Mais, Faustine tu as raison, je (comme toi) paie déjà beaucoup pour les autres, alors au bout d'un moment, la coupe est pleine. Je ne prendrai que l'exemple des assurances et des mutuelles, où on paie déjà beaucoup pour des services obtenus moindres que d'autres obtiennent en ne versant pas un sou.
Je vais essayer de résumer ma situation sociale.
Je suis issu d'une famille "normale". Ma mère a été employée de bureau de 17 à 62 ans, dans la même administration (elle a fini cheffe de service). Mon père était dessinateur industriel. Grosso modo 20 ans dans une entreprise de mécanique générale, 20 ans dans un bureau d'études.
A là maison, on vivait bien. Ils faisaient partie de la "classe" des employés aisés et j'ai eu une belle jeunesse et adolescence. Mais on ne peut pas dire qu'ils étaient des riches, au sens où on l'entend, et encore moins des exploiteurs. N'empêche qu'on faisait partie de ceux qui paient pour les autres et qui n'ont droit à rien.
Ne foutant rien à l'école, j'ai été orienté en CAP de bureautique. A 16 ans, j'étais "commis de bureau" pendant 2 ans. Pour moi, travailler dans un bureau a toujours été la voie royale, au propre, au chaud et au sec ! lol !
J'ai devancé l'appel et à 18 ans et quelque j'ai fait mon service militaire (là encore, dans un bureau). Quand je suis rentré, j'ai retravaillé quelques mois dans le bureau de mère (cette fois-ci, payé au SMIC) et un peu avant 20 ans je trouvais ma première vraie place dans une petite menuiserie-ébénisterie comme employé aux écritures.
Parallèlement, grâce à un petit héritage, j'ai pu acheté mon premier petit appartement et le retaper avec mon père. Je voulais partir de chez eux au plus vite et il n'était pas question que je verse 1 franc de loyer : je voulais payer pour quelque chose qui m'appartienne pleinement.
A 25 ans (j'arrondi), mon bien était entièrement payé. Je l'ai gardé jusque la trentaine, je l'ai revendu un bon prix (le quartier avait changé) pour acheter plus grand (mon actuel) que j'ai eu fini de payer un peu avant 40 ans.
J'arrête là. ;)
Alors effectivement, je me sens un nanti quand je vois certains. Mais seulement, tout ce que j'ai, c'est par moi-même, par mon travail, sans avoir jamais exploité qui que ce soit ni profité de la sueur des autres. Chaque soir de la semaine (sauf le week-end où c'était la fête !), pendant que les autres fondaient des familles et regardaient la télé, moi je bossais, j'apprenais l'informatique, là encore par moi-même et sans l'aide de personne, devant mon premier ordi. Et ça a duré, duré, duré..........
Je n'ai jamais caché être un individualiste qui n'avait qu'un seul but dans la vie et que j'ai atteins : avoir une existence au moins aussi confortable que celle de mes parents.
Bien qu'étant égocentrique, de ce point de vue là je ne tire même pas de fierté particulière à avoir bien réussi avec un simple CAP. Je dis juste que si j'y suis parvenu, d'autres pourraient le faire aussi en se retroussant les manches comme moi j'ai fait. Et qu'il y a bien plus nantis que moi à faire payer pour les plus modestes. Mais ça, politiquement, il est toujours plus facile de faire cracher les classes dites moyennes que les gros riches !