papille a écrit:Je trouve ça assez dur à lire, un visage qui se "casserait la gueule", un "résultat horrible". Certains soins, effectivement, donnent des effets esthétiques très marqués. J'ai eu des sensations d'effroi comme ça parfois, et ça m'a questionnée. Je crois que c'était surtout la différence qui m'effrayait et ce qu'elle m'évoquait (la mort, la perte) plus que ce corps là en tant que tel. Quand j'ai vécu ce mouvement en restant devant les personnes qui suscitaient ça, je me rendais compte que ça changeait mon regard et que l'effroi laissait place à de l'intérêt puis à une sorte d'indifférence par familiarité. Je mesure de plus en plus fortement à quel point j'ai été visuellement formatée/intoxiquée/culturellement éduquée sur le corps humain et je crois que ces vécus d'effroi y sont pour une vraie partie liés.
J'espère en tout cas que ces deux personnes se sentent globalement mieux dans leur corps.
Clau, que penses-tu de ce que certaines expriment sur le fait qu'une chirurgie sans un travail autour des sensations alimentaires et des envies de manger pour se réconforter en amont ? Tu parles de la RA comme d'un chapitre clos. Du coup ça m'intrigue, comment imagines tu ton rapport à l'alimentation dans le cadre d'une chirurgie ? Penses-tu à d'autres approches pour t'aider à ne pas reprendre, à vivre tranquillement la réduction des quantités ? Cela m'intéresse car personnellement j'ai beaucoup de peine à imaginer m'engager sur cette voie sans une progression sur ces questions avant. Comptes tu sur l'effet physique pour t'aider dans ce cheminement dans l'après coup ? ou peut être ne t'es-tu pas projetée à ce stade du questionnement sur les changements autre que l'amaigrissement ?
Ali-a, je trouve ça assez juste cette sorte de déplacement de certaines vigilances/limites corporelles. Cela m'évoque une différence qu'un prof faisait entre risque choisi et risque subi, et j'imagine que ce qui de l'extérieur paraît une limite corporelle équivalente n'est pas forcément vécue pareillement.
Je répondrais à Ano: super si on ne me reconnaît pas vu que je ne connais personne :lol: (plus sérieusement c'est pas simple)
Papille, je pense que c'est négatif une chirurgie sans travail en amont.
Par contre la R.A non je n'adhère pas car je ne suis pas du tout disciplinée et ne parviens pas à écouter mes sensations.
Le genre je le fais une fois puis ça tombe aux oubliettes.
Puis plus je fais attention (pas dans le sens régime mais pensée)à la nourriture plus je me sens frustrée.
Donc je pense que pour mon cas, reléguer la nourriture à un simple carburant, besoin physique est la meilleure chose à faire.
Pour les autres approches, je travaille sur le projet aussi (en secret ;) )
La reconstruction est enclenchée et je fais attention à ne pas aller trop vite, à m'écouter autant que je le peux. Cela afin de ne plus retomber.