vie sur un canapé devant la télé......tout cela ne va pas changer. Une seule visite obligatoire chez le psy, aucun suivi thérapeutique nécessaire......je crains le pire.

Bon du coup ce post, les réflexions des unes et des autres me redonnent espoir, non tout le monde ne va pas se faire opérer vite-fait plus ou moins bien-fait. Je suis heureuse si un jour je passe par la case opération de faire partie de celles qui se seront donné le temps de la réflexion.

Hier mon fils a couru et voulu me sauter dans les bras. Il fait dans les 40 kilos, je l'ai bien senti. POrter 40 kilos et marcher quelques mètres c'était écrasant comme sensation. Et pourtant ici combien de femmes chaque jour vivent et font toutes leurs activités avec de grandes charges à porter dans leurs corps. Sans pouvoir sans délester?
38 ans 1547
Effectivement tout le monde ne se questionne pas de la même façon. Mais je trouve aussi que ça s'accompagne d'une certaine difficulté et chance à la fois: tolérer d'être aux prises avec des choses ambivalentes et complexes qui nous traversent sans pouvoir se décharger dans l'agir immédiat (démarches concrètes par ex) qui pourrait donner l'impression de régler les questions en suspens ; avoir fait les bonnes rencontres dans la vie permettant de déployer ces questions pour que ça ne soit pas que pure rumination (ça peut en être partiellement).

Ce que je perçois de ton parcours par rapport à ton alimentation me paraît en tout cas très encourageant et souhaitable, j'aimerais pouvoir envisager une chirurgie ou l'écarter en ayant aussi trouvé une certaine tranquillité. Ca me paraît vraiment précieux personnellement.

Je me demande aussi s'il ne faut pas être un tant soit peu dans l'acceptation de soi pour pouvoir se mettre à penser à tout ça tranquillement sans ressentir un caractère d'urgence (car y penser fait vivre quelques inquiétudes aussi). Si l'on est juste dans la souffrance ou dans la douleur dans le présent, on a peut être plus tendance à être dans le tout ou rien. C'est un peu ce que j'ai vécu, mais dans le sens du "refus" et du ressenti "violent" de la chirurgie, et ce que pouvait raconter grognonnne sur le côté idéalisé peut être.
Peut-être qu'on arrive plus facilement à se mobiliser pour tout ce que demande un protocole si l'on est dans ce vécu de nécessité urgente, alors que comme pour moi qui y pense et ne se sent pas prête, je ne pourrais pas initier trop de choses d'un coup et ça me paraît énorme et fatigant d'avance.

Pour moi c'est quand même particulier de me sentir au mieux de ma forme (ce qui ne veut pas dire: en forme ou dans une forme sans limites) et de réfléchir à engager cet équilibre là, laborieusement atteint mais ô combien appréciable et précieux.
Peut-être ai-je tellement pensé la chirurgie comme le dernier recours au moment où plus rien ne serait possible que ça me rend d'autant plus étonnant d'y penser maintenant au moment où tant de choses sont redevenues possibles.
En tout cas par rapport à tout ça retrouver du plaisir dans mon corps est aussi ce qui m'a permis de trouver des ressources pour penser aux choses moins faciles.
Je ne sais pas pour la personne dont tu parles, mais je me dis qu'à la sortie d'un yoyo, c'était des moment où mon estime de moi s'était tellement effondrée que ce n'est pas du tout là que j'aurais pu me questionner. Le "dernier recours" est peut être aussi celui qu'on fait un peu dans une sorte de passage à l'acte, le souci est quand on rencontre des professionnels qui n'aident pas à transformer cela en autre chose ! Car je suis convaincue que c'est possible, mais peut être pas toujours seul !

Pour le quotidien d'un poids très lourd, je peux témoigner que mon vécu a été relatif de façon très marquée à l'adaptation de ma musculature et de la mobilisation régulière ou non de mon corps en mouvement, mais n'en est pas exclusivement dépendant. Je pèse 145 kilos, je suis plus mobile et confortable dans mon quotidien que lorsque j'en faisais 20 de plus et 20 de moins. Mais muscles, eau, os ou graisse, le poids reste un poids, le volume reste un volume, et je n'ai pas la mesure de ce que je vivrais avec X poids ou volume en moins mais je peux percevoir le grand contraste par rapport à d'autres personnes que je vois se mouvoir, c'est comme si elles n'avaient pas à porter leur corps, comme si elles ne pesaient rien, c'est vraiment déconcertant pour moi à observer.
104 ans Sur une comète 1981
Honnêtement, la chirurgie a changé mon comportement alimentaire sur trois choses uniquement :
- je ne peux quasi plus manger de crudités, mon corps ne le supporte plus, je suis horriblement malade après (c'est la chose qui m'ennuie le plus).
- je ne peux plus rien manger de trop gras, et ça implique les avocats ou les noix par exemple.
- je mange vraiment vraiment moins.

Ensuite, je fais moi-même ma popote depuis longtemps (je suis végé, vu ce que les plats tout prêts proposent, on finit vite par se mettre aux fourneaux, et j'ai l'habitude maintenant :lol: ). J'ai juste adapté certaines de mes recettes, supprimé d'autres. Les purées, ce n'est que le premier mois, le temps d'adaptation, ça va vite... Je mange comme avant maintenant, juste en beaucoup plus petite quantité. Alors d'un côté, certains pourraient dire que c'est plus "facile", puisque j'ai changé mon appétit chirurgicalement. Mais non, parce que je suis sûr que si je n'avais pas fait de RA avant, ça serait bien plus dur (et je ne parle pas de l'aspect psychologique de se décider à une opération).

Pour la question de base, je n'ai pas voulu des années, j'ai fini par envisager suite à certains problèmes, et par décider de me lancer dans un (long) processus pour une opération. Ça m'a pris des années. Je ne pense pas que ce soit une solution unique, c'était juste celle pour moi à ce moment-là.
38 ans 1547
Ton message me fait me dire que je dois peut être préciser que tout ce que je peux raconter sur ce que la chirurgie me donne à penser reste pour moi des idées et s'éloigne très probablement de la réalité des personnes et de cette démarche là. Je veux dire que je ne crois pas forcément que ce que j'imagine soit vrai. ;)

De mon côté je me dis que ma difficulté à réguler mes quantités sera quelque chose de difficile par rapport à une opération. Plus j'y pense, et ton témoignage me conforte dans cette impression, plus je me dis que la chirurgie est relative par rapport au réapprentissage du respect des sensations qui me semble un travail important et crucial. Cela, si médicalement, l'opération se passe bien.

Tu parles d'années et de long processus. A partir de quel moment penses-tu qu'a débuté ta préparation ?
48 ans Paradise island 524
Je n'ai pas pu lire toutes les réponses,mais pour mon expérience j'ai longtemps considéré la chirurgie bariatrique comme quelque chose qui ne me concernait pas (mais c'était le cas j'étais alors en obésité modérée) et qui me terrifiait,c'était la grande époque de l'anneau avec tous ses inconvénients et ce de boitier dans le ventre me refroidissait complètement.Puis je suis passée en obésité morbide,j'ai suivi une thérapie et je pensais m'en sortir avec mon poids,ça n'a pas été le cas (ou pas suffisamment) et un jour ça m'a pris subitement,j'ai vu l'opération comme la solution.Je ne sais pas comment j'ai eu ce déclic d'autant plus que je suis phobique des hopitaux et jamais je n'aurai pensé y aller de mon plein gré.
J'ai pu bénéficier d'une très bonne préparation,ajouté à la thérapie je me suis sentie prête.
J'ai eu une sleeve,je n'ai subi aucun désagrément,et je peux manger absolument de tout,aucun aliment ne bloque ou ne me rend malade,j'ai gagné un tel confort de vie que jamais je n'ai regretté de l'avoir fait.Et opérée de longue date,on ne vit pas du tout comme les opérés d'un an,les quantités sont plus "normales",je lis une réflexion sur "les bons gueuletons" c'est tout à fait possible,ce n'est pas un adieu au plaisir de manger c'est un adieu (enfin c'est à souhaiter) au fait de se remplir à outrance.Chaque jour je me fais plaisir en mangeant.
46 ans 28 86
Perso, je l'ai longtemps vu comme de la facilité, hop bistouri et tout va mieux, mais je ne me rendais pas compte de tout le processus, et des sacrifices que cela implique ensuite. J'ai lu Zermati et Apfel, du coup, avec le recul, c'est parce que considerais la restriction comme la normalité et la solution, que j'étais faible et que c'est pour ça que je n'y arrivais pas.

La nounou de mon fils a subi un bypass il y a 5 ans, elle s'occupe de mon fils depuis 3 ans. Elle grignotte, boit du coca, ne fais pas de sport... Ce qui a renforcé la mauvaise image de la chirurgie au début. Puis j'ai vu les dégâts a la piscine sur son corps, vu les quantité infimes qu'elle mange, les repas très legumes qu'elle prepare pour elle et les enfants, j'ai vu le goût de mon fils a manger des légumes pour me rendre compte que je n'en faisais pas assez a la maison. J'ai discuter longuement avec elle, malgré les stigmates, elle recommencerais, sans hésiter.

J'avais vu mon médecin il y a 2 ans, qui était et est toujours contre, pas spécifiquement pour moi mais en général. J'avais vu une diet qui était dans le jugement, j'avais'pris certains conseils, laissee les autres.
J'ai fini par soigner ma depression qui couvait depuis la naissance de mon fils, tout en étant mal dans ma peau, j'en pouvais plus de ce corps medicla et de son injonction 'perdez du poids" puis qui turne le dos quand on demande "comment ?".

Je suis arrivee il y a un an a un satde ou plus rien n'avançait dans ma vie. Ma vésicule a fait des siennes, et miracle, j'ai rencontrer une chirurgienne merveilleuse, qui m'a laissé entrevoir de l'aide avec les parcours médicaux et chriurgicaux. Juste ça : quelqu'un va m'aider ! Et plus me juger. Depuis notre 1er rencontre, avant l'opération de ma vesicule, je parcours tous les blog et forum que je trouve, et finalement, cette opération, même si je me dirige dessus, restera une mutilation d'un organe sain, mais je vais avoir un parcours pré-op sérieux pour être sûre qu'il n'y a pas d'autres solutions. Je ne me concentre pas sur une échéance, mais bien sur l'avant.

Ce sacrifice d'une partie de moi, je le fais en partie pour mon fils de 3 ans, avec qui je ne peut pas jouer au foot plus d'un quart d'heure, mais aussi parce j'en peut plus de me demandr si je vais rester coincee dans une chaise de salle d'attente ou si la chaise de jardin va lacher.

J'ai commencer a changer des habitudes seules, de mon côté : aquagym depuis 18 mois, depuis mon operation de la vesicule j'essaye de manger lentement au lieu d'engloutir. Mon poids est stable depuis 6 ans malgré le fait que je mange souvent en excès. J'ai lu les livres des dr A et Z et j'essaye de trouver mes sensations alimentiares. La chirurgienne me dit qu'il n'y avait pas d'obligatoin d'aller a l'operation, qu'on allait prendre soin de moi durant le parcours. Ça fait un bien fou de se sentir considéré comme une personne douée d'intelligence.

Je ne sais pas si je l'ai exprimé clairement, mais c'est un long parcours surtout psychologique, ou justement l'opération n'a jamais été un enjeu pour moi. Maintenant, elle fait partie du parcours, au même titre que le suivi psy, et elle n'est pas un but en soi, elle fait partie d'un tout.
M
94 ans 1565
reinette81 a écrit:


Je vois une sorte de dualité dans l'intervention bariatrique. D'un côté une facilité et de l'autre une grande violence qui sera vécue au quotidien (ce qui n'est pas facile).
Je m'explique... je trouve qu'il y a un côté très infantilisant à cette chirurgie. Au final c'est une intervention extérieure qui va nous limiter avec l'alimentation. C'est remettre à autrui la responsabilité de son alimentation, se décharger d'une partie des décisions en faisant intervenir un acte extérieur (pour ne plus à avoir à le faire de l'intérieur).

Mais les gens doivent toujours prendre leurs responsabilités vis à vis de l'alimentation,même après une opération. D'ailleurs,les échecs le prouvent:bien souvent,ce sont des gens qui pensaient que l'opération à elle seule allait tout régler.
Effectivement,au début,les gens ne peuvent pas (à priori,je ne me suis pas fait opérer)manger les mêmes quantités ou de la même façon mais c'est extrêmement temporaire. Ca ne règle pas la nourriture émotionnelle. Et puis,j'ai l'impression que la gêne provoquée par l'opération est assez variable. Combien de fois lit on des témoignages de personnes qui ont subi soit une sleeve soit un by pass qui s'inquiètent de ne pas ressentir cette gêne ou la ressentir assez peu? Ou alors ils n'en ressentent plus les effets quelques mois seulement après l'opération?
104 ans Sur une comète 1981
papille a écrit:
Ton message me fait me dire que je dois peut être préciser que tout ce que je peux raconter sur ce que la chirurgie me donne à penser reste pour moi des idées et s'éloigne très probablement de la réalité des personnes et de cette démarche là. Je veux dire que je ne crois pas forcément que ce que j'imagine soit vrai. ;)

De mon côté je me dis que ma difficulté à réguler mes quantités sera quelque chose de difficile par rapport à une opération. Plus j'y pense, et ton témoignage me conforte dans cette impression, plus je me dis que la chirurgie est relative par rapport au réapprentissage du respect des sensations qui me semble un travail important et crucial. Cela, si médicalement, l'opération se passe bien.

Tu parles d'années et de long processus. A partir de quel moment penses-tu qu'a débuté ta préparation ?


Alors... Il y a encore quatre ans, je disais niet niet. Un an plus tard, je développais du diabète, et on me refusait une intervention à cause de mon surpoids (IMC à 50). J'avoue l'avoir mal pris, parce que j'ai fait simplement tous les régimes de l'univers, et que je mangeais dans l'ensemble bien équilibré et à ma faim. Au bout d'un moment, j'ai commencé à envisager l'idée d'une intervention, mais je me suis documenté comme un malade avant. Pas que sur les bons points d'ailleurs, et je pense que c'est important aussi de savoir. J'en ai aussi parlé à mon endocrinologue, qui m'a expliqué selon lui les avantages et désavantages d'une telle opération. Ca m'a turbiné un moment et j'ai fini par lancer les démarches, qui ont duré un peu moins d'un an, avec plein d'examens préalables. Donc environ trois ans de réflexion. :)

MaudK a écrit:
Ca ne règle pas la nourriture émotionnelle.

Cela dit, si on en arrive au stade où ce genre de nourriture s'appelle hyperphagie, l'opération est plus que déconseillée. Personnellement, j'avais traité le problème avant avec la RA.
50 ans ici 223
Merci Papille pour ce post sur lequel j'ai vraiment l'impression de lire des interventions sensées et réfléchies (contrairement à la mienne peut être!!)sur ce sujet.
Je me retrouve plus particulièrement sur le commentaire de Faustine.
Je me suis questionnée aussi pendant longtemps et je n'arrive pas à me résoudre à la chirurgie comme solution ultime à mon obésité.
Je préfère opter pour une thérapie couplée à un peu d'activité physique et à une modification de mon régime alimentaire (je ne parle pas de régime mais de RA et de végétarisme dans mon cas personnel) que de passer par l'opération mais je suis peut être trop optimiste quant à mes capacités réelles!
Je ne juge pas celles qui le font (ma sœur en a justement fait une la semaine dernière et j'espère de tout mon cœur qu'elle réussira!!) mais je ne le "sens" pas pour mon cas personnel.
38 ans 4879
RythmIsADancer a écrit:
MaudK a écrit:
Ca ne règle pas la nourriture émotionnelle.

Cela dit, si on en arrive au stade où ce genre de nourriture s'appelle hyperphagie, l'opération est plus que déconseillée. Personnellement, j'avais traité le problème avant avec la RA.


Alors j'aimerai bien avoir un avis éclairé là dessus... me battant moi même contre l'hyperphagie (en sale période) ou plus souvent le craving depuis... toujours.
Je me dis que le jour ou j'arrive à résoudre ce problème je vais forcément redescendre à un poids normal puisque c'est très clairement ça qui fait que je grossis... Du coup quel intérêt d'avoir recours à la chirurgie si on a réussis à résoudre ses TCA et à ne plus compulser? Voilà, petite question au passage ;)
110 ans 774
je n'ai pas forcément ZE réponse... mais une question qui va dans l'autre sens.

je me dis qu'une personne obèse a besoin de plus de calories pour faire tourner son corps qu'une personne mince. Sans oublier un estomac souvent dilaté...

de ce fait, comment une personne obèse, qui règle un TCA, peut-elle maigrir dans une grosse proportion avec la RA qui ne "tolère" pas la restriction ? A mon sens, au mieux elle ne prendra plus de poids, voire perdra un peu, mais j'ai du mal à imaginer qu'elle perde tout le surpoids rien qu'en réglant le TCA et les compulsions.

en fait je me pose la question au vu de mon propre cas personnel. Je suis obèse depuis mes 14/15 ans, j'ai forcément eu un TCA à l'époque qui m'a fait gonfler, à 33 ans j'avais 15 kilos de plus grand max 20 en plus qu'à cette époque, autrement dit, dans des proportions d'obèse, un peu comme une femme mince qui prend quelques kilos en devenant adulte. A mon sens, j'aurais tendance à dire que mon poids était plutôt stable (tellement stable que je n'ai même pas eu de bonus - allez, sans mentir, 1 kilo, sur les 17 que j'avais perdu/repris après mon dernier régime). Et s'il restait stable, j'en ai conclu (peut-être hâtivement, je n'en sais rien) que c'est parce que je mangeais suffisamment pour mon poids, et donc ni trop, ni trop peu.

Pour répondre aussi un peu à la question de base... J'ai passé des années sur VLR à me dire "non"... et quand je dis des années c'est pratiquement 10 (ne pas tenir compte de mon ancienneté avec ce compte ^^ ). Le risque opératoire (tant sur la table que sur les mois voire années à venir), les carences, l'effet sharpeï (je crois que c'est ça qui était mon argument numéro 1), le fait de bousiller un organe sain, de devoir faire des choix alimentaires... Puis je sais pas ce qui a fait que j'y ai de plus en plus songé. J'avais même fini par me dire que mon organe il ne devait pas être si sain que ça, que je l'avais rendu malade à force de manger. Puis des personnes dans l'entourage ont eu une expérience de la chose positive (du moins en apparence, dans la tête c'est souvent autre chose), ça m'a donné une vision différente que celle que j'avais au bout d'autant d'années sur VLR. Et personnellement, j'en ai eu marre de supporter tout ce surpoids qui vient d'un sale événement dans mon enfance, marre de porter ce poids tant physique que dans la tête. Après des années à m'apprécier grosse, je me suis presque auto-convaincue que je devais partir à la recherche de mon vrai moi, et j'ai fini par développer une énorme curiosité de cette personne que je connais sans connaître. Je me sentais un peu prisonnière.

Au final je suis opérée, et à part quelques couacs dans la tuyauterie, ça n'a strictement rien changé dans ma vie(et je me dis... Heureusement! Je ne pète pas les plombs, je ne ressens pas de frustration pour manger - cela dit je me retrouve confrontée à un autre problème... l'impression d'être bien plus guidée par mes envies qu'avant (le seul problème étant mon année et demie quasi-végétarienne, du coup les envies de poisson - c'était plus simple de le réintégrer - et globalement de protéines c'est plus que rare, et bardaf c'est la carence - qui m'oblige à intégrer des poudres protéinées dont je n'ai clairement pas envie)... étrangement la psy me dit que c'est mauvais, alors que je pensais justement que c'était bien :lol: , alors que ces envies ne se centrent pas du tout sur les trucs "calories vides".
35 ans La Ville Rose 2324
J'y ai pensé et y pense encore parfois alors qu'il y a quelques mois c'était un non sans négociation possible.
Je ne voulais pas parce que je partais du principe qu'être grosse étant de ma faute, je devais m'en sortir toute seule ( je le pense encore ).
Puis j'ai fait plein de changements alimentaires ( c'est le plus simple et le moins onéreux pour moi ), niveau ressentis c'est génial puisque j'ai grandis au régime, du coup ma relation avec la nourriture était à base de " fait grossir/ne fait pas grossir ". Sauf que je ne perds pas de poids. Je sais bien que je dois me mettre au sport mais je suis trop peureuse pour aller courir devant tout le monde et trop fauchée pour la salle.

Puis il y a quelques mois, un jeune homme que je connais vite fait, a refait surface sur FB après quasiment 1 an d'absence et pour cause, il s'est fait opéré et a perdu, je dirais ... La moitié de son poids. Et là je me suis sentie frustrée parce que mes efforts à moi n'ont mené à rien visuellement parlant, je ne dirais pas que c'est du temps perdu car j'ai beaucoup appris et je fais tous ça avec plaisir ( zéro pression ) mais presque. J'ai aussi un pote qui a perdu pas mal de poids suite à une sleeve, il est toujours en obésité ( j'aimerais vous donner les chiffres mais bon ) mais si je perdais le poids qu'il a perdu, je serais vraiment mieux !
Depuis j'envisage sérieusement la chose. J'en ai parlé à un médecin une fois qui m'a dit que je pouvais vraiment m'en passer, que je n'en étais pas " à ce stade quand même ".
Pourquoi je ne passe pas à l'action ?
- ça prend des mois et des mois de consultations, d'analyses avant l'opération ( je comprends parfaitement les raisons, je suis juste impatiente )
- je n'ai jamais eu à subir d'opérations sous anesthésie générale, en bloc ... Je ne suis vraiment pas à l'aise dans les hôpitaux, j'ai peur des aiguilles, de la douleur, une vraie peureuse !
- alors que tous les opérés parlent avec excitation de l'après, moi ça me fait peur. Je ne connais la vie qu'en étant grosse, j'ai grandis comme ça, ma façon de tout envisagé est basée sur ça. Si je perds mon surpoids, des choses vont changer ... Comment vais-je m'y adapter ? Combien de temps ça me prendrait ? Qu'est-ce que ça va déclencher chez moi ? ( je me connais assez pour savoir que je serais en colère qu'on me considère mieux parce que j'ai du poids en moins alors qu'avec ou sans je suis la même personne et je vais me renfermer sur moi ) Et si je m'habitue à ma vie de " pas grosse " et que je reprends le poids, comment gérer ça ? Ce serait encore pire à gérer que maintenant ...
- je me suis renseignée sur les conséquences aussi et la malabsorption des nutriments, les compléments à vie, le dumping, les risques liés à l'opération ( y'en a peu mais ça pourrait m'arriver ) tout ça ... Je me demande si ça en vaut bien la peine
- j'ai aussi peur de tomber sur un corps médical désagréable. J'ai connu, j'en peux plus.

C'est ce qui me retient. Et chaque mois qui passe est un mois que j'aurais pu utiliser pour les démarches pré-opératoires ... En gros je me tâte encore. Je me suis dit que j'essaierai le sport d'abord, je déteste ça mais bon ... Vérifications basiques ( thyroïde, SOPK ... ) et en ultime recours la chirurgie. C'est mon compromis actuel. Parce que ça me bloque un peu plus la vie qu'avant, j'en suis au stade où j'ai peur de croiser des gens avec qui j'étais au lycée, je ne rentre pas chez moi ( chez ma famille ), c'est débile.

Du coup je n'ai fait que répondre, je n'apporte rien niveau solution, mais étant donné que je n'ai personne avec qui en parler, ça soulage un peu.
B I U


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